vendredi 22 juin 2012

Histoire — le grand incendie de Trois-Rivières du 22 juin 1908

 Le 22 juin 1908, le tiers de la magnifique ville de Trois-Rivières est rasé par un incendie. De véritables joyaux architecturaux sont emportés par les flammes : La maison du roi, bâtie en 1723, l’église Immaculée-Conception, édifiée en 1710… Pas moins de 800 maisons passent ainsi au feu. Le beau site Internet « Passionnés d’histoire trifluvienne » (encore en construction mais déjà riche de nombreuses informations) revient sur cette tragédie et présente notamment une galerie photo impressionnante de la ville après le désastre.


 

 




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lundi 11 juin 2012

Jacques Villeneuve — vainqueur du Grand Prix de Montréal 2012

Éric Duhaime revient sur la polémique qui a entouré les déclarations de Jacques Villeneuve sur les étudiants québécois. Rappelons que Jacques Villeneuve avait déjà confié plus tôt en des termes bien sentis pourquoi il ne voulait pas que ses enfants fréquentent l'école québécoise.

Le pilote champion du monde de Formule 1 en 1997 ne participait peut-être pas à la course sur le circuit de l’île Notre-Dame dimanche après-midi, mais on peut quand même le déclarer gagnant du Grand Prix du Canada 2012.

PAS LA LANGUE DE BOIS, MENACES ENVERS VILLENEUVE

Jacques Villeneuve invitait jeudi dernier les étudiants à arrêter « de faire les fainéants » et les sommait de « retourner à l’école ». Il a simplement dit tout haut ce que l’écrasante majorité pense tout bas. Et plutôt que s’excuser ou se taire, Villeneuve en a rajouté le lendemain, qualifiant d’acte « terroriste » le blocage des wagons de métro. Après Gilbert Rozon, il devenait ainsi la deuxième personnalité publique à rompre le silence pour exprimer son désaccord avec le mouvement étudiant. Comme Rozon, il s’est fait rabrouer de la pire des façons : insultes, injures et même menaces de mort. Incapables de s’en prendre au message, certains s’attaquent au messager. Dans le Montréal d’aujourd’hui, t’es soit un carré rouge ou, sinon, tu vas passer « au cash », pis « ta yeule »  Curieux quand même que ceux qui dénonçaient judicieusement il y a quelques jours une loi qui brime notre liberté d’expression ne se rendent même pas compte du ridicule de jouer aujourd’hui les censeurs. Pourtant, les Gabriel Nadeau-Dubois de ce monde auraient grand intérêt à prêter une oreille attentive au deuxième Québécois le plus connu à travers le monde après Céline Dion. Jacques Villeneuve a fait bien plus que s’inquiéter pour la tenue d’une course automobile. Il a véritablement donné deux grandes leçons à nos élèves qui pratiquent depuis quatre mois l’école buissonnière.

LEÇON ÉCONOMIQUE

En brillant homme d’affaires qu’il est devenu, Villeneuve a dressé un constat économique sur le coût du conflit : « Ça coûte une fortune à la Ville, à la province et au Canada. Ils (les étudiants) disent que le gouvernement doit payer. Mais d’où vient l’argent du gouvernement ? Ils disent : prenez l’argent aux riches ! Mais les riches vont déménager dans un autre pays. » Autrement dit, l’argent ne pousse pas dans les arbres et nous ne vivons plus en autarcie. Les trop rares riches québécois peuvent aujourd’hui transférer leurs millions de dollars dans une juridiction moins gourmande en taxes et impôts plus rapidement que les bolides de F1 peuvent se déplacer.

LEÇON POLITIQUE

Puis, Villeneuve a ajouté : « Nous vivons dans une démocratie : on vote pour des gens et, quand on n’est pas content, on vote pour d’autres gens la fois suivante. » Autrement dit, prenez votre mal en patience, il reste à peine quelques semaines avant les prochaines élections et ce coup-là, grouillez-vous le derrière pour aller voter ! J’ajouterais qu’aux dernières élections québécoises en décembre 2008, seulement 41,5 % des 18-24 ans ont daigné se déplacer vers une boîte de scrutin. C’est bien beau de voter la grève ou le boycott de ses cours, mais encore faut-il choisir nos élus le jour des élections avant de jouir du droit de critiquer nos politiciens. Je suis désolé Lewis Hamilton, mais cette année, tu dois définitivement partager ton podium avec Jacques Villeneuve, le véritable vainqueur de la semaine !

Voir aussi

Jacques Villeneuve au sujet de ses enfants : « je n'ai pas l'intention de les faire étudier dans le système québécois »




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samedi 9 juin 2012

L'ancien ministre Louis O'Neill sur la Cour suprême et ECR : « Un jugement qui laisse perplexe »

L'ancien ministre et théologien Louis O'Neill revient sur le jugement de la Cour suprême dans le dossier ECR sur son carnet :

Pas facile de décrypter le jugement rendu par les honorables juges de la Cour suprême concernant le cours Ethique et culture religieuse. Il s’appuie sur deux évaluations juxtaposées et donne l’impression que le glaive de la justice aurait pu aussi bien pencher d’un côté de la balance que de l’autre. Au point de conclure, comme l’ont fait certains, que ce n’est que partie remise.

Une problématique embrouillée

La juge Deschamps, dont l’opinion reflète aussi celle de six collègues, constate au départ que « le programme dit en réalité peu de chose sur le contenu concret de l’enseignement et sur l’approche qui sera effectivement adoptée par les enseignants dans leurs relations avec les élèves. Il ne détermine pas non plus le contenu des manuels ou des autres ressources pédagogiques qui seront utilisés, ni leur approche à l’égard des faits religieux ou des rapports entre les valeurs religieuses et les choix éthiques ouverts aux étudiants. Le programme est composé d’énoncés généraux, de diagrammes, de descriptions d’objectifs et de compétences à développer, ainsi que de recommandations diverses sur son application. Il ne permet guère d’apprécier quel effet entraînera réellement son application ». Donc rien qui prouve qu’il viole la Charte canadienne ou la Charte québécoise des droits et libertés de la personne ou qu’il porte atteinte aux droits des parents.

Dans une deuxième partie du jugement le juge LeBel, appuyé par le juge Fish, se rallie à l’opinion des autres magistrats mais introduit certaines nuances. « Par ailleurs, écrit-il, l’état de la preuve ne me permet pas non plus de conclure que le programme et sa mise en application ne pourront éventuellement porter atteinte aux droits accordés aux appelants et à des personnes placées dans la même situation. A cet égard, le seul manuel scolaire versé au dossier laisse dans une certaine mesure perplexe quant à la présentation des rapports entre le contenu religieux et le contenu éthique du programme. Par exemple, le contenu proposé à des élèves de six ans à l’occasion de la fête de Noël inviterait-il à la folklorisation d’une expérience et d’une tradition assimilées à de simples contes sur des souris ou des voisins surprenants ? Ce sont des questions et des inquiétudes possibles. Le dossier soumis à notre Cour ne permet pas d’y répondre. Toutefois, il se peut que la situation juridique évolue au cours de la vie du programme ECR ».

De tels propos laissent songeur. Comment a-t-on pu formuler un jugement en apparence définitif en s’appuyant sur des données incomplètes et insuffisantes ? N’était-on pas placé devant une situation où, vu les enjeux particulièrement délicats, on se devait d’appliquer le principe de précaution ? Celui-ci aurait conduit à reconnaître le droit à l’exemption prévu à l’article 222 de la Loi sur l’instruction publique. En outre, lors des débats entourant l’imposition du nouveau cours, il fut à maintes reprises question de relativisme, de pluralisme normatif, de ce danger de folklorisation auquel a fait allusion le juge LeBel. Dans un tel contexte, marqué par l’ambiguïté et l’incertitude, il eut été séant, me semble-t-il, de tenir davantage compte des convictions intimes des appelants, de leurs inquiétudes, et donc faire preuve de prudence en accordant le droit à l’exemption.

On n’a pas mis en doute les convictions sincères des appelants. Ce préalable avait servi de critère dans des décisions antérieures, par exemple dans le cas du port du kirpan ou dans celui du droit de construire un souccah sur le balcon d’un condominium. On ne comprend pas pourquoi il ne s’applique pas ici. C’est parce que les appelants, paraît-il, n’ont pas su faire la preuve que le nouveau cours portait atteinte à leurs convictions religieuses. Mais peut-on exiger de simples citoyens un argumentaire méthodique et détaillé dans une cause de ce genre où les honorables juges eux-mêmes avouent s’y retrouver difficilement, tellement il manque de pièces au dossier ? On aurait pu prendre acte de l’existence de convictions sincères, sans exiger de démonstration rigoureuse, comme avait tenté de le faire un plaideur de première instance qui s’était évertué, pareil à un inquisiteur zélé, à tenailler un adolescent en le bombardant de questions insidieuses sur la sincérité de ses convictions religieuses.

La suite des choses

Le jugement rendu par la Cour suprême n’empêche en rien une commission scolaire de reconnaitre le droit à l’exemption fondé sur un préjudice appréhendé par des parents. Ce qui irait, semble-t-il, à l’encontre dudit jugement serait que le ou la ministre de l’Éducation interdise une telle application de la loi. Le jugement de la Cour suprême ne rend pas inopérant l’article 222 de la Loi sur l’instruction publique.

Demeure en suspens la délimitation des droits parentaux. Ceux-ci ne sont pas absolus et sont restreints de prime abord par ceux des jeunes. On voit mal que des ados n’aient rien à dire sur des choix qui concernent leur propre liberté de conscience. En outre, les citoyens en général auraient raison d’intervenir face à un exercice de droits parentaux qui irait à l’encontre de valeurs sociales communément admises, comme cela se produit parfois dans des sectes. En revanche, les parents ne perdent pas leurs droits de premiers intervenants quand ils font appel aux service d’un système d’éducation, qu’il soit public ou privé. La délégation de responsabilité ne supprime pas ces droits, car « les parents ont par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants » (Déclaration universelle des droits de l’homme, art.26, para 3).

Autre voie à explorer : renvoyer à l’enseignement de l’histoire et à des disciplines connexes l’initiation aux différentes traditions religieuses. Cela rendrait superflu cet étrange mixage que constitue le cours ECR et libérerait la transmission du savoir de l’indéfinissable substrat idéologique qui en constitue l’ossature. Ce qui n’empêche pas de conserver un volet éthique fondé sur des valeurs faisant consensus dans une société moderne héritière de la double tradition judéo-chrétienne et gréco-latine, telles le respect de la vie, la dignité de la personne, l’égalité, la responsabilité, la solidarité.

On pourrait en outre explorer une troisième voie, celle où, tout en maintenant le cours ECR sans qu’il soit obligatoire, on créerait un espace de liberté où l’on puisse offrir à ceux qui le désirent et là où le nombre de demandeurs le justifie, un cours de véritable culture religieuse dispensé par des enseignants compétents et qui sachent faire preuve d’une sensibilité spirituelle idoine. Ce qui à la fois respecterait la liberté de conscience et ajouterait un enrichissement culturel de qualité. Il y a de la place, dans un contexte de laïcité ouverte, pour une innovation de ce genre.

Voir aussi

« Match nul » sur la constitutionnalité du programme ECR, entretemps Jésus, Superman même combat !

Jugement de la Cour suprême : Réaction du Mouvement laïque québécois

ECR en Cour suprême — Mémoire du Regroupement chrétien pour le droit parental en éducation

LexView — Whose Children Are They, Anyway?

« In Canada, the state is the first educator of children in matters of faith... It seems.»

La neutralité de l'État et la neutralité de l'enfant

Réaction de l'avocat des parents à la décision de la Cour suprême du Canada

Ethics and Religious Culture in Quebec: Canada’s Supreme Court has erred

« État ou parent, qui est le premier éducateur des enfants ? »

Quebec’s Ethics and Religious Culture course is more about indoctrination than education





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vendredi 8 juin 2012

Jacques Brassard : « Une jeunesse à la dérive »

Du carnet de l'ancien ministre Jacques Brassard :

D’abord, une précision : il n’y a pas, au Québec comme ailleurs, UNE jeunesse, un bloc monolithique, uniforme, porteuse d’une seule vision des choses et inspirée par une seule idéologie. Il y a plusieurs jeunesses. C’est le cas maintenant et ce l’était aussi dans le passé.

Vous en doutez? La preuve est pourtant sous vos yeux : une nette majorité d’étudiants ont complété leur session et obtenu leurs diplômes. C’est d’ailleurs le cas de mes trois petits-enfants qui fréquentent le cegep et l’université. Et tous les trois sont au travail.

Il y a une autre jeunesse, celle des enfants-rois, qui considère que l’éducation universitaire est un droit absolu et non pas également une forme d’investissement dans son avenir et que, par conséquent, toute hausse des frais de scolarité est une scandaleuse aberration sociale. C’est d’ailleurs la gratuité pure et simple qui serait pour elle idéale. Cette jeunesse est notoirement soutenue par les grandes centrales syndicales qui voient en elle les troupes d’avant-garde dans les combats à venir ayant pour but de préserver intacts les privilèges issus de l’État-Providence.

Et nous découvrons qu’il y a une troisième jeunesse, celle qui a ingurgité et réussi à digérer tant bien que mal le ragoût idéologique pourtant bien indigeste de l’anti capitalisme, de l’anarchisme et du communisme. Cette jeunesse-là s’est manifestée avec bruits et fureurs à l’occasion du boycott des cours dans certains cegeps et universités. Et on a vu à l’œuvre sur la place publique plusieurs groupuscules anarcho communistes soutenus par des professeurs gauchistes.

C’est le cas, par exemple, de Normand Baillargeon, qui enseigne à l’UQUAM et qui annonce qu’il portera le carré noir de l’anarchisme. «Je le porterai, proclame-t-il, pour me rappeler l’immense et noble espoir que l’anarchisme n’a cessé de porter.»

On peut d’ailleurs découvrir toute la «noblesse» de la cause anarcho-communiste dans le Manifeste du Carré Noir. Quelques citations devraient vous en convaincre. «Nous n’infiltrons pas les manifestations, nous aidons à les organiser, nous les rendons vivantes. Nous ne sabotons pas la grève, nous en sommes partie intégrante, nous aidons à l’organiser, nous faisons battre son cœur.» Poétique en plus! Mais c’est clair : les anarchistes ne sont pas en marge du mouvement, ils en sont le cœur battant.

«Nous croyons que la violence du système qui attaque des classes économiques et des populations entières justifie l’usage de la violence qui cible du matériel et des agents politiques que sont les flics.» C’est également limpide : la violence n’est pas un déraillement, un dérapage, elle fait partie intégrante de leur stratégie d’action. Et les policiers n’ont pas le statut d’êtres humains, ce ne sont que des «individus armurés», mercenaires de l’ordre établi. Les attaquer et les blesser est tout à fait légitime.

Je suis toujours stupéfié de voir des jeunes et leurs mentors rêver encore d’une société communiste. Comment peut-on, en plein XXIe siècle, ignorer les ravages humains des régimes communistes qui se sont établis sur des meurtres de masse, des famines, des génocides, des goulags, la misère et la négation des libertés?

C’est à la fois angoissant et démoralisant d’observer le basculement d’une partie de la jeunesse québécoise dans un cloaque idéologique aussi malsain.

On sait tous qu’un poisson commence à pourrir par la tête. Il semble qu’une société amorce son pourrissement par sa métropole. Par vent d’ouest, nous en sentons les effluves!




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jeudi 7 juin 2012

France — les socialistes vont-ils remettre en cause l'équilibre entre public et privé ?

François Hollande a proposé la de création de 60000 postes d’enseignants. Le secteur privé veut sa part du gâteau, mais les représentants de l’Éducation nationale estiment que ces nouveaux moyens doivent leur être exclusivement réservés. Anne Coffinier répond aux questions du site Atlantico.

Atlantico — La proposition de création de 60 000 postes de François Hollande semble raviver les tensions entre secteur privé et secteur public. En effet, le secteur privé réclame la création de 5 100 postes répartis essentiellement dans les établissements catholiques. De leur côté, les représentants de l’Éducation nationale estiment que tous ces nouveaux moyens doivent leur être exclusivement réservés en raison de l’ampleur de la reconstruction nécessaire. La carotte des 60 000 postes est-elle en train de consommer la rupture entre éducation publique et privée ?

Anne Coffinier  —  Le président de la République est entouré de forces de natures très diverses : certaines le poussent à s’inscrire dans la continuité par rapport à ce qui s’est fait ces quarante dernières années ; d’autres, au contraire, l’incitent à durcir la ligne au détriment de l’école privée.

Avant de répondre, il me semble qu’il faut reconnaître qu’il y a vraiment eu un abus dans la manière de couper les postes dans l’Éducation nationale. On est arrivé en deçà de ce qui est nécessaire pour qu’une machine comme l’Éducation nationale fonctionne décemment. À périmètre et organisation constantes, il y a donc aujourd’hui un vrai besoin de recrutement. En revanche, au regard du fouillis incroyable qui règne dans les statistiques de l’Éducation nationale, personne n’est en mesure de dire à combien ces moyens se chiffrent réellement. Mais il y a clairement et incontestablement un problème de ressources humaines.

Ensuite, il faut revenir sur la règle des 80 %/20 % qui est d’ailleurs au cœur du débat qui nous occupe. Cette règle n’a plus aucune existence juridique, depuis la loi de finance rectificative de 1985. C’est une idée qui s’est consolidée sous forme d’une coutume politique. Ce supposé équilibre n’est en réalité pas accepté par les extrémistes de gauche, le parti « laïcard », acquis au slogan « à école publique, argent public et à école privée, argent privé ». Pour eux, tout l’argent public – c’est-à-dire celui des contribuables – doit aller au profit exclusif de l’école publique ; les 20 % ne sont dans ces conditions que la limite haute de ce qu’ils envisagent de concéder au privé, à titre de tolérance et lorsqu’ils estiment ne pas avoir le choix.

Pour notre part, à la Fondation pour l’école, nous ne souscrivons pas à cette fascination quasi religieuse pour les 80/20 %. Il s’agit avant tout d’un compromis de circonstance, pas d’une règle d’or à graver dans le marbre. Cette pseudo-règle est née dans un contexte précis qui est l’après 1984 avec un gouvernement de gauche qui avait fait face à une mobilisation exceptionnelle de la population et qui a abouti à une impasse qui s’est soldée par la démission d’Alain Savary et la nomination de Jean-Pierre Chevènement. A la suite de cela, il fallait trouver une solution d’apaisement qui s’est matérialisée dans le gel de la situation telle qu’elle était à l’époque. C’est-à-dire que l’État répartisse la création de postes à 20% pour le privé et 80 % pour le public, sans tenir compte des besoins effectifs constatés dans les écoles au regard du nombre d’inscrits.

Mais ce qui correspondait à un compromis à un moment donné, dans un contexte précis n’a pas de raison d’être valable ad vitam aeternam, et on voit mal pourquoi cette règle d’or devrait s’étendre indéfiniment dans le temps en matière de répartition des ressources financières publiques.

La Fondation pour l’école estime que ce qui fonde la légitimité de l’allocation des ressources publiques devrait être la demande effective formulée par les familles. Et on en revient à un critère défini par la loi Debré qui est la notion de « besoin scolaire reconnu » c’est-à-dire qu’à chaque fois qu’il y a une demande effective de la part des parents qui ont besoin de moyens pour scolariser les enfants, alors il y a un déblocage de fonds. Aujourd’hui ce qui prévaut, c’est une logique où l’État décide à quel établissement il va octroyer un nombre déterminé de postes budgétaires, et quelles écoles il fermera – le tout selon son bon plaisir, indépendamment de la demande parentale ou de l’évaluation de la qualité des établissements concernés. L’État dispose de l’offre et organise finalement la pénurie de l’offre de places dans le privé.

Il est donc urgent de sortir de cette malheureuse habitude politique des 80 %/20 %, née de circonstances très précises, qui ne correspond plus à la réalité et qui en plus est sacralisée d’une manière un peu absurde. Les moyens devraient être octroyés aux écoles au prorata des demandes d’inscription reçues et de leur évaluation par les familles. En démocratie, c’est la demande des parents qui devrait primer.

Atlantico — La gauche républicaine a toujours un peu rechigné à financer le secteur privé pour donner la préférence au secteur public. Par ces mesures qui ne visent que le secteur public, le gouvernement socialiste n’est-il pas en train de tuer le secteur privé ?

Je ne suis absolument pas certaine que le gouvernement actuel voudra rouvrir la guerre scolaire, même s’il reçoit de fortes sollicitations en ce sens. Ce n’est pas à son avantage pour différentes raisons. Plus encore qu’en 1984, il s’aliénerait une partie importante de sa propre base parce qu’aujourd’hui le recours au privé n’est pas du tout idéologisé, mais repose sur une analyse pragmatique de l’offre scolaire et un désir de préserver la possibilité d’un choix, d’une alternative en cas de problème avec l’école publique. Il faut savoir que plus de 40 % des enfants passent par le privé à un moment où un autre de leur scolarité. En réalité les mentalités sont au zapping consumériste pour aller à l’endroit « où c’est le moins pire ». Et cela, à droite comme à gauche.

En d’autres termes, tout le monde – y compris les membres du gouvernement – veut pouvoir mettre ses enfants dans des établissements privés en cas de nécessité. Si l’on regarde l’entourage de l’équipe de gauche au pouvoir, ils sont presque tous passés par le privé sous contrat ou y ont leurs enfants. Le président Hollande, ancien élève des Frères des écoles chrétiennes, a confié ses enfants à l’Ecole alsacienne, école privée sous contrat. Bref, le système a besoin d’avoir cette soupape de sécurité ; nous tous voulons pouvoir choisir le privé, pour tout ou partie des études de nos enfants.

Il faut aussi rappeler que le sous-contrat et le hors-contrat fédèrent des réseaux d’écoles catholiques certes mais aussi juives, laïques, etc. Ainsi le gouvernement se rend compte qu’en cas de changement et de radicalisation de la règle d’or, il devra affronter un réseau d’insatisfaits assez important.

En revanche, la question qui va bientôt se poser, c’est le degré de détermination de l’enseignement catholique sous-contrat. Il me semble que le rapport de forces est structurellement favorable au secteur privé pour les raisons expliquées précédemment. Il serait donc dommage d’en rester à la pseudo règle des 80/20 de manière défensive, au lieu de la contester et d’affirmer la liberté de l’enseignement et le droit au choix des parents.

Personnellement, je trouve cette stratégie anachronique et injuste car elle fait peu de cas de la volonté d’accession à l’école privée de tous ceux qui le voudraient mais qui n’ont pas de place vu la pénurie organisée. Car il faut savoir que le réseau de l’enseignement privé est développé dans des secteurs qui ne correspondent plus toujours aux besoins actuels. Le meilleur exemple est celui des nouvelles villes et des banlieues. Si on veut pouvoir redévelopper des écoles et réorganiser la carte scolaire en fonction des besoins réels – car après tout le but n’est pas de tenir des bastions et des postes mais de rendre service aux familles – il va falloir regagner des libertés. C’est une injustice qu’il y ait, d’un côté, des écoles publiques gratuites et de l’autre des écoles privées avec des parents qui ne sont pas aidés par des frais scolaires défiscalisés par exemple.

Atlantico — La droite a-t-elle réellement privilégié le secteur privé catholique en supprimant moins de postes que dans le public ?

Il faut se méfier des guerres de chiffres car l’Éducation nationale est incapable de tenir une comptabilité précise de ses effectifs. La Cour des Comptes l’a montré à plusieurs reprises dans ses rapports. Ainsi certains diront que le précédent gouvernement a en effet été très compréhensif avec l’enseignement catholique tandis que d’autres diront que, si l’on raisonne en termes d’effectifs réels, ils ont été à la même enseigne que les autres car dans le secteur privé tout le monde enseigne. Il n’y a pas tous ces gens qui sont dans l’administration ou détachés ailleurs. Ainsi quand on réduit les effectifs dans ce secteur, fatalement on réduit le nombre de professeurs dans les classes aussi. Et c’est tout à fait justifié de raisonner ainsi.

Ensuite, savoir exactement à quel taux ils ont réduit ces effectifs est très compliqué et je dirais même qu’en France peu de gens le savent exactement.

Atlantico — Finalement n’y a-t-il pas un paradoxe, après tout l’école privée devrait être capable de se financer toute seule sans bénéficier de l’appui de l’État ?

Non, ce n’est pas un paradoxe, car soit l’école privée est conçue réellement pour ceux qui peuvent se le permettre comme par exemple en Grande-Bretagne ou les frais de scolarité se montent à 15 000 euros l’année dans les « écoles indépendantes » (si les parents peuvent payer tant mieux, sinon les enfants sont scolarisés ailleurs), soit l’école privée est conçue comme au service de tous, et il faut alors qu’elle soit accessible à tous.

En France, le secteur privé est avant tout catholique et est considéré comme un service. Il cherche à établir les prix les plus bas possible, au regard des contraintes qu’il a à respecter. Elles [les écoles catholiques sous contrat – NDLR du carnet] doivent ainsi scolariser absolument tous les enfants qui se présentent et non pas seulement les enfants catholiques.

Cela donne des situations assez cocasses comme dans la Seine-Saint-Denis où les écoles privées catholiques scolarisent une majorité d’enfants musulmans. La loi oblige en effet les écoles sous contrat à accepter tout le monde, peu importela confession. C’est ainsi que la loi sur le voile, par exemple, a conduit de nombreuses jeunes filles qui refusaient d’ôter leur voile dans l’espace de l’école publique à se réfugier dans l’école privée catholique voisine et donc à rendre quasi impossible le maintien du caractère propre de ces dernières. Ces situations rendent beaucoup de raisonnements faux et principalement celui selon lequel l’école privée aurait moins besoin de financement que le public parce qu’elle aurait moins de contraintes et d’obligations. En définitive, je crois que c’est le bon moment de rebattre les cartes pour permettre une plus grande justice et une meilleure performance académique de notre système scolaire.




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mardi 5 juin 2012

École à la maison : bibliographie

Christiane ROCHEFORT
Les enfants d’abord, Grasset, 1976

ARTHUR
Mon école buissonnière, Fixot, 1991

Roger AUFFRAND
Guide-annuaire des écoles différentes, alternatives éducatives

Catherine BAKER
Insoumission à l’école obligatoire, Barrault, 1985

Les cahiers au feu, Barrault 1988

Léandre BERGERON
Comme des Invitées de Marque, Altess / Trois-Pistoles, 2005

Catherine DUMONTEIL-KREMER
L’adolescence autrement, faire confiance aux ados, faire confiance à la vie

John HOLT
S’évader de l’enfance, Payot, 1976
Parents et maîtres face à l’échec scolaire, Casterman, 1966
Les Apprentissages autonomes, éditions l’Instant Présent, 2011

Jan HUNT
La véritable nature de l’enfant

Ivan ILLICH
Une société sans école, Seuil (Point Civilisation), 1971

Marie Lydia LAZINIER
J’ai dit non à l’école, Retz, 1987.

LEARNING UNLIMITED, sous la direction de Leslie Safran Barson:
Apprentissage auto-géré et instruction à la maison: une perspective européenne
Educational Heretics Press, 2006

Marléne MARTIN
Apprendre à lire en famille

Sylvie MARTIN-RODRIGUEZ
Les 10 plus gros mensonges sur l’école à la maison





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Le secteur technique, le grand oublié de la « crise étudiante »

Jean-Jacques Samson rappelle que toute une population d'étudiants a été oubliée et fort mal représentés par les leaders étudiants lors des négociations (à sens unique) récentes dans le cadre de la « crise étudiante ».

Les étudiants du secteur technique au cégep sont les grands perdants dans la présente crise. Ils sont aussi les grands oubliés. Leurs propres leaders n’ont eu aucune considération pour eux au cours des quatre derniers mois.

Ces étudiants ne sont pas touchés par la hausse des frais de scolarité à l’université puisqu’ils ne la fréquenteront pas. Ils sont cependant retardés dans leur formation et conséquemment pour leur entrée sur le marché du travail.

Mais pire, la CLASSE et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), qui se partagent la représentation des cégépiens, se sont même associées à une proposition qui consistait en un gel des frais de scolarité, compensé par une annulation ou un rabattement du crédit d’impôt dont profitent les étudiants. Gabriel Nadeau-Dubois et Léo Bureau-Blouin étaient prêts à priver leurs membres qui ne se destinent pas à des études universitaires d’un avantage fiscal afin de servir les intérêts de ceux qui se dirigent vers l’université plutôt que vers un métier.

Jamais consultés

Les étudiants du secteur technique, très majoritairement opposés au boycott des cours, n’ont évidemment jamais été consultés sur cette position de négociations avant qu’elle soit présentée. Ce sont les représentants du gouvernement à la table des pourparlers qui ont pris leur défense, en relevant l’iniquité que créait cette proposition.

Et c’est sans parler de toutes ces personnes, non-membres des fédérations étudiantes qui paient des sommes astronomiques pour une formation professionnelle autre que celles offertes par les cégeps, comme des cours d’opérateur de machinerie lourde.

Les leaders étudiants ont une curieuse conception de la solidarité qu’ils prêchent depuis quatre mois. Ils pratiquent bien plus une forme de

[...]


Obsession de l'université et gaspillage

Le choix de la formation préuniversitaire de préférence à une formation professionnelle ou technique a été très valorisé depuis la Révolution tranquille.

Le résultat est que le Québec manque grandement de gens de métier alors qu’il produit à la chaîne des bacheliers dans des disciplines qui ne mènent pas ces derniers à des emplois liés à leur champ d’études, et des décrocheurs au premier cycle universitaire.

Les directions des universités remplissent des amphithéâtres de sciences humaines avec des étudiants qui n’auraient jamais dû y être admis, mais qui sont acceptés pour gonfler la subvention gouvernementale basée sur le nombre de têtes de pipe.

L’oubli des étudiants des secteurs professionnel et technique par les leaders étudiants, ou tout au moins l’indifférence à leur endroit, découle de cette valorisation exagérée du préuniversitaire au niveau collégial au détriment du choix d’un métier ou d’une technique. Ces directions des associations étudiantes véhiculent cet élitisme bien ancré.

Des centaines de millions sont ainsi dilapidés chaque année. L’économiste Pierre Fortin a relevé que 46 % des étudiants du Québec accèdent à l’université contre 37 % ailleurs au Canada, mais seulement 28 % en ressortent avec un diplôme contre 30 % dans les autres provinces.

Il n’y a aucun problème d’accessibilité aux études universitaires au Québec mais nous avons un grave problème d’orientation professionnelle au niveau secondaire.




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lundi 4 juin 2012

Le président de l'Université Stanford prédit la mort des salles de classe

John Hennessy
Plus il explore la diffusion de la connaissance par l'entremise de l'Internet et des outils de communication mobile et plus il en est convaincu : John L. Hennessy, président de la prestigieuse université californienne Stanford annonce aujourd'hui rien de moins que la disparition prochaine des salles de classe. Et comme la prédiction vient d'un endroit du globe à l'avant-garde sociale qui, il y a plus de 40 ans, a posé les germes d'une autre révolution, forcément, on écoute.

« Je crois en la technologie dans l'éducation », a récemment indiqué l'homme lors d'une conférence. Les grandes lignes ont été reproduites dans les pages numériques du magazine Spectrum, publication de l'Institute of Electrical and Electronics Engineers. « Je crois que nous avons appris assez de ces outils pour comprendre qu'ils sont sur le point de tout transformer. Cela va changer le monde et cela va changer également la façon que nous avons d'aborder l'éducation ».

De la parole aux actes, l'Université Stanford explore depuis 2009 cette idée de dématérialisation de ses programmes d'enseignement avec des cours spécialement façonnés et formatés pour être suivis à distance, par un vaste public international, et sur des téléphones intelligents de type iPhone.

L'automne dernier, plus de 100 000 étudiants vivant aux quatre coins du globe ont pris part à ces cours qui portent sur le langage de programmation, l'introduction à l'intelligence artificielle et l'introduction aux principes des bases de données, conjuguant du coup au présent un futur en marche. Dans ce futur, «salles de classe» vont jouer un rôle de moins en moins grand, estime-t-il. Et pour cause.

[...]

Captures d'écran de l'application Stanford

[D]epuis le début de l'aventure, l'application pour cours en format mobile de l'Université Stanford, qui, à une autre époque a été un point de départ et d'explosion des événements ayant conduit à Mai 68, a déjà été téléchargée plus d'un million de fois. Et comme le chantait l'autre, c'est probablement « le début d'un temps nouveau ».

Source




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Crise étudiante: les avantages du marché en éducation

Texte de Steven Johnston sur le Québécois libre
Students123
Je travaille en ce moment pour le Programme canadien de prêts aux étudiants. Ce programme exclut le Québec qui, lui, reçoit son argent du fédéral et le redistribue comme bon il l'entend. À moins d’être complètement déconnecté de la réalité, on sait tous que bon nombre d’étudiants sont en conflit avec le gouvernement du Québec au sujet du prix de l’éducation supérieure dans la Belle Province. Je suis divisé lorsque vient le temps d'analyser ce conflit. Les étudiants ont tout à fait raison de se plaindre du système actuel. Cependant, les raisons invoquées laissent fort à désirer et démontrent une grande incompréhension de ce qu’est le marché et comment cette matrice fonctionne. Voici les raisons pour lesquelles les étudiants se font «flouer» dans le système actuel et les solutions qu’apporterait le libre marché en éducation.

Les gouvernements fédéral et des provinces donnent des prêts (et parfois des bourses) à qui le demande sauf dans de rares cas impliquant généralement une faillite personnelle ou un défaut de remboursement de prêts étudiants antérieurs. Ce phénomène crée une augmentation artificielle de la demande. Aux États-Unis, où le gouvernement donne également des prêts étudiants à quiconque le demande, le prix des études supérieures a augmenté de façon exorbitante. Au Canada, où il y a des contrôles de prix, on a créé des pénuries de ressources dans ce domaine. C'est toujours ce qui arrive lorsqu'on fait gonfler la demande tout en imposant des contrôles de prix. Pensons à la santé...

Depuis quelques années, le prix de l'éducation a recommencé a augmenter énormément au Canada et légèrement au Québec. Cependant, le prix de l'éducation est demeuré gelé tellement longtemps au Québec qu'on peut dire qu'il a baissé en termes réels.

Ceci étant dit, je crois que l'augmentation des prix en éducation ces dernières années fait en sorte qu'il en coûte plus cher dans ce système hautement interventionniste qu'il en couterait dans un libre marché. Pourquoi? Je crois que les salaires et avantages des profs (je ne parle pas des chargés de cours, qui eux, n'ont rien d'enviable sur le plan salarial) ne seraient pas aussi gonflés qu'ils le sont aujourd'hui. Les professeurs seraient payés selon leur champs et niveau d'expertise et non selon l'ancienneté. De plus, la bureaucratie présente et toujours grandissante dans les universités serait considérablement réduite. La demande pour ce service serait également plus basse parce que les prêts et bourses ne seraient pas presque automatiquement octroyés mais sujets à l'approbation de prêteurs privés. L'élimination du système d'accréditation gouvernemental limitant l'offre de ce service (et non le «droit») exercerait également une pression à la baisse des prix.

Il y a également une bulle dans le domaine de l’éducation. Il est reconnu qu’il y a des pénuries de travailleurs exerçant des métiers qui exigent un diplôme d’études professionnelles (DEP) et un diplôme d’études collégiales (DEC) technique. Puisque l’université est si «abordables» à cause des prêts, les étudiants (et leurs parents) veulent avoir ce qu’ils croient être le meilleur, même si un bachelier en sociologie risque moins de se trouver un emploi utile à la société et dans son domaine qu’un détenteur de DEP en plomberie ou un détenteur d’un DEC en technique de génie électronique.

Un marché libre en éducation permettrait d'augmenter ou de réduire les prix et l'offre de cours selon la demande et l’offre des emplois dans la société. Par exemple, si la demande d’ingénieurs mécaniques augmentait, on assisterait initialement à une hausse du prix afin d’obtenir ce diplôme. Par la suite, la concurrence s’organiserait et ferait chuter le prix suite à l’augmentation de l’offre. Puisque ces institutions scolaires seraient privées, elles pourraient s’ajuster rapidement à une augmentation ou une diminution de la demande, sans la panoplie de réglementations et un syndicat paralysant la réponse rapide aux changements. Ceci favoriserait une meilleure répartition des ressources humaines dans le marché du travail. On n’aurait pas autant de diplômés universitaires ne travaillant pas dans leur domaine, au chômage ou dans un emploi peu payant.

De plus, un plus grand nombre d’étudiants apprendraient davantage les vertus de l’économie puisqu’ils n’auraient pas un prêt «quasi garanti» en arrivant aux études supérieures. Les frais d’études seraient donc plus bas et l’incitation à l’épargne meilleure, ce qui réduirait énormément le niveau d’endettement des étudiants sans avoir à utiliser la coercition gouvernementale afin d’obliger la population à financer leurs études à un taux supérieur à 80%.

Finalement, un libre marché en éducation libérerait énormément de ressources financières (impôts prélevés et frais élevés d’études) et humaines (gestionnaires et fonctionnaires) qui serait réparties ailleurs dans l'économie et seraient bien plus utiles.

Je souhaite qu’un jour les étudiants se réveillent et militent pour la liberté en éducation et la fin de leur dépendance envers un gouvernement qui les dessert de plus en plus mal. Il est toujours permis de rêver...

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Sondages : Les États-Uniens surestiment grandement le nombre d'homosexuels

Garance Franke-Ruta du magazine The Atlantic observe que « les Américains n'ont aucune idée du nombre d'homosexuels dans la société ».

Alors que, selon le magazine, environ 2 % de la population est homosexuelle :
« En 2002, un quart des personnes interrogées estimait que jusqu'à un quart des Américains étaient homosexuels (mâles ou femelles). En 2011, cette fausse perception n'avait fait qu'augmenter, avec plus d'un tiers des personnes interrogées qui pensaient désormais que plus de 25 pour cent des Américains étaient homosexuels. Les femmes et les jeunes adultes étaient les plus susceptibles de fournir des estimations élevées : ils estimaient la population homosexuelle à près de 30 pour cent de la population totale. Dans l'ensemble, comme le révélait une étude de Gallup, « les adultes aux États-Unis, estiment en moyenne que 25 pour cent des Américains sont homosexuels. » Seuls 4 pour cent de toutes les personnes interrogées en 2011 et environ 8 pour cent des personnes interrogées en 2002 ont deviné correctement que moins de 5 pour cent des Américains se disent homosexuels (femmes ou hommes). »

L'Institut Williams à l'école de droit de l'Université de Californie à Los Angeles, un cercle de réflexion (un « réseau pensant ») homosexuel, a publié une étude en avril 2011 sur la base de ses recherches qui évaluait qu'à peine 1,7 pour cent des Américains entre 18 et 44 s'identifie comme homosexuel, tandis qu'un autre groupe de 1,8 pour cent — principalement des femmes  — s'identifie comme bisexuelles. Une enquête du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies auprès de femmes entre 22 et 44 dans le cadre de laquelle plus de 13.500 personnes ont été interrogées entre 2006 et 2008 a révélé des chiffres très similaires : seul 1 pour cent des femmes s'identifiaient comme des lesbiennes, tandis que 4 pour cent se disaient bisexuelles.

Quant aux raisons de cette surestimation généralisée, les chroniqueurs ont tous leurs petites idées...

Pour Glenn Reynolds cité sur Powerline (peut-être ironique), c'est l'omniprésence des homosexuels à la télévision ou dans les films américains récents.

Pour Mark Steyn, ce serait également lié à l'école :
« À la minuscule et pitoyablement non diverse école primaire rurale de mes enfants, dès la 2e ou 3e année, les plaisantins de la classe sont enclins à se déclarer homosexuels juste pour que leur chère conseillère d'orientation n'ait pas l'impression que tout son travail ait été vain. Mon exemple préféré de la "culture éclipsant la réalité" est ce poignant récit que j'ai déjà cité du "cercle homo-hétéro" de l'école Pembroke dans le Nouveau Hampshire :
Le cercle homo-hétéro, agréé par l'école, a été fondé il y a cinq ans avec un programme ambitieux rempli d'activités excitantes. "On avait prévu plein d’évènements sociaux, comme des ventes de pâtisseries et des lave-autos, mais ils n'ont jamais eu lieu", a expliqué Mme Yackanin, enseignante en sciences sociales qui a servi de première conseillère du cercle homo-hétéro.

D'un manque de ventes de pâtisseries homosexuelles et de lave-autos homosexuels, le cercle homo-hétéro est passé à un manque d'homosexuels. "Les étudiants ont simplement cessé de venir", a déclaré Mme McCrum, la nouvelle enseignante en espagnol qui a repris le flambeau du cercle homo-hétéro au début de cette année scolaire. Telle est la triste réalité homophobe de notre système d'éducation : une association d'élèves homosexuels qui ne manque de rien, sauf d'élèves homosexuels. Selon le journal de l'école Pembroke, Mme Yackanin aurait déclaré "aux hétérosexuels que le cercle homo-hétéro est une ressource pour toute la communauté scolaire". Allez, les gars, qu'est-ce qui cloche avec vous ?
»





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dimanche 3 juin 2012

Manitoba — Aucune exemption, peu importe le cours, recommande un syndicat d'enseignants

La Société des enseignants du Manitoba (MTS) a décidé samedi 26 mai que les parents n'ont pas le droit de retirer leurs enfants des classes d’éducation sexuelle.

Le syndicat fera également pression sur le gouvernement provincial pour empêcher les parents « de retirer leurs enfants de toute partie du programme d'études du Manitoba. » « Bien que l'intention originelle de la résolution fût que les parents ne puissent pas retirer leurs enfants des cours d’éducation sexuelle, les délégués ont voté pour que cette politique s’applique à tout le programme en une démonstration de soutien à l'égard du programme dans son intégralité », de souligner un communiqué de presse du syndicat.

Les détracteurs de l'initiative ont fustigé cette décision qui s’interpose entre les parents et leurs enfants. « Les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants », a déclaré Maria Slykerman, présidente de la Campagne de la coalition pour la vie au Manitoba. « Ces enseignants du Manitoba violent de manière répréhensible ce devoir sacré quand ils votent en faveur d’une interdiction du droit des parents de retirer leurs enfants de certaines classes et ensuite déclare vouloir faire pression sur le gouvernement pour finalement s'opposer à ces droits parentaux par la force législative. »

Le Winnipeg Free Press nous apprend que les délégués à l'assemblée annuelle de la Société étaient d'abord divisés sur la question de la présence obligatoire aux classes d’éducation sexuelle, certains d’entre eux affirmaient, en effet, que la suppression du droit de retrait conduirait de nombreuses familles à inscrire leurs enfants dans les écoles privées ou à les instruire à domicile. Un enseignant de la division scolaire Frontier aurait déclaré que cette décision équivaudrait à intimider les parents à accepter des points de vue controversés sur des sujets tels que l'orientation sexuelle.

Le directeur d'une école huttérite a exprimé par le truchement d’un des délégués à la réunion que si les écoles étaient contraintes d'enseigner l’éducation sexuelle, son école n'aurait d'autre choix que de quitter le système public.

Le surintendant de la division scolaire de Seven Oaks, Brian O'Leary, a déclaré « Si vous voulez surveillez de près l’influence à laquelle vos enfants sont soumis, les parents devraient instruire eux-mêmes leurs enfants ou les inscrire dans une école confessionnelle indépendante ou quelque chose dans ce genre. »

Cependant, le choix est limité pour les parents manitobains. Le Manitoba n’a pas un secteur d’écoles publiques catholiques contrairement à l'Ontario, l'Alberta et la Saskatchewan. Certaines écoles indépendantes peuvent se qualifier pour un financement provincial si elles suivent fidèlement le programme d'études du Manitoba. Toutefois, même dans ces écoles, les parents doivent encore débourser de l’argent, a ajouté au National Post M. O'Leary. Le défi est plus important pour les enfants qui fréquentent les écoles des colonies huttérites, écoles qui font également partie du système scolaire public du Manitoba.

Jody Parsonage, secrétaire-trésorière de la division scolaire Prairie Spirit, qui comprend 14 écoles huttérites, a déclaré que si les enfants huttérites devaient désormais fréquenter des écoles indépendantes, elles devraient sans doute se rendre en ville parce qu'il y a très peu d'écoles indépendantes à la campagne. Ce commentaire surprend toutefois ce carnet puisque certains mennonites ont leurs propres écoles indépendantes (non subventionnées) dans la campagne manitobaine ; les huttérites devraient pouvoir faire de même.

Paul Olson, président de la MTS
Paul Olson, président de la MTS, a déclaré qu’environ les trois quarts environ des quelque 290 délégués ont voté en faveur de la résolution. La Société représente environ 15.000 enseignants de la province.

Ceux qui ont voté en faveur de la proposition prétendent dans un communiqué de la MTS que, pour ce qui a trait à l’éducation sexuelle, ils laisseraient « les jugements de valeur et le contexte [aux] parents afin qu’ils en discutent avec leurs enfants ».

Mais les défenseurs de la famille prétendent pour leur part que le programme scolaire à la santé du Manitoba dans sa composante d’éducation sexuelle est loin d’être neutre.

Les jeunes enfants de la maternelle commencent leur voyage vers la « santé sexuelle » en apprenant à identifier les parties du corps humain par leur nom : « le pénis, le vagin, les seins ». En 2e année, les enfants sauront que l'« union de l'ovule et du sperme forme des bébés ». En 5e année du primaire, entre 10 et 11 ans, les enfants seront en mesure de « décrire [la] structure et la fonction des systèmes reproducteurs et endocriniens », y compris « la fécondation [et] les rapports sexuels ». Ils seront en mesure d'identifier « les changements physiques associés à la puberté », y compris « la menstruation, l'érection, l'éjaculation, [et] les émissions nocturnes ». En 7e année, à 12 ans, les enfants apprendront des descriptions plus détaillées des « systèmes de reproduction de l'homme en ce qui concerne à la fertilisation et du développement du fœtus ».

Ils apprendront également comment « expliquer le processus de la reproduction humaine» et y mettre fin par le biais de la contraception. En fin de 10e année, entre 15 et 16 ans, ils seront en mesure de décrire les facteurs sociaux qui influent sur « ...l'orientation sexuelle » et ils seront en mesure d'« identifier et d'évaluer les avantages et les inconvénients ou de différentes méthodes de contraception ».

Ce n’est qu’en 10e année que les élèves apprennent que les relations sexuelles peuvent être avoir lieu au sein d'un « mariage », tout aussi légitime pour le programme que la « cohabitation ». L’imposition de cette philosophie n’est guère appréciée par les parents conservateurs sociaux du Manitoba : « Cet enseignement immoral, s’il est imposé à tous les enfants du Manitoba, aura de graves répercussions pour leur développement physique, psychologique et leur bien-être spirituel », a déclaré Slykerman.

Mais président le président Paul Olson a fait valoir que cette imposition contre le gré des parents permettra de « créer une école inclusive pour tout le monde ».

Illustration faisant la promotion des écoles « non sectaires »
(mais uniquement anglaises) au Manitoba après 1890

Une école inclusive a déjà été le prétexte au Manitoba pour interdire les écoles catholiques francophones et les écoles mennonites germanophones… On parlait alors d'écoles « non sectaires, gratuites pour tous ».






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samedi 2 juin 2012

France — Hors contrat, liberté d'enseignement et autonomie

En marge d'une offre scolaire publique insuffisante se développe en France un réseau de plus en plus important d'écoles hors contrat non subventionné.

Pour Anne Coffinier, directrice de la Fondation pour l'École, le rôle de ces établissements dans la société civile est primordial, voire "prophétique". Pour autant, le développement de ces écoles ne peut se faire qu'à condition que la loi respecte la liberté d'enseignement inscrite dans la constitution française. Elle explique également comment, à partir du modèle des établissements hors-contrat, le privé sous contrat subventionné et plus proche des écoles publiques et le public pourraient développer une offre scolaire plus adaptée grâce à la réforme de l'autonomie.






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