jeudi 17 décembre 2009

Josée Legault : chartisme des pères du cours ECR

Josée Legault se penche sur certains arguments des pères condescendants du cours ECR publiés dans le Devoir :
Mais pour le moment, ma formation et ma compréhension du dossier me font observer les deux choses suivantes :

Primo. Mes écrits passés en attestent — et j'en demeure persuadée, tout comme l'est Mme Quérin —, qu'il existe en fait peu de différences entre ce qu'on appelle la politique de multiculturalisme et celle de l'interculturalisme.

Secundo. Dans le texte critique des quatre éminents professeurs paru dans Le Devoir de mercredi, une phrase m'a particulièrement accrochée.

Justement parce qu'elle reflète l'idéologie « chartiste », que j'ai également analysée depuis des années, mais plus spécifiquement en regard de la question linguistique. Une idéologie qui s'est installée confortablement dans notre culture politique, et au Québec et au Canada.

Cette phrase est celle-ci :
« La Charte québécoise des droits et libertés de la personne est au coeur de notre identité, et aucunement le multiculturalisme religieux ou communautaire promu dans le reste du Canada. »
Ma question : depuis quand est-ce que cette charte des droits, un encadrement législatif - et de surcroît, au Québec, une loi du Parlement adoptée en 1975, une loi certes dite « quasi-constitutionnelle » mais qui peut être amendée par un simple vote majoritaire à l'Assemblée, et non un document de nature constitutionnelle, historique et consensuelle - peut-elle sérieusement être considérée comme étant au coeur de notre identité québécoise ?

Comment promouvoir cette loi au niveau de « cœur de notre identité » ?

D'autant plus que celle-ci et la Charte canadienne des droits et libertés - laquelle, par contre, est constitutionnalisée - sont devenues, au fil des ans, des instruments d'interprétation, subjective par définition, laissés entre les mains de juges non élus ? Dont l'impact fut, entre autres choses, d'affaiblir plusieurs pans de la Loi 101...

Bref, sans égard pour le moment au contenu du cours, je me questionne lorsque je vois qu'une charte des droits, quasi-constitutionnelle mais non constitutionnalisée, loi d'un parlement pouvant être amendée par un simple vote et interprétée à satiété par des juges non élus, puisse être ainsi élevée au rang de « cœur » d'une identité nationale.

Alors que si nous devrions enseigner quelque chose à de futurs citoyens d'une saine démocratie, c'est justement d'acquérir suffisamment de culture et de connaissances objectives aptes à renforcer un sens d'analyse et un sens critique face à un document dont le sens change encore trop souvent au gré des jugements rendus et de la conjoncture politique du jour.

Je crois qu'on appelle cela entretenir le recul, la pensée et l'analyse critiques...






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1 commentaire:

Julie de la rivière a dit…

Il faudrait que cette charte ré-introduise les droits fondamentaux des parents en ce qui a trait à l'éducation de leurs enfants (entre autre)avant que je songe à mettre celle-ci au coeur de ma culture.

un lien interessant:
http://network.nationalpost.com/np/blogs/holy-post/archive/2009/12/14/father-tim-moyle-vanishing-rights-of-the-family.aspx