mardi 2 avril 2013

Le livre selon Google


Dès 2002, Google entreprend de numériser tous les ouvrages de la littérature mondiale. L'entreprise californienne signe des contrats avec, notamment, les bibliothèques universitaires de Harvard, de Stanford et du Michigan, la Bibliothèque bodléienne d'Oxford et la bibliothèque de Catalogne. Plus de dix millions de volumes finissent ainsi sous forme de fichiers numérisés dans la gigantesque mémoire de Google.

Sauf qu'environ six millions de ces livres sont encore protégés par le droit d'auteur...

En 2005, une société d'auteurs (l'Authors Guild of America) et un regroupement d'éditeurs (l'Association of American Publishers) assignent Google devant les tribunaux. En 2008, la justice américaine tranche en faveur de Google et de son projet de bibliothèque numérique, en lui accordant un quasi-monopole avec l'Accord Google Livres.

Mais des acteurs du monde du livre et des instances politiques se mobilisent en dehors des États-Unis. Ainsi en France avec Jean-Noël Jeanneney, ancien président de la Bibliothèque nationale de France, qui lance le projet d'Europeana, la bibliothèque numérique européenne. Les bibliothèques américaines ont mis sur pied un réseau compatible avec Europeana : la Bibliothèque publique numérique d'Amérique (DPLA).

Après une longue bataille juridique, la justice américaine déclare en 2011 nulle et non avenue l'accord de 2008...

Rappel : les jeunes États-Unis se respectaient pas le droit d'auteur des écrivains européens. Charles Dickens tenta en vain de se faire payer pour toutes les copies de ses œuvres vendues aux États-Unis. Dickens et ses collègues britanniques firent la fortune de plusieurs maisons d'édition américaines.


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Isabelle Maréchal pour la suppression d'ECR et le renforcement des matières de base

Dans une chronique récente, Isabelle Maréchal (ci-contre) qui n'est en rien une dévote déclare :

« Il y a cinq ans, Québec n'a pas eu peur d'imposer à toutes les écoles primaires et secondaire, le cours d'Éthique et de culture religieuse, et ce, à l'encontre d'à peu près tout le monde au Québec.

De nombreux parents doutent encore de la pertinence d'ECR.

Une fois imposé, les écoles ont géré le cours comme elles l'ont voulu, mais toutes ont dû le mettre à l'horaire. Comme quoi, quand on veut, on peut.

La ministre Malavoy se dit préoccupée par l'enseignement des matières de base. Je lui suggère de jeter un coup d'œil au curriculum d'ECR. Je parie qu'on pourrait libérer quelques heures de culture religieuse pour faire place à des matières comme le français, les maths » .

En cela Mme Maréchal rejoint la majorité (54 %) des parents Québécois sondés par Léger-Marketing en février 2012 pour le compte de la CLÉ qui ne voulaient plus que le cours ECR demeure obligatoire :




Remarque : aucun média traditionnel n'a voulu publier ce sondage alors que des offres d'exclusivité leur ont été présentées.

Voir aussi

Les Québécois veulent des bons d’étude et que le cours ECR soit optionnel ou aboli

Robert Ménard sur l'instinct grégaire bien-pensant des journalistes (Robert Ménard est le fondateur de Reporters sans frontière)

Ex-ministre Joseph Facal contre la dérive de l'éducation au Québec et le cours ECR  (vidéo)

Guillaume Rousseau : Lien juridique entre cours ECR et multiculturalisme (vidéo)

Ôtez ce col romain, monsieur l’abbé ! (ECR et Loyola)

À qui sont ces enfants au juste ? (Cour suprême du Canada, ECR et les enfants de Drummondville)





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Mark Steyn sur le mariage homo, la mort de la famille et l'État-providence obèse

Traduction d'une chronique de Mark Steyn de la semaine passée publiée dans l'Orange County Register

Le mariage homosexuel ? On a abordé le sujet en Australie l’an dernier, et l'éminent politicien australien à ma droite me dit alors d'un ton neutre : « Il ne s'agit pas d'étendre le mariage, il s'agit de détruire le mariage. »

C’est certainement l'explication la plus plausible qui permet d’expliquer pourquoi les mêmes groupes sociaux qui nous ont assuré dans les années 70  que le mariage était (a) un « bout de papier dénué de tout sens » ou (b) un viol institutionnalisé soutiennent aujourd’hui qu’il s’agirait d’un droit de l’homme universel. Ils ont compris ce que, par exemple, le terroriste reconverti en professeur d’université Bill Ayers a compris : quand il s'agit de détruire une grande institution, il vaut mieux la vider de l’intérieur plutôt que vouloir la faire sauter par la force.

D'un autre côté, il y a ceux qui soutiennent qu’il s’agit d’une victoire pour le puissant tréfonds des valeurs bourgeoises sur une superficielle transgression sexuelle : les homosexuels vont maintenant être aussi tristement ennuyeux que nous. Il y a quelques années, j'ai vu une photo dans le journal de deux vieilles folles rondelettes célébrant leur union à l'hôtel de ville de Vancouver, et je me suis dit que le progressisme occidental avait enfin réussi à ôter tout le plaisir transgressif lié à homosexualité.

Lequel de ces scénarios – la démolition du mariage ou l'apprivoisement de la communauté homo – se réalisera ? Très probablement les deux. Dans les hautes sphères de la société, nos élites ne pratiquent pas du tout ce qu'elles prêchent. S’ils s’abstiennent scrupuleusement de porter tout jugement moral, sauf pour condamner la morale chrétienne traditionnelle, ils mènent toutefois une vie, comme le documente Murray Charles dans son livre Coming Apart, où le mariage est toujours conçu comme un engagement à vie. On peut facilement envisager que de jeunes mariés homosexuels nantis déménagent et participent à telles enclaves et tentent de réussir leur mariage. Comme le très révérend Justin Welby, le nouvel archevêque de Cantorbéry et chef de la Communion anglicane mondiale, a déclaré récemment juste avant son intronisation : « On voit des relations homosexuelles tout simplement d’une qualité sensationnelle. » Quel fabuleux soutien : « sensationnelle » ! Mais, parmi les couples homosexuels invités à dîner avec l’archevêque de Cantorbéry, il a sans doute raison.

Plus bas dans l'échelle socio-économique, la qualité devient plus variable. Une raison pour laquelle les appels conservateurs pour protéger l'essence sacrée procréatrice du mariage sont vains est sans doute le fait que les Américains sont en train de rejoindre les Scandinaves et que la plupart des naissances se font hors mariage. Soixante-dix pour cent des bébés noirs naissent désormais hors mariage, ainsi que 53 pour cent des Hispaniques (l’« électorat conservateur naturel » du jour, si on en croit tous les consultants richement rémunérés par le Parti républicain), et 70 pour cent de la progéniture des blanches pauvres. Plus de la moitié des enfants nés de mères de moins de 30 ans sont désormais « illégitimes » (pour reprendre une formulation pittoresque et catégorique). Pendant les 350 premières années de la colonisation américaine le taux de bâtardise (pour être encore plus pittoresque) est resté obstinément plat dans le bas du graphique, bloqué à 2 ou 3 pour cent jusqu’à la veille des années soixante. Aujourd'hui, plus de 40 pour cent des naissances en Amérique sont « hors mariage », ce qui est nettement plus élevé qu'au Canada ou en Allemagne. [Ce taux était de 63,1 % en 2011 au Québec. Voir les graphiques ci-dessous pour constater la progression des naissances illégitimes au Québec et dans d’autres pays.]

Les opulents et « sensationnels » homosexuels se joindront à ce qui reste de la famille américaine, retranchés dans une zone verte bobo, tandis que, au-delà du périmètre, de vastes monticules de débris humains s'accumuleront inexorablement. La défense conservatrice du mariage sonne creux parce que pour des millions de familles à travers ce continent le mariage américain a été vidé de toute substance.

Si la défense de la droite a été défigurée par l’illusion, la défense de la gauche est marquée quant à elle par un lamentable esprit de clocher. À la Cour suprême des États-Unis, la semaine passée, Ted Olson, l'ancien procureur général, était l'un des nombreux avocats à évoquer l’affaire Loving c. la Virginie en 1967 qui a abouti à l’invalidation des lois qui interdisaient les mariages interraciaux. Mais ces lois n'ont jamais été autre chose qu'une perversion américaine du mariage. Dans presque toutes les autres juridictions de droit anglais, des Antilles britanniques à l’Australie, il n'existait pas de telle interdiction. En effet, sous le Raj, on estime qu'un Britannique sur trois  installé dans le sous-continent indien a pris une femme indienne.

La « miscégénation » (le « métissage ») est un néologisme américain du XXe siècle. Lorsque la Cour suprême a invalidé les lois sur le mariage interracial, elle ne s’est pas lancée dans une expérience débridée sans précédent, elle a simplement permis aux États-Unis de rejoindre la communauté des nations civilisées. [En revanche, il est certain que la France de l'Ancien régime a bien interdit les mariages interraciaux : dans l'article 5 du Code noir de 1685, puis partout (même au Canada) par un édit de 1735, puis le 5 avril 1778 Louis XVI interdit l’introduction des gens de couleur et les mariages mixtes dans le royaume.]

Mais, auprès du public, les appels des progressistes à l’« égalité » sont toujours efficaces. Parce que, pendant trop longtemps, ce pays a été défiguré par des règles idiotes qui déterminaient qui pouvait s'asseoir où dans les transports en commun ou dans un restaurant, la réaction spontanée de la plupart des Américains aujourd'hui est de dire que tout le monde devrait avoir le droit de s’asseoir n'importe où. Si un homme se dit être une femme et veut s’asseoir dans les toilettes pour dames, où est le mal ? Si une femme veut être un soldat et de s'asseoir dans une tranchée dans l'Hindou Kouch, mais bien sûr, laissez-la. Si un élève médiocre veut s'asseoir dans un amphithéâtre à l’université, rien de plus juste. Les « droits » en Amérique sont devenus aussi insipides que les compétitions sportives à l’école primaire: tout le monde doit pouvoir participer et tout le monde a droit au même ruban remis à tous les participants.

Derrière toute cette apparente « égalité » se cachent en réalité beaucoup d'injustices. De toutes nouvelles catégories de crimes sont apparues dans le sillage de l'effondrement familial, comme ces légions de filles adolescentes victimes d’agressions sexuelles par le dernier concubin de leur mère. Des millions d'enfants sont maintenant élevés dans des foyers transitoires qui rendent simplement impossible non seulement toute amélioration économique, mais également la plus élémentaire formation du caractère. En l'absence d'un langage moral commun qui permet de s'attaquer à ce meilleur des mondes[1], les Américains se cachent derrière des euphémismes réconfortants comme « familles reconstituées ».

Pendant ce temps, la mobilité sociale baisse : les médecins qui, à une époque, épousaient leur infirmière épousent désormais leur collègue médecin, les avocats qui, naguère, épousaient leur secrétaire maintenant s’engagent par contrat à de super avocates, à l’instar des unions dynastiques de l'Europe médiévale. Sous cette élite qui s’isole, des millions d'Américains connaissent une mobilité sociale, vers le bas. Les fermiers et les ouvriers, les pionniers qui se frayaient un chemin dans les vastes étendues de ce continent et bâtissaient un village pouvaient se permettre de se marier et d’avoir des enfants, car c’était alors un avantage économique. Aujourd’hui, leurs descendants occupent des emplois de service payés au salaire minimum que la technique est sur le point de rendre désuets, avoir une famille équilibrée est désormais plus difficile et les enfants sont devenus un fardeau économique.

« Une grande famille joyeuse (hétéro, homo,
 multi-culturelle et traditionnelle)
La « Famille moderne »[2] se porte à merveille à la télé, beaucoup moins bien dans les maisons mobiles doubles des villes industrielles délabrées où, très rapidement, le capital social accumulé pendant deux siècles se tarit, et trop est trop dégradé… En Europe, où la dépendance, la décadence et le déclin démographique signent la mort de nations parmi les plus anciennes de notre planète, une population de remplacement est déjà présente dans les quartiers musulmans turbulents. Leur ardente attitude multiculturelle par rapport au féminisme et à l'homosexualité pourrait même servir de trame de fond à une excellente nouvelle série télévisée : « Famille pré-moderne » et puis, pour conclure, « Famille post-moderne ».

Les « conservateurs fiscaux » se refusent à parler de cette manière, ils sont comme des homophobes dans un sauna gay : plus tôt un juge se débarrassera du mariage homosexuel, plus tôt la droite pourra à nouveau discourir de la dette et de l’Obamacare [l’ assurance santé dite universelle] sans être traitée de ramassis de bigots théocratiques coincés. Mais ça ne marche pas comme ça.  La plupart des mesures sociales progressistes s’accompagnent d’un coût élevé. L’électorat le plus fidèle de l’État obèse est constitué des femmes célibataires, pour qui l'État est le meilleur ami d'une fille, le papa gâteau dont les chèques ne sont jamais en bois. Une société où la majorité des naissances sont hors mariage ne peut être autre chose qu'un État-providence obèse. La ruine des finances d’un pays est une chose, la corruption de son capital humain est beaucoup plus difficile à corriger.



[1] Allusion au Meilleur des mondes d'Aldous Huxley, en anglais Brave New World.

[2] Feuilleton qui, en France, porte le nom en français de… « Modern Family ». Au Canada, il se nomme « Famille moderne » en français.

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