jeudi 18 novembre 2010

Frais de scolarité, taux de diplomation et dette du Québec

Voici la situation des frais de scolarité universitaire au Canada pour l’année 2009-2010 :
Frais de Scolarité
Est-ce que les bas frais de scolarité au Québec entraînent un taux de diplomation universitaire plus élevé ? Voici la réponse :
Frais de Scolarité


Sources via Antagoniste :
Statistique Canada


Frais de scolarité universitaires / Tableau 282-0004

Voir aussi

Plus d'inscrits pour l'an prochain (2012-2013) à l'Université de Montréal malgré la hausse de droits annoncée

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Votre tableau montre clairement que le Québec souffre d’un problème de persévérance aux études et non d’un problème d’accès. Avec un État dont le service de la dette dépasse les 8 milliards, toute hausse de taxes et d’impôts doit aller à une baisse du déficit ou de la dette, mais certainement pas à la réduction de la part de contribution aux études universitaires par les étudiants.

L’argument fallacieux qui veut que puisque la société profite d’une meilleure éducation des individus, la société devrait payer tous les frais scolaires, nous mène tout droit à la faillite. Puisque la société profite de la création des entreprises, devrait-elle également payer tout l’investissement de démarrage des entreprises? Bien sûr que non.

Le discours de pense-petit du PQ et de ses alliés syndicalistes fait comme si notre société était aussi pauvre qu’en 1960. Que nos étudiants étaient plus cons qu’ailleurs au Canada et qu’ils ne peuvent comprendre qu’il leur est avantageux de s’endetter pour préparer leur propre avenir.

Anonyme a dit…

Ces chiffre sont biaisés par l'existence des Cégep au Québec. Si on compare plutôt le taux de diplomation post-secondaire, le Québec arrive au premier rang. C'est aussi simple que ça!

Pour une école libre a dit…

«Si on compare plutôt le taux de diplomation post-secondaire, le Québec arrive au premier rang. »

Veuillez vous expliquer. Voulez-vous dire que les Québécois ont le plus de diplômes du cégep ? Diplôme qui n'existe pas ailleurs au Canada ?

Cela n'aurait rien d'étonnant... Mais ne voudrait pas dire grand chose.

Anonyme a dit…

Il serait intéressant que vous présentiez également des données sur l'impact de la langue maternelle sur la diplomation universitaire. Peu de gens savent, par exemple, que suivant les statistiques les plus récentes, parmi les québecois(e)s de 25 et 44 ans, ce sont les allophones qui ont le plus haut taux de diplomation universitaires (36%), suivis par les anglophones (31%) et les francophones (22%).

Luc N a dit…

Anonyme,

Merci de commentaire.

La question est de savoir POURQUOI.

Je me demande d'ailleurs quelle la répartition linguistique entre facultés. Un diplôme de sociologie/science politique pour moi ne vaut en gros RIEN, ce que je dirais pas du tout d'un diplôme en génie, en physique ou en informatique.

Contre la médiocrité ambiante a dit…

Denise Bombardier:

Et si toutes les analyses, toutes les opinions publiées, déclarées, affirmées comme parole d’Évangile rataient la cible sur la crise actuelle au Québec ? Et si Ross Finnie, chercheur à l’Université d’Ottawa dont l’objet d’étude porte sur l’accessibilité à l’université, avait raison ? Ses recherches l’amènent à conclure que ça n’est pas d’abord par manque d’argent au Québec qu’on ne va pas à l’université mais bien plutôt à cause du peu d’importance que l’on accorde à l’éducation supérieure. Cette semaine, on pouvait lire dans La Presse des chiffres du professeur Finnie qui, sauf aveuglement, déstabilisent. En comparant le revenu parental en Ontario et au Québec, on est à même de découvrir une réalité brutale.

Dans la tranche des revenus familiaux entre 5000 $ et 25 000 $, 39 % des jeunes en Ontario vont à l’université contre 18 % au Québec. Entre 25 000 $ et 50 000 $, 34 % des jeunes en Ontario fréquentent l’université contre 20 % au Québec. De 50 000 $ à 75 000 $, les étudiants universitaires sont 43 % en Ontario et 28 % au Québec. Et même au-dessus de 100 000 $ de revenu parental, l’Ontario domine avec 62 % d’étudiants contre 55 % au Québec.

Des chiffres encore ? Parmi les jeunes de 22 ans à travers le Canada, 42 % au Canada anglais fréquentent l’université alors qu’au Québec ils ne sont que 30 %. Des chiffres encore ? Il en coûte en moyenne 20 404 $ au Canada anglais pour obtenir un diplôme universitaire alors qu’au Québec le chiffre est de 6504 $.

Depuis onze semaines, les tenants du gel des droits, dont une partie non négligeable revendique en fait la gratuité totale jusqu’à l’université, nous expliquent que tout dégel sera catastrophique, socialement criminel, pour les jeunes de milieux défavorisés ou de la petite classe moyenne qui ne pourront plus espérer voir les portes du haut savoir s’ouvrir devant eux. Pourquoi l’argent serait-il au Québec la première ou l’unique explication de la plus faible fréquentation universitaire, alors que nos droits de scolarité sont les plus bas ?

Et si l’éducation si chère aux Québécois depuis la Révolution tranquille n’était en fait qu’une valeur de façade qu’on fait brandir comme le drapeau ou la langue, si malmenée par ailleurs ? Dans une chronique antérieure, nous avions cité des Anglo-Québécois qui constataient les différences de mentalité entre francophones et anglophones sur cette question. Les parents anglophones avaient tendance, disaient-ils, à aider leurs enfants soit en assurant de les prendre en charge à la maison jusqu’à la fin de leur diplôme, soit en les aidant financièrement s’ils en avaient les moyens. Ces propos avaient suscité des réactions scandalisées de la part de lecteurs incapables d’accepter qu’on mette en doute le supposé culte voué à l’éducation tel que claironné sur les toits.

Répétons-le encore et toujours. Les gens instruits suscitent de la méfiance dans une partie importante de la population. La culture s’affiche mal ou alors elle doit revêtir les oripeaux d’un populisme certain. Des intellectuels qui s’expriment dans une langue soutenue, citant des auteurs classiques, ou pire encore, utilisant un vocabulaire recherché, sont vite considérés comme snobs ou prétentieux.

Alain COGNARD a dit…

Dans ce débat, nous attendons toujours des chiffres exacts et expliqués. Pour l'instant, l'étalage statistique ressemble à l'étalage publicitaire de M.Charest payé avec nos deniers. Le taux de diplomation, selon les mesures, varie pour un même pays de 30 % à 70 %, Personne ne s'entend sur ce qu'est un diplôme et encore moins sur la valeur de ce diplôme. Un bac d'une sombre université américaine ou anglaise peut valoir moins qu'un diplôme collégial.
Il faut aussi analyser différentes variables de chaque pays pour faire des comparaisons valables. Et aussi savoir ce que l'on veut : on peut très diplômer 30 % de citoyens parmi les plus riches, qui vivent dans un environnement favorable et laisser tomber 70 % des citoyens parmi les plus pauvres ou les moins déterminés socialement. La gratuité est un parti-pris pour un accès universel à l'éducation tout comme l'école libre, obligatoire et gratuite l'a été aux siècles passés, ou comme l'assurance-santé.
Quant aux bourses (et aux prêts), souvent charcutées dans l'histoire récente par différents ministres, elles ne représentent, selon des études américaines, qu'une mauvaise mesure qui ne permet pas véritablement d'aider ceux qui en ont vraiment besoin. On voit qu'un débat est nécessaire

Yves Rueil a dit…

Alain Cognard,


"Personne ne s'entend sur ce qu'est un diplôme et encore moins sur la valeur de ce diplôme"

En effet, pour moi les diplômes en sciences molles québécoises ne valent pas tripettes et moins qu'un baccalauréat (D.E.C) d'il y 30-40 ans en France ou en Belgique.