samedi 21 avril 2012

La CAQ vote pour l'abolition du programme ECR au primaire

Le premier programme de la Coalition Avenir Québec (CAQ) a été adopté samedi par les quelque 600 militants réunis à Victoriaville en congrès de fondation.

Après un vibrant plaidoyer du député Éric Caire, les militants caquistes ont voté majoritairement en faveur de la disparition du controversé cours d'Éthique et de culture religieuse (ECR).

Un instituteur, M. Jean-François Roberge, qui enseigne le programme ECR dans une école primaire a défendu devant les militants l'imposition du programme qu'il trouve utile.

Dans une autre résolution, la CAQ désire imposer un cours obligatoire d'« économie, de finances personnelles et d'entreprenariat » en secondaire IV. C'est l'année de la double dose d'ECR. Il n'est pas impossible que cela surcharge la grille horaire en secondaire IV et qu'il faudra réduire l'envergure d'ECR.

[D'autres résolutions portant sur l'éducation ont été adoptées et une renvoyée à la commission politique, celle portant sur les frais de scolarité universitaire, nous y reviendrons dès que le libellé officiel de ces résolutions sera connu.]




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9 commentaires:

Françoise D. a dit…

On me dit qu'on a essayé de le rendre optionnel pour le secondaire mais ça été refusé. Plusieurs enseignants (dont un Roberge ? candidat de la CAQ) ont défendu le cours ECR. Roberge aurait voulu que cela ne soit aboli que dans les deux premières années du primaire. Mais cela aurait été battu en atelier ("dénature" la proposition).

Mais bon les enseignants ECR défendaient leur gagne-pain et ont été soumis à un endoctrinement gouvernemental sur leur rôle essentiel, etc.

Patrick a dit…

Le journaliste Duchêne a répété pendant tout un temps (il prenait sans doute ses rêves pour la réalité) qu'on N,avait pas accepté l'abolition ECR en atelier.

C'est tout simplement FAUX !

Le journaliste a mal compris ce qui s'est passé en atelier : il y a eu un amendement à la proposition n° 8 (abroger ECR au primaire) pour ne pas dire par quoi le cours serait remplacé (le texte original disait "remplacé par plus de maths et français"), mais cet amendement a été battu... C'est tout. En plénière, cet amendement (supprimer "maths et français") est par contre passé. Il n'a jamais été question de ne pas supprimer ECR... Donc la CAQ dit qu'ECR est éliminé au primaire sans dire par quoi il sera remplacé, l'idée étant de laisser les écoles choisir.

Mario Asselin a dit…

Je reviens du congrès de fondation de la Coalition Avenir Québec et j'étais curieux de lire ce qui paraîtrait ici au sujet de notre proposition #8 titrée « Augmenter le temps consacré aux matières de base au primaire ». Tout comme Jacques Beauséjour (un de vos officiers), j'étais sur place et je confirme que la conséquence de l'adoption de cette proposition fait en sorte que la C.A.Q. propose d'abolir le « cours d’Éthique et culture religieuse au primaire afin de consacrer plus de temps en classe à l’enseignement du français et des mathématiques ». L'amendement qui avait été proposé de mettre un «point» après le mot « primaire » avait été accepté en atelier au matin, mais la proposition en elle-même avait été battue dans ce même atelier de travail, ce qui avait pu laisser croire au journaliste Pierre Duchesne que « le plancher » était peut-être contre cette proposition qui devait obligatoirement revenir en plénière sous sa forme initiale pour en disposer.

Il est vrai qu'en PM, quelques enseignants sont allés au micro pour « défendre » le cours d'ECR, non pas pour défendre « leur job » (ils sont titulaires de classe et « la perte » du cours d'ECR ne changera rien à leur tâche), mais leurs convictions (ces gens peuvent avoir des convictions même si elles ne sont pas les mêmes que d'autres). Il est aussi vrai que M. Caire a mis « tout son poids politique » pour que la proposition telle qu'écrite dans le cahier des propositions soit adoptée, ce qui fut le cas, dans un vote majoritaire.

Après avoir lu un billet en février 2012 qui se moquait presque de notre formation et de notre chef http://www.pouruneécolelibre.com/2012/02/francois-legault-pense-que-le-cours-ecr.html (et un peu de moi aussi - je suis capable de vivre avec la critique), je trouve quand même assez ironique le fait que notre parti se soit montré aussi ouvert à « votre cause », malgré le mauvais traitement ici que vous lui avez porté.

Pour le reste, M. Beauséjour a eu tout l'espace dans les circonstances qui étaient les nôtres pour faire valoir publiquement les arguments de votre groupe et c'est parfait ainsi. La proposition portait sur la façon d'augmenter le temps consacré aux matières de base au primaire et le cours d'ECR a été sacrifié à cette volonté. Il n'y a pas de débat au secondaire sur ce même enjeu dans notre parti, même si probablement, certains de nos militants peuvent avoir des positions multiples sur ce sujet. Des élections s'en viennent...

La Coalition est un groupe de citoyen de différentes tendances politiques qui croient qu'il faut relancer le Québec dans tous les domaines. J'imagine que plusieurs ici trouveront que nous ne sommes pas allés assez loin sur un point précis, mais on admettra, j'espère, que notre formation maîtrise mieux le dossier que plusieurs ici l'ont laissé entendre.

Nous entrons dans une phase de pré-campagne électorale. Nous avons fait beaucoup de débats sur l'éducation depuis des mois, entre autres, en vue d'adopter un programme centré sur l'autonomie des écoles. Le régime pédagogique décidé par l'État (ce qui est tout à fait normal) peut certainement être encore amélioré, mais la Coalition veut surtout permettre que le pouvoir d'agir en éducation soit davantage dans les écoles et les classes que dans la bureaucratie. L'opinion des parents compte beaucoup pour nous...

Pour une école libre a dit…

Je ne sais pas ce « vos officiers » veut dire. Ce carnet -- bien que partageant des opinions avec la CLÉ -- n'en est en rien un organe. Il publie librement ce qui l'intéresse et parfois n'intéresse pas du tout la CLÉ.

Raymond a dit…

«L'amendement qui avait été proposé de mettre un «point» après le mot « primaire » avait été accepté en atelier au matin, mais la proposition en elle-même avait été battue dans ce même atelier de travail, ce qui avait pu laisser croire au journaliste Pierre Duchesne que « le plancher » était peut-être contre cette proposition qui devait obligatoirement revenir en plénière sous sa forme initiale pour en disposer.»

La raison pour beaucoup à mon avis d'avoir voté à la fin contre la proposition amendée était justement de revenir à cette version initiale craignant par exemple que la CAQ ne remplace ECR non pas par du français et des maths mais un autre cours d'idéologie, d'autres comme ce M. Roberge qui voulait dénaturer la proposition ont également voté contre la proposition amendée pour avoir une autre chance d'en débattre plus en profondeur devant la pleinère. Le journaliste Duchêne n'a visiblement pas compris mais trop à sa joie a diffusé sur twitter son voeux (ECR ne serait pas aboli) et a fait de même à la télé.

Il y a eu deux professeurs imbus de leur mission de passeurs de valeurs prioritaires (plutôt que les parents) aux ordres de l'État qui ont témoigné en faveur du cours ECR. Deux. Un seul a dit qu'il était titulaire ai-je cru comprendre (M. Roberge).

Pour le reste, peut-être que la vidéo a justement montré la faiblesse des connaissances d'aucuns, l'influence indue des éminences grises qui parlaient de consensus sans connaître les sondages. Et finalement, la CAQ a accepté ce que M. Lefault pensait être le cours ECR : un cours à la fin du secondaire où on enseignerait l'histoire des religions. (Ce qui est faux pourtant, mais enfin en acceptant la proposition n° 8 la CAQ n'a fait que se rapprocher de ce pensait M. Legault ;-))

Flambinette a dit…

Bon, c'est un pas dans la bonne direction.

Assez d'idéologie, plus de choix et plus de matières de base.

Anonyme a dit…

Personnellement, j'ai trouvé assez pitoyable l'intervention de l'institutrice avant M. Caire.

Grâce à ECR elle peut parler d'intimidation...

1) C'est faux : elle peut en parler dans un cours comme le français, soit explicitement ou implicitement en analysant des textes en français portant sur le sujet.

2) On peut parler « intimidation » (il est très gros, trop petit) en quelques paroles, avec une maxime de vie (les leçons de vie de l'école laïque française) et surtout en acte.

3) On a toujours l'impression désagréable que l'intimidation cache un agenda politique (la lutte contre l'homophobie, l'accueil sans rechigner des masses d'immigrants clientèle du PLQ).

Anonyme a dit…

Eh bien, moi je donne un bon point à la CAQ pour cette proposition, et pour la précision à l'effet de remplacer le cours ECR par plus de français et de mathématiques. En ce qui me concerne, l'idéal serait le retour au libre choix parental généralisé, incluant même un cours de religion si un nombre suffisant de demandes le justifie (ce critère du nombre suffisant existe déjà dans la Charte des droits canadienne pour le droit à l'enseignement anglais ou français, alors ce n'est pas extravagant). Mais bon, l'école ne peut pas être plus catholique que les évêques, et les évêques québécois ont démissionné de leur mission, à défaut de leur job. Donc je dis bravo à la CAQ et je reconnais que le compromis trouvé, bien qu'imparfait, a plus de chance de passer qu'une abolition totale qui mobiliserait contre elle les autres partis, les commentateurs politiquement corrects et toute la sainte technocratie relativiste. Avec le primaire on a le minimum essentiel. Il se pourrait que j'aille voter finalement!

Anonyme a dit…

Mario Asselin à dit : «Tout comme Jacques Beauséjour (un de vos officiers)(1), j'étais sur place et je confirme que la conséquence de l'adoption de cette proposition fait en sorte que la C.A.Q. propose d'abolir le « cours d’Éthique et culture religieuse au primaire afin de consacrer plus de temps en classe à l’enseignement du français et des mathématiques »(2).

(1)-Je suis directeur de la campagne de financement de la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ). Cf. http://coalition-cle.org/.
(2)-Vous avez probablement pris connaissance du document que j’avais mis sur les chaises en atelier et qui concernait mon désir de faire un amendement à la proposition 8 pour que le cours ECR soit aboli aussi au secondaire pour avoir plus de temps alloué aux matières de base surtout que dans le préambule il était écrit : «Au secondaire, ce défi est aussi important». Je proposais aussi l’option au secondaire de l’ajout d’éducation physique et l’aide aux devoirs pour les 4e secondaire et 5e secondaire puisque des parents n’avaient pas toujours le temps et les compétences pour aider leurs enfants à ces niveaux. Mais, selon la présidente d’atelier, les procédures ne permettaient que des amendements pour le primaire. Déjà l’expérience de l’ajout de plus de temps pour le français et les mathématiques au primaire est un acquis important dans le programme de la Coalition Avenir Québec.

(3) «Nous entrons dans une phase de pré-campagne électorale. Nous avons fait beaucoup de débats sur l'éducation depuis des mois, entre autres, en vue d'adopter un programme centré sur l'autonomie des écoles. Le régime pédagogique décidé par l'État (ce qui est tout à fait normal) peut certainement être encore amélioré, mais la Coalition veut surtout permettre que le pouvoir d'agir en éducation soit davantage dans les écoles et les classes que dans la bureaucratie. L'opinion des parents compte beaucoup pour nous...»

(3) En allant sur le site de la CLÉ http://coalition-cle.org/ sous le titre en anglais et ensuite en français (7 mars 2012 —Les Québécois veulent des bons d'étude et que le cours ECR ne soit plus obligatoire) au 4e paragraphe il est question du sondage Léger-Marketing commandé par la CLÉ et fait du 27 au 29 février 2012. «En effet, un peu plus de la moitié de la population québécoise (54 %) pense que les écoles devraient avoir une plus grande liberté dans le choix des programmes qu'elles enseignent et dans la façon de les enseigner.» Cela veut dire que l’objectif que se propose la C.A.Q. «que le pouvoir d’agir en éduction soit davantage dans les écoles et les classes» correspond très bien aux désirs que l’on retrouve dans le sondage.