vendredi 31 janvier 2020

Le charabia de Fédération des femmes du Québec


Nous avons analysé quelques documents de la Fédération des femmes du Québec grâce à nos outils linguistiques de pointe pour y débusquer le jargon et les éléments de novlangue.

La liste des termes jargonneux provient principalement du programme des deux journées de formations qu’organise la FFQ le 27 et 28 mars 2020 à Sherbrooke (ou plutôt sur une « partie du N’dakinna, le territoire ancestral de la Nation Waban-Aki »), du Rapport d’activité 2018-2019 et de la boîte à outils de la FFQ.

Terme
Exemple
Afroféministe
Marlihan Lopez est une activiste afroféministe
Agentivité 
la décision de soutenir toutes les femmes dans leurs décisions et dans leur agentivité
reconnaissance de l’agentivité des femmes dans la prostitution/industrie du sexe
Ami·e
En devenant ami.e de la FFQ
le statut d’ami.e de la FFQ est fait pour vous
Blantriarcal
un cadre organisationnel interne blantriarcal, favorisant les rapports d’oppressions.
Citoyen·ne·s
l’ensemble des organisations d’un territoire ainsi que les citoyen.ne.s
Décoloniale
Militante féministe décoloniale et antiraciste
Extractivisme
Femmes en résistance contre l’extractivisme
Féministes réactionnaires
La #mexplication appliquée aux féministes réactionnaires

« montée d’un féminisme réactionnaire ou un féminisme identitaire » qui utilise les mêmes procédés qu’Éric Duhaime et Maxime Bernier...

[Puis, sans qu’on voie le rapport : mention des « Célèbres cinq », des féministes suffragettes de 1927]

« elles étaient eugénistes qui visaient à stériliser les femmes appartenant à des races qu’elles considéraient comme inférieures... »

[Quel rapport avec la situation actuelle ? Qui veut stériliser les femmes ? À part les écologistes, mais en les effrayant quant à l’avenir de la Terre-Mère...]

   
[Émission avec Gabrielle Bouchard, l’homme qui se dit femme et qui est président·e de la Fédération des femmes du Québec (FFQ),  à l’antenne CKIA 88,3 MF de « la seule matinale progressiste de Québec ». La FFQ (vos impôts) a participé aux frais de cette émission.]
Hétérocisnormativité
autres stratégies pour déconstruire notamment l’hétérocisnormativité prégnante de nos milieux de travail.
Hétérosexisme
éliminer le patriarcat et tous les autres systèmes d’oppression ou de domination avec lesquels il est imbriqué, comme le capitalisme, le racisme, l’impérialisme, l’hétérosexisme, le colonialisme, le capacitisme et l’âgisme qui fonctionnent ensemble pour marginaliser et exploiter les femmes éliminer le patriarcat et tous les autres systèmes d’oppression ou de domination avec lesquels il est imbriqué, comme le capitalisme, le racisme, l’impérialisme, l’hétérosexisme, le colonialisme, le capacitisme et l’âgisme qui fonctionnent ensemble pour marginaliser et exploiter les femmes aux plans sexuel, social, économique, culturel, politique et religieux.
Iel
Il est absolument essentiel de respecter les pronoms choisis par chaque personne (ex : elle, iel)

Séré Beauchesne Lévesque est un. e activiste trans non-binaire de Sherbrooke.

Iel a fondé le Groupe d’action trans  

Iel tient le blog Exaspérance trans.
Intersectionnalité
l’intersectionnalité dans nos prises de positions

Cet atelier est une initiation interactive qui permettra aux participantes de saisir la complexité de l’analyse intersectionnelle et de voir à travers des mises en situation réelles comment cette analyse est transversale à l’ensemble de nos champs d’action.

Actuellement elle occupe le poste de chargée des pratiques intersectionnelles  

L’environnement, c’est intersectionnel
Invisibilisant
Cela n’a pas empêché certains titres de presse de nous présenter comme une organisation pour la prostitution... en invisibilisant grossièrement le sens de notre proposition.
Lgbtqia2+
Faciliter le militantisme lgbtqia2+ : Des stratégies syndicales à mettre en place
Nombreuxes
nous sommes nombreuxes à bénéficier [sic, pâtir ?] de systèmes profondément inégalitaires
Pansexuelle
Une personne pansexuelle est attirée sexuellement par les personnes indépendamment de leur genre.
Racisées
les femmes racisées font face à plusieurs barrières : sous- représentées, confinées aux postes contractuels, non prises aux sérieux lorsqu’elles dénoncent le racisme/maintenir en emploi les femmes racisées  

une organisation féministe par et pour les femmes racisées engagées à créer des espaces inclusifs
Senti
Plusieurs gardiennes du senti seront présentes pendant le Forum. Les gardiennes du senti sont une ressource pour soutenir l’ensemble des participantes à créer un Forum sans oppressions.
Tokenisées
les femmes racisées font face à plusieurs barrières : [...]  « tokenisées »
Toustes
Si nous sommes toustes féministes, nous ne vivons pas pour autant toustes les mêmes oppressions

Quelles femmes du Québec cette FFQ extrémiste représente-t-elle encore ?

Ces projets sont rendus possibles grâce à vos impôts par le biais d’une subvention du ministère fédéral des Femmes et de l’Égalité des genres (oui, oui cela existe).





Voir aussi

Président·e de la Fédération des femmes du Québec veut discuter de l’interdiction des couples hétérosexuels

Oréo propose une édition spéciale fierté LGBTQ2SA+ intitulée "Demandez-moi mes pronoms".

La croisade des LGBT contre la liberté d’expression et les distinctions linguistiques immémoriales

Université Wilfred Laurier (Ontario) — S’opposer aux pronoms transgenres (Jordan Peterson), c’est comme Hitler...

L’Université Evergreen (États-Unis) et les dérives du progressisme militant, les professeurs s’y présentent avec leurs pronoms (genrés ou non...) Vidéo

Novlangue : afrodescendant


jeudi 30 janvier 2020

Enfants anxieux ? Normal... avec l'école et la société actuelles

Chronique de Denise Bombardier sur le fait qu’il y aurait entre 8 % et 14 % de petits Québécois qui sont considérés comme anxieux et traités pour celle-ci. Notons qu’il y a déjà plus de dix ans une étude internationale s’était penchée sur cette grande conquête québécoise, les garderies fortement subventionnées et syndicalisées, et avait découvert qu’un bambin sur 6 était déprimé ou anxieux. Une autre étude en 2015 soulignait une nouvelle fois les points négatifs des garderies dites universelles. Rappelons que les mères qui veulent garder elles-mêmes leurs enfants sont financièrement défavorisées par l’État québécois par rapport à celles qui confient leurs enfants en bas âge à des tiers dûment approuvés par l’État.


L’anxiété des enfants québécois est bien connue. Il y aurait entre 8 % et 14 % de petits qui ont reçu un diagnostic et ont ainsi été mis sous médication au Québec. Les causes sont multiples et le déni des adultes est évident. Personne ne veut être culpabilisé.

Éclatement de la famille

L’éclatement de la famille y joue un rôle. Plus de la moitié des enfants assistent à la rupture de leurs parents. À 12 ans, certains ont traversé parfois trois ou quatre ruptures amoureuses d’un parent. Ils ont dû s’adapter à de nouveaux conjoints et ont vu défiler des grands-parents, demi-sœurs et demi-frères passagers.
« À la maison, je m’ennuie !
À la garderie, je suis content ! »
Affiche soviétique des années 30

Maternelles gouvernementales

À l’école, des enfants de maternelle à Montréal ont subi neuf suppléants depuis septembre dernier faute d’enseignants permanents.

Écoanxiété entretenue

De plus, les discussions sur l’environnement, qui devraient être à l’initiative d’enseignants responsables et rassurants, plongent de nombreux enfants dans l’écoanxiété. Celle-ci est aussi relayée par les médias portés à dramatiser la santé de la planète pour un public très diversifié. Et l’enfer d’antan est remplacé par l’apocalypse planétaire prophétisée par la jeune et perturbée Greta Thunberg.

École du correctivisme politique, LGBTQ

En classe, l’enseignement impose la rectitude politique nourrie du relativisme. Des enfants se font mettre en garde contre l’intolérance par des enseignants adeptes de la fluidité des genres. Exit le féminin et le masculin.

Les enfants apprennent le libre choix. « Je serai bisexuelle quand je serai grande », a déclaré une fillette de 11 ans, entendue par hasard à Radio-Canada la semaine dernière.

Une garderie de Notre-Dame-de-Grâce reçoit régulièrement une drag queen [un travesti] avec la bénédiction de la directrice et l’assentiment des parents. Le travelo lit des contes aux enfants bluffés par son déguisement.

SQDC = Société gouvernementale québécoise qui vend du cannabis


Faut-il se surprendre que ce regain d’anxiété se poursuive chez les adolescents qui auront, eux, à 21 ans, la possibilité légale de se déstresser en fumant des joints ? Du moins, ils l’espèrent.

Au secours !



Une nouvelle étude souligne les conséquences néfastes des garderies « universelles » québécoises

Les enfants québécois surmédicamentés, selon des pédiatres



Manifeste contre le dogmatisme universitaire

Il faut subir son temps pour agir sur lui », nous disait Sainte-Beuve au XIXe siècle. Ce propos ne pourrait être plus vrai pour nombre d’étudiants actuels qui ont le malheur de ne pas souscrire à l’idéologie universitaire dominante. En effet, beaucoup de départements d’arts, de sciences humaines et de droit dans les universités et les cégeps sont, depuis plusieurs années, noyautés par des professeurs de la gauche postmoderne.

Ayant réussi à monopoliser les lieux de pouvoir, ils sélectionnent minutieusement leurs camarades idéologiques au sein du corps professoral. Véritables apôtres de la tolérance, ces enseignants ont ironiquement du mal à tolérer toute forme de pensée contraire à la leur. Leurs opinions sont présentées comme des faits, et les faits sont délogés au statut de « construction sociale ».

Amateurs de l’intersectionnalité, ils accumulent les luttes victimistes propulsées par les campus américains, tout en évitant soigneusement d’aborder la question de la subordination du Québec au Canada. On ne sélectionne que les victimes utiles pour mieux resserrer le cilice de la mauvaise conscience occidentale.

Ce qui s’avérait n’être d’abord qu’une mode idéologique tend de plus en plus à se cristalliser et à étendre ses tentacules. C’est l’extension du domaine de la lutte pour la reconnaissance. Tout comme l’avare n’est jamais assez riche en argent, le professeur n’est jamais trop bien nanti en signaux de vertu. Le goût prononcé pour l’école anglo-saxonne, de par sa présence hégémonique, révèle une forme avancée de colonisation mentale.

Les universités et les cégeps québécois n’ont ainsi de français que le nom : pratiquement tout l’esprit est maintenant soumis à l’Empire. En témoignent l’indifférence aux penseurs français et la tombée en pâmoison devant les real thinkers américains. Au mieux, les Français ne sont lus que lorsqu’ils font preuve d’anglophilie bien affichée. C’est un fait : le Bob Gratton de 2020 possède une charge de cours.

Novlangue

Dans ce sillage, la novlangue s’enrichit d’année en année : islamophobie, transphobie, décolonialisme, capacitisme, spécisme, séparatisme lesbien et système de domination genrée ne sont là que quelques termes du volapük universitaire. L’indifférenciation fait son œuvre : il n’y a plus d’hommes et de femmes, simples sexes désignés à la naissance, ne reste que des genres fluidifiés dans les théories absconses.

C’est le retour au chaos originel, où la discrimination n’est pas de ce monde. Cette aspiration régressive fait même l’objet de programmes d’études féministes et de genres. En ce qui concerne les autres programmes, la matière est désincarnée et mortifiée au nom de la théorie critique : c’est l’âme de l’élève qui s’en trouve désarmée. La déconnexion au peuple est totale, autant que la simple considération, celui-ci n’étant après tout qu’un construit.

Le Québécois est réduit à l’état d’homme blanc privilégié, piétinant un territoire autochtone non cédé. Exit la réalité historique et la nuance : le réflexe autopénitentiel est de mise pour sauver nos âmes. Dans ce contexte, l’Histoire se répète, car après avoir une fois de plus perdu la mémoire, le peuple québécois se retrouve déboussolé, en perte de repères et faisant face à de graves dangers qui menacent son existence précaire.

Évoquer ce genre de problèmes fait l’objet de suspicion dans les établissements postsecondaires. Défendre une terre et son identité nationale ne suscite que roulements d’yeux et soupirs agacés, lorsque ce n’est pas une pluie d’invectives qui s’abat sur le dissident ou sa prise à partie par les autorités. Remettre en question la religion du Progrès déclenche un ahurissement généralisé devant une jeunesse écoanxieuse et manichéenne, au bas niveau de littératie.

Dissidence

Nous, jeunes signataires nationalistes, étudiants et finissants d’études postsecondaires, proclamons notre devoir de dissidence. Nous n’écrivons pas pour nous victimiser et nous plaindre d’une atteinte à nos droits. Non plus pour remplacer une idéologie par une autre. Nous ne nous asphyxions pas, mais l’air est vicié.

En bons écologistes, permettez-nous de préférer un air sain. Nous signons ce texte parce que nous savons que la médiocrité n’a pas vocation à l’éternité. Nous lançons ce manifeste pour encourager nos pairs à démolir le temple de la rectitude politique. Ils doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls. En temps d’incertitude et de tourmente, que Louis Pauwels les rassure : « il nage forcément à contre-courant, celui qui se dirige vers la source ».

Car lorsque l’un des nôtres ose remettre en question l’ordre établi, que ce soit par des conférences « controversées », des travaux aux thèses divergentes ou même l’expression d’une opinion discordante, son action ne demeure pas vaine. Chaque fois, ce sont les colonnes de l’empire du politiquement correct qui s’en trouvent ébranlées.

« Lentement la brèche s’élargit, se rétrécit, s’élargit encore. […] À nous l’imprévisible passion ; à nous le risque total dans le refus global », scandaient nos ancêtres en 1948. Soixante-dix ans plus tard, nous sommes toujours au poste. Face au dogmatisme global, nous opposons la responsabilité entière.

Que les nouveaux curés se le tiennent pour dit : nous ne céderons rien, nous ne reculerons pas, nous ne nous tairons pas, nous ne donnerons aucun gage de respectabilité. Les universités et les cégeps doivent être le lieu de la pluralité des opinions et de leur échange dans un cadre respectueux et juste. Sans quoi, il faudra changer leur nom pour camps de rééducation. Nous ne voulons pas en arriver là.

Jordanne Blais-Rochefort, étudiante en science politique et philosophie, Université de Montréal
Gabriel Jarvis, étudiant en enseignement secondaire de l’Univers social, Université de Montréal
Philippe Lorange, étudiant en science politique et philosophie, Université de Montréal
Claude Pelletier, étudiant en administration publique, ENAP
Samuel Vanasse, bachelier en philosophie, UQAM
Jérémie Allaire-Ménard, réalisateur
Tristan Ampleman-Tremblay, étudiant en Philosophie, Université Laval
Antoine Arbour, étudiant en Affaires publiques et Relations internationales, Université Laval
Guillaume Bédard, étudiant en Économie et politique, Université Laval
François-Xavier Bélanger, étudiant
Maxime Bell, étudiant en Sciences, lettres et arts, Cégep Lionel-Groulx
Vincent Benatar, étudiant en Administration, UQÀM
Maé Bonnet, étudiante en Sciences humaines, Cégep Limoilou
Félix Brassard, cinéaste
Ariane Brochu, étudiante en Sciences humaines, Cégep régional de Lanaudière à l’Assomption
Éric Chalut, musicien
Riccardo Chmielowiec, étudiant en Littérature comparée, UdeM
Jordan Craig Larouche, étudiant en Sciences humaines, Cégep Lionel-Groulx
Wolfgang D’Aoust, étudiant en Cinéma, Cégep Saint-Laurent
Vincent D’Astous, étudiant en Philosophie, Université Laval
Jean-Philip Desjardins-Warren, étudiant en Histoire, UQÀM
Mathieu Desroches, étudiant en Sciences économiques, UdeM
Orian Dorais, étudiant en Cinéma, UdeM
Léonard Duchesneau, étudiant en Urbanisme, UdeM
Philibert Dumontier-Ménard, étudiant en Science politique et philosophie, UdeM
Lukas Gagnon, étudiant en Droit, UdeM
Morgane Gauvin, étudiante en Langues modernes, Cégep Limoilou
François Gervais, étudiant en Histoire et civilisation, Cégep Lionel-Groulx
Marc-Antoine Gervais, étudiant en Enseignement secondaire de l’Univers social, UdeM
Samuel Hamelin, étudiant en Enseignement secondaire de l’Univers social, UdeM
Olivier Jolicoeur, étudiant en Géographie, UdeM
Alexis Kelly, étudiant en Histoire et civilisation, Cégep du Vieux-Montréal
Tomas Labelle, étudiant en Histoire, UdeM
Gabriel Laflamme, étudiant en Arts, lettres et communications, Cégep Limoilou
Matthieu Laflamme-Boucher, étudiant en Sciences économiques, UdeM
Olivier Lamanque Galarneau, étudiant en Histoire, UdeM
Mark Landry, étudiant, Montréal
Michaël Lauzon, ex-étudiant en Sociologie
William Lauzon, étudiant en Génie chimique, Université de Sherbrooke
Philippe Lavoie, étudiant en Immigration et relations interethniques, UQÀM
Léo Leclerc, étudiant en Questions internationales, Cégep du Vieux-Montréal
Maxime Lépine, caméraman
Louis-Philippe Le Sieur, étudiant
Félix L’Heureux Bilodeau, étudiant en Génie agroenvironnemental, Université Laval
Olivier Malo, LL. B, Université Laval
Samuel Massicotte, historien et étudiant en Enseignement secondaire
Yassir Najmaoui, étudiant en Génie informatique, Université de Sherbrooke
Isaac Prasow-Émond, étudiant en Science politique et philosophie, UdeM
Félix Racine, étudiant en Science politique et philosophie, UdeM
Samuel Rasmussen, étudiant à l’École de Politique appliquée de l’Université de Sherbrooke
Jonathan Raymond, étudiant en Électronique industrielle, Cégep de Sherbrooke
Nicolas Rioux, étudiant en Droit public, Université d’Ottawa
Benjamin Roy, étudiant en Science politique, UdeM
David Santarossa, enseignant au secondaire
Aram Shoujounian, étudiant en Études internationales, UdeM
Marius Tarigradschi, étudiant en Économie politique, UdeM
Sacha Thibault, ancien président du Forum Jeunesse du Bloc Québécois
Maxence Toureche, étudiant en Science politique, UdeM
Anthony Tremblay, ex-étudiant en Études politiques appliquées, Université de Sherbrooke
Natasha Tremblay, étudiante en Littérature anglaise et création littéraire, Université Concordia
Samuel Turcotte, étudiant en Économie politique, UdeM
Maxance Vincent, étudiant en Cinéma, UdeM

« L’essentiel est d’aider les jeunes à avoir confiance en eux »

Quelle est la mission de l’école catholique ?

Quels objectifs pour le développement des jeunes ?

Parmi les acteurs des communautés éducatives des écoles, des collèges et des lycées, les animateurs en pastorale scolaire ont une place toute particulière. Cécile de Vitton, animatrice en pastorale chrétienne au Lycée Professionnel Joseph Wrezinski à Angers, est l’invitée de Geoffroy d’Aillières. Parmi les objectifs de son action, aider les jeunes à avoir une meilleure estime d’eux-mêmes. Un des axes forts du projet de l’enseignement catholique, centré sur la dignité de la personne.



Inquiets pour la planète contre inquiets pour leur patrie

La chro­nique d’Éric Zem­mour sur le dernier livre de Régis Debray, Le Siècle Vert.

Pas un jour sans sa une alarmante. Pas un jour sans son incendie dévastateur. Pas un jour sans son espèce animale qui disparaît. Pas un jour sans sa prophétie apocalyptique du GIEC. Pas un jour sans son ouverture d’un nouveau magasin bio. Pas un jour sans son discours vindicatif de la demoiselle Thunberg. Pas un jour sans son émission de télévision sur le réchauffement climatique. Pas un jour dans les écoles de nos enfants sans sa leçon sur le « développement durable ».

L’écologie matin, midi et soir. Notre maison brûle et tout le monde est sommé de ne pas regarder ailleurs. On y verra au choix la prise de conscience d’une question de vie ou de mort ou la puissance inédite d’une machine de propagande bien huilée. À chacun d’entre nous est intimé l’ordre de se positionner. Les climatosceptiques sont excommuniés comme jadis les libertins athées. Les dévots de la religion verte ne tolèrent ni les tièdes ni les incroyants. Toute contestation rationnelle est bannie ; toute ironie est suspecte. On peut les tuer d’un mot de mépris assassin qui tombe comme le couperet de la guillotine : « OK boomer ! » Ce qui signifie : tu n’as pas le droit à la parole, toi qui, grandi dans l’Occident d’après-guerre (les fameux baby-boomers !) as largement profité de la société de consommation sur le dos de cette pauvre planète et des générations suivantes.

Vestales du culte de la Terre-Mère à Davos (avant rognage par l'agence de presse AP)


C’est pourtant la quintessence du baby-boomer, son incarnation très « French touch », l’homme qui côtoya Fidel Castro et Che Guevara dans les années 1960, François Mitterrand et Jean Paul Sartre dans les années 1970, Régis Debray, qui relève le gant vert. Il ne défie pas nos nouveaux maîtres sur le champ de bataille ; il a remisé depuis longtemps au clou la Kalachnikov de sa jeunesse. Courageux, mais pas téméraire. Il utilise l’arme favorite de Voltaire contre une Église encore puissante : l’ironie.

Une ironie grinçante dès la première phrase qui parodie la célèbre ouverture du manifeste communiste de Karl Marx : « Un spectre hante l’Occident : l’effondrement du système Terre. » [La phrase de Marx est « Un spectre hante l’Europe : le spectre du communisme ».]

Une ironie qui court tout au long du court tract. Une ironie qui fait rire : « Au “Ah ça ira ! Ça ira !” succède le “Ah ça triera, ça triera !” ». Une ironie qui fait mouche : « Pendant un millénaire, l’homme moral s’est demandé : “Où en suis-je avec Dieu ?” Puis, à partir de la Renaissance : “Où en suis-je avec mes congénères ?” Et aujourd’hui “Où en suis-je avec les animaux ?” »

Une ironie qui fait peur : « La prime à l’immature paraît augmenter chaque année (…). Avec le tous-ado de rigueur, il devient clair que l’adulte est lui aussi une espèce menacée. »

L’ancien adorateur de l’Histoire et du Prolétariat a tout pour détester les adorateurs des arbres et des ours. Mais il n’ose pas les prendre de front. Peur de passer pour un « vieux con ».

Peur de se mettre à dos la jeunesse. Peur de perdre sa médaille d’homme de gauche, alors que le lettré qu’il est ne peut ignorer que cette vague verte est profondément réactionnaire : « Nous revenons au fétichisme de nos ancêtres. »

Vestales du culte de la Terre-Mère à Davos (après rognage par l'agence de presse AP)

Alors, il biaise ; après l’ironie, il s’essaie à la pédagogie : « Ne sous-estimons pas l’ingéniosité de l’homo sapiens. Les enfants de la révolution néolithique, que nous sommes tous, se rappellent-ils le considérable réchauffement climatique correspondant à la fin de l’ère glaciaire, au paléolithique supérieur ? Les mammouths s’en sont allés, avec le gros gibier, mettant les chasseurs-cueilleurs à la peine (…). » Et après avoir décrit la naissance de notre civilisation de sédentaires agriculteurs, il conclut : « Sur le terrain d’un malheur il arrive ainsi qu’on rebondisse, en extrayant d’un pire un mieux. »

Mais il sait ses efforts inutiles. Il rend les armes. Il reconnaît dans cette idéologie verte l’avènement contemporain d’une société féminisée, mais s’empresse de croire (ou fait-il mine d’y croire ?) que cela nous protège contre la contagion djihadiste alors qu’au contraire c’est la faiblesse féminine, pacifique et tolérante, de nos sociétés qui favorise son expansion.

« La peur est un réveille-matin », nous dit très justement Debray. C’est elle qui tient nos sociétés loin de l’endormissement et de la mort. La peur des rouges et la peur des bourgeois, la peur des curés et la peur des bouffeurs de curés, autant de peurs qui ont structuré notre passé politique depuis deux siècles. L’avenir idéologique et politique sonnera l’affrontement entre deux nouvelles peurs. Ceux qui ont peur pour la planète et ceux qui ont peur pour leur patrie.

Ceux qui se sentent plus proches des animaux et ceux qui se sentent plus proches des Français. Ceux qui craignent le grand réchauffement et ceux qui craignent le grand remplacement.

En Allemagne, les deux partis qui montent sont les Verts et l’AfD, au détriment du duo hégémonique des Trente Glorieuses, CDU et SPD. Aux dernières européennes, en France, les grands vainqueurs ont été les listes du RN Bardella et de l’écologiste Jadot.

« Le culte de la jeunesse aura été le nom du fascisme sous toutes ses couleurs. » Debray sait de quoi il parle. Il a connu les totalitarismes rouges de près. Et voit arriver son héritier vert : « Nous changeons d’englobant. Nous avions vécu sous la cloche de l’Histoire ; nous vivrons sous celle de la Nature. » Le siècle vert succède au siècle rouge. « Théocratie, idéocratie, et demain biocratie ? » Hier, les Gardes rouges, aujourd’hui et demain les Khmers verts ? Et encore, ne nous dit-il pas que souvent, ce sont les mêmes qui sont passés du rouge désabusé au vert exalté.

Debray, revenu de tout, essaie de passer entre les gouttes. Il est trop patriote pour le nouvel universalisme vert ; il est trop universaliste pour les patriotes d’aujourd’hui et de demain. Il cite son cher Paul Valéry : « Le monde ne vaut que par les extrêmes (...) et ne dure que par les modérés. » Le jeune extrême qu’il fut est devenu un vieux modéré qui regarde ses successeurs avec un mélange
indistinct de frayeur et de tendresse.





Le Siècle Vert : Un changement de civilisation
de Régis Debray
publié le 9 janvier 2020
chez Gallimard
à Paris,
64 pages
ISBN-13 : 978-2072879289


mercredi 29 janvier 2020

Gigantesque étude : il n'existe pas de gène « gay » (rediff)

En 1993, une étude sur 40 familles avait cru identifier un lieu unique, le gène Xq28, définissant l’orientation sexuelle.

Cette étude permettait de confondre certains « homophobes » qui voulaient ramener des homosexuels sur le « bon chemin » en leur disant que ces efforts seraient vains puisque ces homosexuels étaient nés ainsi; leur homosexualité n’était en rien une affaire de choix ou de mauvaises influences.

Une nouvelle et gigantesque analyse réfute ce modèle génétique simpliste.

C’est la conclusion d’une analyse réalisée sur un demi-million de profils ADN par un groupe de chercheurs en Europe et aux États-Unis, et dont la publication en août 2019 par la prestigieuse revue Science vise à enterrer l’idée née dans les années 1990 qu’il existe un « gène gay » aussi prévisible que ce qui existe pour la couleur des yeux. « Il est de facto impossible de prédire l’orientation sexuelle d’une personne d’après son génome », dit Ben Neale, membre du Broad Institute d’Harvard et du MIT, l’un des nombreux établissements dont sont issus les auteurs.

L’orientation sexuelle pourrait bien avoir une composante génétique, disent les chercheurs, confirmant des études précédentes plus petites, notamment sur des jumeaux. C’est le cas de nombreux autres traits, voir Pourquoi l’éducation jouerait un rôle moins important qu’on ne le pense.

Mais cette composante dépend d’une myriade de gènes et de l’environnement où la personne grandit. « Il n’y a pas de gène homosexuel unique, mais de nombreux petits effets génétiques répartis dans le génome », explique Ben Neale. À cela s’ajoute un facteur essentiel : l’environnement dans lequel une personne grandit et vit.

Pour mieux expliquer, les chercheurs comparent à la taille : l’effet génétique est indiscutable, puisque votre taille est liée à celle de vos parents. Mais la génétique n’explique pas tout : votre nutrition pendant l’enfance aura un impact important. C’est ce que les scientifiques appellent l’environnement. Idem pour le risque cardiaque : des gènes créent des prédispositions, mais votre style de vie, comme votre alimentation, a un rôle plus grand encore.

La nouvelle analyse statistique a permis de découvrir cinq positions précises sur nos chromosomes, appelées locus, qui apparaissent clairement liées à l’orientation sexuelle, bien qu’ayant chacune une influence « très petite ». Biologiquement, il se trouve qu’un marqueur est aussi associé à la perte de cheveux, ce qui suggère un lien avec la régulation des hormones sexuelles. Vraisemblablement, il existe des centaines ou des milliers d’autres marqueurs, que de futures analyses sur de plus grandes banques ADN pourraient un jour découvrir.

« C’est un comportement complexe où la génétique joue un rôle, mais probablement de façon minoritaire. L’effet de l’environnement existe, mais on n’arrive pas à le mesurer exactement », ajoute Fah Sathirapongsasuti, scientifique de 23andme.com, un site de tests ADN qui a contribué à l’étude avec des profils génétiques de clients (volontaires).

Le gros de l’analyse a été fait sur des hommes et femmes de la banque britannique UK Biobank, en majorité d’origine européenne, qui avaient répondu à la question : avez-vous déjà eu une relation sexuelle avec une personne du même sexe ?

Voir aussi

Étude sur les maladies liées à l’activité homosexuelle masculine (MST, cancer)

Québec — La gonorrhée de plus en plus prévalente et résistante aux antibiotiques classiques

États-Unis — les homosexuels nettement moins heureux que les hétérosexuels

Étude suédoise : les « mariés » de même sexe sont trois fois plus susceptibles de commettre un suicide

LGBT — Davantage exposés aux problèmes de santé, de tabagisme et d’alcoolisme

Sondages : Les États-Uniens surestiment grandement le nombre d’homosexuels
Le cours d’éducation sexuelle ontarien évite-t-il l’augmentation du nombre de maladies vénériennes ? (Réponse sans surprise : non)

Enfants de couples homosexuels : « toutes les études [militantes] sont invalides »

VIH : En Île-de-France, 80 fois plus de contaminations chez les homosexuels

Étude suggère des risques pour les enfants élevés par des couples homosexuels

À la lumière de six études Remafedi trouve que le suicide chez les jeunes homosexuels s’explique peu par l’homophobie, mais davantage par la prostitution, la famille désunie, l’agression sexuelle en bas âge, les peines d’amour et l’étiquetage prématuré de l’orientation sexuelle.





mardi 28 janvier 2020

« Soin de santé » : ces femmes qui ont avorté à contrecœur

Pour faire suite à la polémique lancée par le Journal de Montréal qui attaque — sous couvert de chasse à l'infox — M. Richard Décarie parce qu’il considère que l’avortement n’est pas un soin de santé qui devrait être remboursé par les contribuables, voici quelques témoignages de femmes qui parlent de leur avortement à contrecœur. L’émission a été diffusée en France la semaine passée.


(On regrettera que le titreur de France 2 ne sache pas écrire « je n'en veux pas »)



Et le témoignage d’un père qui n’a pas eu son mot à dire. Tout l’appareil administratif l’a ignoré et a plutôt convaincu sa campagne d’avorter.



Président·e de la Fédération des femmes du Québec veut discuter de l’interdiction des couples hétérosexuels

Mise à jour 2 (29 janvier)

Le Premier ministre François Legault a affirmé qu’il n’est finalement « pas question » de réviser le financement de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) après des propos controversés de sa présidente sur l’interdiction des relations hétérosexuelles.

« Il n’est pas question, parce qu’on n’aime pas une déclaration, de réviser un financement », a déclaré le chef de la Coalition avenir Québec en mêlée de presse à l’Assemblée nationale, mercredi, contredisant ainsi les propos tenus par son ministre du Travail la veille.

Mise à jour 1 (28 janvier)

À la lumière de la controverse mentionnée ci-dessous où le transsexuel Gabrielle Bouchard, président·e de la Fédération des femmes du Québec, déclarait qu’il fallait songer à interdire les couples hétérosexuels, le gouvernement Legault va reconsidérer le financement de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) à la lumière de cette déclaration où Gabrielle Bouchard en appelait à discuter la possible « interdiction et abolition » des relations de couple hétérosexuelles.

C’est ce qu’a indiqué le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, en entrevue avec le Journal de Québec.

La FFQ a reçu 120 000 $ en financement de la part de son ministère pour l’année 2019-2020. L’organisme s’est qualifié pour cette subvention puisqu’il répond à plusieurs critères d’un programme gouvernemental, a indiqué le cabinet du ministre Jean Boulet.


Or, selon lui, les propos tenus mardi par Gabrielle Bouchard sont « totalement inacceptables », même s’ils représentent une position personnelle.

« Quand tu t’exprimes dans la sphère publique, tu le fais de manière compatible avec la mission de l’organisation que tu es censé représenter. Donc, même si elle le fait en son nom personnel, ce sont des propos que je ne peux trouver plus acceptables », a expliqué le ministre Jean Boulet.

« Ça s’accumule dans ce dossier-là et ça fait en sorte que ça m’impose, à moi, d’évaluer le dossier, véritablement, en tenant compte des critères. On ne peut pas se cacher derrière la liberté d’expression et tenir des propos aussi irrespectueux et inacceptables », a-t-il ajouté.


Billet originel

Gabrielle Bouchard, l’homme qui se dit femme et qui est président·e de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), a de nouveau semé la controverse en publiant un gazouillis sur les relations de couple hétérosexuelles, mardi matin.

« Les relations de couple hétérosexuelles sont vraiment violentes. En plus, la grande majorité sont des relations basées sur la religion. Il est peut-être temps d’avoir une conversation sur leur interdiction et abolition », a-t-elle écrit sur les médias sociaux.


Ah, si c’est basé sur la religion, c’est mal et cela devrait être interdit dans un Québec laïc, n’est-ce pas ?

Le/la président·e de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) s’est ensuite défendu·e en répondant à un usager de Twitter que « les statistiques sont quand même claires que les femmes sont tuées en grande majorité dans un contexte de relations intimes avec un partenaire masculin ».


A-t-il échappé à la/le président de la FFQ que l’immense majorité des couples (non violents) sont aussi hétérosexuels ?

Par contre, une étude de Statistique Canada cite par exemple qu’en 2004, 15 % des homosexuels ont été victimes de violences « conjugales » contre 7 % des « hétéros »… À quand une campagne gouvernementale dans les médias contre ces couples violents et peu stables.

Les gais, les lesbiennes et les bisexuels enregistrent des taux plus élevés de violence conjugale

Lorsqu’on examine plus particulièrement ceux et celles qui se sont dits gais, lesbiennes ou bisexuels, on constate qu’ils affichent des taux plus élevés de violence conjugale, que les hétérosexuels. En effet, 15 % des gais et lesbiennes et 28 % des bisexuels ont déclaré avoir été victimes de violence conjugale par rapport à 7 % des hétérosexuels. Ces résultats concordent avec ceux de recherches antérieures (Cameron, 2003).

Des chiffres corroborés par ce questionnaire du site communautaire Yagg dont 84 % des participants ont déclaré être lesbiennes : 18 % d’entre eux auraient subi des violences conjugales… Les drogues, le SIDA, les violences entre adultes, drôle d’environnement pour accueillir des enfants, drôle de comportement sexuel à banaliser dans les écoles !

Voir aussi

Les femmes mariées moins sujettes à la dépression et à la violence conjugale

Après les drogues et le SIDA, le tabou des violences dans les couples homosexuels

2019 bonne année pour féminisme, peu de place pour les difficultés masculines

Les gars, l’école et le Conseil du statut de la femme

Espérance de vie baisse chez les hommes [pas les femmes] en Ontario et en Colombie-Britannique (comme chez les blancs aux États-Unis)

Espérance de vie baisse chez les hommes en Ontario, en Colombie-Britannique et chez les blancs aux États-Unis

Pour la troisième année consécutive, l’espérance de vie à la naissance des hommes au Canada (hors Québec) n’a pas augmenté, une situation qui est liée à la crise des opioïdes qui affecte tout particulièrement la Colombie-Britannique et l’Ontario.

L’espérance de vie des hommes est demeurée inchangée à 79,9 ans de 2017 à 2018, alors que celle des femmes a augmenté de 84,0 à 84,1 ans. À noter que les hommes au Québec sont désormais ceux qui vivent le plus longtemps dans la Confédération canadienne.

Chez les hommes, la stagnation notée en 2016, 2017 et 2018 est la plus longue jamais observée. Depuis que le Canada a commencé à enregistrer les décès en 1921, l’espérance de vie a généralement augmenté d’une année à l’autre, et ce, tant chez les hommes que chez les femmes.

Il est clair que la récente stagnation de l’espérance de vie chez les hommes résulte d’une hausse de la mortalité chez ceux âgés de 25 à 45 ans. Cette hausse de la mortalité a contrebalancé la baisse des probabilités de décès à tous les autres âges.

Cette hausse de la mortalité chez les hommes de 25 à 45 ans est probablement liée à la crise des opioïdes qui sévit dans certaines régions du pays. Aux États-Unis, l’espérance de vie à la naissance a diminué chez les blancs au cours des trois dernières années, et de nombreuses études ont indiqué que cette baisse serait liée à la crise des opioïdes.

L’espérance de vie à 65 ans a augmenté chez les hommes au Canada, passant de 19,3 ans en 2017 à 19,4 ans en 2018, alors qu’elle est demeurée stable chez les femmes (22,1 ans). Ce n’est pas la première fois depuis les trois dernières décennies que l’espérance de vie à 65 ans chez les femmes est demeurée stable d’une année à l’autre.

Baisse d’espérance de vie similaire chez les Blancs aux États-Unis

La crise de la mortalité masculine blanche aux États-Unis est antérieure à la crise financière : les taux de mortalité des Américains blancs sans diplôme augmentent depuis au moins le début des années 1990. Mais cette crise semble empirer. L’espérance de vie en Amérique a chuté pendant trois années consécutives entre 2014 et 2017 (l’année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles). Cela ne s’est pas produit depuis les années 1910, lorsque l’espérance de vie des Américains avait connu un coup d’arrêt à cause de la guerre et, surtout, de la grippe espagnole. La hausse des taux de mortalité est due en grande partie à l’épidémie d’opioïdes, qui a commencé avec la prescription d’analgésiques sur ordonnance et s’est étendue aux drogues de rue comme l’héroïne et le fentanyl. Mais le suicide et la mortalité liée à l’alcool ont également augmenté de façon rapide. Les opioïdes, estiment Mme Case et M. Deaton de l’Université Princeton, auteurs de Deaths of Despair (Morts de désespoir), étaient du carburant sur un feu qui brûlait déjà.

La crise résiste aux explications économiques simplistes. Il n’y a pas de lien de causalité simple entre l’augmentation du chômage ou des inégalités, par exemple, et l’augmentation de la mortalité.

Les économistes n’ayant pas pris au sérieux les dégâts locaux causés par la mondialisation du commerce et les changements technologiques, les communautés affaiblies économiquement pourraient être tombées dans un cycle de régression économique et sociale et seraient devenues vulnérables à des pathologies telles que la toxicomanie et le suicide.

Le taux de suicide a bondi de 40 % aux États-Unis en moins de deux décennies, les cols bleus — en particulier les mineurs, ceux qui travaillent sur les champs pétroliers, dans la construction et dans la réparation automobile — étant considérablement plus à risque, selon une nouvelle étude des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) publiée le 24 janvier 2020.

Il est probable, cependant, que la réponse à la question de la mortalité dépasse le cadre strict de l’économie. Mme Case et M. Deaton notent que l’augmentation de la mortalité chez les Américains blancs s’est produite parallèlement à d’autres tendances potentiellement liées. Il s’agit non seulement d’une détérioration des perspectives économiques, mais aussi d’une baisse des taux de mariage, de fréquentation des églises et d’appartenance à des organisations communautaires. En citant ces facteurs, ils s’inspirent du livre de Robert Putnam, Bowling alone (« Jouer aux quilles seul »), publié en 2000, qui affirmait que l’Amérique subissait une baisse longue et régulière du « capital social » — la force des liens civiques et communautaires. Charles Murray avait également noté que les blancs moins nantis aux États-Unis étaient, contrairement à certains préjugés, moins croyants, avaient des mariages moins stables et en général adoptaient plus de comportements socialement risqués (alcool, sexualité précoce, violence) que la classe moyenne supérieure blanche.

Se pourrait-il qu’à ces données sociologiques connues s’ajoutent un sentiment plus récent de dépossession culturelle et de transition ethnique rapide des États-Unis (ainsi que l’Ontario et la Colombie-Britannique) : le sentiment collectif d’être dépassés, inutiles et coupables de tous les maux modernes : racismes, homophobies, misogynies, etc.

Statistiques Canada ne fournit pas de renseignements sur l’espérance de vie selon le groupe ethnique ou la langue maternelle.

Troisième baisse consécutive de l’espérance de vie en Colombie-Britannique

Une baisse de l’espérance de vie à la naissance chez les hommes a été observée en Colombie-Britannique et en Ontario. En Colombie-Britannique, la baisse de 0,2 an de l’espérance de vie à la naissance des hommes était la plus marquée parmi l’ensemble des provinces canadiennes, et 2018 était la troisième année de baisse consécutive. En 2015, l’espérance de vie atteignait 80,5 ans chez les hommes de cette province, et était la plus élevée au pays. En 2018, elle a diminué pour s’établir à 79,9 ans, et s’est classée au troisième rang derrière celle des hommes vivant au Québec (80,9 ans) et en Ontario (80,3 ans).

L’analyse des probabilités de décès selon l’âge montre que la mortalité des hommes en Colombie-Britannique a récemment continué d’augmenter chez ceux âgés d’environ 25 à 50 ans, une tendance qui perdure depuis 2016. Il est probable que cette augmentation soit liée à la crise des opioïdes, car les décès liés à une intoxication aux opioïdes ont tendance à viser davantage les hommes de ce groupe d’âge, et la Colombie-Britannique a particulièrement été touchée par rapport aux autres provinces et territoires. En revanche, l’espérance de vie à 65 ans chez les hommes vivant en Colombie-Britannique a augmenté, passant de 19,8 ans en 2017 à 19,9 ans en 2018.

Pour la première fois en plusieurs décennies, l’espérance de vie à la naissance a aussi diminué légèrement (-0,1 an) chez les hommes vivant en Ontario de 2017 à 2018. Cette baisse est également liée à une mortalité plus élevée chez les adultes âgés d’environ 25 à 50 ans par rapport aux années précédentes. Comme en Colombie-Britannique, il est probable que cette légère baisse de l’espérance de vie soit liée à la crise des opioïdes.

Même si une baisse de l’espérance de vie à la naissance a aussi été observée chez les hommes vivant dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, ces résultats doivent être interprétés avec prudence. La petite taille de la population de ces deux territoires fait en sorte qu’un petit nombre de décès a une forte incidence sur les estimations de l’espérance de vie.

Les hommes québécois vivent désormais le plus longtemps au Canada

L’espérance de vie à la naissance a augmenté chez les hommes vivant au Québec, en Saskatchewan, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador de 2017 à 2018. Une hausse a aussi été enregistrée au cours de la même période chez les femmes vivant au Québec, en Alberta, au Manitoba, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Chez les femmes, une légère baisse de l’espérance de vie a été observée au Nouveau-Brunswick, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. Les résultats observés dans ces deux territoires doivent être interprétés avec prudence en raison de la petite taille de leur population.

Dans les autres provinces et territoires, et ce tant chez les hommes que chez les femmes, l’espérance de vie à la naissance est demeurée stable de 2017 à 2018.

Méthodologie

Pour obtenir une estimation plus précise et représentative des l’espérance de vie au pays, Statistique Canada utilise les enregistrements de décès des trois dernières années pour effecteur ses calculs. Par exemple, l’espérance de vie en 2018 est calculée à partir des données des années 2016, 2017 et 2018.

Sources : Statistiques Canada, SRC et The Economist.

Voir aussi

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vendredi 24 janvier 2020

Pakistan — les élèves chrétiens perdent des points bonus accordés à ceux capables de réciter le Coran (en arabe)


Libérée de prison en 2018, Asia Bibi  vit alors près d’Islamabad, sous haute protection. Elle rejoindra le Canada sept mois plus tard.


Dans un récit-choc qui paraît la semaine prochaine, « Enfin libre ! » (Éditions du Rocher), l’ancienne ouvrière agricole catholique exilée dans un lieu secret au Canada raconte ses neuf années de souffrance en détention au Pakistan, où un tribunal l’avait condamnée à mort pour un prétendu blasphème.

Extraits du livre d’Asia Bibi

Depuis quelques mois, Asia Bibi vit libre, mais cachée, dans un pays libre. Grâce à la mobilisation des médias du monde entier et des autorités politiques de nombreux États, elle a fini par échapper à sa condamnation à mort au Pakistan. Exfiltrée de la prison où elle croupissait depuis neuf ans en attendant son exécution pour avoir simplement bu dans le même puits que des musulmanes de son village, elle a réussi à quitter, avec sa famille proche, le pays où des foules fanatisées excitées par des leaders islamistes comptaient lui régler son compte en dépit de la décision de justice intervenue (tardivement…) en sa faveur.

Dans le texte qu’elle coécrit avec la journaliste française Anne-Isabelle Tollet qui, pendant des années, a remué ciel et terre (jusqu’au Vatican !) pour la secourir, cette catholique de 49 ans et mère de trois enfants revient sur son martyr, dès avant son emprisonnement : les menaces, les insultes, les coups, les humiliations, les tortures… Un calvaire emblématique de la persécution endurée par les deux millions de chrétiens vivant dans ce pays musulman voisin de l’Afghanistan et de l’Iran. C’est à eux, en particulier à ceux « accusés de blasphème, toujours emprisonnés » que cette mère Courage dédie son livre.

Avant d’être jetée en prison, je ne connaissais rien en dehors de mon village. Dans mon monde, les chrétiens vont rarement à l’école, et comme j’ai grandi à la campagne, je ne voyais rien d’autre que les champs et mes voisins musulmans qui travaillaient la terre. Je ne suis pas instruite, mais j’ai vite compris qu’eux non plus n’étaient pas plus renseignés que moi. Eux connaissent le Coran et moi la Bible. Pour moi, les extrémistes islamistes sont méchants, mais pas particulièrement avec les chrétiens. Ils effraient aussi les musulmans qui doivent tenir une ligne de conduite stricte par rapport au Coran. Les islamistes ne sont pas représentatifs, d’ailleurs on n’en croise pas à tous les coins de rue, mais ils dictent leur volonté au Parlement, leur influence est terrible parce que tout le monde les craint, même les ministres et le président. Tout le monde est désemparé face à eux, parce qu’ils n’hésitent pas à mettre des bombes ou à s’allier avec les talibans pour tuer et se tuer au nom d’Allah. D’ailleurs, les juges du tribunal de Nankana et de la Haute Cour de Lahore ont dû avoir peur d’eux pour me condamner à la peine capitale.

Je suis fière d’être catholique. Avec les protestants, il paraît que nous représentons moins de 2 % de la population. Nous ne sommes pas perçus comme une menace, mais nous ne sommes pas considérés comme des êtres respectables. Ou plutôt, on se méfie de nous, car nous ne croyons pas en leur Dieu, Allah. Quand nous faisons nos papiers d’identité, nous sommes obligés de déclarer notre religion. Notre passeport a aussi une couleur particulière, il est noir. Avant même de l’ouvrir, on sait tout de suite que nous sommes chrétiens. C’est comme si on nous mettait une marque au milieu du visage et, au Pakistan, ce n’est pas un avantage. Notre communauté souffre de toutes sortes de mépris et cette attitude a toujours été ancrée dans les esprits : nous sommes d’ailleurs surnommés chouri, un surnom extrêmement dévalorisant, insultant même, qui désigne « celui qui nettoie les toilettes ». La grande majorité des chrétiens est donc cantonnée au nettoyage de la rue et, à la campagne, il est difficile de posséder des terres, car les musulmans refusent de nous vendre leurs graines de semence à un prix normal. Pour nous, c’est beaucoup plus cher.

Je n’ai pas pu aller à l’école parce que ma famille était trop pauvre. Or, il y a beaucoup de bonnes écoles chrétiennes, mais elles sont trop chères pour nous et ce sont souvent les musulmans qui y étudient ! Situation absurde. Mais je tenais à ce que mes enfants sachent lire et écrire et qu’ils trouvent un bon métier. […] L’école où ils allaient était un misérable bâtiment avec peu de mobilier et de matériel, mais ils apprenaient tellement de choses. Ils seront professeur, médecin ou peut-être même avocat ! C’est le souhait de ma fille de 20 ans, Eicham, et ici elle va y arriver. Le fils de ma cousine est bien devenu comptable. Bien sûr, au Pakistan, là où il travaille, il progresse moins vite que les musulmans, mais il est content et il peut offrir une belle vie à sa famille. J’avais peur pour mes enfants, même à l’école. Parce que tous les jours, leurs camarades de classe les incitaient à se convertir et parfois les insultaient ou les bousculaient quand ils disaient qu’ils croyaient en Jésus et qu’ils étaient fiers de leur religion.

Un jour, ma Sidra, qui est tellement sensible, est revenue bouleversée. Dans l’école de garçons à côté de la sienne, Charoun, un jeune chrétien de 15 ans, que tout un groupe maltraitait depuis des mois et des mois, a été roué de coups de pied et de coups de poing. Ils l’ont frappé tellement fort qu’il en est mort. Et la police a refusé de reconnaître qu’il était harcelé parce qu’il était chrétien. Ils étaient tous jaloux de Charoun, car il était très bon élève et c’est pour ça qu’ils l’ont traité avec violence. Tous les adultes ont fermé les yeux et Sidra ne pouvait pas s’arrêter de pleurer. Je l’ai consolée en la serrant très fort dans mes bras. Les frères de Charoun ont eu ensuite tellement peur qu’on leur fasse la même chose qu’ils n’ont plus voulu retourner en classe. C’est tellement injuste. La vie, pour nous les chrétiens, n’est déjà pas facile. Pourquoi même les enfants sont-ils méchants entre eux à l’école ? Ils sont tous là pour apprendre la même chose. Mais les livres qu’ils étudient disent aussi des choses insultantes sur les chrétiens et les autres minorités. Un jour, Sidra m’a lu un texte qui expliquait que nous étions inférieurs, mauvais, qu’on devait se méfier de nous et nous traiter en ennemis. Même dans les livres savants, ils racontent des mensonges. Les élèves chrétiens, qu’ils soient brillants ou pas, perdent de toute façon des points bonus accordés aux musulmans capables de réciter le Coran [en arabe, une langue étrangère au Pakistan où la langue du pays est l'ourdou].

[…] Dans les grandes villes au Pakistan, les chrétiens ne vivent pas comme à la campagne. Ils se réunissent dans des quartiers qu’on appelle aussi des ghettos. Avec Achiq et les enfants, nous allions chaque année à Lahore pour assister à la messe de Pâques au sein de la Joseph Colony. Construite sur un terrain marécageux, la Joseph Colony n’a jamais été très accueillante pour des non-chrétiens. Les déchets jonchent le sol boueux et l’air est saturé d’une poussière noire recrachée par les usines voisines. Nous avions des amis parmi les 450 chrétiens qui s’entassent dans les petits immeubles. Tchazia et Akbar nous invitaient chaque année à partager le repas pascal. Je les aimais beaucoup, ils avaient le cœur grand avec leurs trois petits. Je sais qu’ils ont beaucoup prié pour moi et, grâce au Ciel, leurs prières ont été entendues. Je regrette seulement de ne plus pouvoir les revoir pour les remercier.

En 2013, j’avais eu peur pour eux. Lors d’une visite, Achiq m’avait raconté que l’ensemble de la Joseph Colony avait été prise pour cible par des voisins musulmans.


Là-bas, on appelle ça des mobs [foule/plèbe/populace] : des mouvements de foule excitée par des religieux fanatiques qui détruisent tout au nom de la défense de l’islam. C’est ce que nous redoutons le plus, nous, chrétiens. Plus de 150 maisons avaient été détruites suite à une dispute entre un musulman et un chrétien. Sawan Machi avait été accusé de blasphème et, immédiatement, un appel à manifester avait été lancé à la mosquée pendant la prière du vendredi. La foule était revenue pour tout brûler et jeter sur les maisons et les petites églises des produits chimiques utilisés pour faire fondre l’acier. À l’époque, Achiq m’avait rassurée, car la petite famille de Tchazia et Akbar se portait bien et le gouvernement avait accepté de payer toutes les réparations. Quant à celui qui a été accusé de blasphème sans raison, je crois qu’il croupit toujours en prison.

[…] Chrétiens comme musulmans, on vit tous avec la peur au ventre qu’une personne mal intentionnée nous accuse à tort. Et c’est bien ce qui m’est arrivé. On m’a précipitée dans un horrible cauchemar qui a duré dix ans. J’ai cru que je ne me réveillerais jamais ! C’est aussi arrivé à d’autres comme Chakil, une femme du village juste à côté du mien, et son fils Masih qui n’avait que 9 ans. Ses voisins musulmans ne supportaient pas que le petit Masih se mêle aux jeux de leurs enfants parce qu’il était chrétien. Alors ils l’ont accusé d’avoir brûlé le Coran. La police est venue les arrêter tous les deux, sans même prendre la peine de vérifier si c’était vrai. Ils ont été brutalisés et risquaient la peine de mort. Un enfant de 9 ans ! C’était l’âge de mon Eitcham, ça me glace le cœur rien que d’y penser. Ils sont tous devenus fous. Heureusement, au Pakistan, il y a tout de même des gens qui nous défendent. Ils créent des associations pour protéger les innocents des injustices. Ils ont fait tellement de bruit et de scandale auprès de la police, dans les rues et partout où ils ont pu, que Masih et sa maman ont été relâchés. Mais ils étaient prêts à assassiner un enfant de 9 ans, juste parce qu’il partageait les jeux des musulmans !

Souvent d’ailleurs, la foule est tellement électrisée par la haine qu’elle n’attend pas que les juges rendent leur verdict. Ça a été le cas pour Chazad et Chama, un couple de chrétiens, parents d’un enfant de 3 ans, qui travaillaient dans un village près de chez nous. Ils ont été accusés d’avoir sali le Coran et leurs voisins ont appelé la police. Mais la police n’a pas eu le temps d’arriver, une foule très hostile composée de centaines et de centaines de personnes s’est abattue sur eux comme une énorme vague. Ces personnes les ont frappés avec une rage qui n’était pas humaine, et puis elles les ont brûlés vifs et la police n’a rien pu faire.

[…] Dans mon pays, les jeunes filles chrétiennes sont souvent enlevées, retenues de force et même violées, parfois par plusieurs hommes. On les convertit de force à l’islam, on les marie sans leur demander leur avis. Elles sont brisées pour le reste de leur vie, du moins quand elles s’en sortent, car il arrive aussi qu’on les brûle à l’acide ou qu’on les tue si elles osent résister. C’est un drame qui est arrivé à Yaqoub, un chrétien de notre communauté. […] Asma, sa fille de 25 ans qui était douce et belle comme le jour, travaillait comme maîtresse de maison chez une famille musulmane. Tout allait bien pour elle, la famille la traitait plutôt bien. Mais Gujjar, un musulman, avait décidé qu’il voulait l’épouser sans lui demander son avis. Asma n’en avait aucune envie et elle ne voulait pas se convertir à l’islam. Elle a résisté pendant de longues semaines, elle a refusé sa proposition, ce qui a rendu le jeune homme fou de rage. Zaman, l’employeur d’Asma, un homme bon, l’a heureusement soutenue et protégée, mais cela n’a pas suffi. Un jour, alors qu’Asma est allée ouvrir la porte puisqu’on avait frappé, Yaqoub l’a entendue hurler de douleur. Il s’est précipité et a vu Gujjar, le visage déformé par la haine et la colère, en train de contempler Asma dévorée par les flammes. Il l’avait brûlée vive juste parce qu’elle ne voulait pas l’épouser. Dans quel monde vivons-nous ?

Enfin libre !
de Asia Bibi et Anne-Isabelle Tollet
paru aux Éditions du Rocher
à Monaco
le 29 janvier 2020
216 pages
ISBN-13 : 978-2268102405

Immigration — Augmentation historique en 3 mois de la population (208 234) du Canada

La population du Canada a augmenté de 208 234 personnes du 1er juillet au 1er octobre 2019, principalement en raison d'un afflux d'immigrants et de résidents non permanents. 

Une augmentation équivalant à celle de Sherbrooke tous les 3 mois.


La croissance naturelle (naissances - décès) n'ajoute plus qu'environ 16 % de nouveaux habitants ces jours-ci avec une fécondité autour de 1,5 enfant/femme (il s'agit en fait à terme d'une contraction de 25 % par génération de la population).

 C'est la première fois que la population du Canada augmente de plus de 200 000 personnes en un seul trimestre. Cette augmentation représente une croissance démographique trimestrielle de 0,6 %, soit la croissance la plus marquée observée depuis le début de la période couverte par le système actuel de comptabilité démographique (juillet 1971). Au 1er octobre 2019, la population du Canada était estimée à 37 797 496 personnes.



La migration internationale, tant permanente que temporaire, a expliqué 83,4 % de l'ensemble de la croissance démographique canadienne au troisième trimestre, une part qui ne cesse d'augmenter. Le reste de la croissance (16,6 %) a été attribuable à l'accroissement naturel, soit la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès. Il est attendu que la contribution de l'accroissement naturel poursuive une tendance à la baisse sous l'effet du vieillissement démographique et du maintien de la fécondité à des niveaux plus faibles.

Le fort accroissement migratoire international observé au cours du troisième trimestre était à la fois principalement attribuable à l'accueil d'un nombre élevé de nouveaux immigrants (103 751 personnes) et à la hausse du nombre de résidents non permanents (+82 438 personnes). Des croissances d'une telle ampleur n'avaient jamais été observées auparavant au cours d'un seul trimestre.

La croissance de la population a été la plus élevée en Colombie-Britannique (+0,7 %) et la plus faible à Terre-Neuve-et-Labrador (+0,1 %).
Alors que la migration internationale était le principal facteur à l'origine de la croissance dans la majorité des provinces et territoires du pays, l'effet de la migration interprovinciale est plus inégal. L'Alberta a enregistré son plus fort accroissement migratoire interprovincial (+2 285) en quatre ans, après plusieurs trimestres de baisse et une reprise au troisième trimestre de 2018.

Au Québec, où sont généralement observées des pertes migratoires interprovinciales, un portrait différent de la situation se dessine récemment. En effet, au cours de chacun des trois derniers trimestres, la province a enregistré un solde migratoire interprovincial près de zéro (-200 du 1er juillet au 1er octobre 2019).

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