lundi 9 février 2015

Communiqué de la CLÉ sur l'étude portant sur la réforme scolaire

La Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) prend acte du Rapport d’évaluation du renouveau pédagogique au secondaire réalisé pour le compte du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.

Ce rapport, fondé sur une enquête de grande ampleur, identifie de nombreux effets négatifs du « renouveau pédagogique », parmi lesquels une baisse du taux de diplomation chez les garçons, les élèves à risque et les élèves anglophones, une baisse des résultats à l’épreuve d’écriture en cinquième secondaire et une baisse des résultats en mathématiques chez les élèves à risque et ceux venant de milieux défavorisés.

La CLÉ s’inquiète des résultats de cette étude, même si ceux-ci ne sont pas étonnants pour les observateurs avertis de la scène éducative. Pour le secrétaire de la CLÉ, Patrick Andries, « il est temps que les parents et les décideurs politiques tirent les leçons de cette décennie perdue : il faut que les écoles québécoises bénéficient de plus d’autonomie pour éviter une nouvelle réforme pédagogique expérimentale imposée à tous ».

De nombreuses études montrent que les écoles sont plus efficaces quand elles sont autonomes, non seulement dans le domaine administratif, mais également pour ce qui a trait à la pédagogie et au recrutement et quand les résultats de ces écoles sont rendus publics [1]. Les sondages montrent également que les Québécois soutiennent largement ces libertés scolaires [2].

Certaines associations préconisent de mieux former les professeurs ou d’augmenter encore les crédits pour mitiger les mauvais résultats du « renouveau pédagogique ». Pour la CLÉ, ces mesures ne s’attaquent pas aux causes profondes du malaise scolaire. Trop souvent, les professeurs ne sont que des exécutants. Mieux les former pour en faire de meilleurs exécutants des décisions centrales n’aura guère d’impact positif. Le cadre pédagogique manque de souplesse, les programmes sont rigides et imposés à tous. L’école québécoise prétend vouloir former des citoyens autonomes alors que, paradoxalement, toute l’école manque cruellement de latitude.

Comme des incidents récents sur la malbouffe l’ont montré, les parents [3] n’ont pas réellement voix au chapitre dans l’institution scolaire. Toutes les décisions, même celles portant sur la distribution de friandises, semblent venir d’« en haut ».Pour le secrétaire de la CLÉ, « La démocratie scolaire est actuellement un vain mot, il faut rapprocher les décisions des parents et des directions d’école. »

Le système scolaire ne doit plus être monolithique. Les écoles doivent pouvoir adopter des pédagogies différentes, certaines résolument modernes, d’autres plus classiques. Cette diversité est la meilleure manière d’impliquer les parents, un autre facteur de réussite des élèves qui la fréquentent. En effet, les parents devront choisir leur école, s’investir dans ce choix et devraient influer sur les priorités de leur école.

Or, aujourd’hui, la liberté pédagogique est restreinte au point qu’une école catholique privée [4] ne peut pas enseigner le programme d’éthique et de culture religieuse, imposée de façon monolithique par le Ministère, d’un point de vue catholique…

Il y a dans les écoles trop de situations complexes, de différences entre les élèves, de problèmes inédits, d’événements inattendus, trop d’intérêts contradictoires à coordonner pour attendre qu’un pouvoir central impose l’unique bonne façon de faire. Il vaut mieux compter sur la motivation, la compétence et le pouvoir d’adaptation des enseignants, des directeurs d’école et des parents.

La CLÉ défend résolument cette autonomie des établissements scolaires, la diversité des programmes et la liberté de choix des parents.

[1] PISA 2012 Results : What Makes Schools Successful ?, OCDE, 2014, p. 52 et 528, http://www.oecd.org/pisa/keyfindings/pisa-2012-results-volume-IV.pdf

[2] Un sondage Léger-Marketing tenu du 27 au 29 février 2012 indiquait que 54 % des Québécois désirent que les écoles bénéficient d’une plus grande liberté dans le choix des programmes qu’elles enseignent et dans la façon de les enseigner.

[3] Les écoles manquent d’autonomie, Journal de Montréal, 3 février 2015 http://www.journaldemontreal.com/2015/02/03/les-ecoles-manquent-dautonomie

[4] Il s’agit de la Loyola High School qui a porté sa cause devant la Cour suprême du Canada et dont la décision est attendue.





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1 commentaire:

Le Saguenéen a dit…

Bizarrement, on n'a pas entendu parler de ce communiqué très raisonnable dans les médias...