vendredi 12 mars 2010

« Le problème central, c'est la montée de l'islam politique, et non les signes religieux »

Marc Lebuis, éditeur du site Point de bascule, offre son analyse de la crise des accommodements et du mirage d'une solution à la crise de la « diversité » croissante par la publication d'une Charte de la laïcité.

Imprécision

En souhaitant endiguer l'expression institutionnelle du religieux, les promoteurs d'une Charte de la laïcité escamotent un problème fondamental : l'islamisme. Le problème actuel, au Québec et encore plus ailleurs, ce n'est pas la religion en général, mais bien l'islam politique, une idéologie politique rétrograde aux visées clairement expansionnistes et aux ambitions totalitaires. Le problème, ce ne sont pas « les signes religieux » ou le « retour du religieux ». Le problème central, c'est la montée de l'islam politique, l'influence de groupes islamisants sur certains partis politiques, la présence de militants islamistes dans certaines institutions publiques, l'emprise de l'islam politique sur les musulmans d'ici et l'insouciance jovialiste de nos dialoguistes patentés.

Incohérence

Une proportion significative des partisans d'une charte de la laïcité approuverait le retrait du crucifix de l'Assemblée nationale du Québec. Paradoxalement, ces laïcistes conséquents défendent ainsi une position que soutiendrait allègrement la quasi-totalité des intégristes musulmans de la province. En s'attaquant aux racines religieuses de la majorité nationale, plusieurs laïcistes promeuvent ainsi involontairement un programme allant bien souvent dans le sens des souhaits et intérêts les plus profonds de l'islam militant.

Ligne Maginot

L'approche laïque « à la française » souffre en général du syndrome de la ligne Maginot. Du sable pour les autruches. Car, en vérité, endiguer en partie l'expression de certains symboles ne court-circuite aucunement le dynamisme des mouvements politico-religieux qui s'y rattachent. Il ne suffit pas de voter des lois et d'instaurer des règles pour voir certaines valeurs et allégeances s'incarner par magie dans la réalité. Si, demain matin, les caissières de la SAAQ ne pouvaient plus porter de voile, est-ce que cela changerait quelque chose sur l'essentiel? Non. L'islam politique continuera d'endoctriner les musulmans du Québec en se passant de ses étendards. L'interdiction du voile, de la burqa, du niqab et du djilbab pourrait être jugée positive, mais cela ne réglera en aucun cas le problème de fond. Cacher le symptôme est parfois souhaitable, mais ce n'est jamais un bon remède.

Victoire à la Pyrrhus

L'islam politique n'est pas une danseuse de ballet. Si vous le frappez de la main gauche, il sera toujours debout. Si vous le frappez de la droite, il sera encore debout. Si l'on interdit le voile dans le secteur public, les islamistes en profiteront pour exacerber les sentiments victimaires des musulmans, les ghettoïser et les radicaliser encore plus. À l'inverse, si l'on n'interdit pas le voile dans le secteur public, les islamistes clameront que la pression fonctionne et qu'en s'ouvrant aux signes ostentatoires de l'islamisme, les infidèles font une fois de plus preuve de faiblesse et de couardise. Ils ouvriront ensuite de nouveaux fronts. L'islam politique n'est pas une problématique simple. Défaite et victoire sont pour lui deux tremplins distincts pour progresser. À ce phénomène, il n'y a pas de solution simple ou magique.

L'État total

La laïcité « fermée » telle que certains la conçoivent vise bien souvent à neutraliser un faux problème - le religieux en général - en instaurant un nouveau culte, soit un culte civique ou un culte de l'État, sapant ainsi les libertés individuelles classiques. Étatisation d'un nouveau pan de la vie sociale et bureaucratisation accrue du monde vécu, voilà ce qu'entraînerait en partie l'instauration d'une charte de la laïcité. À cause de quelques-uns, tous doivent payer. À cause de quelques-uns, accroissement du pouvoir de l'État sur tous. Ainsi, d'une certaine manière, l'islamisme triompherait. À cause de lui, les libertés occidentales, fondement de nos sociétés, devraient reculer.

[...]

En conclusion

Charte de la laïcité ou pas, de nombreux jeunes musulmans continueront, après les classes, d'aller à l'école coranique et dans des centres islamiques. Ils continueront de se faire dire, pour une bonne part, que leur principal devoir est de se battre pour l'islam. Ils continueront de se faire dire, pour une immense part, que les Occidentaux sont des dégénérés décadents. Ils continueront de se faire dire, tous et toutes, que rien n'est plus important que de ne pas se mélanger avec les infidèles...

[...]

Selon Point de Bascule...

1) L'État devrait déclarer que l'islamisme, hard et soft, est une doctrine politique antidémocratique et totalitaire. Le système d'éducation, quant à lui, devrait relayer à tous et toutes cette vérité élémentaire.

2) Les acteurs publics et médiatiques qui relativisent le phénomène islamiste devraient recevoir le même traitement que s'ils faisaient l'apologie de la malaria.

3) Les politiques d'immigration devraient être réformées de manière à minimiser autant qu'humainement possible la quantité de musulmans fondamentalistes au Québec.






Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Aucun commentaire: