vendredi 10 décembre 2010

France — PISA et le rejet de la culture scolaire


Débat entre Jacques Julliard et Luc Ferry sur le niveau de l'école française en 2010, son déclin et les causes profondes de celui-ci.

Notons que le niveau de maîtrise de la langue baisse aussi au Québec où pourtant l'immigration est plus sélectionnée qu'en France. En effet, l'indice PISA correspondant y est passé de 536 en 2000, à 525 en 2003 puis à 522 en 2006 et 2009.

Voir aussi :

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L'éducation sexuelle à l'école, que peuvent décider les parents face à l'État ?

Québec va remettre au programme scolaire les cours d'éducation sexuelle, disparus du cursus depuis 2001. En outre, les cours ne seront plus réservés aux élèves du secondaire : ceux du primaire se le verront imposer également, confirme le cabinet de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, qui ajoute que ces cours pourraient faire progressivement leur apparition dès la rentrée 2011.

Mme Conradi, présidente de la très idéologique Fédération des femmes du Québec, se réjouit de voir que le primaire sera aussi touché. « Plus les jeunes ont de l'information, plus ils peuvent prendre des décisions éclairées. Ce n'est pas parce qu'on parle de sexualité aux enfants qu'ils seront poussés plus vite vers une vie sexuelle active », assure-t-elle. Affirmation dont on attend la démonstration.

Pouvoir parental mis à mal

Père d'un élève de 11 ans à l'École internationale de Montréal, Chris Bannester ne se réjouit pas de l'imposition par l'État de l'éducation sexuelle au primaire. Cette semaine, un incident l'a amené à se questionner sur le rôle de l'école dans la formation sexuelle des jeunes. Mardi, son fils de 11 ans a visité l'exposition Sexe: l'expo qui dit tout avec sa classe au Centre des sciences de Montréal.

Aguiche officielle de l'Expo portant sur l'homosexualité à l'école

Cette exposition, qui parle « sans tabou » (autrement dit de manière politiquement correcte et avec ses tabous propres) de plusieurs sujets liés à la sexualité, s'adresserait à un public d'adolescents de 12 à 16 ans. Mais l'École internationale de Montréal a décidé d'y amener ses élèves de sixième année (de 11 ans donc). « Est-ce que mon enfant a le droit de se développer à son propre rythme et de ne pas être prêt, à 11 ans, à apprendre toutes ces choses ? » demande M. Bannester.

La directrice de l'École internationale de Montréal, Isabelle Marcotte, explique avoir décidé d'emmener les enfants à l'exposition parce que les enseignants ont jugé que c'était «pertinent». «Quelques parents étaient inquiets, dit-elle. On leur a bien expliqué que les enfants qui ne voulaient pas voir l'exposition pouvaient voir autre chose. [Note du carnet : quand et où ? Quid de la pression du groupe ?] Ça se peut qu'un jeune n'ait pas la maturité pour voir ça mais, en même temps, le contenu est très scientifique. »  (Voir la vidéo ci-dessus.)

Gouvernement s'impose dans le développement intime des enfants

M. Bannester estime au contraire que les élèves du primaire ne sont pas prêts. « Pourquoi le gouvernement s'infiltrerait-il dans le développement intime des enfants ? Au secondaire, les jeunes sont rendus là. Mais au primaire ? »

La pornographie comme épouvantail

Mme Robert, une sexologue interrogée par la Presse, se veut rassurante : « Il est moins dangereux qu'un enfant reçoive de la bonne information trop tôt que de tomber sur des scènes de pornographie alors qu'il n'a eu aucune préparation. Il ne faut pas jouer à l'autruche. Selon moi, la décision du gouvernement est excellente. » On reconnaît la tactique habituelle pour forcer l'adoption rapide d'un sujet sensible : faire peur, agir sur les sentiments, agiter le spectre de la pornographie que les parents ne pourraient contrôler.

Malgré tout, on ne comprend pas très bien Mme Robert : à quel âge faudra-t-il reculer les cours d'éducation sexuelle pour être sûr qu'aucun enfant n'ait jamais vu des scènes pornographiques auparavant ? Est-ce que l'information scientifique est la « bonne information » pour préparer les enfants ? Si ce n'est le cas et que l'information n'est pas qu'anatomique, quel contenu moral et philosophique fera-t-on passer ? Comment peut-on être sûr que tous les parents l'accepteront ?; Qui décidera en dernier recours de ce qui est acceptable pour les enfants : l'État avec toute sa machine qui impose ses décisions ainsi que sa kyrielle d'experts ou les parents isolés de ces enfants ?

Une partie de l'éducation sexuelle dans le cours ECR

Rappelons qu'une partie de ce cours est donné en éthique et culture religieuse aujourd'hui, voir page 536 du Programme avec l'indication pédagogique suivante : « Faire prendre conscience aux élèves qu’il existe, selon les individus ou les groupes, différentes façons de comprendre l’ordre social [parmi les exemples on cite la sexualité, y compris donc l'homosexualité] et d’y réagir. »

Cahier d'activités Voyage vers les valeurs pour secondaire II aux éditions École nouvelle


Ailleurs (page 540), sous le thème du « patrimoine religieux québécois », on parlera de « tabous, les relations sexuelles avant le mariage, etc. » Des tabous, quelle horreur ! Ainsi que « des comportements et des codes moraux  » de la Grande Noirceur : « des comportements familiaux, amoureux, économiques ou écologiques ».

Page 58 — cahier-manuel d'éthique et de culture religieuse Entretiens II pour la 1re  secondaire des éditions La Pensée

Autres images : « famille monochrome, rictus, pénurie et ânonnements »

On revient sur le sujet plus tard dans la formation de l'élève québécois en abordant (page 543 du Programme) « les rapports entre les hommes et les femmes, la sexualité, la complémentarité de l’homme et de la femme ».

Quant à la lutte contre l'hétérosexisme, elle bénéficie d'une grande transversalité  dans les écoles : visionnement obligatoire ici en classe d'ECR du film C.R.A.Z.Y qui provoque des remous parmi les enfants d'immigrés, ailleurs la lecture de Pedro & Me en classe d'anglais. Les deux ouvrages visant à sensibiliser les élèves à l'homosexualité comme une pratique légitime. Enfin dans une petite ville, le cours d'histoire sur l'humanisme de la Renaissance sert à un professeur de prétexte pour critiquer l'obscurantisme catholique de l'époque et épiloguer sur le fait que « Dieu a aussi créé les homosexuels »...

Le Monopole sera-t-il aussi souple qu'en 1992 ?

Est-ce que le Monopole de l'Éducation sera aussi souple qu'en 1992 quand viendra le moment d'octroyer des exemptions au nouveau cours d'éducation sexuelle ?

À l'époque, la position exprimée par le Ministre Michel Pagé, du Ministère de l’Éducation, établissait la position officielle du MELS, sur le cours obligatoire d’Éducation sexuelle, à l’effet que bien qu’il s’agisse d’un cours obligatoire, article 15 § 4 de la Loi sur l'instruction publique pouvait toujours être appliqué et invoqué par la demanderesse pour donner un cours équivalent à la maison. Il est intéressant de noter que le Ministre Pagé, en 1992, indiquait que : « l’école devra prévoir un encadrement particulier pour l’élève ainsi dispensé. Par exemple, l’élève pourrait s’adonner à des travaux à la bibliothèque. » (Voir sa lettre ici).

Socialiser de plus en plus et instruire de moins en moins ?

On se souvient que les compétences semblent avoir fait passer trop souvent à la trappe les connaissances « encyclopédiques » des élèves. Que le cours d'ECR prescrit la transmission de peu de connaissances, mais surtout la modification d'attitudes vis-à-vis de la diversité (religieuse, mais aussi sexuelle et morale).

Le gouvernement prévoit un nouveau cours d'éducation sexuelle dès le primaire. On ne connaît pas encore les détails de celui-ci. Y aura-t-il débat ou verra-t-on encore les experts « donner » un nouveau programme «  au Québec » dont les jeunes écoliers pourront « profiter », le tout sans exemption ni avis des parents ?

Enfin, quel cours sabrera-t-on pour imposer ce nouvel élément de la socialisation des enfants captifs de l'école programmée par l'État ?





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