jeudi 11 novembre 2010

Priorité aux soins palliatifs, méfiance grandissante face à l'euthanasie

Les résidents du Québec sont de plus en plus préoccupés par les répercussions qu'aurait la légalisation de l'euthanasie sur les membres les plus vulnérables de la société, selon un nouveau sondage.

Une proportion étonnante de 81 % des Québécois interrogés par Environics Research expriment maintenant la crainte que, si l'euthanasie est légalisée, on ne mette fin à la vie des personnes malades, âgées ou ayant des handicaps sans leur consentement. C'est 8 % de plus qu'un sondage semblable effectué par Environics en 1989. La proportion a augmenté de 15 % parmi les résidents de Montréal.

Le sondage, effectué en septembre, montre que 69 % sont d'accord avec la légalisation si le patient consent; c'est une baisse de 6 % par rapport à 2009. Et même chez ceux qui sont « plutôt en faveur » de la légalisation, 76 % craignent que la vie de certains ne soit mise en danger.

Ce sondage d'opinion publique est tenu au moment où une commission de l'Assemblée nationale du Québec examine la question de mourir dans la dignité.

D'après le sondage, 75 % des gens craignent aussi que des pressions ne soient exercées sur les personnes âgées pour qu'elles acceptent l'euthanasie afin de réduire les coûts croissants des soins de santé; c'est 10 % de plus qu'il y a un an.

À la question de savoir si la grande priorité du gouvernement devrait être de légaliser l'euthanasie ou d'améliorer les soins palliatifs aux mourants, 60 % ont dit que c'était d'améliorer les soins palliatifs; seulement 29 % ont dit que la légalisation de l'euthanasie devrait avoir priorité.

Ce sondage de 500 résidents du Québec est considéré exact avec une marge d'erreur de 4,4 %, 19 fois sur 20.

« Le débat en cours au Québec sur la mort est sain », a dit Monica Roddis, présidente intérimaire de VieCanada, l'organisation qui a commandé le sondage. « Il a été réellement important que les professionnels de la santé, les médecins et les infirmières qui travaillent auprès de ces personnes vulnérables aient pris la parole pour décrire leurs besoins. Cela contribue sans aucun doute à ce changement de l'opinion publique, que certains peuvent trouver surprenant.

« Les gens sont maintenant plus préoccupés que jamais au sujet des conséquences qu'aurait l'euthanasie sur les personnes plus faibles et plus dépendantes. »

Le sondage a également été effectué auprès des autres Canadiens, et il a révélé que ce sont les résidents du Québec qui ont le plus haut degré de préoccupation sur les conséquences possibles de la légalisation.

« C`est peut-être parce que les Québécois ont une compassion et une sollicitude particulières pour les personnes marginalisées et démunies, » a dit Mme Roddis.




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