mercredi 19 décembre 2012

Les femmes mariées moins sujettes à la dépression et à la violence conjugale

Selon une étude ontarienne, les femmes mariées échapperaient plus facilement à la violence conjugale, la toxicomanie et la dépression post-partum.

A l’hôpital Saint-Michel de Toronto au Canada, le docteur Marcelo Urquia a voulu connaître les avantages et les risques des différentes sortes de relations affectives après la naissance d’un enfant. Les chercheurs ont donc utilisé les données du ministère de la Santé portant sur 6375 femmes qui ont donné naissance à un seul bébé. Les questions posées à ces jeunes mères quelques mois après leur accouchement portaient sur leur statut marital, l’expérience de violence conjugale physique ou sexuelle durant les deux dernières années, le tabagisme, la consommation d’alcool et l’usage de drogue au cours de la grossesse.

Il en ressort que 10,6 % des femmes mariées connaissaient des soucis de violence conjugale ou avaient été confrontés à la drogue ou à la dépression. Mais, chez les femmes qui n’ont pas prononcé les vœux sacrés du mariage, ce chiffre grimpait à 20 %, et jusqu’à 35 % chez les célibataires. Et pire encore, ce mal toucherait 67 % de celles qui ont subi une séparation ou un divorce juste avant la naissance de l’enfant.

« Ce qui est nouveau dans cette étude est que, pour la première fois, nous avons examiné la durée de la cohabitation hors mariage et ont a trouvé que plus la cohabitation est courte, moins les femmes sont susceptibles de souffrir de violence conjugale, de toxicomanie ou de dépression post-partum lors de la période de conception, de la grossesse et de l’accouchement », a indiqué vendredi le professeur Marcelo Urquia sur le site internet de l'université.

« Nous n'avons pas noté cette particularité chez les femmes mariées, qui ont connu moins de problèmes psychosociaux quelle que soit la durée de leur vie commune avec leur conjoint. » Parce que plus d'enfants naissent de parents non mariés, le professeur Urquia a voulu approfondir les risques et les avantages associés aux différents types de couples.

On peut tout de même faire une remarque sur les conclusions de cette étude. On ne sait pas si le mariage est une cause ou un effet collatéral. En lisant les résultats, on aurait tendance à penser que le mariage résout les problèmes psychosociaux. Mais on pourrait très bien prendre le problème dans un sens inverse et se demander si le mariage n’était pas qu’un indicateur. On peut imaginer que les gens se marient plus volontiers s’il n’y a pas de problèmes psychosociaux. Mais, que le mariage soit la cause ou l'indicateur, pourquoi faudrait-il continuer à valoriser socialement et fiscalement la maternité pour les couples non mariés, alors que l'on sait que les mères de ces enfants sont plus sujettes à des problèmes psychosociaux...?

L'étude :

Marital Status, Duration of Cohabitation, and Psychosocial Well-Being Among Childbearing Women: A Canadian Nationwide Survey. Journal of Public Health.

Voir nos autres billets sur la santé.






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2 commentaires:

Jonathan a dit…

Dans son livre, Coming Apart: The State of White America, 1960-2010 , Charles Murray noterait que les taux de mariages et de divorces étaient sensiblement les mêmes chez la haute classe moyenne éduquée qu'il y a 40 ans mais que chez les classes inférieures, les familles monoparentales et les divorces sont en progression vertigineuse. Si le phénomène est le même au Canada anglais, ces résultats montreraient surtout un fossé entre les classes sociales qui se creuse.

Jonathan a dit…

Je viens de me souvenir que vous aviez fait un billet sur le livre de Charles Murray.


Idées reçues sur les blancs américains, écart moral et culturel croissant des classes sociales