lundi 13 juin 2011

L'examen en histoire et éducation à la citoyenneté évalue-t-il la compétence en langue ou la connaissance historique ?

Table des matières d'un manuel de Secondaire III
De nombreux élèves de 4e secondaire se soumettent ce matin à l'examen en histoire et éducation à la citoyenneté. Ce programme est critiqué par de nombreuses universitaires pour son contenu idéologique multiculturaliste. Pour le président de la Société des professeurs d’histoire du Québec (SPHQ), Laurent Lamontagne, « On dirait que le ministère ne veut pas former des jeunes connaissant l’histoire mais des jeunes qui vont développer une conscience citoyenne ». « On n’en est plus à l’histoire événementielle politique. Les deux premières compétences [interroger dans une perspective historique et interpréter dans la méthode historique] aident à acquérir la troisième [Consolider l’exercice de sa citoyenneté]. L’histoire devient plutôt un prétexte. »

Jusqu'à ce jour, la « Progression des apprentissages », un document qui détaille dans un ordre à respecter les contenus que le professeur doit enseigner, n'a pas été rendue publique pour le domaine Univers social (histoire, géographie, etc.) au 2e cycle du secondaire. Or, comme le précise Le Devoir, tous les autres documents de ce genre ont été divulgués dans toutes les autres matières, a appris Le Devoir. « C'est un dossier chatouilleux », résume un enseignant d'histoire au secondaire qui désire garder l'anonymat.

Pour le professeur à la Faculté d'éducation de l'Université de Sherbrooke et spécialiste de la pédagogie, Mathieu Bouhon, le principal problème dans le programme d'histoire et d'éducation à la citoyenneté est que les connaissances à mobiliser sont floues ou superficielles et les documents proposés aux élèves — le plus souvent des extraits très courts tirés de manuels scolaires ou d’ouvrages de vulgarisation historique — sont très courts et d’une très grande simplicité ne comprenant le plus souvent que deux ou trois informations.

Plusieurs enseignants d’histoire à qui le professeur Mathieu Bouhon a donné cours récemment à l’Université de Sherbrooke lui ont dit que leurs élèves qui sont bons en lecture et en écriture et comprennent bien la question à l'examen d'histoire, mais n’ayant aucune connaissance historique, avaient produit un très bon texte. Or, une compétence est par définition la capacité à mener à bien une tâche complexe, à résoudre un problème en faisant appel à des connaissances de divers ordres, à analyser une situation historique nouvelle en établissant des liens avec d’autres découvertes pendant le cours.

Dans la question sur le commerce des fourrures posée lors d'un examen récent en secondaire IV, par exemple, cette mobilisation de connaissances est peu évidente. C’est un peu dommage, cela se comprend aussi selon Mathieu Nouhon. Il y aurait probablement un enjeu de réussite, qui est aussi un enjeu politique, et qui concerne tous les enseignants et élèves québécois. Ceux qui conçoivent ces épreuves partent peut-être de l’idée que les élèves n’ont pas vraiment appris à répondre à ce type de tâche et qu’il faut donc limiter la casse.




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1 commentaire:

Durandal a dit…

Si j'ai bien compris la table des matières, sur 62 pages, il y en a 5 qui sont consacrées aux explorations européennes et 57 aux sociétés amérindiennes.

Donc en sec. III, les élèves de la Réforme voient essentiellement les Amérindiens et la demi-douzaine d'explorateurs ? Choses qu'ils auraient déjà avoir vu auparavant.

Les Amérindiens, c'est au primaire que je me souviens de les avoir disproportionnellement étudiés (où je n'ai vu que la fondation de Québec, Trois-Rivières et Ville-Marie).

Les explorateurs, c'est à peine assez pour faire un cours !