vendredi 21 janvier 2011

Six immigrants sur dix appartenant à la catégorie des gens d’affaires quittent rapidement le Québec

Un récent rapport interne du ministère fédéral de l'Immigration suggère que plus de six immigrants sur dix appartenant à la très convoitée catégorie des gens d'affaires qui avaient déclaré le Québec comme leur destination au début des années 2000 ont rapidement fui vers d'autres provinces, en prenant l'argent de leurs investissements et le potentiel d'entrepreneurs avec eux. Les grands gagnants ? L'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique. La Colombie-Britannique a bénéficié d'un gain net de 22 pour cent du nombre d'immigrants d'affaires immigrants, en raison de la migration des autres provinces. L'Ontario a enregistré un gain de 14,5 pour cent tandis que l'Alberta a vu une progression de 9,5 pour cent.


Le rapport, obtenu en vertu de la Loi sur accès à l'information par l'avocat spécialisé en immigration de Vancouver Richard Kurland, remet en question la croyance largement répandue au Québec selon laquelle les nouveaux arrivants seront à la base de la majeure partie du dynamisme économique de la province à l'avenir. La théorie, promue par les cercles politiques et à tous les niveaux de gouvernement, suppose un afflux massif d'immigrants d'affaires, un terme générique qui regroupe les investisseurs, les entrepreneurs et les travailleurs indépendants qui sont admis au Canada sur la base de la richesse qu'ils pourraient produire (les immigrants investisseurs au Canada doivent être prêts à dépenser plus de 800 000 $ dans ce pays, et leur valeur nette de leurs avoirs doit être supérieure à 1,6 million de dollars ; les entrepreneurs doivent avoir une valeur nette de plus de 300 000 dollars et deux ans d'expérience en affaires).

Curieusement, les nouveaux arrivants au Québec des autres catégories (indépendants, ceux accueillis en vertu du regroupement familial, réfugiés) ne papillonnent pas autant : le taux de rétention global des immigrants au Québec est de 79 pour cent, taux qui, bien que loin derrière l'Ontario à 91 pour cent, est cependant bien meilleur que celui de la Saskatchewan à 48 pour cent ou du Canada Atlantique à 43 %.

Source : Maclean's




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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Quiconque travaille dans les services publics ou privés reliés au domaine de l'immigration est au courant de ces faits depuis longtemps. Je le sais par un de mes amis qui est fonctionnaire provincial. Pourquoi ces immigrants investisseurs quittent-ils rapidement le Québec? Parce qu'au départ, ils immigrent ici seulement en raison du fait que les délais de traitement des demandes sont plus courts que s'ils passent par la filière fédérale ; le Québec, en effet, accorde un traitement privilégié aux candidats investisseurs. Le gouvernement n'ignore pas ce qui se passe, mais ne veut pas l'admettre. Et des fonctionnaires ont déjà tenté de mettre les partis d'opposition sur cette piste, mais ni le PQ ni l'ADQ ne veulent embarquer là-dedans. Tout le monde se cache la tête dans le sable.

Ceci dit, on pourrait quand même voir un bon effet à ce programme : même si les investisseurs étrangers déménagent à moyen terme, dans l'intervalle ils font circuler des capitaux qui aident l'économie québécoise - capital de risque à court terme, ça en prend aussi. Le vrai problème, c'est la volonté actuelle du gouvernement libéral de supprimer presque complètement l'évaluation des candidatures, en abolissant les entrevues et vérifications et en y substituant l'examen sur dossier : porte ouverte à la présentation de faux diplômes et de preuves financières bidon. Là est le danger, sinon le scandale ; pour opérer ce changement il a fallu modifier des règlements gouvernementaux et encore là, les partis d'opposition n'osent rien dire ou presque.

Luc Buteau a dit…

Quand on connaît le fardeau que représente de nombreux autres immigrants (20-25 % de chômage, frais scolaires, frais médicaux, bien être social, cours de français).

Il ne serait pas plus simple de valoriser la maternité locale, Messieurs les écolos pro-consommation locale ?