vendredi 28 juin 2013

Canada — aborder des questions susceptibles d'exposer à un potentiel mépris n'est plus punissable

Nous n'avons pas trouvé de nouvelles en français sur ce sujet dans les médias conformistes. Pourtant les parties abrogées avaient conduit à un scandale important relayé uniquement par la presse anglophone du pays.

Un député de l'Alberta a réussi dans sa tentative d'abroger une partie de la Loi canadienne sur les droits de la personne considérée par les défenseurs de la liberté d'expression comme un bâillon envers toute opinion dissidente.

La Loi canadienne sur les droits de la personne en abrogeant l'article 13 afin d’assurer qu’il ne soit pas porté atteinte à la liberté d’expression protégée par la Charte canadienne des droits et libertés.

Le Sénat a lu en troisième et dernière lecture mercredi soir le projet de loi C-304 qui abroge l'article 13 de la Loi canadienne sur les droits de la personne, une loi qui avait été utilisée, entre autres choses, pour attaquer la publication par Ezra Levant, alors rédacteur en chef du Western Standard, des caricatures danoises de Mahomet et les écrits de Mark Steyn, chroniqueur à l'époque de Maclean's. Dans les termes du député Storseth, cette loi était nécessaire afin d’assurer qu’il ne soit pas porté atteinte à la liberté d’expression protégée par la Charte canadienne des droits et libertés.

L'été dernier, le projet de loi Storseth est passé à la Chambre des communes lors d'un vote libre. C'était mercredi le tour du Sénat, il a obtenu le même jour la sanction royale et l'article 13 est désormais abrogé.

L'article 13 disposait que

Propagande haineuse

13. (1) Constitue un acte discriminatoire le fait, pour une personne ou un groupe de personnes agissant d’un commun accord, d’utiliser ou de faire utiliser un téléphone de façon répétée en recourant ou en faisant recourir aux services d’une entreprise de télécommunication relevant de la compétence du Parlement pour aborder ou faire aborder des questions susceptibles d’exposer à la haine ou au mépris des personnes appartenant à un groupe identifiable sur la base des critères énoncés à l’article 3.

(2) Il demeure entendu que le paragraphe (1) s’applique à l’utilisation d’un ordinateur, d’un ensemble d’ordinateurs connectés ou reliés les uns aux autres, notamment d’Internet, ou de tout autre moyen de communication semblable mais qu’il ne s’applique pas dans les cas où les services d’une entreprise de radiodiffusion sont utilisés.

(3) Pour l’application du présent article, le propriétaire ou exploitant d’une entreprise de télécommunication ne commet pas un acte discriminatoire du seul fait que des tiers ont utilisé ses installations pour aborder des questions visées au paragraphe (1).

Voir notre dossier

Projet de loi fédérale C-304 visant à abroger des sections liberticides de la Loi

Extirper l'hérésie et le blasphème

Faut-il continuer à réprimer les propos qui peuvent exposer à la haine ou au mépris, des « pré-crimes » 

Mark Steyn — Du danger de l’indolence dans les sociétés contemporaines




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jeudi 27 juin 2013

La réforme pédagogique vue par les réformés

« Les Réformés, c'est nous: quatre finissants du collégial qui avons commencé notre parcours scolaire en 1999. C'est lors de cette année qu'une réforme majeure de l'éducation a été implantée. Très tôt, le Renouveau pédagogique s'est attiré les foudres des médias et de la population. Compétences transversales, pédagogie par projets, nouveaux bulletins: le public n'y comprenait absolument rien. Dès lors, notre génération est devenue victime de l'étiquette "Réformés". Au terme de notre parcours collégial, nous posons un regard interrogatif et rétrospectif sur notre propre éducation d'où elle vient et où elle nous mènera. »




On pardonnera aux jeunes encore récemment captifs du Monopole de l'Éducation nationale de réciter au début de la vidéo le chapelet dûment appris sur la Grande Noirceur et la Révolution tranquille.

Pour reprendre les propos de Vincent Geloso :
En fait, on observe même des signes indiquant que le rattrapage [dans la scolarité] du Québec a ralenti pendant et après la Révolution tranquille. Alors qu’il affichait un taux de participation aux études universitaires des 15 à 24 ans supérieur à celui de l’Ontario à partir de 1955, ce n’est plus le cas après 1964, alors que la participation commence à tirer de l’arrière, tant par rapport à l’Ontario qu’aux autres provinces.

Entre 1951 et 1961, la proportion des Québécois de 15 ans et plus qui détenaient un diplôme universitaire avait augmenté plus vite qu’ailleurs au Canada. En fait, cette proportion atteignait 98 % du niveau observé dans le reste du Canada en 1961 — c’est-à-dire que le Québec était virtuellement à parité avec le reste du pays.


[...]
Toutes choses étant égales par ailleurs, plus les écoles sont autonomes et que les parents ont un mot à dire dans les activités de celles-ci, plus la performance scolaire et la qualité de l’éducation augmentent.

En contrepartie, les régimes où l’État centralise davantage, contrôle le programme scolaire et bureaucratise le domaine de l’éducation sont marqués par des résultats décevants au titre de la performance et de la qualité.

Entre 1945 et 1960, l’État québécois intervenait très peu dans le domaine de l’éducation. Les écoles étaient largement autonomes et les parents avaient une influence importante sur le parcours scolaire de leurs enfants.

Après 1960, c’est l’inverse qui se produit : l’État intervient lourdement à tous les niveaux — des portes de la garderie jusqu’à la sortie de l’université. Et les résultats sont conformes à la théorie : lorsque l’État intervenait peu, un rattrapage s’observait, et quand il s’est mis à intervenir, il y a eu ralentissement.

Voir aussi

Études sur la réforme pédagogique : « plus de mal que de bien », portrait sombre

L’État a-t-il vraiment fait progresser l’éducation au Québec ?

Polémique autour d'un examen de français au rabais

Québec — Examen de français au rabais en secondaire V ?

Du Grand Rattrapage au Déclin tranquille : déboulonner la prétendue Révolution tranquille

Baisse relative du nombre de diplômés par rapport à l'Ontario après la Grande Noirceur

Très forte chute des résultats en lecture pour les élèves québécois francophones entre 2007 et 2010

Le constructivisme radical ou comment bâtir une réforme de l'éducation sur du sable

Relativisme, déracinement et constructivisme, visiblement les critiques turlupinent les pères du cours ECR

La Grande Nouérrceurrr : portrait de famille monochrome, rictus, pénurie francocentrique et ânonnements (5 pages d'un cahier d'ECR)





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Recul du français comme langue de travail au Québec et à Montréal

Le bilinguisme croît de plus en plus
dans les seules régions francophones
Le français est un peu moins utilisé comme langue de travail au pays que par le passé - y compris au Québec où la langue de Molière a enregistré un léger recul.

Le rapport de Statistique Canada (PDF)

Selon le dernier volet de l'Enquête nationale auprès des ménages (ENM) , 81,7 % des Québécois ont déclaré parler français au travail « le plus souvent », 6,6 % « de façon régulière » et 5,5 % « à égalité avec l'anglais ».

Si l'on compare avec les données compilées lors du recensement de 2006, les Québécois sont un peu moins nombreux à parler principalement en français sur leur lieu de travail, et un peu plus à l'utiliser à égalité avec l'anglais.

Jean-Pierre Corbeil, de Statistique Canada, insiste sur le fait que la langue de travail - contrairement à la langue maternelle des nouveaux arrivants - est un indicateur généralement très stable.

« Il faut comprendre que l'évolution de la dynamique linguistique à l'extérieur du foyer est quelque chose qui évolue très lentement. Donc, d'un recensement à l'autre, où du recensement de 2006 à l'enquête de 2011, on peut noter de légères fluctuations« », a-t-il expliqué en entrevue.

ll a remarqué une baisse de l'utilisation unique du français chez les francophones, mais aussi de l'utilisation unique de l'anglais chez les anglophones du Québec.

« Ce qui est clair, c'est que la plus grande propension des immigrants à utiliser le français au travail, au Québec en particulier, vient compenser d'une certaine façon l'utilisation accrue des deux langues chez les francophones et chez les anglophones« », a-t-il noté.

Pour l'ensemble du Canada, l'anglais demeure largement dominant au bureau, utilisé par 84,7 % de la population. Entre 2006 et 2011, l'utilisation du français a légèrement décliné pour l'ensemble du pays, de 25,7 % à 25,3 %.

Le recul du français s'observe par ailleurs à Montréal. Le français comme langue principale au travail s'établit à 71,8 % dans la métropole québécoise, alors qu'il était à 72,2 % il y a cinq ans. En outre, on y utilise également davantage les deux langues officielles à égalité.

Aux yeux de M. Corbeil, cela s'explique par l'accueil d'un grand nombre d'immigrants, d'une vitalité économique et du statut « international » de la ville. On peut cependant douter de certaines de ces raisons : Montréal connaît-elle en 2011 une vitalité économique supérieure aux années 2000 ? A-t-elle un statut « international » plus grand depuis lors ?

Une modeste baisse de l'utilisation du français au travail s'observe également dans la région d'Ottawa-Gatineau, à Moncton, et dans le Grand Sudbury.

Source : Presse canadienne

Voir aussi

La langue de travail au Québec - Le bilinguisme prend le pas sur le français

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Montréal — Signe des temps

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Québec — Premier cycle du secondaire, moins de temps pour le français

Écoles lavalloises — vague d'immigration, pauvreté et tensions raciales

Legault sur l'immigration et les lois linguistiques en éducation : timide surplace ?

Élèves de l'école publique à Montréal : le français perd du terrain depuis 1998 tandis que l'anglais demeure stable





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mercredi 26 juin 2013

Les ratés des communicants du Monopole de l'Éducation

Carl Bergeron revient sur les ratés des communicants du Monopole de l'Éducation (ainsi que de Radio-Canada et la mairie de Montréal).

Il y a d’abord eu le cafouillage du programme collégial « Arts et lettres », que les communicants au pouvoir à Québec ont cru nécessaire de rebaptiser « Culture et communication ». Par la voix de leur porte-parole, le ministre de l’Éducation, dépêché dans tous les médias pour défendre l’indéfendable, ils ont laissé dire au peuple que ce changement de nom ne changeait presque rien sur le fond. Très bien. Alors, pourquoi faire l’effort d’un changement de nom ? Un conseiller pédagogique proche du dossier a lâché au Devoir : « Le mot lettres, ça faisait vieilli ». Il s’agissait, en somme, de rafraîchir la « marque » du programme et de la « repositionner » auprès des « jeunes ».

[...]

La bonne nouvelle malgré tout est l’ironie avec laquelle, pour une fois, l’opinion publique a accueilli les manœuvres des communicants, qu’elle ne conteste d’ordinaire à peu près jamais.

La modification du nom du programme « Arts et lettres » a suscité l’indignation et a dessillé les yeux du public sur l’alliance objective entre les communicants et les « pédagogistes », du nom de ces fonctionnaires du ministère de l’Éducation qui fabriquent en coulisses, depuis de trop nombreuses années, les réformes byzantines que l’on sait. Le public a bien compris que le changement de nom n’était pas innocent et dérivait d’un esprit qui s’opposait à la culture, autrement dit aux fondements de l’éducation. D’ailleurs, dans le nouveau programme, on ne parle déjà plus « d’œuvre » mais « d’objet culturel ».

[...]

Éducation, service public d’information et vie politique : trois piliers de la société, où, semble-t-il, le communicant continue d’imposer sa loi. Il n’y a pas de hasard.

Le communicant triomphe au milieu du confort et de l’indifférence. Mais il suffit que la communauté politique traverse une crise profonde et exige de lui de l’intelligence et de la résolution dans les actes pour que son impuissance se dévoile.

Il célèbre l’aura et la beauté de la jeunesse, mais sans consentir à ce qu’elle peut avoir de tragique : sourd à son appel moral profond, il la récupère au profit de l’hédonisme marchand le plus cynique. Il est le prêtre d’une religion civile de bazar qui n’est pas sans rapport avec « la fin de l’Histoire » et un certain matérialisme désenchanté, balisé, d’un côté, par les protections doucereuses de l’État-Providence et, de l’autre, par l’appétit insatiable du capitalisme post-industriel.

Sa psychologie répond à un drôle d’état d’esprit fait de jeunisme, de carriérisme et d’autocensure, composé peu original qui a fini, contre toute raison, par s’imposer comme le symbole du raffinement mondain et médiatique. Dans cet univers, on ne nomme pas les choses, on les embrume ; on ne s’adresse pas au peuple, on parle à des « clientèles » ; on n’a pas des vocations, mais des plans de carrière. On n’y brille qu’à la condition d’être fade.

Or, la société n’est pas qu’un marché à séduire ou une clientèle à flatter. Elle est une communauté de sens à qui il arrive, dans de graves moments de crise, de prendre une soudaine conscience de sa vulnérabilité et de sa valeur. Elle comprend alors d’un seul coup, sans qu’il soit besoin de le lui expliquer, qu’elle ne peut plus se permettre, sous l’influence du communicant : d’enseigner indéfiniment l’ignorance à ses enfants (plus la méconnaissance de l’histoire et de la langue est grande, plus le règne du communicant est fort) ; de sacrifier le nom de ses plus grandes institutions sur l’autel de la publicité ; ou encore, de remettre ses destinées entre les mains de politiciens qui ne savent pas ce qu’ils font.

Elle comprend que le communicant, derrière ses airs de séducteur vaguement inoffensif, est en fait un ennemi public.





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mardi 25 juin 2013

Date provisoire de l'audience Loyola en Cour suprême du Canada


1.     La date de l'audience de l'affaire opposant l'école secondaire Loyola au Monopole de l'Éducation du Québec est prévue pour le 23 avril 2014.




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lundi 24 juin 2013

Discrimination positive : victoire partielle d'une étudiante blanche américaine

Devant la Cour suprême à Washington, la plaignante, Mlle Fisher,
désormais diplômée d'une université de Louisiane,
 après avoir été refusée par l'université du Texas.
La Cour suprême des États-Unis a accordé une victoire partielle aujourd'hui aux opposants de la discrimination positive (« action positive » selon l'OQLF) à l'université, en renvoyant devant la justice inférieure l'appel d'une étudiante blanche qui s'était plainte d'avoir été rejetée en raison de la couleur de sa peau.

La Cour d'appel du 5e circuit, au Texas, « doit estimer si les avantages accordés par l'Université étaient appropriés », a écrit la haute Cour dans son arrêt pris à la quasi-unanimité. « Il faut encore que la justice détermine si le système d'admission (à l'université) est appliqué de manière transparente », a-t-elle ajouté, avant d'annuler la décision de justice inférieure.

La Cour d'appel du Texas avait donné raison à l'université du Texas et estimé que la jeune fille blanche n'avait pas été discriminée par une politique de quotas favorisant l'accès des minorités raciales à l'université.

Après huit mois de délibérations, la haute Cour s'est décidée par sept juges contre un, le neuvième, la juge Elena Kagan s'étant récusée en raison d'un conflit d'intérêts dans cette affaire lié à ses précédentes fonctions.

Victoire partielle, le concept de « diversité » défendu

Pour la Cour suprême des États-Unis, la Cour d'appel « doit s'assurer qu'aucune autre (politique) neutre au niveau racial ne soit réalisable », a écrit le juge Anthony Kennedy pour la majorité de la Cour.

« Il faut encore que la justice détermine si le système d'admission (à l'université) est appliqué de manière légitime », a-t-il encore déclaré.

En attendant un nouvel arrêt de la Cour d'appel, la Cour suprême accorde ainsi une victoire temporaire aux opposants de la discrimination positive à l'université.

La décision de la Cour suprême est une victoire partielle pour les opposants à la discrimination positive à l'université, même si la haute Cour n'est pas revenue sur sa décision de 2003 Grutter c. Bollinger en vertu de laquelle les quotas raciaux ne violeraient pas la Constitution.

Elle rappelle que « la diversité du corps étudiant est un principe fondateur de l'État qui peut justifier le recours à la race dans les admissions à l'université » mais ajoute que « la race ne peut être considérée tant que les procédures d'admission ne sont pas passées au crible ».

Le ministre de la Justice, Eric Holder, s'est félicité de cette décision qui reconnaît « le principe fondateur du gouvernement d'assurer la diversité dans l'éducation supérieure. L'intérêt pour l'éducation de la diversité est crucial pour l'avenir de ce pays », a dit ce haut responsable afro-américain de l'administration Obama.

« Comme la Cour l'a reconnu à plusieurs reprises, l'inscription diversifiée d'étudiants favorise la compréhension, aide à casser les stéréotypes raciaux, aide les étudiants à mieux comprendre les gens de différentes races et prépare tous les étudiants à réussir et finalement à conduire une main d'œuvre et une société de plus en plus diversifiées », a-t-il ajouté

Pour le juge Clarence Thomas, la discrimination positive est comparable à la ségrégation

Dans une fougueuse opinion concordante au jugement de la Cour suprême Clarence Thomas (ci-contre) a déclaré que la politique d'admission de l'Université du Texas à Austin constituait une discrimination. Il a également comparé ce programme de discrimination positive à l'esclavage et à la ségrégation.

« Les propriétaires d'esclaves faisaient valoir que l'esclavage était une « bonne chose », car il permettait de civiliser les Noirs civilisés et de les élever dans toutes les dimensions de la vie », écrit le juge Thomas dans son opinion annexée à l'arrêt Fisher c. Université du Texas à Austin. « Un siècle plus tard, les ségrégationnistes affirmeront de même que la ségrégation était non seulement bénigne, mais avantageuse pour les étudiants noirs. »

Le juge Thomas cite dans son opinion l'affaire Brown c. Board of Education, un arrêt historique de la Cour suprême en 1954 qui a mené à la déségrégation des écoles publiques, en comparant la ségrégation et la discrimination positive.

« Suivant ces précédents de mauvais augure, l'Université voudrait nous faire croire que sa discrimination est également bénigne. Je pense que la leçon de l'histoire est assez claire : la discrimination raciale n'est jamais bénigne », écrit-il dans son opinion de 20 pages. « Les bonnes intentions professées par l'université ne peuvent excuser sa discrimination raciale pure et simple, pas plus que de bonnes intentions ne justifiaient les arguments désormais discrédités des esclavagistes et des ségrégationnistes. »

Discrimination positive contre-productive

S'appuyant sur les travaux de l'économiste notre Thomas Sowell, notamment Affirmative Action Around the World (2004), le juge Clarence poursuit :
« En outre, la discrimination de l'Université n'augmente en rien le nombre de Noirs et Hispaniques qui ont accès à une éducation post-secondaire en général. Au contraire, la discrimination de l'Université suscite un effet omniprésent de déplacement. L'Université reçoit des étudiants des minorités qui, autrement, auraient fréquenté des collèges moins sélectifs, mais où ils auraient été de bons étudiants mieux adaptés à la formation. Mais, en raison de cette mauvaise sélection, de nombreux Noirs et les Hispaniques qui auraient pu exceller dans les écoles moins sélectives sont placés dans des conditions qui ne peuvent qu'entraîner la sous-performance puisque leur formation scolaire préalable est moins bonne que celle de leurs concurrents blancs et asiatiques.

Mis à part les dégâts que ceci peut causer à la confiance en soi de ces élèves dépassés, il n'existe aucune preuve qu'ils apprennent plus à l'université que ce qu'ils auraient appris dans d'autres établissements pour lesquels ils sont mieux préparés. En fait, il se  pourrait qu'ils apprennent moins. »


La discrimination positive pour l'économiste Thomas Sowell

Dans son ouvrage Affirmative action around the Word publié en 2004 et que cite le juge Clarence Thomas, Thomas Sowell analyse les effets précis des politiques de discriminations positives en Inde, en Malaisie, au Sri Lanka et au Nigéria, quatre pays à la longue histoire multiethnique et puis les compare avec l'histoire récente des États-Unis à cet égard. Il constate que « Ces programmes ont eu, au mieux, un impact négligeable sur les groupes qu'ils étaient censé aider. »

Pour Sowell, lui-même Noir américain, ces politiques risquent fort d'être perpétuelles : « Les gens sont différents — et cela depuis des siècles... Toute politique « temporaire » dont la durée est définie par un but qui consiste à parvenir à quelque chose qui n'a jamais été atteint auparavant, peu importe le pays, devrait plutôt être qualifiée d'éternelle. »

À la lumière de l'étude comparative de ces cinq pays, on peut résumer les conséquences les plus fréquentes des politiques de discrimination identifiées par Sowell de cette façon :
  • Elles encouragent les groupes non privilégiés à s'identifier aux groupes privilégiés (c'est plus facile pour les métis) pour profiter des politiques de discrimination qui favorisent ces groupes;
  • Elles ont tendance à ne bénéficier essentiellement qu'aux plus fortunés parmi les groupes discriminés (par exemple les millionnaires noirs), souvent au détriment des plus démunis parmi les groupes non privilégiés (par exemple, les Blancs pauvres);
  • Elles réduisent les incitations, à la fois parmi les privilégiés et les désavantagés par ces politiques, à mieux faire — pour les premiers parce que cela n'est pas nécessaire et pour les seconds parce que cela peut s'avérer futile — entraînant ainsi des pertes nettes pour la société dans son ensemble.

Sowell conclut : « Malgré des prétentions mirobolantes en faveur des programmes de discrimination positive, un bilan de leurs conséquences réelles ne permet pas de soutenir ces allégations ou même de dire que ces programmes ont globalement été bénéfiques ».
Voir aussi

La décision de la Cour suprême des États-Unis (en anglais, pdf)

L’affirmative action au crible des discours néoconservateurs noirs (pdf, 12 pages)

Brésil — discrimination raciale et en faveur des diplômés des écoles publiques dans les universités

France — Discrimination positive dans les grandes écoles

Université contre la discrimination à l'encontre des handicapés mentaux...

Éthique — la discrimination est-elle un droit ?

Novlangue — OQLF prescrit « action positive » plutôt que « discrimination positive »

Québec — 60 % de la fonction publique est féminine, l'État se féminise et se « diversifie »

Recension de Economic Facts and Fallacies de Thomas Sowell 

vendredi 21 juin 2013

Québec —Vingt pour cent des mariages célébrés par un copain ou de la parenté...

Le nombre de mariages religieux poursuit sa baisse au Québec ne représentant plus qu'un mariage sur deux, selon les plus récentes données de l'Institut de la statistique du Québec.

Au début des années 2000, le nombre de mariages religieux était de 70% mais est passé à 51 % en 2012.

En revanche, les mariages civils célébrés par une personne désignée (ami ou membre de la famille, quelle solennité !) ne cessent de gagner en popularité. Ils représentent désormais près de 20% des mariages alors qu'ils étaient inexistants il y a quelques années (3 célébrations de ce type en 2002).

En 2012, 23 491 mariages ont été célébrés au Québec. Sur ce nombre, 2 % l'ont été entre conjoints de même sexe.

Les mariages demeurent peu fréquents dans la province: seulement 29 % des hommes et 32 % des femmes se marieraient une première fois avant leur 50e anniversaire.

Le nombre de mariages de même sexe est relativement stable, il représente 2,3 % de l'ensemble des mariages dont 30 % « célébrés » par un ami ou un membre de la famille.

Voir aussi

Taux de fécondité au Québec selon la langue maternelle et le lieu de naissance

Québec — Taux de natalité et indice de fécondité en légère baisse pour la troisième année




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jeudi 20 juin 2013

Obama suggère-t-il de supprimer les écoles confessionnelles… en Irlande du Nord ?

Arrivé le 17 juin au matin en Irlande du Nord pour le sommet du G8, le Président Barack Obama s’est adressé à 2 000 jeunes Irlandais du Nord, protestants et catholiques.

Voici un extrait de son étonnant discours : « Si les villes demeurent divisées, si les catholiques ont leurs écoles et leurs bâtiments et les protestants les leurs, si nous ne pouvons pas nous reconnaître dans l’autre et qu’on permette à la peur et au ressentiment de se durcir, cela encourage la division et décourage la coopération ».

Faut-il comprendre que le président des États-Unis d'Amérique conseille aux Irlandais du Nord de supprimer leurs écoles confessionnelles ? Petite ingérence laïciste ?

Source : Scottish Catholic Observer




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École privée rechigne à enseigner le programme provincial d'éthique et de culture religieuse

Traduction d’un article du B.C. Catholic :

La Cour suprême du Canada entendra l’appel de l’école secondaire Loyola concernant une décision obligeant cette école privée à enseigner le programme provincial obligatoire d’Éthique et culture religieuse obligatoire (ERC).

« Je suis très heureux », a déclaré John Zucchi, l’un des parents nommés dans le procès qui met en jeu le droit pour une école secondaire montréalaise jésuite d’enseigner son propre programme de religions du monde dans une perspective catholique. « On ne sait jamais si la Cour suprême va accepter d’entendre un appel ou non. »

« Cela indique que cette affaire est d’importance », a-t-il ajouté.

Loyola avait demandé à la ministre de l’Éducation du Québec qu’il reconnaisse son cours d’éthique et des religions du monde comme équivalent au programme ERC, mais celle-ci avait décidé que le fait que le programme de Loyola soit enseigné dans une perspective catholique minait l’objectif de neutralité du programme. Le tribunal de première instance avait cassé la décision de la ministre de l’Éducation, mais la Cour d’appel a renversé cette décision et confirmé la décision de la ministre.

« Nous ne nous battons pas pour un nouveau droit », a déclaré Zucchi, professeur d’histoire à l’Université McGill. « Nous demandons à conserver les droits que nous avions auparavant. »

Zucchi s’attend à ce que ses avocats présentent des arguments constitutionnels.

« Peut-on contraindre une personne à enfreindre ses convictions religieuses les plus profondes dans une salle de classe pendant quelques heures par jour, par semaine ou par an ? », s’est interrogé le professeur Zucchi ?

La Cour suprême ne s’est jamais prononcée sur la question de savoir si une société peut bénéficier de droits religieux, a-t-il dit. [Voir toutefois Les personnes « morales » jouissent-elles de la protection des Chartes ?]

Zucchi a déclaré que l’idée, défendue par certains progressistes, que le point de vue « laïque » est le seul à avoir droit de cité dans la sphère publique n’est pas neuf. [Notons que cela signifierait qu'une école privée ne l'est plus vraiment, mais fait partie de la sphère publique.]

La Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ), un groupe de défense des droits parentaux, a publié un communiqué de presse où elle déclare espérer que la Cour suprême confirmera l’analyse du juge de première instance et octroiera une exemption à Loyola afin que cette école puisse continuer à enseigner le programme des religions du monde à partir d’un point de vue catholique, comme elle le fait depuis 1975.

ECR « juxtapose une série de croyances, légendes, mythes, habitudes et coutumes au nom de la tolérance et de la neutralité », a déclaré la CLÉ. Cette approche « risque de verser dans la caricature des religions, mêlant fois, légendes et mythes enfilés les uns derrière les autres », de préciser la CLÉ.


ECR : Jésus, Superman, des souris festives, même combat !

Selon la CLÉ, Loyola favorise depuis longtemps une compréhension plus complète des autres religions et promeut mieux la tolérance que le programme ECR.

Selon le vice-président exécutif de Cardus, Ray Pennings, l’affaire Loyola s’inscrit dans le cadre de plusieurs autres empiètements de l’État sur les droits des parents en matière d’éducation et d’attaques de sa part contre la liberté religieuse des écoles confessionnelles, à la fois publiques et privées.

Cérémonie wicca « mimée » lors d'un cours ECR dans une école privée montréalaise

« Nous sommes à un tournant », a-t-il précisé, citant le projet de loi ontarien n° 13 « anti-intimidation », le projet de loi n° 18 du Manitoba, le cas des parents de Drummondville qui souhaitaient retirer leurs enfants des cours ECR, et les difficultés que connaît l’Université Trinity Western alors qu’elle essaie de créer une école de droit accréditée parce que cette université exige que tous ses professeurs et ses étudiants s’engagent moralement à respecter le mariage traditionnel.

« Il me semble qu’il existe une volonté d’attaquer les libertés dont ce pays a bénéficié par le passé qui permettaient aux parents de choisir, dans le cadre de leur identité commune, d’avoir leur mot à dire sur le programme d’enseignement ou de pouvoir choisir des options qui s’écartent du programme gouvernemental », a-t-il dit.

Pennings s’est interrogé quant à savoir si l’État doit bénéficier d’un monopole pour atteindre ses objectifs.

Cardus a mené une étude intitulée  « La Marée montante soulève tous les bateaux » sur les parcours professionnels et universitaires des élèves éduqués dans d'autres cadres que les écoles financées par l’État et les a comparés à ceux des élèves des écoles financées par le gouvernement. Les étudiants formés à l’extérieur du système avaient de meilleurs résultats, a-t-il précisé.

Il faut se demander pourquoi l’État doit avoir le monopole de la l’éducation, de déclarer Penning.

« Il existe un intérêt commun à éduquer les enfants », a-t-il dit. « Pour que la société prospère, il faut des citoyens qui puissent participer au système politique du pays. Nous avons besoin d’enfants qui contribueront sur le plan économique .»

« L’État a un rôle approprié », de préciser le vice-président de Cardus. « L’intérêt de l’État est l’atteinte d’objectifs particuliers. »

Les données que nous avons recueillies montrent qu’on atteint mieux ces objectifs dans un cadre libéré de la gestion de l’État, a-t-il dit.

« Une éducation qui se fonde sur une vision théiste mène à la tolérance et au respect », a déclaré Penning. « Enseigner aux enfants que chaque enfant est fait à l’image de Dieu indépendamment des différences qui existent entre eux est un moyen nettement plus efficace d’enseigner le respect que n’importe quel programme gouvernemental qui déclare qu’il faut simplement être gentil avec autrui. »




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Private school balks at teaching province's Ethics and Religious Culture program

From the B.C. Catholic,

The Supreme Court of Canada will hear Loyola High School's appeal of a decision forcing the private school to teach the province's mandatory Ethics and Religious Culture (ERC) program.

"I'm delighted," said John Zucchi, one of the parents named in the lawsuit involving the right of the Montreal Jesuit-run high school to teach its own world and religious culture program from a Catholic perspective. "You never know if they are going to listen to these appeals or not."

"It signals there is something very important about this case," he said.

Loyola had sought to have the Quebec education minister recognize their ethics and world religions course as equivalent to the ERC, but she ruled the fact it was taught from a Catholic perspective undermined the neutral purpose of the program. A lower court overturned the education minister's ruling, but the Court of Appeal reinstated it.

"We're not fighting for a new right," said Zucchi, who teaches history at McGill University. "We're asking to have the rights we had before."

Zucchi said he expects their lawyers will pursue constitutional arguments.

"Can you coerce a person to go against his or her deepest-held religious beliefs in a classroom for a few hours a day, or a week or a year?" asked Zucchi?


The Supreme Court has never pronounced on the issue of whether a corporation can have religious rights, he said.

Zucchi said the view held by some liberals that secularism is the only viewpoint and should be the only voice in the public sphere is not new. That view is "only part of the pluralistic landscape," he said.

The Coalition for Freedom in Education (CLÉ), a parents' rights group, issued a statement saying it hopes the Supreme Court would agree with the trial judge's analysis and grant an exemption to Loyola to teach the world religions program from a Catholic perspective that has been offered since 1975.

The ERC "juxtaposes a series of beliefs, legends, myths, habits and customs in the name of tolerance and neutrality," CLÉ said. This approach may "make a caricature of religion" by stringing legends, myths and celebrations one after the other, it said.

Loyola has promoted a more complete understanding of other faiths and that does a better job of promoting tolerance than the ERC, CLÉ said.

Cardus Executive Vice President Ray Pennings says the Loyola case will be heard in the context of several other state incursions into parental rights in education and against the religious freedom of confessional schools, both public and private.

"We're in a bit of a beachhead moment," he said, citing Ontario's anti-bullying Bill 13; Manitoba's Bill 18; the case of Drummondville parents who wished to withdraw their children from the ERC; and the fight Trinity Western University is experiencing in trying to establish an accredited law school because of its requirement all faculty and students uphold a moral covenant respecting traditional marriage.

"It strikes me there is an agenda that would appear to be there of attacking the freedoms that have been historically enjoyed in this country for parents to make choices whether as part of their communal identity, a desire to have input into curriculum or to have options outside of a government system," he said.

Pennings questioned whether the state needs to have a monopoly to accomplish its ends.

Cardus conducted a study on the outcomes for those who are educated outside of the government-funded system entitled "A Rising Tide Raises All Boats" comparing them with those for the government-funded schools. The students educated outside the system had better outcomes, he said.

One has to question why education is something the state needs to control in a monopoly way, Penning said.

"Those seeking religious rights are the pluralists and the democrats in this discussion," he said.

There is a common interest in children being educated," he said. "For society to thrive and prosper, we need citizens that can participate in the polity of the country. We need children to grow up to become economic contributors."

"There is an appropriate role for the state," he said. "The state's interest is one of particular outcomes."

The data we collected show those outcomes are achieved better in the non-state- run settings, he said.

"Education based on a principle theistic worldview is producing results that are tolerant and respectful," said Penning. "When you teach children every child is made in the image of God regardless of differences that exist between them that provides a foundation for respect that is far greater than any policy program that it's good to be nice to each other."





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lundi 17 juin 2013

États-Unis — les homosexuels nettement moins heureux que les hétérosexuels

Selon un sondage réalisé en avril par le Pew Research Center sur un échantillon représentatif de 1 197 personnes homosexuelles (398 mâles, 277 lesbiennes), bisexuelles (479) et transsexuelles (43) adultes des États-Unis, seules 18 % d’entre elles confient être « très heureuses » actuellement, contre 30 % pour la population américaine dans son ensemble.

La faute reviendrait selon certains au fait que la population LGBT est généralement plus jeune et afficherait donc des revenus moins élevés. D'autres évoquent les discriminations dont certains homosexuels se disent victimes ou le sentiment injustifié d’être rejetés. Les médias n'analysent pas les effets liés au mode de vie LGBT en soi sur cette insatisfaction.

L'enquête de Pew révèle que les lesbiennes sont plus enclines que les hommes homosexuels à être dans une relation stable (66 pour cent contre 40 pour cent). Elle a également constaté que les femmes, qu'elles soient lesbiennes ou bisexuelles, sont beaucoup plus susceptibles que les hommes soit d'avoir déjà des enfants ou de dire qu'ils veulent avoir des enfants.

Selon le sondage, 93 pour cent des adultes LGBT sont pour la légalisation du « mariage » homosexuel. Toutefois, pour 39 pour cent le débat sur le mariage détourne trop l'attention d'autres questions, telles que la non-discrimination au travail, la prévention et le traitement du VIH/SIDA et les prétendus droits à l'adoption pour les homosexuels.

Une forte majorité des LGBT adultes et la population en général sont d'accord que l'amour, partager sa vie avec un compagnon et un engagement à vie sont de très importantes raisons de se marier. Toutefois, les répondants LGBT sont deux fois plus susceptibles que les autres adultes à dire que l'obtention (politique) de droits et avantages des hétérosexuels est aussi une raison très importante de se marier, tandis que le grand public est nettement plus susceptible que les répondants LGBT d'indiquer qu'avoir des enfants est une raison très importante de se marier.

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Étude sur les maladies liées à l'activité homosexuelle masculine (MST, cancer)

Québec — La gonorrhée en croissance et de plus en plus résistante aux antibiotiques classiques




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Québec — La gonorrhée de plus en plus prévalente et résistante aux antibiotiques classiques

Le nombre de gonorrhées « augmente de façon importante depuis quelques années », selon l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Dans la province, les cas sont passés de 485 à 2460 par an entre 1997 et 2011, une importante hausse de 407 %. La région de Montréal est particulièrement touchée, avec plus de 65 % des infections en 2011.

La réalité est probablement pire. « C'est clair que le nombre est sous-estimé, parce qu'on ne teste pas tout le monde », estime le Dr Pierre Côté, de la clinique médicale Quartier latin, à Montréal.

Au Québec, « on voit apparaître des souches de gonorrhée qui ont une sensibilité réduite aux céphalosporines, confirme Brigitte Lefebvre, responsable des analyses et expertises au Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ). On s'approche du seuil où ce sera préoccupant ». Aucun nouveau médicament antigonorrhée n'est en cours de développement, rapporte l'OMS.

Plusieurs pays, dont l'Australie, la France, le Japon, la Norvège, la Suède et le Royaume-Uni, ont rapporté des cas de résistance de la maladie aux céphalosporines, une classe d'antibiotiques qui est considérée comme le dernier traitement encore envisageable pour lutter contre la gonorrhée, indique l'OMS dans un communiqué.

« Nous sommes très préoccupés par des rapports récents faisant état de l'échec du dernier traitement efficace — les céphalosporines — car il n'y a pas de nouveaux médicaments thérapeutiques en développement », a déclaré le Dr Manjula Lusti-Narasimhan, du département Santé et recherche génésiques à l'OMS.



Les dépêches et les articles de presse ne se penchent pas sur les causes de cette augmentation (si ce n'est un diagnostic plus efficace...) Se pourrait-il que les mœurs sexuels des gens ont un impact ? Les campagnes de prévention gouvernementales sont-elles efficaces ? Quelle est la proportion de ces gonorrhées chez les homosexuels pour qui l'aventure d'une nuit, le frisson du rapport non protégé, est une composante importante ? Rien dans les gros médias. Il faut se tourner vers les rapports médicaux des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies

Aux États-Unis, en 2011, selon le CDC (page 21) les homosexuels mâles (HSH) représentent 21,6 % de tous les cas de gonorrhées, alors qu'ils ne représentent qu'environ 2 % de la population. Les hétérosexuels mâles représentaient 31,0 % des cas et les femmes 47,4 %. Notons, toutefois, que le taux de gonorrhées augmentent aussi dans certains sous-groupes hétérosexuels : notamment les jeunes à multiples partenaires.

Comme le signale le rapport d'Eurosurveillance de 2012 :
« Les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) sont affectées de manière disproportionnée par la gonorrhée et la syphilis, et les jeunes entre 15 et 24 ans sont touchés principalement par la chlamydia et la gonorrhée. L'augmentation de la prévalence de la gonorrhée et de la syphilis signalée dans cette édition de Eurosurveillance est inquiétante, car elles sont identifiées aux adultes et aux jeunes HSH. Elle semble être associé à des niveaux élevés de comportements sexuels à risque et à la coïnfection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). L'augmentation des cas de gonorrhée est particulièrement préoccupante car elle coïncide avec une moindre susceptibilité de Neisseria gonorrhoeae aux antibiotiques actuellement utilisés en Angleterre et à travers l'Europe. »

La vie sexuelle des gens est une affaire privée dans l'absolu. Mais qu'en est-il quand les coûts de santé sont mutualisés dans un État-providence ? Après tout, n'est-ce pas le prétexte invoqué pour réglementer nos vies dans de nombreux autres domaines


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Étude sur les maladies liées à l'activité homosexuelle masculine (MST, cancer)

Étude sur les maladies liées à l'activité homosexuelle masculine (MST, cancer)

The Lancet Oncology a publié il y a quelques mois les résultats d’une méta-étude portant sur les maladies et problèmes de santé liés à l’activité homosexuelle masculine.

L’étude porte notamment sur l’incidence des cancers chez les hommes qui ont une activité homosexuelle et les résultats devraient porter à la réflexion : cette catégorie (« les hommes qui pratiquent le sexe avec des hommes » ou HSH) est exposée à un risque significativement accru d’avoir un cancer. Ainsi, une douzaine des 47 études retenues, et qui portent sur le risque de cancer anal, note un risque notablement plus important chez les hommes qui n’ont pas exclusivement une activité « hétérosexuelle ».

On trouve des taux de papillomavirus humain (responsable aussi de cancers du col de l’utérus, souvent en lien avec une multiplicité de partenaires, chez les femmes) plus importants chez les « garçons » ayant une orientation homosexuelle ou bisexuelle.

L’étude cite une enquête française auprès de patients porteurs du virus VIH montre que les homosexuels actifs connaissent une plus forte incidence du papillomavirus que les hétérosexuels qui s’injectent des drogues (85 contre 46 %) et qu’ils présentent davantage d’anomalies cytologiques (72 contre 36 %).

Autrement dit, pour nombre d’affections, l’activité homosexuelle est un plus grand facteur de risque que le fait de se piquer…

Neuf des 47 études montrent que les HSH sont plus souvent infectés par l’herpès humain de type 8 associé à une prédisposition au syndrome de Kaposi.

Alors que la prévalence de l’hépatite B a fortement diminué dans la population générale entre 1990 et 2002, cette maladie est de plus en plus présente chez les HSH. Pendant la même période, elle est passée de 7 à 18 % de cette population HSH. Ce virus est associé au cancer du foie.

L’une des études portant sur le cancer des poumons chez 75.164 étudiants universitaires montre que le risque d’avoir ou d’avoir eu une maladie respiratoire aigüe est nettement plus important chez les homosexuels (masculins ou féminins).

Quant aux malades du SIDA, ils ont à la fois un plus fort risque de mortalité s’ils sont des hommes homosexuels par rapport, d’une part, aux hommes et aux femmes hétérosexuels et, d’autre part, aux hommes drogués qui se piquent.

Pour les chercheurs, « l’orientation sexuelle est encore largement ignorée dans l’établissement d’un diagnostic du cancer », et il conviendrait de mener davantage de recherches qui permettraient de connaître « les effets de l’orientation sexuelle sur le cancer en allant de la prévention au taux de survie ».

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Les fonctionnaires pourront suivre des cours de base pour améliorer leur français

Le Journal de Montréal nous apprend ce lundi que Revenu Québec paiera des formations à ses fonctionnaires pendant trois ans pour qu’ils revoient les règles de base du français, notamment comment accorder des verbes et des adjectifs.

Dans un appel d’offres lancé récemment, le Ministère souhaite embaucher une firme pour «améliorer la qualité des communications écrites» de ses employés.

Au total, 360 sessions de 15 participants (5400 participants en tout) chacune seront données du 1er septembre 2013 au 22 juin 2016.

« Revenu Québec vise à rendre les employés capables de rédiger différents documents spécialisés nécessaires à la réalisation de leurs fonctions », lit-on dans le document.

Pour le moment, Revenu Québec refuse d’estimer le budget alloué à ces cours.

Base de l’écriture

Les objectifs des formations reflètent la base de l’écriture en français. Notamment, un cours de 10,5 heures sera offert sur les principales difficultés grammaticales et orthographiques.

Par exemple, comment «accorder adéquatement les verbes, les adjectifs, les participes passés».

Les participants apprendront aussi à employer correctement les symboles des unités de mesure et à « utiliser un vocabulaire conforme aux règles de la langue française ».

Trois autres formations seront aussi offertes, dont un cours de 14 heures sur la rédaction de documents.

Cette fois, les employés verront comment « construire des phrases syntaxiquement correctes ». Revenu Québec prévoit donner 100 sessions de cette formation.

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Résultats en lecture du français très médiocres, on impose l'anglais intensif de manière « brutale »

Très forte chute des résultats en lecture pour les élèves québécois francophones entre 2007 et 2010




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Les éoliennes coûtent un milliard aux Québécois

L'Institut économique de Montréal a fait ses calculs. Les tarifs d'électricité ont augmenté de 2,4 % l'an dernier et le gouvernement vient de dégeler le tarif patrimonial. Sans l'éolien, soit il n'y aurait pas eu d'augmentation de tarifs, soit elle aurait été inférieure à ce que l'on connaît.

« À l'heure actuelle, l'augmentation de la facture électrique des Québécois s'explique essentiellement par les nouveaux achats d'électricité, donc essentiellement l'éolien, la biomasse, les petites centrales et, il faut bien le comprendre, c'est de l'énergie dont on n'a pas besoin », explique Youri Chassin, économiste à l'Institut économique de Montréal.

Pour l'Institut économique, il est clair que l'industrie reçoit une subvention implicite de 700 millions de dollars par année, payée par tous les consommateurs québécois à même leur facture d'électricité.

Et l'Institut ne tient pas compte des 800 mégawatts annoncés récemment par la première Ministre et qui viennent s'ajouter aux 3000 mégawatts déjà construits ou en voie de l'être.

Pour faire la comparaison, l'Institut a pris en compte tous les coûts, y compris les pertes sur les réseaux. Il évalue à 14 cents le coût du kilowattheure produit par les parcs éoliens, contre 5,5 cents pour celui des centrales d'Hydro-Québec.


« Pendant que les Québécois consomment de l'électricité chère, l'électricité qui est produite à bas prix par Hydro-Québec, elle est exportée, estime M. Chassin. Alors, notre plan patrimonial en ce moment profite davantage aux Américains qu'aux Québécois. »

Si on ajoute aux éoliennes plus coûteuses les usines d'électricité de biomasse de l'industrie forestière, les petites centrales, l'usine de TransCanada de Bécancour, c'est un milliard de dollars par année qui s'ajoute à la facture des consommateurs québécois et des clients d'Hydro-Québec. Pourtant, la société d'État n'a pas besoin de ce surplus énergétique.

Sources TVA et Note de l'IEDM
 

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dimanche 16 juin 2013

Les pères n'ont pas à imiter les mères

Daniel Paquette
Le numéro de janvier-février de la revue Early Child Development and Care, totalement consacré à l'attachement père-enfant, fait une bonne place aux travaux de Daniel Paquette de l'Université de Montréal (ci-contre) et souligne que ses travaux constituent une percée dans le domaine de la théorie de l'attachement. Le professeur et son collègue Marc Bigras (UQAM) y présentent une procédure d'observation du comportement exploratoire d'enfants âgés de 12 à 18 mois permettant d'évaluer la relation d'activation.

Selon la tradition traditionnelle de la théorie de l'attachement, l'attachement que l'enfant manifeste à la personne qui lui prodigue les soins de base et qui répond à ses besoins affectifs assure sa protection et sa survie en maintenant une relation de proximité; il s'agit là d'un besoin aussi vital que celui d'être nourri. Daniel Paquette, professeur à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal, a enrichi cette approche en élaborant sa propre théorie dite de la « relation d'activation ».

Dans la théorie de l'attachement, l'enfant vient chercher du réconfort auprès du parent lorsqu'il est en détresse ou ressent de l'insécurité. Cette théorie minimise l'importance des comportements exploratoires de l'enfant et c'est sur cet aspect que l'approche de Daniel Paquette met l'accent. Son approche porte en fait sur l'activation des comportements exploratoires modulée par le type de relation que le parent établit avec l'enfant. Le modèle tient compte à la fois de la stimulation à explorer l'environnement, ou même à prendre des risques, et de l'intervention disciplinaire si l'enfant est trop téméraire.

L'enfant, accompagné d'un de ses parents, est placé dans trois contextes qui le mettent face à un risque social (l'intrusion d'un adulte étranger dans son environnement immédiat), un risque physique (un escalier avec des jouets au sommet) et un interdit (interdiction, par le parent, de remonter l'escalier après que l'enfant l'a gravi de lui-même une première fois).

Garçons davantage « activés »

La théorie de la relation d'activation prévoit que les pères vont activer le comportement exploratoire davantage que les mères et que cette activation sera plus marquée chez les garçons. C'est ce qu'ont montré les résultats de l'étude.

« L'ensemble des mises en situation révèle que le père a tendance à activer le comportement exploratoire plus que la mère en étant moins protecteur, affirme Daniel Paquette. Moins le parent est protecteur, plus le comportement exploratoire de l'enfant est activé ou même suractivé. Les enfants stimulés de façon optimale, c'est-à-dire explorateurs et respectueux de l'interdit, sont à 71 % des garçons. Quant aux enfants qui ne prennent pas d'initiatives risquées, se sont des filles à 70 %. »

L'une des façons d'observer le comportement des parents dans ces mises en situation repose sur la distance à laquelle ils se tiennent lorsque l'enfant tente de grimper l'escalier. « Pour que l'enfant prenne de l'assurance, le parent ne doit pas être trop près de lui ni trop éloigné s'il doit intervenir en cas de danger; la distance idéale dans ce contexte est une longueur de bras, précise le chercheur. Ce rapport de distance est apparu statistiquement très significatif chez les pères mais non significatif chez les mères. »

Selon le professeur, les évaluations de l'attachement parent-enfant faites à l'aide de la théorie classique de l'attachement ne font pas ressortir ces différences sexuelles chez les parents et les enfants. C'est pourquoi il estime que son approche est mieux adaptée à l'observation du rôle du père tout en tenant compte non seulement du tempérament de l'enfant mais aussi des pratiques parentales qui modulent la relation d'activation. « Entre les enfants encouragés au mieux et ceux qui le sont trop, le degré d'impulsivité est le même, mentionne-t-il. La différence de comportement peut donc être attribuée au type d'intervention des parents qui module les tendances déjà présentes. »

Pour Daniel Paquette, il ne fait pas de doute que les pères et les mères interviennent de façon différente dans l'éducation des enfants et que cette complémentarité profite à l'enfant. « Même si les deux parents changent les couches et donnent le biberon, ils ne le font pas de la même manière, soutient-il. En stimulant l'exploration, la prise de risque contrôlée et la compétition, le père apporte quelque chose qui lui est propre et l'enfant va avoir un meilleur développement si les deux parents interviennent en fonction de leurs différences respectives. »

À son avis, l'activation est également à encourager chez les filles et le chercheur souhaite que les mères et les pères en arrivent à moins les surprotéger et s'adonnent même à des jeux de bataille avec elles.




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Le Texas permet de continuer à fêter Noël dans les écoles publiques

Le gouverneur du Texas Rick Perry a promulgué jeudi une loi permettant aux écoles publiques de l'État de célébrer Noël sans risquer de se faire poursuivre.

Le projet de loi bipartisan a été adopté par la Chambre des représentants et le Sénat du Texas avant d'arriver sur le bureau de M. Perry.

Grâce à cette nouvelle législation, il sera possible de dire « Joyeux Noël » dans les établissements scolaires texans sans craindre de se retrouver devant les tribunaux. La loi protège également les symboles traditionnellement associés à la fête, comme la menora et la crèche, tant qu'il y a aussi un symbole lié à une autre religion et un symbole laïc en place.

L'inclusion des symboles émanant d'autres religions et laïcs vise à éviter les poursuites qui pourraient être intentées en vertu d'une clause de la Constitution américaine qui interdit au gouvernement de choisir une religion nationale ou d'exprimer sa préférence pour une religion en particulier.

Le représentant républicain Dwayne Bohac, qui est à l'origine de la mesure, a pour sa part révélé qu'il avait eu l'idée après avoir découvert que l'école de son fils avait érigé un « arbre du temps des fêtes » en décembre parce que toute mention du mot «Noël» aurait pu lui valoir des poursuites.

Source

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jeudi 13 juin 2013

L'APCQ se réjouit que la Cour suprême du Canada accepte d’entendre Loyola

Communiqué de Presse de l’Association des parents catholiques du Québec (APCQ).

Montréal, 13 juin 2013

L’Association des parents catholiques du Québec (APCQ) se réjouit que la Cour suprême du Canada accepte d’entendre la cause qui oppose l’École secondaire Loyola au ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec (MELS) concernant le programme Éthique et culture religieuse (ÉCR).

Le litige porte en grande partie sur la liberté de religion. Déjà, le juge en première instance avait énoncé que les principes constitutionnels de la suprématie de Dieu et de la primauté du droit sont en cause dans cette affaire.

Loyola soutient que le MELS, en lui imposant d’enseigner le cours d’ÉCR tel quel, sans accepter que l’école le remplace par un programme équivalent tel que prévu par la Loi sur l’enseignement privé (article 22 du Règlement d’application), « porte atteinte à sa liberté de religion en lui imposant une pédagogie qui va à l’encontre de ses principes. »

La Cour d’appel avait admis que la décision du MELS pouvait porter atteinte à la liberté de religion du collège, mais seulement de façon négligeable. Selon Loyola, « le fait de qualifier l'atteinte de négligeable témoigne d'une profonde incompréhension de ce qu'est la liberté de religion. »
Loyola conteste également la prétention de la ministre de l’Éducation selon laquelle les institutions ne jouissent pas de la liberté de religion. Seuls les individus jouiraient de cette liberté. « Cela est tout à fait contraire à la tradition canadienne de la liberté de religion », a commenté Paul Donovan, directeur de l’école.

L’APCQ porte une grande attention à la question de la liberté de religion des institutions, en particulier des écoles. L’association a été fondée par des parents qui croient fortement dans la liberté éducative garantie par l'école privée. Si on enlève à l'école privée toute spécificité, le choix des parents et élèves sera réduit à un modèle unique pour tous, ce qui est fondamentalement antidémocratique, selon l'APCQ.

L'APCQ s'attend à ce que la Cour suprême reconnaisse, pour Loyola ainsi que pour les familles de ses élèves, les libertés fondamentales garanties par la Charte canadienne et assurées depuis 75 ans par la Déclaration universelle des droits de l'homme : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites. » (Art. 18)

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Communiqué de la CLÉ sur l'affaire Loyola en Cour suprême du Canada

13 juin 2013 — COMMUNIQUÉ DE LA CLÉ sur l'affaire Loyola en Cour suprême du Canada

La Cour suprême du Canada a annoncé ce jeudi matin qu'elle entendra la cause du collège Loyola qui l’oppose au ministère de l'Éducation du Québec. On se rappellera que le collège catholique Loyola de Montréal désire enseigner le programme d'éthique et de culture religieuse – ÉCR, mais dans une perspective catholique. En effet, cette école de tradition jésuite enseigne depuis 1975 un programme qui « cherche à inculquer la connaissance et le respect des religions du monde ». Elle le considère plus complet que le cours ÉCR et conforme à sa vocation d’établissement confessionnel.

La Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) salue la décision de la Cour suprême du Canada d’entendre l’appel du collège Loyola. Vouée à la promotion de la diversité et de la liberté scolaire, la CLÉ considère cruciale la défense de la liberté pédagogique du collège Loyola et voit d’un œil défavorable la tendance au Québec à réduire l’autonomie des écoles, plus particulièrement privées. Cette diversité doit exister tant dans l’administration des écoles que dans l’offre de programmes. Un sondage Léger-Marketing tenu du 27 au 29 février 2012 indiquait que 54 % des Québécois désirent que les écoles bénéficient d’une plus grande liberté dans le choix des programmes qu'elles enseignent et dans la façon de les enseigner.

Le ministère de l’Éducation du Québec et la Cour d’appel du Québec prétendent qu’un programme d’éthique et de culture religieuse « culturel et laïque » s’impose à Loyola, dans le cadre du « processus de déconfessionnalisation des écoles au Québec ». L’État cherche ainsi à imposer sa vision du cours ÉCR à une école confessionnelle au nom « de la déconfessionnalisation des écoles au Québec ». Pour le secrétaire de la CLÉ, Patrick Andries, « si le système public d’éducation a été déconfessionnalisé au Québec, il n’a jamais été question de déconfessionnaliser les écoles privées confessionnelles. »

La Cour d'appel a reconnu qu'il pouvait y avoir, dans ce dossier, une violation de la liberté de religion de Loyola, mais elle a jugé cette atteinte « négligeable » parce que le programme ÉCR ne constituerait qu'un seul cours parmi d'autres. La Coalition pour la liberté en éducation considère que qualifier de négligeable cette atteinte démontre une profonde incompréhension de la religion de la part des juges de la Cour d’appel. Il faut renouer avec une interprétation large et libérale de la liberté de religion, et faire fi d’une vision étriquée où des juges substituent leurs sensibilités à celles des plaignants sans doute plus sourcilleux en matières religieuses.

La Charte québécoise des droits et libertés de la personne protège le droit des parents d’assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants, conformément à leurs convictions et de choisir pour leurs enfants des établissements d’enseignement privés. Dans une authentique école confessionnelle, la dimension spirituelle est présente dans toute la vie de l’école, pas seulement durant les cours de religion. Imposer à Loyola d’enseigner un cours de culture religieuse dont est absente cette dimension, c’est selon elle lui imposer « la diffusion d’une vision du monde incompatible à sa mission catholique ».

La Coalition pour la liberté en éducation espère que la Cour suprême validera l’analyse du juge de première instance de la Cour supérieure du Québec qui avait accordé au collège une exemption au programme d’éthique et de culture religieuse, et lui permettra d’enseigner son programme correspondant. Pour la CLÉ, le programme officiel juxtapose une série de croyances, de légendes, de mythes, d’us et de coutumes au nom de la tolérance et de la neutralité. Nobles objectifs, en théorie. La CLÉ nourrit de sérieux doutes quant à la capacité du programme ÉCR d'atteindre ces objectifs dans les écoles publiques du Québec. Dans le cadre d’écoles confessionnelles, cette démarche qui prétend enseigner le respect, semble contreproductive. Elle risque de verser dans la caricature des religions, mêlant fois, légendes et mythes enfilés les uns derrière les autres. Loyola a raison de dire que la « simple explication des pratiques externes » de chaque religion fera bien peu pour promouvoir la véritable tolérance « sans une compréhension plus complète des autres fois ».

La CLÉ appelle donc de ses vœux une décision généreuse de la part de la Cour suprême qui permettra à la fois d’assurer une plus grande diversité et autonomie des écoles au Québec et de raffiner le « modèle laïque » québécois.

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Pour la Coalition pour la liberté en éducation – CLÉ Coalition-CLE.org

Richard DÉCARIE, porte-parole




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Dépêche de la Presse Canadienne et la décision ECR de février 2012

Les journaux et médias reproduisent un peu partout une dépêche de la Presse canadienne dans le cadre de l'annonce que l'affaire opposant le collège Loyola et le Monopole de l'Éducation du Québec sera entendue par la Cour suprême. Ils publient plus particulièrement cet extrait :
« En février 2012, la Cour suprême avait conclu que le programme était conforme à la Charte canadienne des droits et libertés et qu'enseigner les fondements des religions du monde ne portait pas atteinte à la liberté de religion des enfants ou de leurs parents. »
Voir ce texte reproduit fidèlement par Radio-Canada, La Presse, Le Soleil, le 98,5 FM et par Le Devoir (vive la diversité de la presse au Québec !)

Pour ce carnet, il s'agit d'une réécriture du jugement, d'une représentation définitive d'un jugement qui déclarait simplement que les plaignants n'avaient pas fait la preuve d'une non-conformité, en état de la preuve présentée devant le tribunal. Les juges a ainsi reproché aux parents que les enfants n'avaient pas assisté aux cours ECR et donc que la preuve des dommages potentiels du cours en était affaiblie, de même qu'un seul manuel n'ait été versé au dossier (même si c'était le juge de première instance qui avait en fait limiter le nombre de manuels à verser au dossier) !

Citons un article de Radio-Canada le jour de la décision :

Le plus haut tribunal du pays à l'unanimité conclut qu'ils « n'ont pas fait la preuve que le programme ECR portait atteinte à leur liberté de religion ni, par conséquent, que le refus de la commission scolaire d'exempter leurs enfants du cours ECR contrevenait à leur droit constitutionnel ».

Or les parents, dont l'identité n'est pas divulguée afin de préserver l'anonymat des enfants, n'ont pas réussi à démontrer que le programme ECR constituait « une entrave à leur capacité de transmettre leur foi » catholique à leurs deux enfants.

Selon la Cour suprême, il ressort plutôt de la preuve que le ministère de l'Éducation n'avait pas pour objectif de « transmettre une philosophie fondée sur le relativisme ou d'influencer les croyances particulières des jeunes », comme le prétendaient les parents.

Deux juges, Louis LeBel et Morris Fish, qui souscrivent au jugement, ont cependant émis des réserves, expliquées par le juge LeBel. « Je n'entends pas pour autant confirmer définitivement la validité constitutionnelle du programme ÉCR, ni, surtout, de son application particulière dans la vie quotidienne du système d'éducation »,écrit-il.

« La conception du programme et la teneur du cadre pédagogique et administratif ne facilitent pas l'évaluation des conséquences concrètes du programme », ce qui suscite plusieurs questions auxquelles la preuve versée au dossier ne répond pas, soutient-il.

« L'état de la preuve ne me permet pas non plus de conclure que le programme et sa mise en application ne pourront éventuellement porter atteinte aux droits accordés aux appelants et à des personnes placées dans la même situation. » — Le juge Louis LeBel

Le magistrat ajoute : « À cet égard, le seul manuel scolaire versé au dossier laisse dans une certaine mesure perplexe quant à la présentation des rapports entre le contenu religieux et le contenu éthique du programme. Par exemple, le contenu des exercices proposés à des élèves de six ans à l'occasion de la fête de Noël inviterait-il à la folklorisation d'une expérience et d'une tradition assimilées à de simples contes sur des souris ou des voisins surprenants?

Notons enfin que la décision de la Cour suprême de février 2012 dans le dossier Lavallée c. Commission scolaire des Chênes était, selon nous et plusieurs juristes, médiocre, politique, liberticide et quelque peu tautologique.



Me Mark Phillips explique le jugement de la Cour suprême du Canada, ce qu'est le programme d'éthique et de culture religieuse (ECR) et ce que demandaient les parents de Drummonville.

Critiques du jugement de février 2012

À qui sont ces enfants au juste ?

LexView — Whose Children Are They, Anyway?

« Match nul » sur la constitutionnalité du programme ECR, entretemps Jésus, Superman même combat !

Déclaration de Me Mark Phillips avocat de S.L. lors de la conférence de presse de ce jour

Réaction de l'avocat des parents à la décision de la Cour suprême du Canada

La neutralité de l'État et la neutralité de l'enfant

Talkshow — The Supreme Court didn't agree, neither did our panelists

« In Canada, the state is the first educator of children in matters of faith... It seems.»

Ethics and Religious Culture in Quebec: Canada’s Supreme Court has erred






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