mercredi 12 mai 2010

Espagne — suppression de l'allocation à la naissance

Le gouvernement socialiste espagnol de José Luis Zapatero a annoncé de sévères mesures d’austérité pour réduire les déficits.

Parmi celles-ci, la suppression à partir de 2011 de l’aide de 2 500 euros (3 220 $ canadiens) à la naissance de chaque enfant. C’était l’une des mesures phares du Parti socialiste (PSOE), adoptées en 2007, pour relancer la natalité anémique de la péninsule. L'opposition conservatrice du Parti populaire (PP) avait dénoncé cette mesure qu'elle qualifiait d'« électoraliste ». Cette mesure avait coûté 1,23 milliard d'euros en 2008, soit 1,57 milliard de $ canadiens.

Une aide supplémentaire de 1 000 euros (1290 $ canadiens) était octroyée aux mères monoparentales, aux familles nombreuses et pour les enfants handicapés.

Faible hausse démographique compromise ?

L'indice synthétique de fécondité espagnol était de 1,44 enfant par femme en 2009. Il faut 2,1 enfants par femme pour assurer le renouvellement des générations. Au Québec, l'indice synthétique de fécondité s'établissait à 1,731 enfant par femme en 2009, en légère baisse par rapport à celui de l'année 2008 (1,735).

Après 13 années d'une lente augmentation de la fécondité espagnole (elle était de 1,2 enfants/femme en 1997) — dont une grande part due à des mères étrangères — plusieurs indices semblent faire penser que cette très relative embellie a pris fin.

Parmi ces indices, les chiffres de la natalité en Catalogne où le nombre de naissances en 2009 a atteint 85 916, alors que ce chiffre était de 89 327 en 2008. Ce qui représente une baisse de 3,8 %. Et plus l'année a progressé, plus la baisse s'est renforcée. C'est ainsi que le nombre de naissances pendant le premier trimestre de 2009 (20 941 naissances) fut pratiquement identique au premier trimestre de 2008 (20 928 naissances), mais, à partir d'avril 2009, la baisse enregistrée s'est stabilisée pour atteindre 5 %.

Cette baisse semble s'être poursuivie lors du premier trimestre 2010, comme l'indiquent des données de huit hôpitaux publics catalans.

Importance de la crise et de l'immigration dans la natalité

Selon Andreu Domingo, chercheur au Centre d'études démographiques (CED) catalan, la population immigrante pourrait jouer un rôle très important dans la baisse de la natalité. En effet, la hausse de la natalité jusqu'en 2008 était soutenue, en grande partie, par l'arrivée de mères immigrantes d'âge fécond. Si, entre 2000 et 2008, le nombre de naissances dont la mère est espagnole avait augmenté de 11 %, le nombre de naissances de mère étrangère avait augmenté de 340 % (en d'autres termes, leur nombre avait été multiplié par 4,4).

Avec le début de la crise en Espagne, où le chômage avoisine désormais 20 %, l'arrivée d'immigrés d'âge fécond a été freinée, ce qui peut expliquer une baisse de natalité globale en Espagne.

La crise n'est évidemment pas sans effet sur la population espagnole en générale. De très nombreux travailleurs espagnols, principalement du secteur de la construction, se trouvent au chômage. « Ils ne se trouvent pas dans une situation économique propice à avoir des enfants » d'observer Domingo. « Tout entre un peu en jeu pour faire baisser la fécondité ».




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Québec ne connaît pas sa capacité d'accueil d'immigrants et évalue mal le dossier d'un immigrant sur deux

Le vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, a déposé mercredi le premier tome de son rapport annuel 2010-2011. Il y pose un regard sévère sur le travail et le processus de sélection du ministère de l'Immigration du Québec.

L’Accord Canada-Québec relatif à l’immigration et à l’admission temporaire des aubains attribue au Québec la responsabilité exclusive de sélectionner les immigrants de la catégorie de l’immigration économique. En 2009, ces immigrants représentaient 70 % des 49 489 admissions du Québec et 91 % d’entre eux étaient des immigrants travailleurs qualifiés (donc très peu d'investisseurs).

L'équipe du vérificateur Lachance a d'abord constaté que « le ministère n’utilise pas d’indicateurs socioéconomiques pour bien cerner la capacité réelle du Québec à accueillir et à intégrer en emploi les nouveaux arrivants. Sans évaluation, le ministère ne peut s’assurer que la province est capable de supporter les hausses progressives des volumes d’immigration, tout en optimisant les retombées de l’immigration sur le développement du Québec. »

Hausse de l'immigration à visée électoraliste ?

En 2007, le gouvernement Charest a augmenté de 20 % les cibles à atteindre en matière d'immigration. L'objectif se situe cette année à « entre 52 000 et 55 000» pour 2010. Plusieurs commentateurs, comme Mario Dumont, ont fait un rapprochement entre cette hausse des taux d'immigration et la volonté électoraliste du Parti libéral du Québec. En effet, les immigrants votent massivement pour le PLQ, 55 000 cela représente « quasiment un nouveau comté par année » qui vote libéraux de déclarer M. Dumont à son émission Dumont 360 ° du lundi 10 mai (à 17 h 05).

Inadaptation des critères de sélection aux conditions économiques ?

Le vérificateur note un taux de chômage plus élevé chez les nouveaux arrivants que dans le reste de la population. Mais il n'est pas à même juger si le Québec outrepasse sa capacité d'accueil à l'heure actuelle.

« Nous, on ne le sait pas, déclare M. Lachance. Mais on dit que le ministère, lui, devrait le savoir. C'est pour ça qu'on invite le ministère à se donner un indicateur de cette capacité d'intégration. »

En 2009, le taux de chômage des immigrants du Québec s’élevait à 13,7 % comparativement à 7,6 % pour la population native et à 10,7 % pour les immigrants de l’Ontario.

Malgré ces données, le ministère n’a pas évalué sa grille et ses conditions de sélection, notamment par rapport aux pratiques étrangères. Certains pays ont fixé des conditions préalables au traitement d’une demande d’immigration. Ainsi, la candidature d’un travailleur qualifié n’est recevable que si sa profession figure sur la liste des professions privilégiées.

La grille de sélection a « une efficacité limitée », juge M. Lachance. Le critère « d'adaptabilité », par exemple, pourtant encore modifié en 2006, favorise les jeunes scolarisés qui parlent français, plutôt que de s'assurer que leur formation répond à un besoin réel de main-d'œuvre au Québec. Entre 2006 et 2008, à peine 9 % des candidats sélectionnés présentaient un profil répondant aux domaines de formations privilégiées par le Québec.

Soixante pour cent des travailleurs qualifiés sélectionnés par Québec n’ont obtenu aucun point pour un domaine de formation adapté aux besoins québécois. La note de passage a été obtenue surtout grâce à d’autres caractéristiques (niveau de scolarité, âge et connaissance du français).

Moitié des dossiers des candidats est lacunaire

Le vérificateur général critique la grille de sélection des immigrants du ministère. Il a étudié un échantillon de 91 dossiers de nouveaux arrivants. Il voulait vérifier s'ils répondent à l'adéquation recherchée entre la sélection des immigrants et les besoins en main-d'œuvre au Québec.

Parmi ces 91 dossiers, le ministère a délivré des certificats de sélection dans 38 cas et a refusé 6 demandes, sans que les dossiers respectent la réglementation ou les instructions du Guide des procédures d’immigration, ou encore sans que des documents ou des commentaires des conseillers à l’immigration soutiennent cette décision.

Par ailleurs, en extrapolant les résultats de nos travaux à l’ensemble des dossiers des territoires visés pour la période couverte, le vérificateur déclare (avec un degré de confiance de 90 %) :
  1. Entre 40 et 57 % des dossiers (de 11 826 à 16 853 dossiers) comportaient des erreurs dans l’attribution des points de la grille de sélection ou ne contenaient pas tous les éléments nécessaires pour justifier les points attribués.

  2. Pour 34 à 51 % de ces dossiers (de 10 052 à 15 079 dossiers), le ministère ne peut s’assurer de la justesse de sa décision d’attribuer ou non un certificat de sélection du Québec à cause de l’absence de toutes les informations nécessaires la soutenant.
Le rapport signale également que, de 2005 à 2009, « la proportion des demandes acceptées en sélection sur dossier sans entrevue [avec l’agent d’immigration] est passée de 17 à 29 %, phénomène que le Ministère explique par un besoin d’accélérer le processus de sélection et son souci de générer des économies tout en atteignant les cibles visées ».

Réactions timides de l'opposition

Pour Mme Lise Beaudoin, porte-parole du Parti québécois en matière d'immigration, le rapport du vérificateur montre que le ministère est « complètement à côté de la coche ». Le nombre d'anomalies constatées dans les dossiers remet même en cause « l'intégrité du système », croit-elle.

« Pour moi, ce n'est pas le nombre (d'immigrants) qui pose problème, mais les moyens qu'on met pour les intégrer », de déclarer Mme Beaudoin. Mais si on doit y mettre beaucoup de moyens, cela ne pose-t-il pas aussi un problème ?

Le chef de l'Action démocratique, Gérard Deltell, croit pour sa part qu'il faut revenir au niveau d'immigration de 2006, soit 10 000 personnes en moins : « On souhaiterait qu'il y en ait davantage, mais notre société n'est pas en mesure d'accueillir tous ces gens-là comme il se doit ».

Voir aussi :

L'immigration paiera-t-elle les retraites, enrichit-elle les pays d'accueil ?

Faible fécondité qui stagne, immigration massive : le Grand Montréal s'anglicise rapidement





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Violences scolaires au Québec, dès le préscolaire...

Un sondage Léger Marketing réalisé en mars 2010 et auquel plus de 2000 enseignantes et enseignants ont participé révèle que 85 % des enseignantes et enseignants affirment être victimes de violence psychologique ou verbale et la moitié d’entre eux a vécu une forme de violence physique.

En avril 2008, le Monopole de l'Éducation du Québec (MELS) lançait un plan d’action pour prévenir la violence à l’école. Pour la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), deux ans plus tard, force est de constater que le ministère n’a toujours pas produit l’état de situation promis et qu’il n’a surtout pas respecté ses engagements pour préserver et réduire la violence dans les écoles du Québec.

Formes de violence

Les formes de violence psychologique ou verbale les plus couramment rencontrées par le personnel enseignant sont :
  1. les propos méprisants (74 %) ;

  2. l’intimidation (46 %) ;

  3. les menaces d’agression physique (35 %) ;

  4. le harcèlement (25 %).
Fait non négligeable, le sondage démontre que cette violence psychologique ou verbale apparaît dès le préscolaire et demeure constante jusqu’à la fin du secondaire. Près du quart (23 %) des enseignantes et enseignants indique subir des actes de violence psychologique ou verbale sur une base régulière.

De plus, la moitié des enseignantes et enseignants sondés a été victime de violence physique.


Fin à l'intégration

Pour la FAE, il est temps que le gouvernement cesse de seulement parler de la prévention de la violence pour réellement agir dans les milieux. « Les professeurs ne peuvent plus enseigner en plus de contrôler la violence. Quand un enseignant doit faire sortir ses élèves de la classe pour pouvoir contrôler un seul élève en crise, c'est tous les autres qui en souffrent. Ça ne peut plus durer », commente M. St-Germain, président de la FAE.

La première solution réclamée par la FAE est la fin de l'intégration massive des élèves en difficulté dans les classes régulières.




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Les commissions scolaires seraient peu économes dans leurs dépenses d'administration

Dans son rapport rendu public mercredi, Renaud Lachance, vérificateur général du Québec, s'est penché sur les frais d’administration des commissions scolaires. Il estime qu'un exercice de dégraissage des commissions scolaires pourrait permettre d'économiser des millions de dollars.

Au cours de l’année 2007-2008, les dépenses des C.S. ont totalisé, selon les données du ministère, quelque 9,9 milliards de dollars dont 561 millions ont servi à des activités de nature administrative, comme celles liées à la gestion des ressources financières, humaines et matérielles ainsi qu’à différents services administratifs. Le principal bailleur de fonds des C.S. est le Monopole de l'Éducation du Québec : il leur alloue environ 7,5 milliards de dollars.

Les frais d’administration sur lesquels ont porté les travaux du vérificateur général s’élèvent annuellement à plus de 350 millions de dollars pour l’ensemble des C.S., soit environ 3,7 % de leurs dépenses de fonctionnement.

Le vérificateur a étudié le cas spécifique de cinq commissions scolaires. Il en conclut qu'il serait possible d'épargner, pour ces cinq commissions, entre 4,6 et 8,1 millions de dollars uniquement en frais d'administration, sans affecter les services.

Son rapport remet aussi en question le nombre de commissions scolaires (72 dans toute la province) par rapport au nombre d'élèves desservis. Il laisse entendre que des fusions seraient possibles dans certaines régions du Québec où le nombre d'élèves est en forte décroissance. C'est le cas, entre autres, pour certaines commissions scolaires du Bas-Saint-Laurent et du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Le chapitre du rapport du vérificateur général du Québec consacré aux commissions scolaires.







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