jeudi 23 octobre 2008

72 % des parents québécois partisans d’un choix entre ECR et cours confessionnel

Un sondage réalisé par la société Léger Marketing pour le compte de l’Association des parents catholiques du Québec (APCQ) révèle que près des trois quarts des parents québécois (72 %) sont d’accord pour que les parents aient le choix entre l’enseignement religieux confessionnel et le cours d’éthique et de culture religieuse. Ce chiffre est de 68 % pour les Québécois sans enfant.

Quant à l’ensemble de la population québécoise, c’est plus des deux tiers (69 %) de celle-ci qui sont d’accord pour que les parents aient le choix entre l’enseignement religieux confessionnel et le cours d’éthique et de culture religieuse. Un quart (26 %) de la population est en désaccord avec le fait que les parents aient le choix entre l’enseignement religieux confessionnel et le cours d’éthique et de culture religieuse, alors que 5 % n’ont pas d’opinion sur cette question ou refusent d’y répondre.

Mme Jean Morse-Chevrier, présidente de l’Association des parents catholiques du Québec s’est réjouie de ces résultats : « Nous nous félicitons que la population reconnaisse que les parents doivent avoir l’option d’un enseignement religieux et moral pour leurs enfants à l’école en accord avec leur propre confession religieuse. Il faut souligner que, contrairement à ce qu’on entend parfois, la population n’est pas pour l’imposition du seul cours d’éthique et de culture religieuse qui est obligatoire dans toutes les écoles primaires et secondaires du Québec. Nous pensons que la manière la plus simple de résoudre la diversité des opinions est de suivre la sagesse des Québécois exprimée dans ce sondage et permettre l’option d’un enseignement religieux et moral confessionnel à l’école. »

C’est parmi les Québécois âgés de 25 à 34 ans que l’on retrouve la plus forte proportion de personnes en accord avec le fait que les parents aient le choix entre les deux types d’enseignement (80 %). Cette proportion se situe entre 66 % et 73 % pour les personnes de plus de 35 ans. De plus, 71 % des Québécois francophones sont d’accord pour que les parents aient le choix entre l’enseignement religieux confessionnel et le cours d’éthique et de culture religieuse (contre 63 % des non-francophones).

Question : Seriez-vous d'accord pour que les parents aient le choix entre l'enseignement religieux confessionnel et le cours d'éthique et de culture religieuse ?

Résultat pour l’ensemble de la population québécoise

Oui69 %
Non26 %
Je ne sais pas, refus5 %


Résultat pour les Québécois ayant un enfant ou plus

Oui72 %
Non26 %
Je ne sais pas, refus2 %


Méthodologie

L’Association des parents catholiques du Québec a mandaté Léger Marketing afin d’évaluer la perception de la population québécoise envers le cours obligatoire d’éthique et de culture religieuse. Dans l’ensemble, 1 076 Québécois ont été interrogés entre le 9 et le 14 octobre 2008.

À l’aide des plus récentes données de Statistique Canada, les résultats ont été pondérés selon le sexe, l'âge, les régions et la langue maternelle afin de rendre l'échantillon représentatif de l'ensemble de la population adulte du Québec. Finalement, nous obtenons avec les 1 076 personnes sondées, une marge d'erreur maximale de ± 2,9 %, et ce, 19 fois sur 20.

18 commentaires:

Anonyme a dit…

Intéressant de voir que les adultes sans enfants sont moins nombreux à proner le libre-choix en éducation. On ne fait pas d'enfants alors on veut contrôler ceux des autres ?

Sinon bravo, pan dans les dents de Courchesne qui affirmait il y a quelques jours à un député adéquiste qu'« une majorité de Québécois » sont derrière elle !

Roger Girard a dit…

Voilà un sondage qui va remettre en question cette «tendance majoritaire» en faveur du nouveau régime qui semble si évidente pour plusieurs intervenants publics. C’était le cas de Jean-Pierre Proulx qui signait un article à cet effet le 19 septembre dernier dans Le Devoir. En réaction, le 7 octobre, j’avais soumis le texte suivant, mais le journal ne l’a pas (encore) publié:

UNE INTERPRÉTATION DOUTEUSE DES SONDAGES SUR L’ENSEIGNEMENT RELIGIEUX

Dans un texte paru le 19 septembre dernier, sous le titre «La majorité souhaite un enseignement non confessionnel», le professeur Jean-Pierre Proulx soutient que les résultats du sondage Léger Marketing Le Devoir réalisé en août 2008 viennent confirmer «la tendance observée avec constance depuis 1998 quant aux attentes des Québécois concernant la place de la religion dans l'enseignement à l'école».
Bien qu’elle reflète une idée largement partagée par les leaders d’opinion des milieux universitaire, syndical et autres, la thèse avancée avec chiffres et tableaux à l’appui est-elle aussi solide que l’auteur le prétend? La question est d’autant plus importante que la décision de rendre obligatoire le programme Éthique et culture religieuse avec la loi 95 en 2005 suppose une ouverture de l’opinion publique à l’égard de l’enseignement de la religion à l’école.
En effet, il faut rappeler l’explication du ministre François Legault, en 2000, lors de l’adoption de la loi 118 qui instaurait un programme Éthique et culture religieuse pour la fin du secondaire seulement en conservant le régime d’option entre un enseignement moral et religieux confessionnel (catholique ou protestant) et un enseignement moral uniquement. Celui-ci avait alors déclaré qu’il convenait «d’accompagner le Québec dans son évolution socioreligieuse, sans chercher à résister à cette évolution, sans chercher non plus à la téléguider à distance du pays réel». C’est dire que les élus estimaient en 2005 que la population était prête pour ce virage crucial en la matière, car ils auraient hésité à adopter la loi 95 s’ils avaient pensé que cette «évolution socioreligieuse» ne s’était pas réalisée depuis 2000. Les consultations en commission parlementaire et les débats à l’assemblée nationale n’ont toutefois pas donné lieu à une discussion des fondements empiriques de cette perception de la société québécoise. Dans son communiqué de presse du 5 mai 2005, le ministre Fournier avait déjà affirmé que le nouveau programme était «largement souhaité par une majorité de Québécois» et le site ministériel reprend encore aujourd’hui cette allégation comme allant de soi (https://www7.mels.gouv.qc.ca/DC/ECR/index.php?page=accueil#). La chose est peut-être vraie, mais sans doute pas sur la base des données disponibles.
En réactualisant ainsi l’argument statistique de la majorité en faveur du nouveau programme, dans le sillage de l’avis présenté par le Conseil supérieur de l’éducation qu’il présidait alors, le professeur Proulx nous donne l’occasion de porter un nouveau regard sur les sondages utilisés et sur l’interprétation qui en est proposée. Voici brièvement trois remarques de nature à remettre en question la constance de la dite «tendance majoritaire» ressortant des sondages.

1- L’ignorance de la marge d’erreur

Le sondage Léger Marketing de 2008 rapporte bien que 52% des répondants ont jugé préférable d’offrir «le nouveau cours d’éthique et de culture religieuse», mais le rapport précise bien que l’échantillon présente une «marge d’erreur maximale de ±3,4%, 19 fois sur 20». C’est dire que le score 52% doit plutôt être considéré comme se situant entre 48.6% et 56.4% dans 95% des cas. Pour certains spécialistes, si l’on désire augmenter le niveau de fiabilité à 99%, la marge d’erreur grimpe alors à 4,4%. En tenant compte de la marge d’erreur, on ne peut donc conclure à une nette majorité absolue, si minime soit-elle.

2- L’amalgame des questions dans la grille interprétative

S’il est difficile d’interpréter un sondage avec certitude ou du moins selon une méthode qui permette d’éviter de prêter aux résultats une signification indue, la tâche devient encore plus complexe et plus risquée lorsque l’on établit des liens entre plusieurs sondages. Le tableau 1 du professeur Proulx présume que d’un sondage à l’autre, les questions ont la même signification et qu’elles entrent simplement sous la rubrique annoncée. Mais rien n’est assuré là-dessus. Par exemple, dans le sondage du CRIC en 2004, il est possible que des répondants du Québec se soient prononcés en faveur de «renseigner les enfants sur toutes les grandes religions du monde» en ayant en tête que cela se faisait déjà dans l’école avec les programmes d’enseignements moral et religion catholique et protestant suivis par la majeure partie des enfants. J’ai tenu à vérifier cette hypothèse auprès de la responsable du sondage à cette époque, madame Gina Bishop, et elle m’a confirmé par écrit que cela a pu se produire. Il est donc présomptueux de considérer les résultats à cette réponse comme équivalents au choix de l’énoncé «le nouveau cours d’éthique et de culture religieuse». Dans les sondages ici mis à contribution, les répondants n’ont certes pas saisi les sujets traités d’une manière aussi uniforme que lors d’enquête sur des produits commerciaux ou sur des candidats politiques bien identifiés, et la corrélation des scores d’un sondage à l’autre devient par conséquent plus délicate. Faute de considérer le sens propre de chaque question dans chaque sondage, l’exercice risque de fausser l’analyse sociale en réifiant l’opinion publique.

3- La sélection de sondages convergents

Avec raison, le professeur Proulx fait appel à des sondages réalisés de manière rigoureuse, par des firmes professionnelles. Mais pourquoi avoir écarté un sondage mené en même temps que celui de la Coalition pour la déconfessionnalisation du système scolaire en février 2005, qui fut produit également par Léger Marketing et peut-être auprès du même échantillonnage? Le sondage en cause est donc tout aussi «scientifique» que les autres, figurant d’ailleurs dans le répertoire Opinéduq dont il est le maître d’œuvre. En dépit d’une faible notoriété, ce sondage demandé par l’Association des études canadiennes s’avère tout autant susceptible d’apporter un éclairage valable sur les attentes de la population : il vient cependant infirmer la «tendance» défendue par le professeur Proulx. À titre d’indication, la seule mention médiatique retracée, un article dans The Gazette le 17 février 2005, portait ce titre plutôt à contre-courant : «Most Quebecers favour religion in school».
Et que penser du refus de prendre en compte le sondage de CROP de 2007, sous le prétexte que celui-ci aurait insistait sur la liberté au détriment de la considération des «bonnes et légitimes raisons» qui peuvent justifier les contraintes imposées par la loi. Ce sondage risquait évidemment de mettre à mal la «tendance» si bien exprimée par les sondages retenus.
En somme, la constance que démontre le texte du professeur Proulx tient moins des statistiques que de la démarche interprétative. Face aux problèmes en éducation, comme dans d’autres domaines, le recours à des constructions factices de l’opinion publique ne peut que compromettre la délibération en vue du bien commun et la crédibilité des solutions mises de l’avant. Au-delà des convictions personnelles et des représentations convenues, s’appliquer à bien percevoir la société existante que l’on désire améliorer de quelque façon. Tout le défi est là!

Anonyme a dit…

C'est une grand progrès, CROP n'avait trouvé que 57% en faveur de ce choix l'année passée !

Anonyme a dit…

J'ai soustrait mon fils à l'enseignement religieux (catholique), ne craignant pas de le marginaliser malgré une majorité de parents ayant une autre option. La meilleure façon de respecter le libre choix des parents est que l'enseignement religieux ne figure pas dans le programme scolaire, ce programme étant universel et obligatoire.
Je suis cependant d'accord avec la perspective que mes petits-enfants aient accès à une information la plus complète et objective possible sur les diverses croyances. Maintenir nos enfants dans l'ignorance de la diversité des religions n'est certainement pas la meilleure façon de respecter leur liberté future.

Anonyme a dit…

On parie combien que le Devoir demain va soit passé ce sondage sous silence ou soit écrire un article pour le critiquer ?

M. Roger Girard, il n'y a rien d'étonnant à ce que votre analyse pertinent n'ai pas été publiée dans les colonnes du Devoir, la personne responsable des pages Opinions et Idées est Marie-Andrée Chouinard, la même qui a publié plusieurs éditoriaux en faveur du cours d'ECR...

Vous êtes maintenant grillé pour le Devoir, vous ne croyez pas au cours magique d'ECR. Pas bien d'être hérétique comme cela!

bb a dit…

@ c.laforge

oui, vous avez bien dit " Je suis cependant d'accord avec la perspective que mes petits-enfants aient accès à une information la plus complète et objective possible sur les diverses croyances. Maintenir nos enfants dans l'ignorance de la diversité des religions n'est certainement pas la meilleure façon de respecter leur liberté future"

Je suis bien d'accord. Mais, malheureusement, le cours ECR n'a rien d'objectif et de complet.

Anonyme a dit…

À M. Leblanc,

Le Devoir de ce samedi a publié un reportage sur le sondage.

Anonyme a dit…

Oui, un article bien discret dans le Devoir.

Ce journal n'aime pas le choix en matières d'éducation morale et religieuse.

Voir l'analyse ici :

http://cbergeron.wordpress.com/2008/10/25/cette-intolerable-liberte/

Anonyme a dit…

Les avis paratgés ici sont intéressants. Mais il reste d'autres qustionnements auxquels s'attarde lorsqu'on traite du programme d'ÉCR:

- sachant qu'enseigner une religion de façon confessionnelle à l'école est anticonstitutionnel, le gouvernement du Québec devait-il continuer à demander, cinq ans après cinq ans, une dérogation en ce sens?

- si on admet qu'une majorité de Québécois voudrait avoir un enseignement religieux confessionnel à l'école, n'est-ce pas un peu ironique étant donné "l'état" de la religion catholique au Québec depuis la Révolution tranquille?

- les gens qui se prononcent conre le programme d'ÉCR le connaisent-ils ou le font-ils par peur des messages souvent biaisés qui circulent?

- est-ce vraiment à l'école d'inculquer une religion de façon confessionnelle, donc en quelque part au service de l'Église?

- si plusieurs pays occidenaux et provinces canadiennes ne proposent pas d'enseignement religieux confessionnel dans leur système d'éducation, pourquoi ne serions-nous nous pas capable de le faire nous aussi?

- devrait-on tout simplement éradiquer toutes références religieuses de notre système d'éducation, à part peut-être lorsque pertinent en histoire?

Pour une école libre a dit…

Vincent a dit…

> - sachant qu'enseigner une >religion de façon confessionnelle à >l'école est anticonstitutionnel,

Bzzzz. Ceci est clairement faux.

Et même M. J.-P. Proulx l'a admis quand il a du se défendre dans un journal de juristes contre les attaques de deux avocats : Sylvie Fortin et Me Graham (dont j'oublie le prénom).

De toute façon l'Ontario enseigne toujours la religion de manière confessionnelle dans les écoles publiques (on parle bien de cela n'est-ce pas, pas des écoles privées?).

En outre, si on pense que ces privilèges auraient dû être étendu à d'autres religions là où le nombre le permettait on aurait pu le faire, mais on n'a pas voulu le faire (en prétendant que ces cours entraîneraient la communautarisation, la liberté de conscience et de confession aussi peut entraîner la communautarisation est-ce une raison pour que l'État la brime ?).

Anonyme a dit…

>> - sachant qu'enseigner une religion de façon confessionnelle à l'école est anticonstitutionnel,

> Bzzzz. Ceci est clairement faux.

> Et même M. J.-P. Proulx l'a admis quand il a du se défendre dans un journal de juristes contre les attaques de deux avocats : Sylvie Fortin et Me Graham (dont j'oublie le prénom).

Je ne suis pas juriste ou contitutionnaliste, mais quand on mentioonne dans la charte qu'on ne peut pas imposer de religion, qu'il y a la liberté de croyances, etc., ça devient sensible d'imposer par défaut l'enseignement religieux catholique par défaut dans les écoles publiques, non? Je veux bien qu'il y a ait des dispositions pour permettre l'enseignement de d'autres religions, mais ça commence à être compliqué, surtout quand des immigrants s'installent un peu partout (aucune connotation raciste ici...). J'aimerais bien lire les propos des jusristes que vous mentionnez si le texte est disponible quelque part.

> De toute façon l'Ontario enseigne toujours la religion de manière confessionnelle dans les écoles publiques (on parle bien de cela n'est-ce pas, pas des écoles privées?).

On ne dit pas que ça ne sefait pas, le Québec le faisait jusqu'à cette année. On dit cependant que c'est p-ê moins pertinent qu'avant, entk je crois.

> En outre, si on pense que ces privilèges auraient dû être étendu à d'autres religions là où le nombre le permettait on aurait pu le faire, mais on n'a pas voulu le faire (en prétendant que ces cours entraîneraient la communautarisation, la liberté de conscience et de confession aussi peut entraîner la communautarisation est-ce une raison pour que l'État la brime ?).

Personnellement, je ne trouve pas que d'enlever un programme ou on imposait une religion pour un programme où on explore la signifation des faits religieux soit une atteinte à la liberté.

J'aurais tendance à croire que les raisons qui poussent les gens à vouloir revenir à "l'ancien système" relève plutôt de raisons émotives et de la crainte que cela touche l'identité profonde du Québécois. C'est comme si on voyait le programme d'enseignement religieux confessionnel comme une sorte de bouclier qui nous protège de l'Autre, de l'influence potentielle qu'il aurait sur qui nous sommes à l'heure où on se pose de plus en plus de questions, tout en servant de lien avec notre passé, nos racines, bien que nous les rejetions en même temps de l'autre main. En bout de ligne, c'est un débat qui dépasse le rationnel et sur lequel, par conséquent, il faut demeurer prudent dans nos propos.

Pour une école libre a dit…

Vincent a dit

[Merci, ce n'est donc pas anticonstitutionnel d'enseigner la religion dans les écoles publiques]

>Personnellement, je ne trouve pas >que d'enlever un programme ou on >imposait une religion

Enlever du programme obligatoire n'est pas une atteinte à la liberté.

>pour

Il manque un mot-clé: IMPOSER

>un programme où on explore la >signifation des faits religieux >soit une atteinte à la liberté.

Imposer un cours de morale et de philosophie (que même M. Denis Watters a dit ne pas être neutre) peut bien sûr être une atteinte à la liberté de conscience et de religion, tout dépend si on est d'accord avec le contenu. Si on aime ce qui est imposé, c'est naturel et bien, si on aime pas, c'est une atteinte mal venue.

Évidemment ceux qui aiment diront que ceux qui n'aiment pas se faire imposer ce cours « deviennent émotifs » quand ils le disent trop haut.

La solution est la tolérance, le pluralisme, le choix du cours de formation morale et religieuse.

Ce que 72 % des parents québécois admettent.

Anonyme a dit…

> Merci, ce n'est donc pas anticonstitutionnel d'enseigner la religion dans les écoles publiques.

Attention... À ma connaissance, c'est anticonstitutionnel. Il y a eu des dispositions mises de l'avant pour soustraire le Québec à certaines clauses de la Charte pour pouvoir offrir un enseignement confessionnel. Reste que s'il y a d'autres détails qui pourraient apporter un éclairage nouveau sur la message, je suis intéressé à en prendre connaissance.

> Imposer un cours de morale et de philosophie (que même M. Denis Watters a dit ne pas être neutre) peut bien sûr être une atteinte à la liberté de conscience et de religion, tout dépend si on est d'accord avec le contenu. Si on aime ce qui est imposé, c'est naturel et bien, si on aime pas, c'est une atteinte mal venue.

Mais en même temps, si on revient à ce qui existait l'an passé, on se trouve à imposer soit la religion, soit la morale, non? Là, on a mis les deux ensemble, mais on arrête de dire que "tu dois croire tel et tel chose".

> Évidemment ceux qui aiment diront que ceux qui n'aiment pas se faire imposer ce cours « deviennent émotifs » quand ils le disent trop haut.

Quand j'utilise le terme "émotif", c'est davantage pour exprimer quelque chose qui se rattache aux valeurs, aux croyances, qu'au rationnel, qu'à l'objectivité. Il n'y a pas de connotation péjorative ici.

> La solution est la tolérance, le pluralisme, le choix du cours de formation morale et religieuse.

Au moins, le programme d'ÉCR vise les deux premières finalités, c'est toujours ça de gagné.

> Ce que 72 % des parents québécois admettent.

Peut-être, mais voici mon bémol: quel est le pourcentage des parents qui connaissent le programme d'ÉCR, autrement que par ce que Mario Dumont a dit à la télé?

Pour une école libre a dit…

Vincent

>Attention... À ma connaissance, >c'est anticonstitutionnel.

Non, donner différents cours d'instruction religieuse (et un cours de morale laïque) dans des écoles publiques n'est en rien anticonstitutionnel. En vertu de quel article de la constitution le serait-ce ? À la limite, si la critique est la discrimination, comme je l'ai dit il suffit d'offrir d'autres cours de religion (islam, juidaïsme) là où le nombre le permet (ça se fait par exemple en Allemagne et en Belgique, ce n'est donc pas impossible et bien accepté dans ces pays pourtant aussi démocratiques que le Québec).

De toute façon, pourquoi imposer ce cours aux écoles privées (mêmes celles qui ne refusent pas de subventions), pas parce que le cours de religion y serait anticonstitutionnel quand même!?

Ce raisonnement ne tient pas.

>Mais en même temps, si on revient >à ce qui existait l'an passé, on >se trouve à imposer soit la >religion, soit la morale, non?

Plus de choix, plus de liberté.

> Là, on a mis les deux ensemble,

Non, c'est déjà faux : il y a nettement moins d'instruction catholique/protestante. Le caractère prédominant du christianisme ne signifie même pas majoritairement chrétien (dixit M. Bergevin à Valcourt, mais voir les analyses des manuels sur ce site).

>mais on arrête de dire que "tu >dois croire tel et tel chose".

Je signale que l'instruction catholique consiste justement à dire que tout NE se vaut PAS.

Bref, on a aujourd'hui de la superficialité et du relativisme (pour l'éthique) et du pluralisme normatif en religion.

Ce n'est pas compatible avec la foi de nombreux parents selon eux (et c'est le critère en justice : la croyance sincère de ces croyants), ce n'est pas aux athées ou aux croyants d'autres religions de juger si ces croyants ont raison d'interpréter ainsi leur religion (le juge ne va pas se transformer en théologien et en exégète). Donc pas d'arguments théologiques, mais la conviction que ces croyants sont sincères et sérieux dans leur rejet sur des sujets relativement importants pour eux (l'affaire du kirpan portait sur une réduction de deux pouces environ de ce petit couteau, réduction que refusaient les parents sikhs en cour alors que d'autres sikhs l'acceptent au passage, ils ont eu gain de cause).


>> [moi] Ce que 72 % des parents >>québécois admettent.

>[Vincent] Peut-être, mais voici >mon bémol: quel est le >pourcentage des parents qui >connaissent le programme d'ÉCR, >autrement que par ce que Mario >Dumont a dit à la télé?

On peut facilement retourner la question: combien approuvent le cours ECR en n'ayant entendu que les slogans de l'État, des professeurs de l'école de leurs enfants [regardez ce sont les parents d'élèves qui sont le plus pour le choix!] et les colonnes des partisans de cette réforme dans les médias (nettement plus nombreux que Mario Dumont) : un cours merveilleux qui permettra enfin de mieux vivre ensemble en apprenant les autres religions, etc. Les mêmes qui ignorent que l'on apprenait déjà dans les cours de religion catholique et protestant des faits sur les autres religions en secondaire IV et V (environ 30% du temps consacré à la religion...)?

Ce sondage ne se prononce pas tant sur le contenu du cours d'ECR (contrairement au sondage qui a fait la une du Devoir), mais sur l'ouverture à la tolérance et à la liberté de choix. Ce sondage n'a donc pas fait la une du Devoir. Que faut-il en conclure ? Le choix est mauvais ? Un supplément de liberté mauvais ?

Anonyme a dit…

Please keep confessional status at home and support your church community...

Anonyme a dit…

À l'Anonyme anglais,

l'ennui c'est que l'État lui apporte sa confession multiculturelle et relativiste avec de gros sabots à l'école.

Anonyme a dit…

Non seulement il apporte sa confession multiculturaliste... mais l'impose tout en reconnaissant qu'il va écraser quelques orteils...

Mme Courchesnes a surement été à l'école des coups de règle sur les doigts qui n'écoutent pas... Aujourd'hui elle nous écrase les orteils et le dit elle-même: «on ne fait pas de virage sans écraser quelques orteils!»

Mme Courchesne: ce sont nos droits que vous avez écrasé... on va s'en rappeler! «Je me souviens!»

Et puisque nos députés libéraux font la sourde oreille, et bien, moi je voterai pour ceux (ADQ ou PQ) qui vont nous respecter et reconnaitre notre autorité parentale et le droit de transmettre nos identités québécoises particulieres à nos enfants sans passer par le lavage de cerveau qu'est ECR.

Le gouvernement Charest avait dit avoir compris le message de son élection minoritaire aux dernieres elections...

Maintenant je crains qu'il nous trouve sur son chemin à la prochaine. Il a beau avoir récupéré 2 députés d'un autres parti, il est en train de perdre des milliers de parents électeurs !

Un Ex-Libéral en colère.

Anonyme a dit…

À l'anomyme ex-libéral en colère,

Moi,je ne compterais pas beaucoup sur le PQ pour abolir le programme ECR ou le rendre optionnel.

Quant à l'ADQ, c'est pas sûr, non plus. Il passe son temps à changer d'idée.

Quant aux libéraux, ils sont ailleurs: l'économie.

Moi, je pense qu'il faut patiemment attendre de voir ce que les tribunaux vont dire. On en est rendu là.