samedi 9 avril 2011

Trois ans d'ECR, son relativisme, ses cérémonies chamaniques, les parents réduits au silence

Un professeur d'éthique et de culture religieuse nous écrit :

Trois ans... Le tristement célèbre programme québecois d'éthique et culture religieuse a depuis été l'occasion d'une litanie de bourdes commises par les différents niveaux de responsables du système d'éducation provincial. Il y a bien sûr l'entêtement idéologique et administratif du MELS, faisant fi du respect des droits les plus fondamentaux d'une société, à savoir celui des parents d'éduquer librement leurs enfants dans le respect, si naturellement légitime, de leur culture religieuse.

Mais à la base, sur le terrain des classes, il y a le chapelet d'énoncés idéologiques égrené à chaque cours aux enfants : « En matière de religion, ne cherche pas à savoir ce qui est bon, puisque la vérité absolue n'est qu'illusion », « croit ce que tu veux, mais ne dérange surtout personne avec ça », « mélanger les religions, refonder leurs rituels ou inventer de nouvelles fois est de bon aloi, car tout se vaut, ne l'oublie pas ! ». Ainsi, lentement, mais sûrement, le gouvernement crée une génération vidée de sa culture judéo-chrétienne ; une future nation dont l'âme assoiffée se précipitera encore plus tête baissée dans l'auge matérialiste, si providentielle, pour les coffres d'un État taxeur !

Au fil de ces trois années, ma profession d'enseignant en éthique et culture religieuse, couplée à un engagement chrétien public, a amené des parents à me confier leurs questionnements au sujet de ce cours. Leurs doléances ont souvent consisté en inquiétudes avérées, au sujet des préjugés défavorables subis en classe par des élèves demeurés convaincus que la Vérité se trouve en Jésus. Par exemple, quand ceux-ci ont osé défier l'antichristianisme à peine voilé de leur professeur (une tendance si populaire au Québec !) ou quand ils ont tenté d'affirmer l'unicité de leur identité religieuse, ils ont systématiquement été rappelés à l'ordre : l'enseignant a invoqué la « compétence du dialogue ouvert », évaluée au bulletin, pour imposer qu'on ne juge pas de la teneur des opinions. Voilà bien un mécanisme malin de discussion où tout le monde se trouve à avoir tort et raison ! Comment ne pas en arriver là, dans un cours où il est imposé que le « bon » et le « vrai » ne l'est que pour soi ?

Ces derniers temps, ce que des parents portent à ma connaissance, poussent encore plus loin le principe déraisonnable à la base de ce cours. En effet, dans deux écoles secondaires différentes de la Rive-Sud de Montréal, des élèves ont été soumis à des rituels spirituels. Dans une de ces classes, l'enseignant d'ECR a décidé de pratiquer un rituel chamanique amérindien, avec tout l'attirail de plumes, de fumée et d'invocations en langue amérindienne que cela impose. Les « esprits » invisibles des forces chamaniques ont ainsi été invoqués sur tous les élèves, ceux-ci étant forcés de se faire envelopper individuellement par les fumerolles dégagées par le professeur. Dans une autre école secondaire, des élèves ont fait participer la classe à un rituel vaudou, dans le cadre d'une présentation évaluée par l'enseignant. Heureusement, il n'y a pas eu de sacrifice animal, mais d'autres rituels significatifs et actifs de cette spiritualité ont été exécutés, toujours en obligeant les collègues de classe à y participer... dans « l'ouverture ».

Ces deux exemples récents me convainquent que le cours d'ECR ne fait pas seulement obstacle à la préservation de la culture religieuse chrétienne du Québec. Emporté par son fouillis religieux, il met désormais la jeune génération en contact avec des forces qui, jusqu'à naguère, étaient considérées comme « occultes » et, pour les chrétiens, spirituellement néfastes. Il va sans dire que des élèves ont été bouleversés par ce qu'ils ont été obligés de faire en classe. Que dire des parents, lorsque leur adolescent leur a raconté cette expérience ? Une mère a bien tenté de faire entendre raison à l'enseignant. Mais comprenez que l'écoute de ce dernier n'était pas facile, lorsque sont entrés en jeu des débats de convictions sur la véracité des « esprits », des « démons », des « puissances occultes » actives lors de telles cérémonies. Même si la mère a pu obtenir quelques excuses, comment s'assurer que de telles expériences ne soient pas présentement reproduites à l'échelle du Québec ?

Voilà donc où nous en sommes rendus avec les dérives de ce cours. Les chrétiens ne sont pas les seuls à faire les frais de ce fourre-tout idéologique et spirituel qu'est devenu ECR. Combien de parents athées et agnostiques souhaitent-ils, en effet, que leurs enfants soient eux aussi soumis à de telles pratiques, obligatoires, en classe ? Le temps de la raison et du bon sens va-t-il enfin sonner au Ministère de l'Éducation? Minimalement, le droit des parents à retirer leur enfant de ce cours spirituellement tendancieux sera-t-il enfin reconnu ? Je suis personnellement convaincu que la grande majorité des Québécois comprennent cette erreur du Ministère de l'Éducation. Espérons qu'il finira par comprendre, à son tour...

Christian Paulhus





Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

1 commentaire:

Vieux Phil a dit…

Que dire... devant ce fatras d'immondices qui nous est rapporté ici? Je relève en particulier ce passage: «Une mère a bien tenté de faire entendre raison à l'enseignant. Mais comprenez que l'écoute de ce dernier n'était pas facile, lorsque sont entrés en jeu des débats de convictions sur la véracité des « esprits », des « démons », des « puissances occultes » actives lors de telles cérémonies.» En effet, puisque la prétenttion à la vérité de toute religion et mouvement spirituel est soustraite de toute discussion, elles sont traitées comme autant de superstitions. Et on appelle cela une approche «neutre» de la religion? Quelle foutaise! À n'en pas douter: ECR est bel et bel un piège-à-cons. Relisons Catch 22 de Joseph Heller, un roman toujours d'actualité.