jeudi 31 décembre 2009

Union politique pour l'endoctrinement

Lettre ouverte publiée dans Le Soleil du 31 décembre 2008 :
Depuis quelque temps, les médias prennent le relais de ces milliers de parents québécois qui dénoncent depuis un an l'imposition d'un cours de religion (Ethique et culture religieuse) façonné par l'État. Pour tous ces hommes et femmes qui ont courageusement défendu leurs convictions et leur droit à la liberté de conscience, c'est un énorme soulagement.

On leur donne ainsi raison d'avoir marché dans les rues de Québec, de Montréal et de Drummondville pour exprimer leur mécontentement. Ce qui a réveillé les médias, c'est l'étude de Mme Joëlle Quérin dans laquelle il est démontré que le cours Éthique et culture religieuse est bel et bien un cours d'endoctrinement multiculturaliste. Cependant, la bataille est loin d'être gagnée.

D'abord, la ministre de l'Éducation Mme Michelle Courchesne nous apprenait lors d'une entrevue que la chef de l'opposition, Mme Pauline Marois, appuyait aussi le cours ECR et ses objectifs. Voilà une belle preuve de collusion politique entre les deux principaux partis, contre la volonté des parents et citoyens du Québec.

Pourtant, Pierre Curzi, critique de l'opposition en matière d'éducation pour le PQ, soutenait l'idée de l'abolition pure et simple de ce cours. Toutefois, Mme Marois est revenue à la charge pour contredire son député et demander plutôt quelques réajustements aux contenus du cours ECR. Y aurait-il des désaccords au sein du Parti québécois dans cette affaire ? Une chose est certaine : Mme Marois et Mme Courchesne sont plus que jamais unies dans ce projet d'imposition d'un cours de religion d'État à tous les enfants québécois.

À travers la vague médiatique qu'a suscitée l'étude de Mme Quérin, il y a une question de première importance qui a été ignorée : celle du droit des parents dans les requêtes visant à faire exempter leurs enfants du cours ECR. N'oublions pas que ce cours est le fruit d'une multitude de modifications d'articles de loi de la Charte canadienne (ART 93) et québécoise (ART 41) depuis 1997. Ces modifications font en sorte que le gouvernement du Québec détient tous les pouvoirs légaux en matière d'imposition de contenu religieux à l'école.

En 2002, l'Assemblée nationale votait à l'unanimité l'ajout de l'Article 36 de la Loi sur l'instruction publique, lequel décrète que : « [L'école] doit, notamment, faciliter le cheminement spirituel de l'élève afin de favoriser son épanouissement. » Que vient faire cet article de loi dans des structures scolaires supposément linguistiques. L'étude de Mme Quérin montre bien l'intention doctrinaire multiculturelle du gouvernement. Souhaitons une autre étude qui montrerait à quel point les citoyens et parents du Québec ont subi un net recul dans leurs droits de l'exercice de l'autorité parentale.

Réal Gaudreault,
Action conservatrice traditionnelle (ACT)
Saguenay





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