lundi 11 juillet 2011

États-Unis — fraude systématique depuis dix ans dans les écoles publiques d'Atlanta

Une enquête diligentée par l'État de Géorgie et publiée mardi a révélé que les écoles publiques de la capitale de l'État, Atlanta, participaient à une fraude systématique des résultats scolaires. Cette enquête met fin aux doutes croissants qu'avait suscités l'étonnante amélioration des résultats mis de l'avant par les dirigeants de ces écoles publiques et du conseil scolaire local de la ville.

Les résultats de l'enquête, rendue publique par le gouverneur Nathan Deal, ont démontré que la tricherie avait eu lieu dans 44 écoles et avait impliqué non moins de 178 enseignants et directeurs d'école. Près de la moitié d'entre eux ont avoué, a déclaré le gouverneur.

Selon un communiqué du gouverneur Deal, une véritable culture de la peur, de l'intimidation et des représailles avaient conduit à une conspiration du silence.

L'enquête a été menée par un ancien procureur général de l'État et un ancien procureur du comté d'Atlanta. Le maire d'Atlanta, Kasim Reed, a qualifié la publication de l'enquête « un jour sombre pour le système scolaire public d'Atlanta. »

Selon le maire Reed, des milliers d'élèves ont pu passer à une classe supérieure sans avoir les compétences requises.

La tricherie s'est produite pendant une décennie, elle remet en cause les résultats aux examens organisés depuis près de 10 ans.

Millicent Few
Mais ce ne sont pas les élèves les coupables, mais l'administration, le syndicat, 38 directeurs d'école et non moins de 178 enseignants dans 44 des 56 districts scolaires de la région d'Atlanta. Les « éducateurs » organisaient à leur domicile des « réceptions d'ajustement » où ils se réunissaient pour gommer et modifier les réponses des élèves aux examens afin d'améliorer les moyennes des élèves de leurs écoles et pouvoir prétendre aux subventions fédérales du programme « No Child Left Behind » et augmenter le budget de leurs écoles et payer leurs généreuses rémunérations. Il faut savoir que dix États utilisent désormais les résultats aux examens comme critère principal d'évaluation des enseignants. Certains États récompensent les professeurs dont les élèves ont de très bons résultats à l'aide de primes allant jusqu'à 25.000 $, alors que de mauvais résultats peuvent signifier le renvoi de la direction de l'école ou la fermeture pure et simple de l'école.

La directrice des ressources humaines des écoles publiques d'Atlanta, Millicent Few, a fait détruire illégalement un rapport préliminaire portant sur la falsification des notes d'examens.


Beverly Hall
Au centre de ce scandale se retrouve l'ancienne administratrice en chef, Beverly Hall, auréolée du Prix national de l'administratrice en chef de l'année, le Prix de l'administratrice de l'année, du Prix de distinction du service public, du Prix Keystone pour le leadership en éducation, le Prix du clergé noir "soucieux" ou "engagé" (« Concerned Black Clergy Award »), du Prix Effie H. Jones de l'Association américaine des administrateurs d'écoles et de nombreuses autres distinctions que les « éducateurs » et « personnes engagées » se décernent les uns aux autres.

Les écoles publiques d'Atlanta ont donc non seulement détourné pendant des années de forts subsides fédéraux, mais elles ont également servis d'exemple, réconfortant et rassurant, aux autres réseaux scolaires publics des grandes villes américaines. Elles indiquaient à l'époque la voie à suivre pour améliorer et réformer ces écoles publiques urbaines souvent trop peu performantes. Le tout n'aura été qu'une tromperie à grande échelle...

Une enquête menée par le quotidien USA Today en mars de cette année aurait révélé que les copies corrigées dans six autres États et dans le District de Columbia présentaient des fréquences anormales de « données gommées » selon l'expert en examens Thomas Haladyna de l'Université d'État de l'Arizona.

Sources : New York Times, Bureau du gouverneur de la Géorgie, Washington Post




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

3 commentaires:

Perpétue a dit…

On voit ce que pourrait donner l'évaluation de la compétence des professeurs à partir des résultats des élèves, tel que préconisé par François Legault.

Leo a dit…

Facile de gommer et corriger des questions à choix multiples, autre chose quand il s'agit de faire des démonstrations et des dissertations...comme dans les écoles à l'ancienne.

Americatho a dit…

Americatho Le 25/07/11
La Catholic League dénonce l’incroyable hypocrisie scolaire des potentats Démocrates

La décision de Rahm Emanuel, ancien chef de cabinet d’Obama à la Maison Blanche et nouveau maire de Chicago, de mettre ses enfants dans l’enseignement privé au détriment de l’enseignement public de la ville (portant doté d’un budget de 5,3 milliards de $ et fort de 22 000 enseignants), a permis à Bill Donohue de faire, le 22 mai, une de ses habituelles sorties pleines de bon sens.

« Toute personne honnête sait que les écoles publiques en ville sont véritablement de bas niveau. Le maire de Chicago, Rahm Emanuel, le sait aussi bien que n’importe qui, et cest pourquoi il a décidé de mettre ses enfants dans une école privée à la rentrée prochaine. Et pas seulement dans n’importe quelle école privée, mais dans l’école la plus prestigieuse et la plus chère qu’il ait pu trouver : les University of Chicago Lab Schools. L’intérêt qu’il manifeste à exposer ses enfants à un environnement de la diversité semble, de toute évidence, des plus limité.
Emanuel est en bonne compagnie. Quand les Obama vivaient à Chicago, ils envoyèrent leurs deux filles aux très élitistes University of Chicago Lab Schools. Désormais leurs filles sont dans la même école pour gosses de riches que celle que les Clinton avaient choisie pour Chelsea. L’ancien maire de Chicago, Richard Daley, s’était lui aussi refusé à prendre le risque de mettre ses enfants dans des écoles publiques. Elles n’étaient pas davantage appréciées pour les enfants d’un autre progressiste de Chicago : le Révérend Jesse Jackson.
Qui pourrait les en blâmer ? Un gros 40 % des enseignants des écoles publiques de Chicago pense si peu de bien de ces écoles qu’il a choisi de mettre ses propres enfants dans des écoles privées.
Tout cela n’importerait pas beaucoup si ces mêmes riches personnes, qui estiment que les écoles publiques sont d’un plus bas niveau que les écoles privées, soutenaient le chèque-scolaire pour les pauvres. Mais ils ne le font pas. Tout au contraire, ils tirent tout ce qu’ils peuvent des syndicats de l’enseignement public mais évitent les écoles publiques quand il s’agit de leurs enfants.
Emanuel a déclaré à une filiale de CBS que s’il mettait ses enfants dans une école privée, ses enfants “incroyablement doués” le comprendraient. “Ils savent si on les instrumentalise ou si on les tient pour des priorités secondaires”. J’ai une info pour lui : même les enfants qui ne sont pas “incroyablement doués” comme les siens, savent quand on ne les considère pas comme des premières priorités, et personne ne le sait mieux que ces enfants qui sont obligés d’aller dans les écoles boudées par les riches.
On me permettra cette question : si les écoles publiques en ville ne sont pas assez bonnes pour les gosses de riches, pour des gosses principalement Blancs, pour quels autres gosses sont-elles donc convenables ? »