jeudi 20 juin 2013

École privée rechigne à enseigner le programme provincial d'éthique et de culture religieuse

Traduction d’un article du B.C. Catholic :

La Cour suprême du Canada entendra l’appel de l’école secondaire Loyola concernant une décision obligeant cette école privée à enseigner le programme provincial obligatoire d’Éthique et culture religieuse obligatoire (ERC).

« Je suis très heureux », a déclaré John Zucchi, l’un des parents nommés dans le procès qui met en jeu le droit pour une école secondaire montréalaise jésuite d’enseigner son propre programme de religions du monde dans une perspective catholique. « On ne sait jamais si la Cour suprême va accepter d’entendre un appel ou non. »

« Cela indique que cette affaire est d’importance », a-t-il ajouté.

Loyola avait demandé à la ministre de l’Éducation du Québec qu’il reconnaisse son cours d’éthique et des religions du monde comme équivalent au programme ERC, mais celle-ci avait décidé que le fait que le programme de Loyola soit enseigné dans une perspective catholique minait l’objectif de neutralité du programme. Le tribunal de première instance avait cassé la décision de la ministre de l’Éducation, mais la Cour d’appel a renversé cette décision et confirmé la décision de la ministre.

« Nous ne nous battons pas pour un nouveau droit », a déclaré Zucchi, professeur d’histoire à l’Université McGill. « Nous demandons à conserver les droits que nous avions auparavant. »

Zucchi s’attend à ce que ses avocats présentent des arguments constitutionnels.

« Peut-on contraindre une personne à enfreindre ses convictions religieuses les plus profondes dans une salle de classe pendant quelques heures par jour, par semaine ou par an ? », s’est interrogé le professeur Zucchi ?

La Cour suprême ne s’est jamais prononcée sur la question de savoir si une société peut bénéficier de droits religieux, a-t-il dit. [Voir toutefois Les personnes « morales » jouissent-elles de la protection des Chartes ?]

Zucchi a déclaré que l’idée, défendue par certains progressistes, que le point de vue « laïque » est le seul à avoir droit de cité dans la sphère publique n’est pas neuf. [Notons que cela signifierait qu'une école privée ne l'est plus vraiment, mais fait partie de la sphère publique.]

La Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ), un groupe de défense des droits parentaux, a publié un communiqué de presse où elle déclare espérer que la Cour suprême confirmera l’analyse du juge de première instance et octroiera une exemption à Loyola afin que cette école puisse continuer à enseigner le programme des religions du monde à partir d’un point de vue catholique, comme elle le fait depuis 1975.

ECR « juxtapose une série de croyances, légendes, mythes, habitudes et coutumes au nom de la tolérance et de la neutralité », a déclaré la CLÉ. Cette approche « risque de verser dans la caricature des religions, mêlant fois, légendes et mythes enfilés les uns derrière les autres », de préciser la CLÉ.


ECR : Jésus, Superman, des souris festives, même combat !

Selon la CLÉ, Loyola favorise depuis longtemps une compréhension plus complète des autres religions et promeut mieux la tolérance que le programme ECR.

Selon le vice-président exécutif de Cardus, Ray Pennings, l’affaire Loyola s’inscrit dans le cadre de plusieurs autres empiètements de l’État sur les droits des parents en matière d’éducation et d’attaques de sa part contre la liberté religieuse des écoles confessionnelles, à la fois publiques et privées.

Cérémonie wicca « mimée » lors d'un cours ECR dans une école privée montréalaise

« Nous sommes à un tournant », a-t-il précisé, citant le projet de loi ontarien n° 13 « anti-intimidation », le projet de loi n° 18 du Manitoba, le cas des parents de Drummondville qui souhaitaient retirer leurs enfants des cours ECR, et les difficultés que connaît l’Université Trinity Western alors qu’elle essaie de créer une école de droit accréditée parce que cette université exige que tous ses professeurs et ses étudiants s’engagent moralement à respecter le mariage traditionnel.

« Il me semble qu’il existe une volonté d’attaquer les libertés dont ce pays a bénéficié par le passé qui permettaient aux parents de choisir, dans le cadre de leur identité commune, d’avoir leur mot à dire sur le programme d’enseignement ou de pouvoir choisir des options qui s’écartent du programme gouvernemental », a-t-il dit.

Pennings s’est interrogé quant à savoir si l’État doit bénéficier d’un monopole pour atteindre ses objectifs.

Cardus a mené une étude intitulée  « La Marée montante soulève tous les bateaux » sur les parcours professionnels et universitaires des élèves éduqués dans d'autres cadres que les écoles financées par l’État et les a comparés à ceux des élèves des écoles financées par le gouvernement. Les étudiants formés à l’extérieur du système avaient de meilleurs résultats, a-t-il précisé.

Il faut se demander pourquoi l’État doit avoir le monopole de la l’éducation, de déclarer Penning.

« Il existe un intérêt commun à éduquer les enfants », a-t-il dit. « Pour que la société prospère, il faut des citoyens qui puissent participer au système politique du pays. Nous avons besoin d’enfants qui contribueront sur le plan économique .»

« L’État a un rôle approprié », de préciser le vice-président de Cardus. « L’intérêt de l’État est l’atteinte d’objectifs particuliers. »

Les données que nous avons recueillies montrent qu’on atteint mieux ces objectifs dans un cadre libéré de la gestion de l’État, a-t-il dit.

« Une éducation qui se fonde sur une vision théiste mène à la tolérance et au respect », a déclaré Penning. « Enseigner aux enfants que chaque enfant est fait à l’image de Dieu indépendamment des différences qui existent entre eux est un moyen nettement plus efficace d’enseigner le respect que n’importe quel programme gouvernemental qui déclare qu’il faut simplement être gentil avec autrui. »




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1 commentaire:

Le Saguenéen a dit…

« Une éducation qui se fonde sur une vision théiste mène à la tolérance et au respect »,

Ça comprend l'islam ça ?