mercredi 11 juillet 2012

« Une première mondiale », Québec subventionne la dénonciation anonyme de propos et moqueries « homophobes »

En pleine crise économique, il y a plus de deux ans, le gouvernement québécois avait lancé une lutte prioritaire menée de front par plusieurs ministères contre l’« homophobie » et l’« hétérosexisme ». L'hétérosexisme est défini dans un long rapport gouvernemental que l’on aurait cru pondu par le lobby LGBT comme la simple « affirmation de l’hétérosexualité comme norme sociale ou comme étant supérieure aux autres orientations sexuelles ; pratiques sociales qui occultent la diversité des orientations et des identités sexuelles dans les représentations courantes, dans les relations et les institutions sociales ».



C’est dans le cadre de cette lutte des plus urgentes — en ces temps de vaches maigres — que le gouvernement québécois a décidé de subventionner la mise en place d’un registre anonyme d’actes homophobes tenus par le groupe militant Gai écoute. Est considéré « acte homophobe » « toute parole ou tout geste négatif à l'égard d'une personne homosexuelle ou de l'homosexualité en général ». Est-ce à dire que le simple fait de dire qu’on trouve l’homosexualité repoussante est un acte homophobe ? Et si on dit que c’est contre-nature ? Et si on dit que c’est une pratique malsaine au niveau médical comme ce docteur ? Est-ce que rappeler l’opposition catégorique de la Bible envers l’homosexualité est un acte homophobe ? (C’est une question posée en Cour suprême du Canada.)

Notons au passage que, si un pasteur s'est fait condamné en Alberta pour avoir rappelé dans une lettre au journal local que la Bible condamne l’homosexualité, la même commission des droits de l’homme de l’Alberta n’avait rien trouvé à redire à une chanson qui en appelait à répétition à tuer des chrétiens. Apparemment, pour la commissaire albertaine Lori Andreachuk, les chrétiens ne sont tout simplement pas aussi menacés que les homosexuels, voilà comment on justifie la partialité des poursuites au Canada... Rappelons également que les amendes pour propos homophobes c'est bon pour les pasteurs qui rappellent des versets bibliques, mais pas pour un imam salafiste quand il souhaite aux homosexuels « qu'Allah les maudisse et les anéantisse ». Là, la Commission canadienne des droits de la personne rejette les plaintes. Le même imam considérait également les non-musulmans des « kouffars » (mécréants, impies, infidèles), les femmes du Québec de vraies perverses et le peuple québécois « bête et ignorant »... Aucun problème : ces groupes n'étaient pas protégés par l'article 13 (désormais aboli) de la Loi canadienne sur les droits de la personne ! Sans rire. Pour le plaignant, Marc Lebuis, il s'agit d'une censure à sens unique.

Maintenant, si Gai écoute veut mettre sur pied un registre anonyme des propos et écrits « homophobes » à ses frais grand bien lui fasse. Mais pourquoi le gouvernement québécois doit-il participer à cet exercice ? Pourquoi le gouvernement du Québec doit-il consacrer plus de sept millions de dollars à sa croisade anti-hétérosexiste qui voit également Jean-Marc Fournier, ministre de la Justice et procureur général, devenir ministre de la Justice, procureur général, responsable de la lutte contre l'homophobie…? Quel étrange sens des priorités !

Comme d'habitude avec ces censeurs patentés, « acte » est défini de manière très large afin d’inclure toute « moquerie blessante » (bonjour la subjectivité !) et toute « couverture médiatique inappropriée ». Pas des mensonges, notez bien, pas d’erreur objective, malicieuse, mais un caractère qui subjectivement ne plaît pas à des membres de la communauté homosexuelle qui seront seuls juges. Pourtant le droit de se moquer et d’être « inapproprié » ou inopportun n’est-il pas inhérent à toute société libre ? Mais Québec nous rassure qu'il s'agit d'une avancée merveilleuse, car c’est une première mondiale. Voilà bien la religion du progressisme : comme si toutes les innovations étaient louables !

L’État subventionne un registre anonyme. Le registre est anonyme, mais il permet de citer des gens ou des organes de presse qui auraient déplu à des militants. Qui vérifiera les déclarations anonymes ? Comment évitera-t-on les fausses déclarations ? On ne sait pas plus qui aura accès à ce registre. La police, le ministère de la Justice qui « s'associe à ce projet novateur », des tiers ? On ne sait pas vraiment grand-chose sur l’utilisation de ce registre, si ce n’est qu'il devrait servir à « briser le silence et de conscientiser la population. » Pourquoi le ministère ne s’en servirait-il pas pour poursuivre les importuns, les moqueurs, le tout afin bien sûr de « briser le silence » et de « conscientiser » ?

Pour annoncer le lancement de leurs fichiers secrets sur les moqueurs inopportuns et les journalistes qui ne propageraient pas la bonne nouvelle, les dirigeants de Gai Écoute étaient flanqués de Johanne Paquin, inspectrice-chef à la police de Montréal et du commandant Alain Gagnon. Le fait que ce spectacle — des policiers qui participent à l’annonce de la mise en œuvre d’un fichier anonyme sur les propos de citoyens dissidents soupçonnés de crimes de la pensée avec l'approbation de communautés prétendument « libérales » et « progressistes » — est désormais tout à fait normal dans les sociétés occidentales est bien plus inquiétant que les propos que ce registre est supposé corriger.

Addendum

Daniel Hannan, député britannique au parlement européen, revient sur la question de savoir pourquoi en ces temps de désastre économique, de déficits monstres, on légifère sur une définition commune de l'homophobie en Europe. Au Québec on échaffaude d'ambitieux plans interministériels de lutte contre l'homophobie, on subventionne une chaire universitaire à ce sujet (une autre glorieuse et superbe première dans le monde francophone nous dit-on!), on soutient la mise en place d'un registre qui permettront la délation anonyme (donc peu fiable), on insiste sur le sujet dans les écoles. En Ontario, le gouvernement n'a pas de cesse que d'imposer des cercles homo-hétéros aux écoles catholiques qui n'en veulent pas (lire Mark Steyn sur le peu de succès de ceux-ci dans son coin de pays).

Pourquoi ?

Parce que cela donne l'impression aux législateurs et aux gouvernements qu'ils font quelque chose et que passer des lois et peaufiner des règlements soulagent les parlementaires, c'est un geste habituel, coutumier, rassurant (et nous ajouterions que cela coûte souvent peu en termes financiers). Et c'est bien là que repose la tragédie.








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2 commentaires:

Kevin T. a dit…

Ne pas se coucher automatiquement et servilement devant l'excellence de l'homosexualité, c'est le nouveau blasphème.

Anonyme a dit…

Une autre première désastreuse au Québec : sa bourse au carbone.