jeudi 24 mars 2011

Contre l'intégration forcée des élèves handicapés ou en difficulté

Mathieu Bock-Côté se rallie à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) qui mène une campagne pour que le ministère de l’Éducation cesse sa politique d’intégration systématique de ceux qu’on appelle les « élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage » dans les classes ordinaires.

Il faut soutenir la FAE. Car l’intégration tous azimuts des élèves en difficulté dans les classes ordinaires a transformé l’enseignement en une activité génératrice d’un stress maximal. Les classes sont remplies de cas problèmes de plus en plus graves.

Il suffit d’avoir des enseignants proches de soi pour s’en convaincre. Ces derniers sortent de leurs classes épuisées. Sans surprise, un grand nombre décroche de leur profession après quelques années de métier seulement. Celui qui les blâmera ne connaît rien à leur calvaire.

La crise est profonde. Depuis quelques décennies, on a demandé à l’école de remplacer la famille. Alors qu’elle devait traditionnellement instruire les enfants, elle doit désormais les éduquer, ce que les familles disloquées d’aujourd’hui n’ont plus les moyens de faire.

Nous sommes à l’ère de l’école thérapeutique. On le voit avec la multiplication des spécialistes occupés à soigner la santé psychologique des élèves. Dès leur plus jeune âge, trop d’élèves sont des candidats à la cure psychologique.

L’idéalisation de l’enfant n’a rien pour aider. Il n’est plus possible de le punir lorsqu’il dérange sans voir ses parents surgir dans la classe de l’enseignant pour lui faire la leçon. Leur marmaille serait irréprochable. Ils l’ont pourtant laissée devenir insupportable.

Une pression immense tombe sur l’école à qui on demande de prendre en charge les problèmes sociaux et de les corriger. Mais l’école ne peut faire tout cela sans négliger sa mission la plus fondamentale : instruire, transmettre des connaissances.

Poussons l’analyse plus loin. Ce qui est en question, c’est une philosophie pédagogique qui refuse de distinguer les élèves normaux (il faut cesser d’avoir peur de ce mot) de ceux qui ne le sont pas. Une certaine vision de l’égalité a trop souvent l’allure d’un corset.

Apparemment qu’en intégrant des élèves en difficulté, on pratiquerait une pédagogie de la différence. Cette survalorisation de la différence masque une peur panique de la « discrimination » qui ne sert ni les élèves normaux, ni ceux qui sont en difficulté.

Il faut en finir avec l’école thérapeutique. Il faut laisser les enseignants enseigner et ne plus leur demander de gérer dans leur classe un concentré des problèmes sociaux d’une société qui paye très cher son hypermodernité.




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

2 commentaires:

Sébas a dit…

Excellente analyse!

En complément:

21 mars, 2011

Pour en finir avec la «lutte contre la discrimination» l'évêque auxiliaire de Sydney parle clair


http://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2011/03/pour-en-finir-avec-la-lutte-contre-la.html

Bon, c'est un évêque et pour certaines personnes, tout ce qui sort de la bouche d'un religieux, c'est "rétrograde"... mais svp, prenons le temps de comprendre ce qu'il dit.

Parfois, on veut bien faire, mais on s'y prend mal. Les bonnes intentions + bons sentiments, ne suffisent pas toujours!

sylvain a dit…

Des élèves sont plutôt doués, d’autres suivent la cadence, et certains en arrachent…

Le problème, c’est que tout ce beau monde se retrouve dans la même classe en plus de d’autres avec des « conditions particulières » : dysphasie, tourette, tdah, etc.

Si les groupes étaient plus homogènes (et moins « surpeuplés »!) au départ, l’intégration de ces derniers pourrait se faire de façon plus harmonieuse… lorsque possible. Ce n’est malheureusement pas tous les élèves qui peuvent s’intégrer à un groupe dit « régulier ».

Toutefois, je peux témoigner que les élèves dits « intégrés » ne sont généralement pas la source du problème.

Ceux qui ont des troubles de comportements ou qui ne sont pas « éduqués » : OUI!

Bref, ces groupes dits «réguliers » sont devenus de véritables « fourre-tout » où l’intégration des élèves en difficulté devient une surcharge de travail et le nivellement par le bas… la norme!

La solution est simple :
Regroupons les élèves selon leur potentiel et leur capacité d’intégration.

Cela coûte toutefois des sous…

Contrairement à M. Bock-Côté, je ne crois pas que l’intégration soit un concept idéologique…

C’est plutôt… économique!