lundi 13 juillet 2009

Cahier ECR : « je suis un garçon, une fille, je ne sais pas encore »

Trouvé sur une fiche de « découverte de soi » tiré d'un cahier d'éthique et de culture religieuse publié par les éditions École nouvelle pour le secondaire II (13-14 ans).

On demande à l'élève de préciser son identité sexuelle, on propose comme choix aux enfants : Je suis un garçon, je suis une fille, je ne sais pas encore...

Bonjour la théorie du genre.

En effet, la théorie du genre affirme que la sexualité est une construction sociale et personnelle, on forme sa propre sexualité : on devient homme, femme; on ne naît ni homme, ni femme. Il s’agit donc de l'idéologie de la construction sociale du rôle sexuel, cette théorie sert souvent à légitimer l’homosexualité et la transsexualité.

Page 10 du cahier d'activités Voyage vers les valeurs pour la 2e année du 1er cycle du secondaire des éditions École nouvelle



La justice espagnole avait condamné la diffusion de cette théorie du genre dans les écoles andalouses : « La diffusion par l'État à travers le système éducatif de l'idéologie dite du genre contrevient à l'article 27. 3 [de la Constitution] ».

4 commentaires:

Roger Girard a dit…

OH, la! La! Vous signalez un élément qui fait vraiment problème. Mais il s’agit peut-être d’une simple erreur de mise en page. Je ne veux pas défendre l’auteur du cahier d’exercice et sa maison d’éditions qui ont donné dans l’absurdité pédagogique avec la SAE «Youpi ma religion à moi!». La présente fiche ne relève pas non plus d’un haut calibre didactique, nonobstant les compléments éventuellement fournis par le guide d’enseignement promis. Par expérience, je sais qu’un déplacement dans un texte peut survenir à l’improviste et que les correcteurs le laisseront passer par la suite car ils chercheront d’abord les fautes de français (ils ont toutefois ici ignoré la mauvaise conjugaison du verbe dans la consigne!). Toujours est-il que l’hypothèse la plus plausible est que le choix «Je ne sais pas encore» s’adresserait à la question numéro deux. Celle-ci porte sur six types de tempéraments dans lesquels il n’est pas évident de se retrouver. L’auteur aura été avisé d’ajouter cette possibilité de réponse, ne serait-ce pour éviter au professeur d’avoir à aider sur le champ les élèves qui ne pourraient pas identifier avec assurance à quel type de tempérament ils appartiennent (ce qui pourrait bien être le cas de la majorité). Il est d’ailleurs difficile de retracer à quelle théorie psychologique se réfère l’auteur sur cette question des tempéraments, qui a connue bien des transformation depuis l’antiquité greco-romaine où l’on y reconnaissait l’influence respective des quatre éléments de l’univers.
Aussi, il serait très malvenu de commencer un questionnaire titré «Me connaître» en supposant que l’élève puisse hésiter à s’identifier directement comme «garçon» ou «fille». Ce serait sans doute une source de rigolade en classe, alors qu’un tel exercice veut surtout préserver son caractère sérieux, pour ne pas dire «scientifiquement fondé».

Pascal Rochon a dit…

Moi, je vois ce que je vois. L'auteur essaie subtilement de faire passer un message "progressiste" qui semble assez conforme avec le reste de ces cahiers.

Perpétue a dit…

Faut pas être naïf, la théorie du "genre" existe bel et bien, et ce n'est pas étonnant du tout de la trouver dans les cahiers ou livres d'ÉCR . Tout ce matériel didactique est révisé par une quantité de personnes, et je ne leur donne pas le bénéfice du doute. Et merci à l'auteur de ce carnet de nous signaler la chose.

chef coco a dit…

janvier 2015...je lis cet article. Je n'exprimerais pas mon opinion sur la théorie du genre car je n'ai pas assez lu sur le sujet. De plus, je suis athée, ce qui ne m'empêche d'avoir de sérieux questionnements sur les cours d'ECR.
Bref cette page d'activité me laisse très perplexe. Je suis intervenant psychosociale et je trouve que de demander sur une page d'activité si l'enfant sait s'il est ou pas une fille ou un garçon c'est ma foi...
Et si l'enfant se pose effectivement la question ? Alors on le laisse dans son questionnement ? QU'on soit en accord ou pas avec la transgénie, n'est même pas ici la question.
Quand même comme adultes, on doit se demander quelles seront les répercussions d'une telle question:
- pour un enfant vivant dans un milieu familial où la religion à une très forte place.
- Pour un enfant qui se questionnerait
- Pour un enfant qui n'est pas atteint une certaine maturité
Etc.
- Est-ce que l'enseignant est en mesure de bien guider et expliquer, voir même recevoir des confidences...
Quelle abbération !