samedi 3 avril 2010

C'était bien la peine d'être le témoin gouvernemental pour imposer le cours ECR !

On se rappellera que Gilles Routhier est ce témoin gouvernemental embauché par les avocats du Monopole de l'Éducation pour empêcher deux parents catholiques d'obtenir une exemption au cours d'éthique et de culture religion.

Il a également défendu publiquement le point de vue selon lequel l'Église doit vivre sa Pâques et sa mort en quelque sorte. Il est professeur d'université et enseignerait sa théologie à l'Université Laval. Le juge Dubois s'est longuement appuyé sur le témoignage Gilles Routhier, témoignage qui frisait la malhonnêteté intellectuelle selon le théologien et éthicien Guy Durand, pour débouter en première instance les parents de Drummondville qui demandaient que leurs enfants soient exemptés du cours d'éthique et culture religieuse.

Voilà maintenant que la Presse nous apprend qu'il ne pense pas que le nouveau cours ECR éveillera les élèves à la spiritualité. C'était bien la peine d'empêcher — en se portant volontaire à titre de témoin gouvernemental — des parents catholiques d'en soustraire leurs enfants puisqu'eux pensaient au contraire que le nouveau cours était néfaste à la transmission de la foi ! Il y a des examens de conscience qui se perdent...

Voici donc l'extrait de l'article de La Presse :
Selon Gilles Routhier, théologien à l'Université de Montréal, ce chiffre indique que les institutions ne sont plus les lieux où la population apprend à être catholique. « C'est beaucoup plus dans la culture qu'à l'école ou à l'église, dit M. Routhier. Je ne mets donc pas trop le salut dans le nouveau cours. Là où on apprend les choses, c'est à travers les produits culturels, la dissémination dans la culture. Il y a 30 ou 40 ans, c'était à travers l'église, l'école et la famille. Ce qui m'apparaît de plus en plus manifeste, c'est que les institutions ne contrôlent plus le message. On est presque rendu comme au moment du ministère public de Jésus. Les gens s'interrogent. Jésus demandait parfois à ses disciples comment les gens le percevaient. On revient dans cette position, au débat. »
Notons que le même Gilles Routhier s'était déjà demandé — après le procès où il servit le gouvernement — si le programme ECR n'était pas relativiste, le débat était ouvert selon lui.

Quant au très controversé Raymond Gravel, il fonde ses espoirs sur le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse : «C'est un élément fondamental du dogme catholique», déplore Raymond Gravel, prêtre du diocèse de Joliette. «Je fais parfois des séances de discussion avec des groupes catholiques et ça me renverse toujours de voir combien les gens sont mal informés. Plusieurs personnes croient aussi en la réincarnation! J'espère que le nouveau cours d'éthique et culture religieuse informera mieux les jeunes.»

On se demande si Raymond Gravel a lu les manuels et vu à quel point il y a peu de contenu doctrinal chrétien ou même d'extraits des évangiles... Rappelons que les professeurs doivent plutôt se concentrer sur le « phénomène religieux » (les rites, les interdits alimentaires, les objets, l'architecture) et que le reste est vraiment optionnel et partagé entre plusieurs courants religieux et même l'athéisme à la fin du secondaire. Enfin, la culture religieuse n'est qu'un volet du cours ECR, l'autre étant l'éthique (qui n'enseigne pas de morale sauf l'ouverture et le dialogue tolérant).

On apprend aussi dans l'article que les jeunes se disent de plus en plus athées, agnostiques et sans religion. On se demande bien si l'école québécoise laïque et ses professeurs y seraient pour quelque chose...

Pour un point de vue plus orthodoxe, lire Claude Ryan contre le Rapport Proulx.






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4 commentaires:

Anonyme a dit…

"On apprend aussi dans l'article que les jeunes se disent de plus en plus athées, agnostiques et sans religion. On se demande bien si l'école québécoise laïque et ses professeurs y seraient pour quelque chose..."

Les jeunes dont il est question sont passées par l'école avant 2005 et ont suivi à 85% l'enseignement religieux catholique.

Trouvez l'erreur!

Jean Peuplut a dit…

"Les jeunes dont il est question sont passées par l'école avant 2005 et ont suivi à 85% l'enseignement religieux catholique."

Il faut faire attention.

Ce que vous dites n'est pas vrai, nettement moins au secondaire (environ 55 %).

Pas vrai, les cours ne cherchaient plus à convaincre, mais à exposer la religion y compris d'autres religions. Ce qui me fait donc bien rire quand Luc Phaneuf pense qu'ECR pourrait faire des miracles.


Les profs de religion n'étaient même pas convaincus ou même compétents (ils ne le sont pas plus maintenant avec le cours ECR, sans doute moins).

Vous oubliez un peu vite tous les autres professeurs et autres cours de l'école laïque québécoise... C'est nettement plus important.

Anonyme a dit…

Alors, il faut faire quoi avec l'école publique?

Revenir à l'enseignement confessionnel à l'école,même au choix?

Les évêques ne veulent même pas.

Agent de pastorale a dit…

Attention, dire que les êveques ne veulent pas de cours confessionels est inexacte.

Lorsque l'assemblée des évêques a votée dans le sens de donner une chance à ce programme, ils étaient à peine plus de la moitié à appuyer la résolution. Le cours était loin de faire l'unanimité, et l'est encore moins. Ils n'ont simplement pas su répondre adéquatement à cette "dictature" et à ce totalitarisme sur la manière de penser et sur la culture religieuse imposée à tous les jeunes du Québec sans exception. Même l'Église catholique n'a jamais eu tel monopole sur la conscience des citoyens.


Malheureusement, le Mels a signifié sérieusement aux évêques que peut importe ce qu'ils en disent, l'application du programme suivra son cours.

Les parents doivent poursuivre et accentuer la désobéissance civile, le retrait, écrire dans les journaux et aux divers gouvernements afin de dénoncer l'imposition de ce cours et la violation de leurs droits, notamment le droit à la liberté de conscience et de religion.