jeudi 4 mars 2010

La vitesse d'un monopole : dix ans pour revenir à des bulletins traditionnels

Les bulletins des écoles québécoises seront simplifiés l'année prochaine. Malgré les réactions tièdes des directeurs d’écoles et de certains enseignants, Québec va de l’avant avec son nouveau bulletin scolaire uniforme.

Est-ce la fin des dérapages de la réforme : les petites maisons de couleur, les bonshommes sourire, les appréciations du genre « L'élève situe sa conscience citoyenne dans un contexte planétaire » ?

L’évaluation des compétences transversales serait reléguée au second plan pour privilégier celle des connaissances, a assuré la ministre. Même en éthique et culture religieuse dont le contenu prescrit est si maigre ? Le contenu du nouveau bulletin fait actuellement l’objet de consultations entre différents intervenants du milieu de l’éducation. Il devrait être dévoilé à la fin de mars.

Le nouveau bulletin prévoirait un « bilan » à la fin de chaque année. Le Ministère jonglerait aussi avec l'idée de revenir à des bulletins qui feraient carrément abstraction du concept de « cycle ».

Ces changements sont largement inspirés de l'entente intervenue entre la Commission scolaire et l'Alliance des professeurs de Montréal, en janvier dernier.

Le syndicat d'enseignants et la partie patronale avaient alors suggéré qu'une seule note figure au bulletin par matière, plutôt que par compétence.

La ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, promet une nouvelle fois que les parents pourront enfin s’y retrouver plus aisément et juger des progrès de leurs enfants. Ce faisant Mme Courchesne ne semble pas se faire beaucoup d'amis parmi les partisans de la réforme pédagogique du Monopole de l'Éducation, voir Sébastien Basse et Martine Rioux.

Il aura fallu près de dix ans pour revenir au point de départ. Vingt ans de recul (!) pour le président de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ), François Paquet. Quels furent les dégâts imposés par le Monopole de l'Éducation depuis dix ans pendant tout cet épisode de la « réforme pédagogique » ?

À la lumière du mécontentement qu'a suscité cette réforme depuis son imposition, les Québécois ne comprennent-ils pas les désavantages d'un Monopole : l'impossibilité d'échapper aux expérimentations à répétitions décidées d'en haut, manque de concurrence, de liberté ?






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3 commentaires:

Romanus a dit…

Vous remarquerez que tout se joue entre le syndicat et la 'partie patronale', ceux qui ont les intérêts 'corporatistes' dans l'éducation. Les enfants sont les 'football' qui permettent à 'la game' de se jouer.

Vous dites dix ans! Ça en a pris 25 pour faire mettre les photos sur la carte soleil.

Le Québec, c'est ca, un pays d'insignifiants.

Anonyme a dit…

Les changements qui touchent des éléments généraux de la culture prennent du temps à s'implanter. Notre système métrique a, si je ne m'abuse, au moins quarante ans et les épiceries nous offrent toujours notre steak à la livre!

Dans les universités, on a implanté depuis au moins 25 ans un système de notation littérale de A+ à E et les futurs enseignants le connaissent parfaitement. Il est en vigueur, sauf erreur, dans biens des écoles primaires et secondaires du Canada anglophone.

Mais les parents (et les grands parents) préfèrent encore les pourcentages comme d'acheter leur steak à la livre.

Il y a encore des Français qui achètent leurs pains baguettes en francs plutôt qu'en Euro!

Ainsi va la vie en société.

Baïkhal a dit…

Anonyme disait :

"Les changements qui touchent des éléments généraux de la culture prennent du temps à s'implanter."

Euh, justement cela ne s'implante pas et on en revient à la fois de la notation bisounoursienne, des compétences (il n'y a pas plus orwellien multiculturaliste que le "Les changements qui touchent des éléments généraux de la culture prennent du temps à s'implanter. ") et de seulement évaluer des des compétences.

Bref, 10 ans pour ne rien changer. Un gâchis, par pure idéologie, pour « être en avance ».