jeudi 20 octobre 2011

PLQ — Réduction importante du budget des commissions scolaires

Le budget des commissions scolaires du Québec sera comprimé de près de 50 % d’ici 2015, a précisé la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, jeudi, à Radio-Canada.

Le gouvernement Charest compte réorganiser l’appareil administratif des 69 commissions scolaires de la province, en réduisant sa taille et en confiant plus de responsabilités aux écoles et à ses directeurs. Les commissions scolaires deviendraient par conséquent davantage des « répartiteurs » de ressources financières et humaines.

« Il faudrait plus voir ça comme une coop de services. Une commission scolaire, c'est un endroit où je devrais avoir des services en commun que je peux aller prendre parce que je suis une école qui a tel ou tel besoin », a déclaré Mme Beauchamp à la société d’État.

Selon la ministre Beauchamp, le budget des 69 commissions scolaires sera comprimé de 100 millions de $ par pour passer de 571 millions de $ à 271 millions $ d’ici 2015.

Les établissements scolaires établiront eux-mêmes leurs priorités et réclameront les budgets nécessaires à leur commission scolaire. Des montants supplémentaires pourraient être octroyés aux meilleures institutions.

La ministre a cependant précisé, au cours de la même entrevue, que le projet devra dans un premier temps être adopté lors du congrès du Parti libéral du Québec, qui se déroulera à Québec cette fin de semaine.

La révision du rôle des commissions scolaires et l'autonomie des écoles font en effet partie des 76 propositions qui feront l'objet d'un débat au sein des partisans libéraux lors du congrès du parti.

La Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ) de François Legault prône, pour sa part, l’abolition complète des commissions scolaires. Selon cette coalition, il est nécessaire de mettre fin à un système à trois paliers en éducation, soit le ministère, la commission scolaire et l'école, et redonner le pouvoir aux écoles.

Pour ce carnet, il est bien évidemment bon que les mêmes services soient rendus à moindre coût, mais le pouvoir ne doit pas tant être rendu aux écoles (et sans doute une autre partie au ministère), mais aux parents et à la société civile locale. Du pouvoir bureaucratique rendu aux écoles ne garantira pas nécessairement plus de liberté pédagogique ou de programme aux écoles. Il faut des réformes plus profondes au Québec pour atteindre ces objectifs.





Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

5 commentaires:

P. V. a dit…

Sacrée Madame Beauchamps va..!

Après avoir rejeté en bloc les propositions de la Coalition pour l'avenir du Québec formulées par François Legault, voilà que la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp annonce que le budget administratif des 69 commissions scolaires du Québec sera amputé de moitié d'ici trois ans.

Les décisions de cette petite politicienne sont tellement réfléchies que l'on peut se demander si elles sont d'ordre primaires ou, sommes toutes, très secondaires. Chose certaine, elles sont très ponctuelles. C'est déjà ça! Comment peut-on prendre l'ensemble des citoyens pour des illettrés.

Hum... Pleine de vices cachés notre nouvelle Vice-Première...

Luc Chatel a dit…

Il y a déjà une grande économie d'échelle en centralisant les services à la commission scolaire. Donner plus de pouvoir aux écoles fera en sorte de déstabiliser les standards communs et d'augmenter les coûts. Imaginer les écoles pouvant acheter ce qu'elles veulent en ignorant les standards d'achats et les politiques d'appels d'offres. Pour une commission scolaire de 85 écoles par exemple, on pourrait imaginer les problèmes potentiels aux niveaux des systèmes financiers, achat, paie, gestion des élèves et autres. Il est indéniable que les coûts augmenteront à moyen terme. Et que va faire les écoles avec les dossiers des ressources matérielles (réparation, déneigement, chauffage, appel d'offre de tout genre). Et le transport scolaire, et .... Ça ne marchera jamais cette idée de fou !

Marre du Monopole a dit…

Luc,

Les écoles privées fournissent des services similaires aux commissions scolaires (achat, paie, tenue de dossiers) pour moins cher !

Et revoilà les syndicats a dit…

Le syndicat qui représente la majorité des enseignants québécois « promet la guerre » au gouvernement du Québec s'il va de l'avant avec son projet de refonte des commissions scolaires.

Radio-Canada révélait jeudi l'intention de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, d'amputer de moitié d'ici trois ans le budget administratif des commissions scolaires pour les transformer « en coopératives de service » et de moduler le financement des écoles en fonction de leur rendement.

En conférence de presse vendredi, à Montréal, le président de la Centre des syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent, a qualifié de « catastrophique » l'idée de donner plus d'argent aux écoles plus performantes.

« C'est comme si on plaçait l'école dans une dynamique de séries éliminatoires de fin de saison », a-t-il imagé.

M. Parent cite une étude dévoilée en juillet par le gouverneur de la Géorgie, où un système de financement au rendement a été implanté. L'étude démontre que 38 directeurs et 140 enseignants avaient triché en gonflant les notes des élèves pour obtenir plus de financement.

Réjean Parent s'oppose aussi à la réduction des budgets des commissions scolaires de 100 millions par année, durant trois ans. Selon lui, il s'agit d'une réduction pure et simple du budget de l'éducation.

« On retranche des centaines de millions, et on ne le réinjecte pas nulle part. [...] C'est une tentative de mystification pour faire croire que ce sera sans effets », a déclaré M. Parent.

Selon le président de la CSQ, le transfert du pouvoir des commissions scolaires vers les écoles aura pour effet d'isoler les écoles publiques et de les « livrer à la commercialisation et à la marchandisation et d'ouvrir la porte à la sous-traitance et aux fondations ».

Prof en dépit de tout a dit…

C'est mort!

Incapables de s'entendre sur l'avenir des commissions scolaires et la question de l'évaluation de la performance des écoles, les libéraux ont tué dans l'oeuf la controverse en balayant sous le tapis les propositions en éducation.

Ces questions ont suscité de vifs échanges au congrès libéral dimanche. Les militants, trop divisés, ont évité de trancher en mettant fin au débat pour le repousser à une date ultérieure. La commission politique devra donc refaire ses devoirs et revoir les résolutions avant de les soumettre au vote à nouveau, lors d'un prochain conseil général.

La ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, qui avait annoncé son désir de couper 300 millions $ dans les commissions scolaires pour réaffecter l'argent dans les écoles, a consenti par la suite à «étudier plus longuement» la question à la lumière de ce revirement. De toute évidence, elle met son projet sur la glace.

«Ce que j'ai appuyé jeudi, c'est trois grands principes. Il faut maintenir les commissions scolaires, il faut donner plus d'autonomie aux écoles (...) et oui il faut lutter contre la bureaucratie scolaire. Je n'ai pas compris qu'on avait rejeté ces principes-là. Je crois toujours à la lutte à la bureaucratie. Maintenant, est-ce que l'application de ça doit faire l'objet de plus d'étude, moi je n'ai aucun problème avec ça.»

«On m'invite à regarder ça en faisant preuve de souplesse et de flexibilité, c'est ce qu'on va faire», a-t-elle ajouté, convenant que le débat sur les commissions scolaires est «émotif». Elle a toutefois refusé de chiffrer à nouveau ses objectifs financiers. Elle avait évoqué la semaine dernière des compressions draconiennes de 100 millions $ par année, pendant trois ans, ce qui a provoqué une levée de boucliers, notamment de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) qui a assimilé ses intentions à une déclaration de guerre.

Bonis de performance

Les militants ont également retiré la proposition 23, qui suggère notamment «d'établir une comparaison de la performance des écoles». «On devrait retourner à la table de travail parce qu'on pourrait passer la journée (à en débattre) et on ne s'en sortira pas», a lancé un militant, au terme de 45 minutes d'échanges très animés.

La résolution prévoyait aussi de «récompenser les écoles les plus performantes dans l'octroi de budgets», une notion qui a fait bondir une militante. «On veut creuser le fossé... les meilleures écoles vont devenir de plus en plus performantes année après année. On va tuer l'espoir d'un parcours de vie pour tous nos jeunes. Si on veut niveler vers le haut, qu'on nivèle pour tout le monde!»

À l'inverse, Jérôme Turcotte, de Sherbrooke, a tenté de faire comprendre à l'assemblée que «l'évaluation de la performance, ce n'est pas un démon qu'il faut abattre...».

«La proposition, dans toute sa structure, elle est déficiente», a fait valoir Francine Coutu qui a eu droit à des applaudissements. «On essaie de corriger ça et on tire à droite et à gauche. C'est un genre de melting pot de solutions. Est-ce qu'on peut annuler ça et repartir à zéro?», a-t-elle aussi suggéré.

Les bonis de performance aux meilleures écoles avaient déjà été vivement dénoncés la semaine dernière par la Fédération des commissions scolaires et la Fédération des syndicats de l'enseignement.