jeudi 23 février 2012

Déjà trois ans de culture du dialogue en ECR : des étudiants contre la grève victimes de menaces

[Notons au passage que près de deux cents visiteurs (200) uniques ont consulté cette semaine cette ancienne page sur notre carnet : Frais de scolarité, taux de diplomation et dette du Québec d'actualité dans la dispute qui oppose les grévistes aux étudiants « responsables »]

Les étudiants qui s'affichent en faveur de la hausse des droits de scolarité ont la vie dure par les temps qui courent. La boîte courriel d'Arielle Grenier a été submergée de messages haineux après qu'elle eut dit à La Presse qu'elle se présenterait à ses cours même si son association se prononçait en faveur d'un débrayage.

D'autres ont utilisé les médias sociaux pour faire parvenir leurs menaces à la jeune femme. Sur la page Facebook de la faculté de science politique et de droit de l'UQAM, un étudiant a invité ses collègues à « inonder la messagerie d'Arielle Grenier de messages pro-grève et d'articles éclairés (pour) la pauvre brebis égarée ». L'auteur conclut sa note en écrivant : « Je veux sa tête sur son bureau. Point final. »

Mlle Grenier, qui est l'une des porte-parole du Mouvement des étudiants socialement responsables, n'en est pas à ses premières menaces. Dans un cours de politique et économie de l'Université de Montréal, le professeur a demandé à sa classe de se prononcer sur la hausse des droits de scolarité. Mme Grenier a osé prendre la parole, mais ses propos ont déclenché des huées dans l'auditorium de 300 personnes, soutient-elle.

« On peut dire que c'est une forme d'intimidation de huer une personne. Je me fais traiter d'extraterrestre. On me dit que je viens d'une autre planète », affirme celle qui étudie en sciences politiques.

Mercredi, lors de l'assemblée générale de son association étudiante, Mme Grenier, qui portait le carré vert symbole des étudiants en faveur de la hausse des droits de scolarité, aurait aimé défendre son point de vue. La salle était pleine à craquer et le président de l'assemblée n'a pas semblé voir son bras s'agiter dans les airs. Elle a dû passer son tour.

À sa sortie de l'auditorium, des étudiants sont venus la voir, déçus parce qu'elle n'avait pas pu exprimer son point de vue. D'autres l'ont interpellée, en groupe de deux ou trois, pour carrément défier ses opinions.

Mlle Grenier croit que les étudiants doivent faire leur part pour permettre aux universités d'embaucher des enseignants compétents et pour réduire leur déficit. «En coupant deux bières par semaine, les étudiants réussiraient à absorber la hausse», résume-t-elle.

Traité de fasciste

Arielle Grenier n'est pas la seule à subir les représailles de ses pairs. À l'Université de Sherbrooke, Frédéric Lamontagne s'est aussi fait conspuer dans une assemblée générale, l'hiver dernier. «On m'a hué et en sortant, il y a des petits amis avec un carré rouge qui m'ont traité de fasciste et m'ont suggéré de retourner dans mon Allemagne nazie», dit-il.

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Voir aussi

Le cours ECR, école de l'unanimisme politiquement correct

ECR en Cour suprême — Mémoire du Regroupement chrétien pour le droit parental en éducation

Extraits (les numéros de page renvoient au programme d'ECR) sur le consensus comme outil pour décider du bien  mieux vivre-ensemble :

13. En pratique, pour tout sujet abordé en classe de primaire ou secondaire d'ECR, cette philosophie pluraliste normative ne se distingue pas du relativisme. Devant toute question éthique au programme sur laquelle il n’y a pas consensus, aucune opinion ne pourra être considérée comme plus valable que les autres. Or, le programme ECR se penche sur de nombreuses questions épineuses : « Dans un cas comme dans l’autre la situation devra être porteuse de tensions ou de conflits de valeurs » (p.727, p.818) afin de faire ressortir le besoin de créer ensemble les valeurs qui « favorisent le vivre-ensemble » (voir les attentes de fin de cycle en éthique, mais aussi en culture religieuse et en dialogue, p.729 à 741).

14. La comparaison, d’abord de « règles de vie en famille » (p.753), puis de « normes » ou « valeurs » de communautés ou de religions distinctes (p.755), et au secondaire la confrontation entre différentes conceptions de « liberté » (p.839), d’ « ordre social » (p.840) ou de « justice » (p.842) amènera le jeune à débattre d’enjeux non résolus dans la société tels que « le clonage humain, l’eugénisme, le suicide, la peine de mort, l’euthanasie, l’avortement, etc. » (p.842) et à « à remettre en question (…) l’ordre social et les lois. » (p.840).

15. Cette « construction commune collective », sera gérée par des règles strictes de dialogue, où le jeune devra « questionner » ses « jugements de préférence », « de prescription » ou « de valeur » (ainsi que ceux des autres) et privilégier les « jugements de réalité » issus de l’observation « dans les faits » (p.769-770). Tout en évaluant constamment les justifications, à travers différentes formes de dialogue, dont la « délibération » dès le primaire, le jeune doit rechercher le « consensus » dans le groupe (voir définitions et conditions de dialogue, p.766).

16. Cependant, selon Leroux lui-même, ce consensus est impossible sur des sujets épineux : « Il paraît, en tout cas, à ce jour, impossible d'obtenir ce qu'on pourrait appeler un principe éthique pour régler des questions aussi graves. » Pourtant, ECR au secondaire regorge de questions porteuses de conflits de valeurs. Devant cette diversité irréconciliable, on fera comprendre au jeune que la question n’a pas de solution convaincante. En fonction des types de dialogue, de la dynamique de la classe, de la personnalité du professeur et de l’enfant, on arrivera à des « consensus » variés. Ses propres valeurs remises en question, le jeune est vulnérable à la position la plus populaire dans le groupe. S’il ne cède pas à ce mimétisme, il reste avec des points de vue contrastés et irréconciliables auxquels il est sommé de rester « ouvert » (conditions obligatoires du dialogue, p.766). Le résultat est le relativisme des valeurs, sans principes directeurs ou absolus




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3 commentaires:

Durandal a dit…

On ne devrait même pas appeler cela une grève, car les étudiants ne sont pas des salarié, mais des utilisateurs d'un service. C'est plutôt un boycott.

Au lieu de protester contre un gouvernement et une société qui payent 83 % des budgets universitaires (les étudiants ne paieront que 17 % après la hausse), les étudiants devraient protester contre les directions d'universités qui dépensent des millions pour des centres sportifs et d'autre formes de divertissements non académiques alors que de l'eau nous coule sur la tête dans certains pavillons.

Mais essayez de faire comprendre ça à une génération d'enfants-gâtés qui a passé les deux premières décennies de sa vie à regarder Télétoon, VRAC-TV et MusiquePlus...

Nongréviste a dit…

http://tvanouvelles.ca/video/en-vedette/les-dernieres-nouvelles/8805187001/entrevue-avec-arielle-grenier/1467570482001

Durandal a dit…

La gogauche fait tout un plat que deux des militants du Mouvement des Étudiants Socialement Responsables du Québec (MESRQ) sont aussi militants au Parti libéral, mais ça ne semble pas l'émouvoir que des centaines sinon des milliers de militants des grosses asso étudiantes sont aussi militants avec Québec Solidaire, quand ce n'est pas le Parti communiste du Québec...