mardi 22 juin 2010

André Pratte : la ministre de l’Éducation aurait dû accueillir la proposition de Loyola


L'éditorialiste de la Presse André Pratte, étonnant, de prendre parti pour  un accommodement envers Loyola dans son éditorial de ce jour.

Au Québec, le système public d’éducation a été déconfessionnalisé et l’enseignement de la religion a été relégué à la sphère privée. Toutefois, il n’a jamais été question de déconfessionnaliser les écoles privées. La Charte québécoise des droits et libertés de la personne protège le droit des parents « d’assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs convictions » et « de choisir pour leurs enfants des établissements d’enseignement privés ».

Le ministère de l’Éducation rappelle que les écoles privées peuvent toujours offrir des cours de religion. Cependant, dans une authentique école confessionnelle, la dimension spirituelle est présente dans toute la vie de l’école, pas seulement durant les cours de religion. Imposer à Loyola d’enseigner un cours de culture religieuse dont est absente cette dimension, c’est selon elle lui imposer « la diffusion d’une vision du monde incompatible à sa mission catholique ».

Le problème se résume ainsi : après avoir déconfessionnalisé son système scolaire public, le Québec veut-il maintenant sortir la religion des écoles privées ? Pourvu qu’on sache, la réponse à cette question a toujours été non. Cela étant, au lieu de rédiger une sèche fin de non-recevoir, la ministre de l’Éducation aurait dû accueillir la proposition de Loyola comme le fondement d’un accommodement aussi raisonnable que souhaitable.





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5 commentaires:

Sébas a dit…

André Pratte se trompe royalement s'il réduit toute cette folie totalitaire, à une différenciation d'application -entre le systême public et les écoles privées- de ce cours de religions... mondialiste !

La province de Québec a CHANGÉ la charte des droits pour IMPOSER ce cours à tous.

La province de Québec a ENFREINT DES DROITS SACRÉS DES PARENTS ET DES PROFS en changeant cette charte...

***

Que nous soyons catholiques, juifs musulmans, ou athées, agnostiques ou un mélange de l'un ou de l'autre, c'est ce qui DOIT TOUS nous préoccuper.

Ne laissons pas les «faiseux d'opinions» (i.e. les prêtres modernes) nous faire oublier l'essentiel...

Michel THYS a dit…

Il n’est bien sûr pas question, dans ce cours d'ECR, de vouloir imposer un multiculturalisme relativiste, comme si tout se valait. Mais faut-il pour autant n’offrir aux jeunes qu’une vision religieuse unilatérale ?
Privilégier la culture québécoise et la religion catholique est certes légitime, mais à notre époque de pluralisme des cultures et des convictions, cela ne peut, selon moi, que favoriser le repli identitaire, le communautarisme et donc l'intolérance.
Certes, les parents croyants ont le droit légitime et constitutionnel d'imposer unilatéralement leur religion à leurs enfants. Je crains cependant que cela ne favorise pas leur intégration à la modernité ...
Initialement, dans ce cours, il devait être fait mention de l’existence «d’autres conceptions de vie que religieuses ». C’était un minimum, par simple honnêteté intellectuelle. Or, à présent, même la mention de l’athéisme est, paraît-il, supprimée, comme si c’était une abomination !
Tout se passe comme si l’on voulait empêcher les jeunes de choisir librement de croire ou de ne pas croire.

Sous prétexte d’ouverture à la différence et au dialogue, le cours d'ECR fait découvrir au moins six autres religions, mais avec tant de détails, que cela jette la confusion dans l’esprit des enfants et adolescents. Par comparaison, cela ne peut que renforcer la religion traditionnelle et majoritaire.
Le multiculturalisme ne serait-il pas le but hypocrite de ce cours, en tentant de compenser le déclin du catholicisme dû à la déconfessionnalisation et à la laïcisation croissantes des sociétés intellectualisées ?

Certes, la culture générale implique un minimum de culture religieuse, mais aussi de culture laïque et humaniste.
Dans un souci de neutralité et afin de réduire les inégalités socioculturelles, l’école, via un cours d’ECR amélioré, devrait donc compenser l’influence des parents et d’un un milieu unilatéral, par une DOUBLE information minimale, objective et non prosélyte : d’une part, au cours d'histoire, ou lors d’un cours de philosophie, sur le « fait religieux » , sans occulter ce que toutes les religions ont en commun, à des degrés divers : la soumission, ET d’autre part, sur le « fait laïque » (l’humanisme laïque, ses principes de libre examen, d’esprit critique, d’autonomie et de responsabilité individuelle, ses valeurs universalisables - puisque bénéfiques à tous, telles que le respect de la dignité de l’homme, de la femme et de l’enfant , ses options, ses objectifs, la spiritualité laïque, …).
Il sera évidemment indispensable de repenser la formation et le « recyclage » des enseignants, qu’ils soient croyants ou non, car ils n’ont pas à influencer les élèves par leurs propres convictions, mais à les rendre capables de se forger les leurs.

Un tel système éducatif, hélas encore utopique, parce qu’il conduit à terme à la fusion des écoles publiques et privées, permettrait enfin à chacun de choisir ses convictions philosophiques OU religieuses en connaissance de cause, aussi librement et tardivement que possible, d’accepter la différence enrichissante de l’autre (si elle n’est pas fondamentaliste) et de tendre ainsi vers une réelle citoyenneté, fondée sur un meilleur « vivre ensemble ».

Michel THYS Waterloo, (en Belgique).
http://michel.thys.over-blog.org

Anonyme a dit…

@ Michel THYS

C'est gentil de vous intéresser au Québec, mais si vous vous occupiez de votre pays qui est à la veille d'éclater en trois ou quatre morceaux? Vous seriez peut-être un peu plus crédible. La Belgique est, comment dire? pas tout à fait un exemple inspirant en termes d'ouverture à la différence et d'intégration de la diversité, ces temps-ci.

Ancrage a dit…

Mais les Francs-maçons ("les libres penseurs") comme Michel Thys s'occupent très fort de la Belgique : on voit le résultat.

Éclatement possible et remplacement massif de la population autochtone par des allochtones musulmans et africains (surtout à Bruxelles).

Ces francs-maçons vieillissants, véritables apprentis sorciers, vont à voir du fil à retordre avec ces immigrés qu'ils ont fait rentrer en masse.

jean fisher a dit…

M. Thys,

Vous le savez maintenant: le Québec n'acceptera pas de devenir le laboratoire d'implantation d'un 'cours de religions mondialiste' pavant la voie à une 'éthique laïque', que tous ses éleves devraient, sans possibilité d'exemption, être forcés d'avaler de force.

L'intégrisme n'a pas sa place au Québec, surtout pas le plus pernicieux et insidieux d'entre eux: l'intégrime laïc. Gardez ca pour la Loge, quelle qu'en soit le rite.