dimanche 10 mai 2009

« Le cours ECR viole la liberté religieuse des Québécois »

Article fort critique de l'imposition du programme d'éthique et de culture religieuse dans la Gazette de Montréal de ce dimanche.

Extraits ci-dessous (article complet en anglais, ici) :
Programme scolaire viole la liberté religieuse des Québécois
Le cours obligatoire d'éthique et de religion devant les tribunaux


Par WILLIAM JOHNSON,
le 10 mai 2009

Le Québec se réveillera-t-il et respectera-t-il enfin la liberté de conscience et la liberté religieuse dans toutes les écoles de la province ?

Demain, commence à Drummondville un procès d'une semaine devant la Cour supérieure du Québec qui verra la conscience même du Québec passer en justice. Deux parents de Drummondville se présenteront devant le tribunal au nom de leurs enfants, un garçon de 6 ans en première année et un adolescent de 16 ans en secondaire V, pour défendre leur position selon laquelle le caractère obligatoire du programme d'éthique et de culture religieuse viole leurs convictions religieuses.

Selon leur requête en justice, « le programme contrevient à leur foi sincère, car il impose à l’élève une vision polythéiste du phénomène religieux, est relativiste, dissocie l’éthique et la morale et prétend à la neutralité lorsqu’il aborde les questions d'éthique et interfère dans la capacité des parents à transmettre leur foi à leur enfant. »

Ces parents représentent une large rébellion qui s'est mobilisée contre le cours. Les parents d'élèves ont présenté 1 742 demandes d'exemption. Toutes ont été refusées. C'est pourquoi les deux parents de Drummondville ont simplement demandé à leurs enfants de ne pas suivre le cours d'ECR, ce qu'ils ont fait ainsi que de nombreux autres élèves dans la province. Dans une école secondaire de Granby, non loin, six élèves ont été suspendus de l'école pour avoir boycotté le cours d'ECR.

Les dissidents sont soutenus par une large Coalition pour la liberté en l'éducation dont Richard Décarie est le porte-parole. Cette coalition comprend des personnes de différentes confessions, des nationalistes qui condamnent le multiculturalisme sous-jacent au cours qu'ils considèrent comme un rejet de l'identité du Québec, et même le Mouvement laïque québécois qui s'oppose à l'enseignement de la religion dans les écoles.

Un établissement privé, le collège Loyola, contestera également l'imposition du cours à ses 731 étudiants quand il se présentera à la Cour supérieure du Québec du 8 au 12 juin à Montréal. Le collège Loyola a refusé de mettre en application le programme ECR cette année. Selon son directeur, Paul Donovan, Loyola invoque une clause [de la Loi sur l'enseignement privé] qui permet aux écoles privées de donner un cours différent, mais qui est « équivalent » à celui utilisé dans les écoles publiques.

[Plus de détails ici]

[...]

Les jeunes enfants croient tout ce que leur institutrice dit. Si l'enseignante donne une même importance à toutes les religions, les enfants comprennent, de manière subliminale, que toutes les religions sont d'égale valeur, qu'on ne peut critiquer aucune religion. Beaucoup de parents trouvent que cela contrevient à leurs croyances.

Limiter la liberté religieuse en imposant un même cours religieux ne pourrait se justifier que si cette contrainte était proportionnelle à un besoin démontré. Par exemple, un tel cours pourrait probablement être imposé en dernière année de lycée, quand les convictions des élèves sont moins fragiles et leur esprit critique plus développé. Mais à des enfants de 6 ou 7 ans ? Et sans recours possible à une exemption pour ceux dont la foi commanderait d'éviter un tel cours ?

Courchesne doit revenir à la raison. Autrement, je suis sûr que les tribunaux, et certainement la Cour suprême du Canada, déclareront sa loi [imposant le cours ECR] comme incompatible avec une société libre et démocratique.

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