samedi 12 septembre 2009

Japon : Trois cents dollars par mois par enfant

Le futur Premier ministre, Yukio Hatoyama, dont le gouvernement — commodément étiqueté de centre gauche par les gros médias — sera annoncé dans quelques jours, en avait fait l'une des propositions phares de sa campagne électorale : les familles nipponnes recevront prochainement une allocation de 26 000 yens par mois, soit environ 308 dollars pour chaque enfant en âge d'être scolarisé.

Les autorités espèrent ainsi relancer la consommation des ménages. Elles souhaitent aussi encourager les couples à faire plus de bébés. Car la baisse de la natalité est l'un des problèmes majeurs du Japon. Avec 1,3 enfant en moyenne par femme, l'archipel a l'un des taux de fécondité les plus faibles au monde. Ce déclin inquiète de plus en plus les économistes et les politiciens nippons.

Il n'est pas évident que cette mesure suffira à convaincre plus de Japonais à avoir des enfants : élever un enfant correctement au Japon coûte environ 200 000 dollars depuis sa naissance jusqu'à la fin de sa scolarité, en frais de scolarité (l'école secondaire et le cégep coûtent plus de 100 000 $) et de revenus sacrifiés alors que ne pas avoir d'enfants est désormais valorisé (autant chez les hommes que les femmes) et il n'y a plus guère de désavantages visibles puisque cette stérilité, dans un État nounou, n'entraîne aucune conséquence directe, l'État paiera une allocation de retraite aussi importante à une personne sans descendance qu'à une personne ayant eu des enfants, l'État fournira autant de soins médicaux. Évidemment, c'est désormais tout l'État et le pays dans son ensemble qui paient pour ce manque de relève, de futurs consommateurs et de contribuables.

2 commentaires:

  1. Au Japon, ils font même des enfants-robots qui savent émettre un large répertoire de phrases pour désennuyer les vieux sans petits-enfants.

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  2. C'est vrai que le vieillissement de la population est plus avancé chez eux, mais au moins ils y réagissent mieux. En particulier, leur volonté d'automatiser leurs moyens de production par robotisation plutôt que de compter sur l'immigration pour éviter le déclin de leur productivité (et donc de leur niveau de vie) me semble la plus appropriée dans le contexte. Le déclin démographique en tant que tel n'a pas vraiment d'importance si ses principales conséquences néfastes sont évitées. En fait, la réduction de la population active a même l'avantage limiter le chômage induit par la mise en place de ces techniques (à condition évidemment que la population soit assez bien éduquée).

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