lundi 12 novembre 2012

Pour une véritable culture historique et religieuse...

Encore vu un reportage superficiel et convenu à la télévision (France 2, 20 heures) sur la merveilleuse opposition syrienne qui se serait unie sous l'égide de pétro-monarchies arabes pour choisir un chef modéré et lutter contre le méchant régime dictatorial de Damas. Le cheikh Ahmad Moaz el-Khatib a, en effet, été élu hier soir à Doha président de la nouvelle Coalition nationale regroupant la plupart des composantes de l’opposition syrienne.

Aucune distance.

Aucun commentaire pour rappeler le fait que ces monarchies sunnites sont loin d'être des parangons de vertus (voir la sanglante répression des chiites largement majoritaires à Bahrein, voir ici, ici et ). Au centre des tractations qui ont abouti à cette union des principales factions de l'opposition syrienne : le Qatar. Le même richissime et minuscule pays qui a soutenu l'attaque militaire contre la Libye avec le résultat que l'on connaît : persécution des tribus alliées à l'ancien dictateur libyen, règne des milices désormais surarmées, partition effective du pays, charia imposée (voir ici).

Personne pour rappeler que les alaouites et les laïcs du parti Baas au pouvoir à Damas (avec le concours plus ou moins actif d'autres minorités comme les chrétiens encore nombreux) ont été persécutés pendant longtemps et qu'ils sont même encore considérés comme des hérétiques par de nombreux sunnites (voir ici, ici et ).

Rien pour mettre en doute le caractère très relatif de la modération du nouveau chef de l'opposition syrienne. Seul le quotidien libanais L'Orient-Le Jour use de force guillemets, de « paraît-il » ou de « selon ses proches ».

Parmi ses propos modérés, on remarquera néanmoins celui-ci :

Ce sera sous le protectorat français
que les alaouites relèveront la tête
Parmi les propos modérés du cheikh el-Khatib on relèvera : « Le régime arrogant n’a pas laissé d’autre choix que de prendre les armes, et les Syriens ont été obligés de le faire afin de défendre leur religion, leurs familles et leurs propriétés. La révolution syrienne n’est pas violente, les révolutionnaires syriens sont pacifiques. » Sic. On remarquera surtout que « leur religion » est au singulier alors que leurs familles est bien au pluriel. Il n'existe qu'une seule vraie religion...?

On remarquera aussi cette autre phrase :

« L’oumma a mis en lumière de nouvelles forces dirigeantes politiques et savantes, qui n’étaient pas connues auparavant. »

L’oumma, c'est-à-dire la communauté des croyants, pas la révolution. Pour ce qui est de « savantes », il s'agit des oulémas,  les « savants » de l’islam. Bref, une résurgence de l'islam et de la communauté des croyants de la religion.

Ah, si les journalistes avaient une véritable culture historique et religieuse au lieu des mièvreries irénistes et multiculturalistes inculquées dès le plus jeune âge dans les écoles occidentales.





Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Les journalistes sont d'une ignorance rare. Et ils se croient si malins, si puissants. Puissants c'est possible. Je pense d'ailleurs que les gauchistes rentrent en religion quand ils deviennent journalistes : ils ne veulent pas "informer", mais "déformer", changer le monde.

Walter a dit…

Sur le Qatar...

lire le livre /Mirages et cheikhs en blanc : Enquête sur la face cachée du Qatar, le coffre-fort de la France/

Mirages et cheikhs en blanc : Enquête sur la face cachée du Qatar, le coffre-fort de la France

http://www.amazon.fr/Mirages-cheikhs-blanc-Enqu%C3%AAte-coffre-fort/dp/2354170734

Walter a dit…

Invités à mettre en place un Centre de défense de la liberté d'information au Qatar, Robert Ménard et Thierry Steiner ont passé de longs mois dans cet émirat du Golfe. La péninsule dirigée par le Cheikh Hamad bin Khalifa al-Thani, grand ami de Nicolas Sarkozy, est, tant sur le plan économique que diplomatique, une carte maîtresse pour la France. En juin 2009, victime d'une campagne orchestrée par les conservateurs du régime, l'équipe de Robert Ménard a claqué la porte. Le récit parfois rocambolesque des difficultés rencontrées par le Centre de Doha nous fait toucher du doigt ce qui se joue dans cette partie du monde : les dilemmes de Cheikha Mozah, la belle et ambitieuse épouse de l'émir, le ballet des dirigeants français à la recherche de " partenariats". Sans oublier le sort des travailleurs immigrés, authentiques esclaves de notre temps. Robert Ménard et Thierry Steiner nous dévoilent la face cachée de ce pays, loin de l'image de modernité que veut afficher le Qatar. Un véritable travail de reportage en " camera cachée " au pays de l'intégrisme tranquille et d'Al Jazeera, la CNN du monde arabe.

http://www.amazon.fr/Mirages-cheikhs-blanc-Enqu%C3%AAte-coffre-fort/dp/2354170734

Didier Lefort a dit…

Sur la Libye "libérée" :

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121113.OBS9124/libye-les-etrangers-toujours-persecutes-et-exploites.html

et
http://pdf.20mn.fr/2012/quotidien/20121113_PAR.pdf (page 8)

[…] Ils se sont mis à me frapper sur tout le corps, en particulier le dos, à coups de câble métallique. Cela a duré pendant quarante-cinq minutes environ.
Je n’ai rien fait. Mon seul crime est d’être noir, ils ne veulent plus de nous dans ce
pays. »
Le témoignage de ce Nigérian de 48 ans, maintenu dans un centre de détention en Libye en août 2012, est un exemple des « coups, tortures et autres
mauvais traitements » perpétrés, en dehors de tout cadre, par des milices armées sur les étrangers en Libye. Dans un rapport publié ce mardi, Amnesty International dénonce « la dégradation de leur situation », conséquence du « climat de non-droit régnant dans le pays » après le conflit de 2011. Les sans-papiers d’origine subsaharienne sont d’autant plus menacés que les Libyens sont
persuadés que des « mercenaires africains » ont été utilisés par l’ex-dictateur, Mouammar Kadhafi, afin d’écraser le soulèvement. De nombreux ressortissants d’Erythrée, d’Ethiopie, de Somalie, du Soudan ou du Tchad viennent malgré tout, fuyant les persécutions, ou cherchant de quoi vivre.