vendredi 30 octobre 2009

Le Monopole de l'Éducation au service des lobbies dits progressistes avec vos sous

Nous avions déjà parlé de cette dernière priorité du Monopole de l'Éducation : l'homoparentalité expliquée aux enfants du primaire par l'État. Peu d'écoles se sont intéressées à ces formations de promotion de l'homoparentalité. Les lobbies en faveur de celle-ci se tournent vers les universités « afin d'informer » les futurs enseignants et lutter contre une prétendue « homophobie » alors qu'il s'agit d'offrir aux enfants la chance d'avoir un père et une mère.

Gary Sutherland, Antonio Ortega et leur fils Raphaël. Photo fournie par la coalition des familles homoparentales.

Nous reprenons ici les extraits et commentaires de Carl Bergeron :


S. Galipeau. EN FINIR AVEC L’HOMOPHOBIE, La Presse, 30/10/2009.

Nous sommes un vendredi matin, dans un cours de sociologie, école et société, offert aux étudiants du bac en éducation, à l’UQAM. Au programme: une toute nouvelle formation, financée par le ministère de l’Éducation, développée et offerte par la Coalition des familles homoparentales : Regard sur les familles homoparentales.

[…]

D’après les chiffres du recensement de 2006 de Statistique Canada, plus de 4000 couples de même sexe vivent avec des enfants au pays. Au Québec, on estime que plusieurs milliers d’enfants vivent dans des familles homoparentales [4000 couples dans le Canada tout entier, mais des milliers d'enfants au Québec : l'incongruité statistique est quelque peu gênante — NDLR]. Un enfant par école, environ. Ce chiffre ne peut être appelé qu’à augmenter avec les années. Depuis 2002, la loi permet aux couples de même sexe d’adopter. D’où l’intérêt d’une telle formation, qui vise à briser une foule de tabous, visiblement persistants. [Quels « tabous » ? « L'homoparentalité » est abordée régulièrement dans les médias de masse, en plus de bénéficier d'un soutien financier, légal et institutionnel de l'État. — NDLR]

« L’idée, c’est d’ouvrir la réalité enseignante à toute cette diversité, explique Hélène Belley, l’enseignante, qui a eu l’idée d’inviter la Coalition dans le cadre de son cours. L’école n’est pas isolée. Elle est inscrite dans une société plurielle, dit-elle. Un enseignant qui laisserait passer des commentaires homophobes, par exemple, je pense que malheureusement, ce serait un enseignant qui raterait son coup. »

D’abord, la théorie : pendant toute la première moitié du cours, les formateurs se sont efforcés, études scientifiques à l’appui, de déboulonner une foule de mythes. Qu’on se le dise, ce n’est pas l’orientation sexuelle qui fait, ou non, un bon parent. [L'enjeu soulevé par « l'homoparentalité » n'est pas d'abord l'orientation sexuelle, mais la différence sexuelle. On est soit père, soit mère, et non seul « parent ». La différence sexuelle est précisément ce qui fonde la « famille », d'où le non-sens des « familles homoparentales ». — NDLR]

[...]

La formation a été développée par la Coalition des familles homoparentales, approuvée par des chercheurs des universités McGill et UQAM, et financée par le ministère de l’Éducation, à raison d’une subvention de 80 000 $. Elle comprend un cours, et surtout une trousse, avec témoignages vidéo, dépliants, et cahiers d’activités, à faire en classe avec les élèves. Offerte gratuitement à tous les intervenants qui travaillent de près ou de loin avec les enfants, à Montréal comme à Québec. Jusqu’à maintenant, ce sont surtout les universités, les cégeps et les syndicats qui se sont montrés intéressés. Seules trois écoles ont à ce jour reçu la formation.
Voir aussi le commentaire de Brigitte Bédard :
De quoi j'me MELS?

Vous connaissez la dernière trouvaille du MELS (Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport) ? Si non, vos enfants ou vos petits-enfants, eux, l’apprendront cet automne. Dès la première année du primaire, on leur présentera la « Trousse homoparentale », concoctée spécialement pour eux. Ils sauront tout ! Du « mariage » jusqu’à la « conception ». [Note du carnet : nous pensons qu'ils sauront tout ce que ces lobbies veulent bien écrire dans ces trousses.]

Le MELS veut faire « tomber les tabous ». Les journaux l’ont répété béatement. Un tabou ? S’cusez mais… faudrait relire ce que le mot “ tabou ” veut dire. Un “ tabou ” est ce sur quoi on fait silence, par crainte ou par pudeur. En ce qui concerne “ l’homoparentalité ” et tout ce qui se rattache à l’homosexualité, on trouve de tout, sauf du silence, de la crainte ou de la pudeur !

Suite ici.






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jeudi 29 octobre 2009

La tentation autoritaire, par Mathieu Bock-Côté

Lettre ouverte envoyée à la Presse par Mathieu Bock-Côté et publiée ce jeudi :
Dans un article proposant une mise à jour du débat sur le multiculturalisme, La Presse (27 octobre) nous apprend que les Québécois demeurent très majoritairement opposés aux accommodements raisonnables. Cet article aligne aussi une série de déclarations de représentants d'une certaine intelligentsia multiculturaliste manifestant leur exaspération devant une telle réalité. Pour une fois, la langue de bois cède sa place à une franchise qui permet d'apercevoir le caractère radical d'une idéologie en mauvais terme avec la démocratie libérale.

Dès les premières lignes de l'article, la table est mise : « Même s'ils admettent n'être que rarement ou même jamais exposés dans la vraie vie à un réel accommodement raisonnable basé sur la religion, 68 % des Québécois estiment qu'il y en a trop. » On connait la thèse : la critique du multiculturalisme reposerait d'abord sur l'ignorance et aurait plus à voir avec un délire fantasmatique qu'avec un constat de l'échec de l'intégration à la société d'accueil. Exiger des immigrés qu'ils prennent le pli identitaire de la majorité serait symptomatique d'une vision anachronique de l'intégration.

Le constat est néanmoins incontournable, on se trouve devant une opposition « de principe » au multiculturalisme, comme le reconnaît Marie McAndrew, qui n'y voit pourtant pas une raison d'en finir avec son application. « Heureusement que les droits sont protégés par les chartes et qu'ils ne sont pas soumis à la volonté de la majorité. » [Note du carnet : Parlez-en aux parents qui ne veulent pas du cours ECR et qui demandent que leur foi sincère soit respectée comme celle de la famille Multani et son poignard sikh.] Il s'agit d'une inversion de la démocratie qui repose non plus sur l'expression de la souveraineté populaire, mais sur sa neutralisation. Malgré l'opposition démocratique au multiculturalisme, ce dernier, sacralisé, prend désormais l'allure d'une nouvelle religion d'État et d'un nouveau régime politique qui assimile sa contestation à une manifestation d'intolérance.

On le devine, l'intelligentsia multiculturaliste est encore traumatisée par la crise des accommodements raisonnables. Le nouveau cours Éthique et culture religieuse, de l'aveu même de ses théoriciens, s'inscrit dans cette perspective, et devrait convaincre les Québécois des vertus du pluralisme identitaire. Pour ses défenseurs [Note du carnet: notamment Gérard Bouchard au procès de Drummondville], si ce cours avait été appliqué auparavant, il n'y aurait jamais eu de crise des accommodements raisonnables, car la conscience collective aurait correctement intériorisé les vertus de la « diversité ».

Il faut donc fabriquer un nouveau peuple, en misant sur les mouvements migratoires pour transformer les Québécois francophones en une communauté parmi d'autres dans une société mosaïque, comme le souhaite Daniel Weinstock. « Quand Montréal comptera un aussi haut pourcentage d'immigrants que Toronto, ces questions ne se poseront plus avec autant d'acuité. »

Une fois accomplie, cette transformation identitaire cessera de contraster à son désavantage l'identité québécoise par rapport à l'identité canadienne, car la première exprimerait encore un héritage historique particulier alors que la seconde aurait été intégralement reprogrammée dans la valorisation de la diversité. « Manifestement, la préoccupation identitaire des Québécois est plus forte que dans le reste du Canada. Le Canadien anglais, c'est déjà un 'post-ethnique', une personne qui peut aussi bien être de souche écossaise que polonaise ou sud-américaine. Les Québécois, eux, ont toujours cette idée qu'ils ont un 'nous' à protéger. » Tant que les Québécois se considéreront comme porteurs d'un héritage historique distinctif et qu'ils demanderont aux immigrés de se l'approprier pour s'intégrer pleinement à la collectivité, il faut en comprendre qu'ils seront en retard sur le plan de l'évolution identitaire. L'identité nationale est ainsi reléguée à la préhistoire de la modernité.

On doit tirer de cette vision des choses deux grandes conclusions. D'abord, l'intelligentsia pluraliste est de plus en plus isolée dans sa promotion du multiculturalisme et fait le choix de radicaliser son application. À défaut de convaincre le peuple, elle veut le censurer le temps d'en fabriquer un nouveau [Note du carnet : grâce à l'école et l'immigration de masse]. Son dérapage idéologique est porteur d'une tentation autoritaire.

Ensuite, elle n'hésitera pas à diaboliser l'immense majorité qui s'entête à définir la société à partir de son héritage fondateur. Le multiculturalisme n'entre plus seulement en contradiction avec l'identité nationale. Il est désormais clairement contradictoire avec la démocratie libérale.






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mercredi 28 octobre 2009

La nationalisation des enfants, parents pédophiles jusqu'à preuve du contraire...

Le Daily Mail d'Angleterre rapporte qu'une administration locale a interdit à des parents de surveiller leurs enfants sur une aire de jeux jusqu'à ce que leurs dossiers criminels aient pu être vérifiés.

On a appris aujourd'hui que des parents ont été exclus de deux aires de jeux à Watford. Leurs enfants seront surveillés par des « guides des jeux » approuvés par l'administration locale. C'est derrière la clôture qui délimite le périmètre de la zone de jeux que les parents devront regarder leurs enfants.

Le conseil d'arrondissement de Watford prétend simplement suivre les directives du gouvernement et ne peut permettre à des adultes de se déplacer sur les aires de récréation sans que leur dossier criminel n'ait été consulté.

Les parents, pour leur part, sont furieux de se voir considérés comme des « pédophiles potentiels » et considèrent cette interdiction comme une « plaisanterie ».

Marcella Bergin, 35 ans, mère de cinq enfants, s'est dite dégoûtée quand on lui a appris qu'elle ne pourrait accompagner ses enfants dans le parc.

La mairesse d'arrondissement, Dorothy Thornhill, a déclaré que l'arrondissement ne faisait que mettre en oeuvre les politiques gouvernementales dans les aires de jeux à Vicarage Road et Leggatts Way.

Elle a affirmé : « Malheureusement, à notre époque, il est impossible de laisser des adultes déambuler, sans contrôle préalable, avec des enfants dans un parc pour enfants. Cette aire de jeux n'est pas un lieu de rencontre pour adultes.

« Nous avons passé en revue nos façons de faire, et même si, auparavant, les surveillants de parc laissaient des parents accompagner leurs enfants, cela n'est désormais plus possible. »






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Une étude de Cambridge conclut que les enfants de cinq ans sont trop jeunes pour commencer l’école

Une étude de l’Université de Cambridge portant sur l’éducation à l’école primaire recommande que la scolarisation formelle des enfants ne commence qu’à l’âge de six ans, c’est-à-dire un an plus tard que la norme actuelle au Royaume-Uni.

Cette étude de 608 pages, la « Cambridge Primary Review », basée sur 28 enquêtes et 1052 observations écrites par 14 auteurs, 66 consultants en recherche et un conseil consultatif, dit qu’il n’y a aucune preuve que l’enseignement formel ait bénéficié aux jeunes enfants, et que d’introduire des enfants à l’âge de cinq dans la structure et la discipline d’une salle de classe pourrait même être nocif.

Gillian Pugh, présidente de l’étude, a déclaré : « Les enfants âgés de quatre ou cinq ans (…) commencent tout juste à « s’ouvrir » à l’apprentissage et ils peuvent « se fermer » si on les oblige trop tôt à suivre un programme rigide. »

« Si vous présentez à un enfant un programme trop formel avant qu’il n’y soit prêt, a poursuivi Mme Pugh, alors vous ne tenez pas compte de son niveau de connaissances ni de sa capacité de développement. »

« Lorsque des enfants subissent déjà des échecs à l’âge de quatre ans et demi, il est très difficile de leur faire réintégrer le système. Ils ne vont pas apprendre à lire, écrire et compter, si vous les avez éloignés » de déclarer Mme Pugh.

Le rapport recommande que jusqu’à l’âge de six ans les enfants continuent plutôt à apprendre de façon informelle, en s’amusant, ainsi qu’on le fait à la garderie.

En Finlande, aussi bien qu’en Allemagne et en Suède, les enfants commencent l’école l’année de leurs sept ans. En France, les enfants commencent leurs études à l’âge de six ans. Or, la Finlande est considérée comme le pays d’Europe ayant le meilleur système d’éducation, les élèves du pays remportant régulièrement les meilleures notes pour l’alphabétisation et les sciences aux examens du Programme d’évaluation international des étudiants PISA.

La coutume en Angleterre est de commencer l’école à cinq ans, de même qu’au pays de Galles, en Écosse et aux Pays-Bas, mais ce sont les seuls pays d’Europe à faire cela. L’étude rapporte que cette coutume provient des exigences des propriétaires d’usine de l’époque victorienne et met en garde contre la connotation stalinienne d’une « théorie étatique de l’apprentissage » imposée par une « machine de surveillance et de responsabilité ».

Le gouvernement a refusé de prendre l’étude en considération, la qualifiant de décevante et périmée. Le ministre des Écoles, Vernon Coaker, a dit qu’en fait les recommandations de l’étude désavantageraient les écoliers britanniques.

« Il est vraiment décevant qu’une étude qui se prétend exhaustive ne soit absolument pas au courant de plusieurs changements majeurs survenus à l’école primaire », a-t-il dit. « Le monde a progressé depuis que l’étude a commencé. Nous voulons nous assurer que les enfants jouent et apprennent dès la petite enfance et donner aux parents le choix que leur enfant commence l’école au mois de septembre qui suit leur quatrième anniversaire. »

Les syndicats de professeurs ont entériné l’étude et critiquent la réponse du gouvernement.

« Il est absolument extraordinaire que le gouvernement ait décidé d’ignorer les recommandations de l’étude de Cambridge » a déclaré Christine Blower, secrétaire générale du Syndicat national des enseignants (NUT).

« Tout gouvernement digne de ce nom, plus particulièrement à la veille d'une élection générale, se serait inspiré de cette étude immensément riche pour nourrir sa réflexion politique. »

le rapport de l’Université Cambridge corrobore une étude précédente, rendue publique en 2007 par le Curriculum, Evaluation and Management Center (CEM) de l’Université Durham, et présentée à la conférence de l’Association européenne pour l’apprentissage et l’Instruction (EARLI).

L’étude Durham avait trouvé qu’en dépit des grands changements advenus ces dix dernières années dans l'éducation préscolaire au Royaume-Uni, le développement et les compétences des enfants au début de leur scolarisation ne diffèrent pas aujourd'hui de ce qu'ils étaient avant l'introduction du programme de la petite enfance.

« L'objectif de cette étude est de fournir une perspective unique sur l'évolution des profils des enfants qui commencent l'école en Angleterre pendant une période de changement rapide », a déclaré le Dr Christine Merrell de la Durham University.

« On aurait pu s'attendre à ce que les programmes importants du gouvernement donnent lieu à quelques changements mesurables dans notre échantillon de près de 35.000 enfants », même si aucun avantage n’était évident au départ.

Ces deux études confirment l’évaluation du programme SureStart effectuée en 2005; celle-ci n’avait également trouvé aucune amélioration globale chez les enfants des milieux défavorisés qui constituaient les cibles de ce programme à son origine. Depuis 2004, tous les enfants de 3 et 4 ans peuvent s’inscrire dans ce programme d’éducation gratuite destinée à la petite enfance.

Rappelons que des études antérieures ont démontré des désavantages notables liés à une garde trop précoce des enfants d'âge préscolaire. C'est ainsi que le Bureau national de recherche économique, un organisme renommé de recherche des États-Unis, a récemment publié ce qui est l'étude la plus complète et la plus récente sur le système de garderie du Québec. Dans leur résumé, les professeurs d'économie Michael Baker, Jonathan Gruber et Kevin Milligan écrivent que l'introduction de ce programme a eu des conséquences négatives autant sur les parents que sur les enfants:
« [N]ous avons découvert des preuves frappantes que les enfants ont subi des détériorations dans un éventail d'aspects comportementaux et liés à la santé, allant de l'agression aux aptitudes motrices et sociales en passant par la maladie. Notre analyse suggère aussi que le nouveau programme de garderie a mené à des pratiques parentales plus hostiles et moins cohérentes ainsi qu'à une détérioration de la santé parentale et des relations parentales. »






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mardi 27 octobre 2009

Témoignage d'une mère sur la « neutralité » des profs d'ECR

Témoignage intéressant de Sophie Bouchard dans le dernier numéro du NIC :
« J’aimerais qu’on le reconnaisse enfin : même avec la meilleure formation du monde, on ne me fera pas avaler que les professeurs ne laisseront pas passer des
opinions personnelles de temps en temps. Ce qui équivaudrait à se fermer les yeux pour ne pas voir.

Des faits : j’ai osé demander à un de mes enfants de rapporter le manuel ÉCR. Eh bien! Devoir de réserve ou pas, le professeur ne s’est pas gêné pour répondre À MON ENFANT qu’il me reprochait mon opposition au cours qui risquait de « coincer » mon enfant entre le discours de l’école et celui de la
maison! Superbe, non ! C’est moi qui coince mon enfant parce que je veux savoir ce qu’on lui enseigne ? Le professeur a assuré mon enfant que tout ce qu’il y avait dans le manuel était « parfaitement correct » et que si elle-même n’y voyait pas de problèmes, c’est qu’il n’y avait pas de problèmes ! Cependant, je pouvais quand même venir consulter le livre dans la classe, si j’y tenais.

Ça, c’est tout un devoir de réserve, chers lecteurs ! J’ai parfois l’impression que certains enseignants ne savent pas que cette réserve, c’est celle de garder pour soi son opinion personnelle! Et on n’a même pas encore parlé du contenu du cours…

[...]

Je cite en exemple ce professeur d’histoire qui a affirmé dans la classe de ma fille (13 ans, 2e secondaire) que l’enfer n’existait pas, que c’était une invention de l’Église catholique et qu’il n’en était pas question
dans la Bible (tout comme ce qu’il affirmait ne se trouvait pas dans le manuel scolaire…). Ma fille l’avait cru ! Elle que nous catéchisons avec soin tous les dimanches et qui de plus participe sérieusement à la solide formation des catéchèses bibliques symboliques de la paroisse ! C’est pour dire l’emprise
des profs ! »
Pour en savoir plus, abonnez-vous au NIC.






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lundi 26 octobre 2009

Meeting écolo devant Ottawa : « Nous voulons que le gouvernement change nos vies »

Appel étatiste d'écolos réunis devant le parlement à Ottawa dimanche 25 octobre apparemment fortement applaudi par les manifestants : « Nous ne voulons pas que le gouvernement changent nos ampoules. Nous voulons que le gouvernement change nos vies. »



Ah, les charmes de l'État Nounou qui permet d'imposer ses obsessions aux autres et même de changer leur vie ! Rappelons que, non seulement, ce genre d'appels peut mener à des décisions liberticides, mais que lorsqu'un gouvernement force les gens à adopter des comportements qui seraient généreux, il risque de chasser la vertu et la charité de ces domaines.






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TIMMS : faiblesse de l'enseignement des pays arabes

Traduction partielle d'un article de l'Economist du 15 octobre 2009 :
Jusqu'à des réformes récentes, les écoles primaires publiques en Arabie saoudite consacraient 31 % des heures de classe à la religion, contre à peine 20 % pour les mathématiques et les sciences. Un quart des étudiants des universités du Royaume consacrent la majeure partie de leur cursus universitaire aux études islamiques, plus que tous les étudiants ne consacrent au génie, à la médecine et à la science réunis. Et malgré des changements aux programmes scolaires saoudiens, l'étude religieuse demeure obligatoire tous les ans de l'école primaire jusqu'à l'université.

[...]

Les pays arabes dépensent désormais autant ou plus sur l'éducation, en termes de parts de PIB que la moyenne mondiale. Ils ont grandement réduit l'analphabétisme, fortement augmenter les inscriptions universitaires et réduire les écarts en matière d'éducation entre les sexes.

Il existe un écart considérable entre le niveau d’instruction du monde arabe et celui des pays au développement économique comparable. C’est l’une des causes principales du chômage anormalement haut des jeunes dans les pays arabes. Selon une étude récente menée par une équipe d'économistes égyptiens, le manque de compétences dans la population active explique en grande partie le fait qu'une décennie de croissance économique rapide n'ait pas réussi à élever le niveau de vie de plus de leurs concitoyens.

L'étude comparative des systèmes d'instructif la plus rigoureuse, une enquête dénommée Tendances selon l’enquête internationale sur les mathématiques et les sciences ou TIMMS selon son acronyme anglais, publiée tous les quatre ans et donc le dernier rapport date de 2008, a mené une enquête auprès de 48 pays. Douze pays arabes y ont participé, tous pays arabes se situent sous la moyennes. Plus inquiétant, moins de 1 % des élèves agés de 12-13 ans de 10 pays arabes sur les 12 atteignent le niveau requis en sciences, contre 32 % à Singapour et 10 % aux États-Unis. Seul, un pays arabe, la Jordanie avait de meilleurs résultats que la moyenne internationale avec 5 % des jeunes de 13 ans qui atteignaient la catégorie avancée.

D'autres indicateurs viennent renforcer ces résultats alarmants. Un palmarès des 500 meilleures universités au monde, publié chaque année par l'Université Jiao Tong de Changhaï, comprend trois universités sud-africaines et six israéliennes, mais pas une seule arabe.

Le Forum économique mondial, dont le siège est en Suisse, classe l'Égypte à la 70e place sur 133 sur le plan de la concurrence économique, mais à la 124e quant à la qualité de son système d'instruction primaire et dans l'enseignement de la science et des mathématiques. Le niveau d’instruction en Lybie, malgré un revenu moyen annuel de 16 000 dollars par habitant, sombre à la 128e place, au-dessous de celui du Burkina Faso, pays d’extrême pauvreté dont le revenu moyen annuel est de 577 dollars par habitant.

Conscients que leur systèmes scolaires sont de mauvais élèves, les gouvernements arabes pressent le pas pour les améliorer. Afin de contourner la lenteur associée aux réformes des programmes officiels et de la formation des enseignants des écoles publiques, beaucoup de pays arabes ont décidé d'encourager la fondation d'écoles et universités privées. Au Qatar, par exemple, le nombre d'étudiants inscrit dans le secteur privé est passé de 30 % en 1999 à 60 % en 2006, selon l'UNESCO.

La Syrie a accordé des permis d'enseignement à 20 universités privées depuis 2001; quatorze sont en place et fonctionnent. Pourtant, leur effectif total est minuscule par rapport aux 200.000 étudiants inscrits à la seule Université d'État de Damas.






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Le Nouveau NIC est sorti : un article sur le cours ECR et un autre sur la CLÉ

Le nouveau NIC est paru (16 numéros pour 24 $ en version électronique).

On y trouve deux articles originaux sur le rapport inquiet des évêques catholiques du Québec au sujet de l'implantation du cours ECR et un portrait de la grande diversité des parents qui composent la CLÉ, souvent des parents de plusieurs jeunes enfants.

Nous reproduisons quelques extraits du premier article (de 4 pages riches d'informations originales) tout en vous encourageant à lire le numéro au complet :
« Dans le cadre de la plénière de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AÉCQ), nos pasteurs ont fait une intervention remarquée, le 23 septembre dernier, concernant le cours d’Éthique et de culture religieuse (ÉCR). J’y ai trouvé du bon et du moins bon. Cependant, il semble difficile de saisir la véritable position de l’AÉCQ. Nos évêques sont-ils favorables ou non au cours en lui-même ? Ce n’est pas clair… Se pourrait-il qu’ils ne soient pas tous d’accord ? De là, peut-être, l’ambigüité !

[...]

Mgr André Gaumond tient cependant à affirmer que « nous n’avons pas demandé ce cours-ci, ça s’est fait complètement en dehors de nous. Il est normal que nous soyons intéressés et vigilants. Il en va de notre responsabilité globale comme Église au Québec. »


[...]

Mgr Raymond St-Gelais [déclara] aux journalistes, le « problème du programme lui-même, c’est qu’on se limite davantage à regarder l’aspect du phénomène religieux plutôt que de l’expérience religieuse. Et d’ailleurs, nous-mêmes, nous nous étions présentés à la Commission parlementaire sur ce programme-là en disant qu’il y avait un défi presque insurmontable dans le programme lui-même. »

[...]

Lorsqu’on a demandé aux évêques leurs réactions face au danger du relativisme, Mgr André Gaumond, archevêque de Sherbrooke, a répondu qu’« il faudra toujours être très conscients du danger qu’il peut y avoir, s’adressant à de jeunes enfants, d’aborder des problèmes, des situations, des enjeux qui les dépassent. Il faudra toujours être attentifs à cela ». »






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vendredi 23 octobre 2009

Islamiste controversée comme personne-ressource pour évaluer le programme éthique et culture religieuse ?

Mme Najat Boughaba est très fière de sa participation dans le programme d'éthique et de culture religieuse. Dans une de ses chroniques de L'Écho du Levant, un journal communautaire montréalais, le 6 novembre 2007, elle déclare avoir été invitée à présenter une conférence sur le programme d'éthique et culture religieuse (ECR). C'est le cas comme le relate le rapport annuel de la Chaire de recherche du Canada sur l’Éducation et les rapports ethniques de l'Université de Montréal. Madame Najat Boughaba y représentait le Congrès islamique canadien et sa communi­cation portait sur « L’éducation inter­cul­turelle, paix sociale et épanouis­sement des citoyens ».

Remarquons au passage que les deux autres intervenantes, aucun homme, sont bien connues pour être partisanes du programme ECR : Stéphanie Tremblay de l'UQAM (dont on annonce un livre aux éditions Fides, maison ex-catholique, en faveur du cours ECR et de la « transformation du citoyen ») et Mireille Estivalèzes de l'Université de Montréal qui s'est cependant inquiétée du manque de formation des maîtres et de la difficulté à adopter la nouvelle « posture professionnelle » neutre vis-à-vis des religions.

Dans la même chronique, Mme Najat Boughaba apprenait à ses lecteurs qu'on lui avait également donné l'occasion de répondre à un questionnaire pour évaluer trois manuels du cours d'éthique et de culture religieuse et qu'elle a remis au ministère de l'Éducation une série de recommandations « en tant que pédagogue » !


Cliquez sur l'image pour une version plus grande de celle-ci
Il ne s'agit pas de fanfaronnades lancées en l'air. En effet, Mme Boughaba a bien été une personne-ressource dans le processus d'évaluation du programme d'éthique et culture religieuse. Le rédacteur en chef de Point de bascule a communiqué avec le Monopole de l'Éducation. Un échange téléphonique avec un représentant du gouvernement du Québec confirme que Mme Boughaba a participé à des tables rondes traitant, entre autres, des questions religieuses.

Le rapport du Comité sur les affaires religieuses prend la peine de mentionner l'affiliation de Mme Boughaba en précisant qu'elle est liée à L'Écho de L'Orient (ou du Levant) dont elle était la rédactrice en chef. La date du rapport, mai 2007, est importante comme on le verra ci-dessous.


Najat Boughaba a non seulement fait partie du Comité d’évaluation du Programme ECR à titre de personne-ressource, mais elle participait aussi à la Table de réflexion sur le fait religieux auprès du Monopole de l'Éducation (MELS), « celle-ci agit à titre de groupe-conseil sur la réalité socioreligieuse au Québec ».

Qui est Mme Boughaba ?

Cette personne-ressource du Comité sur les affaires religieuses brigue actuellement un poste de conseiller municipal pour Vision Montréal dans la circonscription de Saint-Léonard-Ouest. Barbara Kay du National Post a rencontré Boughaba il y a deux ans, à un dîner bénéfice qu'elle organisait pour le Congrès islamique canadien (CIC), où la conférencière d'honneur, l'apologiste tristement célèbre des talibans, la journaliste Yvonne Ridley, a parlé avec enthousiasme du Hezbollah (« Je voudrais avoir le drapeau [du Hezbollah] avec moi ce soir »), une organisation officiellement désignée au Canada comme terroriste. Yvonne Ridley a également déclaré que le leader tchétchène Chamil Bassaïev, responsable des attentats meurtriers au théâtre de Moscou et à l'école de Beslan, est un martyr assuré d'une place au paradis.

Boughaba ne nie pas son rôle important au CIC, organisation ouvertement islamiste dont elle tente maintenant de s'éloigner discrètement. Le CIC, le lecteur s'en souviendra, a été au premier plan dans les poursuites liberticides auprès de la Commission des droits de la personne contre les journalistes Ezra Levant, Mark Steyn et le plus grand magazine d'actualité canadien, Maclean's. (Voir notre dossier sur le sujet : « Extirper l'hérésie et le blasphème » ?)

« Adhésion de pure forme aux valeurs démocratiques »

Sur son site internet pour les élections municipales, Boughaba prétend adhérer aux valeurs du Québec de « paix, liberté et égalité » mais, pour Barbara Kay, sa participation, mentionnée dans son curriculum vitae, à de nombreuses associations contredit cette adhésion de pure forme aux valeurs démocratiques. C'est ainsi que Mme Boughaba a été une membre active du Centre communautaire musulman de Montréal (CCMM). En 2006, après l'arrestation de 17 terroristes présumés à Toronto (parmi lesquels certains ont déjà été condamnés), Najat Boughaba, sous le nom de Najad Moustapha, a pris part à une conférence de presse organisée par le CCMM, pendant laquelle les organisateurs une fatwa écrite par leur guide spirituel, l'ayatollah irakien Ali al-Sistani, appelant les médias à diffuser le message de paix de l'islam. Ce dernier, quelques mois avant cette conférence, avait annoncé sur son site internet que tous les homosexuels, hommes et femmes, devraient être exécutés « de la pire manière possible ».

En outre, selon l'organisme de surveillance de l'islamisme www.pointdebasculecanada.ca, le CCMM a publié sur son propre site internet un avertissement à l'effet que les filles qui ne portent pas le hijab courent le risque d'être violées et avoir des « enfants illégitimes ». Boughaba a également été la rédactrice en chef d'un journal de Montréal, L'Écho de l'Orient (ou du Levant). Ce journal fait l'éloge des enseignements du théocrate totalitaire, l'ayatollah Khomeiny, père de la révolution islamiste iranienne, et publie régulièrement des hymnes à Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah. Selon pointdebasculecanada.ca, un texte publié sous l'égide éditoriale de Boughaba a accusé le député du Parti libéral, Fatima Houda-Pépin, une musulmane démocrate, d'encourager la haine des musulmans.

Comme le rapportait le journaliste Brian Myles dans Le Devoir du samedi 17 octobre 2009, page a4, Mme Boughaba a également partagé une tribune médiatique avec Mohammed Elmasry (le même qui a attaqué et perdu contre Maclean's et Mark Steyn) au journal L'Écho de l'Orient, où elle a occupé le poste de rédactrice en chef jusqu'à la fin 2007. Sous le pseudonyme de Najat Mustapha, Mme Boughaba signait des chroniques sur les accommodements raisonnables, la montée en force du Hezbollah au Liban et l'ascendant exercé par son secrétaire général, Hassan Nasrallah.

Les femmes québécoises de souche « non voilées » des « putains » ?

Le plus préoccupant cependant est que dans son journal, sur la page éditoriale même de Najat Boughaba, elle a fait publier un poème qui attaque le principe de liberté d'expression et qui qualifie les femmes de souche « non voilées » du Québec de « putains ». Voici le texte incriminant :


Lettre à toi

À qui de droit ou à la personne
Qui se sent visé

Qui t'a demandé de t'exprimer
Qui t'a donné le droit de parole
Pour japper comme les chiens des rues
Pour enfin insulter
Juger et dire des choses insensées et maudites
Ce n'est la liberté d'expression
Alors cesse de parler de démocratie
Si tu te comportes comme un tyran


Cesse de parler de dignité
Si tes paroles sont irrespectueuses
Mon voile n'est pas un mouchoir
C'est ma peau
Ma pudeur Ma dignité Mon respect

Et si toi immigrante de souche
Tu n'as ni foi ni loi
Et tu as passée ta jeunesse soule
D'un mâle à un autre
Ce n'est pas mon cas
Nul besoin d'être un critique littéraire pour percevoir le mépris envers les Québécois de souche qui suinte à travers ce poème. Et pourtant, la rédactrice en chef qui l'a publié - Boughaba - a été choisie pour aller à Hérouxville peu de temps après pour parler de valeurs islamiques et expliquer aux Québécois censément xénophobes comment s'entendre avec les « autres ». Pourtant, cette rédactrice a été sélectionnée pour participer à des tables rondes sur le cours d'éthique et de culture religieuse, on lui a présenté des manuels et sollicité son avis sur ceux-ci, elle a été une personne-ressource reconnue au Comité sur les affaires religieuses lors de l'élaboration de ce programme. Comité qui conseille la ministre de l'Éducation dans le domaine.

Ironiquement, ce poème a été publié quelques jours avant le fameux code de vie d'Hérouxville de 2007, mais le « poète », Haydar Moussa, a plusieurs fois prétendu publiquement que le poème avait été écrit « en réaction » à ce code, une impossibilité manifeste.

Le correctivisme politique et le multiculturalisme béat aveuglent

Dire que le Monopole de l'Éducation du Québec (MELS) n'a pas fait d'enquête préalable au sujet de Mme Boughaba ou, on ne sait si c'est pire, en aurait fait une, mais était si désireux d'attirer une musulmane voilée emblématique dans son équipe pour exhiber ses lettres de créance multiculturelles qu'elle ne s'est pas souciée de ses antécédents est la litote de l'année. Ceci démontre une fois de plus que lorsqu'un hidjab apparaît sur la tête d'une politicienne ou d'une personnalité, l'objectivité, le bon sens et les principes démocratiques disparaissent rapidement.

Bras ouverts pour une islamiste, portes fermées pour de simples parents pacifiques

Entretemps, les parents modérés de la CLÉ qui ne s'expriment que pour demander que leur droit de premiers éducateurs soit respecté n'ont toujours pas été reçus par le MELS. Au contraire, les personnes responsables dans ce dossier (MM. Jacques Pettigrew et Pierre Bergevin) ont recommandé à leur hiérarchie de ne plus organiser de rencontres publiques au sujet du cours ECR, comme on l'a appris de la bouche de M. Pettigrew lors du procès de Drummondville et de se taire.

Voir aussi

Québec — Radicalisation d'enfants d'immigrés éduqués à l'école du « dialogue » et du « vivre ensemble »

Radio-Canada aurait embauché une militante musulmane favorable au cours ECR

L'école (controversée) Dar el Iman enseigne le cours d'éthique et de culture religieuse

Islamiste controversée comme personne-ressource pour évaluer le programme éthique et culture religieuse ? (suite)

Lutte contre les stéréotypes, vraiment ? (Rencontre avec le bureau d'approbation du matériel didactique).

jeudi 22 octobre 2009

Mgr Schooyans : Barack Obama, Tony Blair et le messianisme réinterprété

Extrait d'un discours de Mgr Michel Schooyans [prononcé Skô-yann-se], membre de trois académies pontificales : celle pour la vie, celle des sciences sociales et l'Académie Saint-Thomas d'Aquin. Ce discours prononcé au Vatican en français, lors de la séance plénière de l'Académie pontificale pour les sciences sociales le 1er mai 2009, permet sans doute de mieux appréhender, pour les catholiques, l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse dans un contexte planétaire.
«Refaire les religions ? Refaire le christianisme ?

Dans ces programmes, le Président Obama pourra compter sur l’appui du couple Tony Blair et Cherie Booth. Le think-tank fondé par l’ex-premier ministre britannique sous le nom de Tony Blair Faith Foundation aura, parmi ses attributions, de reconstruire les grandes religions comme son collègue Barack Obama reconstruira la société mondiale. Dans ce but, la fondation en question devra répandre les "nouveaux droits", en utilisant à cette fin les religions du monde et en adaptant celles-ci à leurs nouvelles tâches. Ces religions devront être réduites au même commun dénominateur, c’est-à-dire vidées de leur identité. Cela ne pourra se faire que moyennant l’instauration d’un droit international inspiré de Hans Kelsen (1881-1973) et appelé à valider tous les droits propres aux nations souveraines. Ce droit devra aussi s’imposer aux religions du monde de telle façon que la "foi" nouvelle soit le principe unificateur de la société mondiale. Cette "foi" nouvelle, ce principe unificateur, devra permettre de faire avancer les Millenium Development Goals. Parmi ceux-ci figurent sous le n° 3: "Promote gender equality and empower women"; sous le n° 5: "Improve maternal health". Nous savons ce que recouvrent et ce qu’impliquent ces expressions. Pour faire démarrer le programme de la Foundation, une campagne anti-malaria est annoncée. Elle fait partie de l’objectif n° 6: "Combat HIV/AIDS, malaria and other diseases". Cette annonce est faite de façon à ce que, en souscrivant à cette campagne, on souscrive à l’ensemble des objectifs du Millénaire.

En fait, le projet de Tony Blair prolonge et amplifie l'Initiative des Religions Unies, apparue il y a plusieurs années. Il prolonge également la Déclaration pour une éthique planétaire, dont Hans Küng est l’un des principaux inspirateurs. Ce plan ne pourra se réaliser qu'au prix du sacrifice de la liberté religieuse, de l'imposition d'une lecture "politiquement correcte" des Écritures et du sabotage des fondements naturels du droit. Déjà Machiavel recommandait l'utilisation de la religion à des fins politiques…

La "conversion" très médiatisée de l’ancien premier ministre au catholicisme ainsi que son interview en avril 2009 à la revue gay "Attitude" permettent d’encore mieux comprendre les intentions de Tony Blair concernant les religions, à commencer par la religion catholique. Le discours du Saint-Père, notamment sur le préservatif, serait d’une autre génération. Le récent "converti" n’hésite pas à expliquer au pape non seulement ce que celui-ci doit dire, mais aussi ce qu’il doit croire ! Est-il catholique? Mr Blair ne croit pas à l’autorité du pape.

Nous voici revenus au temps de Hobbes, sinon à Cromwell: c’est le pouvoir civil qui définit ce qu’il faut croire. La religion est vidée de son contenu propre, de sa doctrine; n’en reste qu’un résidu de morale, défini par le Léviathan. On ne dit pas qu’il faille nier Dieu, mais dorénavant Dieu n’a plus rien à faire dans l’histoire des hommes et de leurs droits: nous revenons au déisme. Dieu est remplacé par le Léviathan. A celui-ci de définir, s’il le veut, une religion civile. A lui d’interpréter, s’il le veut et comme il le veut, les textes religieux. La question de la vérité de la religion n’a plus de pertinence. Les textes religieux, et en particulier bibliques, doivent être compris dans leur sens purement "métaphorique"; c’est ce que recommande Hobbes (III, XXXVI). A la limite, seul le Léviathan peut interpréter les Écritures. Il faut en outre réformer les institutions religieuses pour les adapter au changement. Il faut même prendre en otages quelques personnalités religieuses, appelées à cautionner la nouvelle "foi" sécularisée, celle du "civil partnership".

Les droits de l’homme tels qu’ils sont conçus dans la tradition réaliste sont passés ici au fil de rasoir. Tout est relatif. Il ne reste de droits que ceux définis par le Léviathan. Comme l’écrit Hobbes, "La loi de nature et la loi civile se contiennent l’une l’autre, et sont d’égale étendue." (I, XXVI, 4). Il ne reste de vérité que celle énoncée par le même Léviathan. Seul celui-ci décide comment le changement doit être conduit.


Le retour de l’aigle à deux têtes

Le projet Blair ne peut se réaliser sans remettre en question la distinction et les rapports entre l'Église et l'État. Ce projet risque de nous faire régresser à une époque où le pouvoir politique s'attribuait la mission de promouvoir une confession religieuse ou d’en changer. Dans le cas de la Tony Blair Faith Foundation, il s'agirait même de promouvoir une et une seule confession religieuse, qu'un pouvoir politique universel, global, imposerait à l'ensemble du monde. Rappelons que le projet Blair, imprégné de New Age, a été préparé idéologiquement par l'Initiative pour les Religions Unies ainsi que par la Déclaration pour une éthique planétaire (déjà citées) et est appuyé par de nombreuses fondations similaires.

Ce projet rappelle évidemment l'histoire de l'anglicanisme et de sa fondation par le "défenseur de la foi", Henri VIII. Le projet des religions unies et réduites à un commun dénominateur est toutefois plus discutable encore que ne l'était le projet d'Henri VIII. En effet, la réalisation de ce projet postule la mise sur pied d'un gouvernement mondial et d’une police globale des idées. Ainsi qu'on l'a vu à propos de Barack Obama, les artisans de la gouvernance mondiale s'appliquent à imposer un système de positivisme juridique faisant procéder le droit de la volonté suprême, de laquelle dépend la validation des droits particuliers. Désormais, si toutefois devait se réaliser le projet de M. Blair, les agents de la gouvernance mondiale imposeront, par un nouvel Acte de Suprématie, une religion unique, validée par les interprètes de la volonté suprême, dont le Vicaire général est peut-être déjà trouvé (Hobbes, III, XXXVI).

Ce que révèle l'analyse des décisions de Barack Obama et du projet de Tony Blair, c'est que se profile une Alliance de deux volontés convergentes, visant, l'une, à subjuguer le droit, l'autre, à subjuguer la religion. Telle est la nouvelle version de l’aigle à deux têtes. Droit et religion sont instrumentalisés pour "légitimer" n'importe quoi.

Cette double instrumentalisation est mortelle pour la communauté humaine. C'est ce qui ressort de diverses expériences réalisées dans le cadre de l'État-Providence. Celui-ci, à force de vouloir plaire aux individus, a multiplié les "droits" subjectifs de complaisance, par exemple en matière de divorce, de sexualité, de familles, de population, etc. Mais ce faisant, cet État-Providence a créé d'innombrables problèmes qu'il est incapable de résoudre. Avec l'extension de ces "droits" de complaisance à l'échelle mondiale, les problèmes de précarisation/marginalisation vont se multiplier à tel point qu'aucune gouvernance mondiale ne pourra les résoudre.

De même pour la religion. Depuis qu'est acquise la séparation de l'Église et de l'État, il est inadmissible que l'État se serve de la religion pour renforcer son emprise sur les cœurs, les corps et les consciences. Comme le dit Mgr Roland Minnerath, l'État ne peut pas enchaîner la vérité religieuse et doit même en garantir la libre recherche.


Vers un terrorisme politico-juridique

Par ces canaux, et avec l’appui du couple Blair, le juriste-président Obama est en train de lancer un nouveau messianisme nord-américain, totalement sécularisé. Il bénéficie en cela de l'appui de son fidèle partenaire, candidat présumé à la présidence de l'Union Européenne. La volonté suprême du Président des USA validera le droit des nations et le droit des relations entre les nations. Dans la foulée, les "Trente-Neuf Articles" de la nouvelle religion devront être promulgués par son collègue britannique.

A partir du sommet de cette pyramide, la volonté du Prince est destinée à circuler par les canaux internationaux de l’ONU et à atteindre les canaux nationaux particuliers. A terme, ce processus, comme on le remarque, éteint l’autorité des parlements nationaux, abolit l’autorité des exécutifs et ruine l’indépendance du pouvoir judiciaire. C’est pour ces raisons que, dans la logique de M. Obama, le rôle d'un tribunal pénal international est appelé à s’étendre et qu’il doit être armé pour réprimer les récalcitrants – par exemple, les catholiques – qui refusent cette vision du pouvoir et du droit, d'un droit vassalisé par le pouvoir. Comment ne pas voir cette vérité aveuglante: nous assistons à l’émergence d’un terrorisme politico-juridique sans précédent dans l’histoire?

Pour finir, empressons-nous de rappeler que l’Église n’a pas le monopole du respect du droit humain à la vie. Ce respect est proclamé par les plus grandes traditions morales et religieuses de l’humanité, souvent antérieures au christianisme. L’Église reconnaît pleinement la valeur des arguments fournis par la raison en faveur de la vie humaine. Comme Mgr Minnerath l’a admirablement montré, l’Église complète et consolide cette argumentation en se prévalant de l’apport de la théologie: respect de la création; l’homme, image de Dieu; amour du prochain: nouveau commandement; etc. Ces arguments sont fréquemment exposés dans les déclarations de l’Église et les nombreux documents chrétiens sur la question.

Mais quand les plus hautes autorités des nations, et même de la première puissance mondiale, vacillent face au respect du droit humain fondamental, c’est un devoir pour l’Église d’appeler tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté à s’unir afin de constituer un front unique pour défendre la vie de tout être humain. La première attitude qui s’impose à tous, selon les responsabilités de chacun, est l’objection de conscience, que d’ailleurs M. Obama veut circonscrire. Mais cette objection doit être complétée par un engagement à agir dans la sphère politique, dans les médias et dans les universités. La mobilisation doit être générale et se donner pour but l’objectif central de toute morale, et spécialement de toute la morale catholique: reconnaître et aimer le prochain, à commencer par le prochain le plus ténu et le plus vulnérable.
»

Liens vers des sites de référence

Tony Blair Faith Foundation
Objectifs du millénaire pour le développement
United Religions Initiative
Fondation éthique planétaire
Attitude


Source :Texte complet

Gérard Bouchard vole au secours du cours d'éthique et de culture religieuse

Gérard Bouchard, de la Commission Bouchard-Taylor, a écrit une longue lettre dans Le Quotidien de Chicoutimi. Il y répondait à une lettre de l'animatrice Myriam Ségal sur « La poutine des accommodements raisonnables ». Mme Ségal ne consacrait qu'un paragraphe au cours d'éthique et de culture religieuse :
Laver les cerveaux

Le gouvernement a trouvé mieux que de travailler lui-même. Il a choisi de bien laver et essorer le cerveau des jeunes. Il impose à nos enfants onze années de cours d'Éthique et Culture religieuse, ni plus ni moins un cours d'accommodement raisonnable et de tolérance. Mais, la tolérance doit-elle aller jusqu'à l'effacement de soi ?
Ce à quoi le grand professeur Gérard Bouchard, de retour d'Harvard, répond :
Le cours d'éthique et de culture religieuse, que vous assimilez à un lavage de cerveaux, veut tout simplement familiariser les jeunes aux nouvelles réalités religieuses du Québec.
C'est bien édulcorer le contenu du cours qui cherche bien plus que de transmettre quelques connaissances sommaires sur les religions : il s'agit plutôt de légitimer toutes les croyances, y compris l'absence de croyance religieuse, de faire accepter par l'enfant le fait que plusieurs religions c'est mieux qu'une seule, de « présenter les religions à l'enfant comme des manifestations de l’esprit créateur humain, tout aussi légitimes que la sienne ».

Bref, de rééduquer le colon, le plouc, de relativiser ses références religieuses et culturelles dans l'espoir de mieux intégrer les immigrants et de fonder une société d'accueil plus universelle et métissée. Cette panmixie, ce « métissage culturel » universel étant la dernière illusion théorique dans les sciences sociales pour réaliser le paradis sur Terre.
Car, il y a maintenant de nombreuses religions pratiquées au Québec; certaines nous sont familières, d'autres non. Il est utile de les connaître pour éviter la discrimination et prévenir le genre de crise que nous avons vécue récemment.
À nouveau, surtout au niveau du primaire, l'enfant ne « connaîtra » pas ces religions, mais uniquement quelques phénomènes superficiels. Cela ne garantit en rien la compréhension de ces religions ou même de la religion en général. En outre, on peut parfaitement avoir des notions de christianisme, par exemple, et n'avoir que mépris pour l'« Infâme » comme aurait dit Voltaire, cet intolérant.
Vous reprochez également à ce cours d'être un «cours...de tolérance». Il me semble, pourtant, que la tolérance, c'est bien ce qu'il faut quand on vit dans une société de plus en plus diversifiée au plan culturel où se croisent des mœurs, des croyances et des traditions très différenciées. Autrement, comment gérer les rapports entre cultures ?
Notons d'abord que Gérard Bouchard esquive la question de base : « Mais, la tolérance doit-elle aller jusqu'à l'effacement de soi ? » Il botte en touche et ne mentionne plus ce questionnement de la part de l'animatrice. Nous ne sommes pas impressionnés. Bouchard ne répond donc pas à cette critique implicite de l'hypertolérance. Cette tolérance est au mieux une valeur négative, il s'agit de se supporter, pas de construire, pas de fournir du sens.
Compromis

Il serait bien mal avisé d'imposer, comme vous le proposez, un régime unique à tous les citoyens dans la vie publique, à l'encontre de leurs choix personnels. Où cela conduirait-il? Nous vivons dans une démocratie.
Il serait bien mal avisé d'imposer un régime pédagogique unique à tous les citoyens, à l'encontre de leurs choix personnels, est-ce bien cela ? Un cours de formation morale unique, par exemple ? Où cela conduirait-il? Nous vivons dans une démocratie, paraît-il.

Comment M. Bouchard peut-il donc être en faveur d'un programme qu'il a pourtant fortement recommandé dans son rapport alors qu'il n'en avait qu'une connaissance sommaire comme il l'a reconnu lors du procès de Drummondville ?






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mercredi 21 octobre 2009

Vos impôts à l'œuvre : le calvaire pour obtenir une exemption

Nouvelles dans le dossier de l'appel du jugement de première instance déboutant les parents de Drummondville.

La requête en permission d'interjeter appel, dans l'affaire du cours d'éthique et de culture religieuse (ECR), n'a pas été débattue mardi, contrairement à ce qui était prévu. Le procureur du gouvernement a plutôt obtenu le droit d'interroger la mère des deux enfants opposée au caractère obligatoire du cours ECR, chose très rare en Cour d'appel du Québec.

Selon ce qu'a expliqué mardi soir l'avocat des parents, Me Jean-Yves Côté, dans un entretien exclusif avec La Tribune, le juge Jacques Chamberland, devant lequel les deux parties se sont présentées hier à Montréal, a d'abord dû se pencher sur la requête en cassation de citation à comparaître déposé par Me Côté afin de s'objecter à la demande d'interrogatoire.

« J'ai cherché à m'opposer à la demande de Me Benoit Boucher [représentant le Monopole de l'Éducation], car c'est une chose très rare en Cour d'appel de pouvoir procéder à un interrogatoire. À la fin du débat sur cette question, le juge Chamberland a dû reconnaître qu'en vertu de l'article 93 la partie adverse peut en effet avoir le droit d'interroger un témoin, en l'occurrence Suzanne Lavallée (de Drummondville), et il a accordé ce droit », a indiqué Me Côté.

L’avocat du gouvernement a expliqué qu’il veut mettre en preuve que le plus jeune fils de Mme Lavallée ne fréquente plus l’école publique, et qu’il n’a plus droit à l’exemption de l’article 222 de la Loi sur l’instruction publique. Le Juge trouve pertinent que ce fait soit porté à la connaissance de la Cour d’appel. Rien n'empêche cependant ce jeune fils de réintégrer l'école publique à tout moment et plus particulièrement, bien sûr, si cette exemption lui était accordée.

En vertu de l’article 93 du Code de procédure civile, l’interrogatoire de Mme Lavallée est permis :
« Article 93. Lorsqu'une partie a versé au dossier un affidavit requis par quelque disposition de ce code ou des règles de pratique, toute autre partie peut assigner le déclarant à comparaître devant le juge ou le greffier, pour être interrogé sur la vérité des faits attestés par sa déclaration.

Le défaut de se soumettre à cet interrogatoire entraîne le rejet de l'affidavit [déclaration sous serment] et de l'acte au soutien duquel il avait été donné. »
Toutefois, le Juge a précisé que l’interrogatoire devra se concentrer sur les faits de la requête, principalement la 4e allégation :
4. Les demandeurs recherchent (…) l’obtention, au bénéfice de leurs enfants, de l’exemption prévue à l’article 222 LIP;
La date et le lieu de ce court interrogatoire restent à préciser. Le Juge ne s’est pas prononcé sur la requête pour permission d’appel, puisque l’interrogatoire doit avoir lieu auparavant.

Il semble donc que la tactique du Monopole sera de faire rejeter la demande d'appel parce que Mme Lavallée ne chercherait plus vraiment, selon lui, l’exemption prévue à l’article 222 de la Loi sur l'instruction publique puisque les enfants de la Drummonvilloise ne fréquente plus l'école publique qui la leur refusait.






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MLQ — Pagaille en éducation, une crise juridique imminente ?

Texte de la président du Mouvement laïque québécois, Mme Marie-Michelle Poisson, paru dans la revue Cité laïque, Revue humaniste du MLQ, numéro 15, automne.

« Lors d’une conférence de presse qui avait lieu le 24 avril 2008, le MLQ avait anticipé que le nouveau cours d’Éthique et de culture religieuse (ÉCR) serait au cœur d’une crise juridique. Des membres du conseil national sont même allés rencontrer la ministre Courchesne
Le MLQ qui fait bien peu sauf publier un communiqué de temps à autre a rencontré la ministre, les parents de CLÉ jamais malgré leurs demandes répétées...
pour lui demander d’avoir la sagesse de retirer le volet de formation en Culture Religieuse, seul volet litigieux du nouveau programme,
Note du carnet : c'est inexact, voir les critiques du volet éthique
afin d’éviter cette crise et les frais juridiques faramineux éventuellement encourus par le ministère pour défendre le cours. Cette solution élégante aurait été conforme aux vœux de 29 % de la population préférant que les jeunes ne soient pas exposés du tout à la religion à l’école[1].

Malheureusement, la ministre a fait la sourde oreille et n’a pas écouté nos conseils.

Comme prévu, l’implantation du cours obligatoire d’ÉCR a donné lieu à trois procès intentés par des parents catholiques qui auraient souhaité préserver les anciens cours d’enseignement moral et religieux catholiques tout en évitant d’exposer leurs enfants à un nouveau cours multi-confessionnel qu’ils jugent trop relativiste. Un premier procès s’est tenu à Drummondville et un deuxième à Granby
C'est inexact, il n'y a pas de procès à Granby pour l'instant et ces parents ne sont pas catholiques, mais protestants.
Dans ces deux cas l’exemption du cours ÉCR a été réclamée. Un troisième procès a eu lieu à Montréal. On y a examiné la possibilité, pour un collège privé confessionnel, en l’occurrence le collège Loyola, d’offrir un cours d’enseignement religieux confessionnel équivalent au cours ÉCR. Ces procès ont été entendus au printemps 2009 et nous sommes en attente des décisions qui devraient être rendues cet automne.
La décision du procès de Drummondville a été rendue, les parents ont fait appel.
Ces décisions mettront sans doute le ministère de l’éducation sur la sellette et permettront peut-être de relancer de débat de fond sur la pertinence réelle du cours ÉCR. Plusieurs scénarios sont possibles. Essayons de les anticiper afin que nous soyons un tant soit peu préparés à affronter la pagaille qui s’annonce.

Une bourde administrative ?

Les procès intentés contre le ministère risquent d’être remportés par les plaignants non sur le fond mais sur de simples technicalités. En effet, dans tous les cas, la ministre Courchesne a eu la maladresse d’exprimer publiquement des refus catégoriques intempestifs avant même que les instances administratives dont relèvent les décisions ne puissent être saisies des dossiers. Cela risque tout bêtement d’invalider le refus d’exemption et le refus d’accorder une équivalence qui sont à l’origine des poursuites. Advenant de telles décisions, nous ne pensons pas que la ministre puisse encore sévir longtemps. Sa démission sera vite réclamée pour cause d’incurie administrative due à son intransigeance. Cette quasi victoire des plaignants leur apportera peu de gain politique puisqu’ils pourraient éventuellement faire face à de nouveaux refus, cette fois conformes aux procédures administratives.

Le retour du régime d’option ?

Si l’exemption est accordée par le juge, elle fera jurisprudence, et nous assisterons probablement à une débâcle de demandes d’exemption dans toutes les écoles du Québec. L’ironie de la situation sera alors manifeste. Le cours ÉCR, qui devait assurer le « vivre-ensemble » des élèves, n’aura servi qu’à diviser les classes en sous-groupes.

Que fera la ministre ? Acceptera-t-elle tout bonnement de laisser les parents choisir entre le cours ÉCR et l’exemption ? L’ancien régime d’option avait été rejeté par les milieux de l’enseignement. Seront-ils obligés d’y revenir ? Cela n’est certes pas souhaitable. La ministre décidera-t-elle d’aller en appel, et ce aux frais des contribuables, afin d’imposer le programme ÉCR à tous, coûte que coûte ? Cela n’est pas souhaitable non plus. La seule issue à cette impasse, nous l’avons toujours dit, c’est de retirer le volet litigieux de culture religieuse. Un même cours d’éthique civique et laïque serait offert à tous les enfants. Les frais juridiques seraient évités car nous avons la conviction qu’un cours d’éthique neutre sur le plan religieux ne susciterait pas de recours devant les tribunaux.

Le financement public des écoles confessionnelles privées ?

Si l’équivalence est accordée au collège Loyola, cela aussi ferait jurisprudence et nous assisterions à une multiplication de demandes similaires en provenance de toutes les institutions d’enseignement privées à caractère confessionnel qui s’empresseront de remplacer le cours ÉCR par un cours d’enseignement religieux conforme à leurs dogmes.

Ces écoles privées ne seraient alors pas tenues de respecter le programme national d’enseignement dans son intégralité. Mais pourraient-elles continuer de réclamer l’intégralité du financement accordé par le ministère de l’éducation ?
Elles ne sont déjà financées qu'à 60 %...
Telle est la question qui sera inévitablement soulevée.

Au nom de quoi des contribuables favorables à la laïcité accepteraient-ils de financer l’enseignement religieux de petits catholiques, de petits juifs ou de petits musulmans ?
Les parents qui envoient leurs enfants à ces écoles confessionnelles sont également des contribuables ! En outre, les écoles privées ne sont déjà financées qu'à 60 % justement parce que le gouvernement ne paie pas pour les cours qui ne sont pas ceux du programme obligatoire, donc il ne paie pas pour le cours d'éducation catholique.
Il faut ici se souvenir du tollé général suscité par l’annonce faite par le gouvernement Charest de financer à 100 % les écoles de « culture » juive pour comprendre à quel point ces questions touchent une corde sensible de l’opinion publique.

La ministre aura-t-elle le courage politique de couper, comme il se doit, une partie du financement des écoles privées confessionnelles ? Le parti Libéral n’osera jamais s’aliéner le soutien financier de certains groupes religieux particulièrement chatouilleux sur ces questions. Pour ne pas déplaire à l’électorat de son parti la ministre ne pourra pas non plus envisager d’aller en appel, elle sera donc coincée de tous côtés.

Encore une fois, la seule solution consiste à retirer le volet de culture religieuse. Les écoles privées confessionnelles seraient tenues de respecter le programme d’éthique qui, par sa conformité aux chartes des droits et aux lois en vigueur dans la société, serait extrêmement difficile à contester. Le débat essentiel sur le financement des écoles privées, confessionnelles ou non, demeurerait entier mais au moins le retrait du volet de culture religieuse permettrait à la classe politique d’échapper, du moins sur cette question, à l’emprise de certains groupes religieux influents.

Une crise constitutionnelle ?

Dans les deux causes en litige, les parents, appuyés par leur communauté, se disent prêts à aller jusqu’en cour suprême pour obtenir gain de cause et ce au nom de la liberté de conscience et de religion. Ils se disent convaincus que la plus haute instance canadienne, au vu de jugements antérieurs, sera plus sensible que les cours québécoises à la sincérité de leurs convictions religieuses. Ce calcul est probablement juste. Nous savons tous, depuis « l’affaire du kirpan », que la Cour suprême peut renverser sans trop d’état d’âme une décision de la cour supérieure du Québec. Nous savons aussi que lorsque les choses se rendent jusqu’à cette extrémité, nous avons droit à une nouvelle crise constitutionnelle. Rien de moins.

Est-ce que le maintien du volet de culture religieuse est un enjeu si essentiel qu’on doive envisager de coûteuses démarches juridiques et nous résigner à revivre des débats déchirants ?

Qui a besoin de religion à l’école ?

Ce cours qui aurait dû plaire aux quelques personnes encore soucieuses de préserver une place à la religion dans la vie quotidienne de nos sociétés modernes trépidantes a déplu… aux religieux. Une vaste majorité de la population québécoise, immigrants y compris, n’accorde aucun intérêt à la religion, ne pratiquent plus et ne décident plus rien en fonction des dictats religieux. Il est à parier que le retrait total et définitif de l’enseignement religieux ne susciterait aucune protestation.

L’abolition du service d’animation à la vie spirituelle, du secrétariat aux affaires religieuses et du comité aux affaires religieuses se feraient aussi dans l’indifférence générale puisqu’à peu près personne ne connaît l’existence et encore moins l’utilité de ces entités fantomatiques d’un âge révolu.

L’entêtement de la ministre à maintenir l’enseignement de la « culture religieuse » quel qu’en soit le prix serait incompréhensible pour bien des gens. Politiquement injustifiable voire irresponsable, l’obstination de la ministre engagerait notre société sur un terrain miné de toute part. La neutralité religieuse devient nécessaire lorsque l’espace public institutionnel se trouve paralysé par des querelles stériles. Le monde scolaire doit retrouver sa sérénité et pour ce faire il y a plus que jamais urgence de laïcité.

Espérons cette fois que le message pourtant si simple et si pratique du Mouvement laïque québécois sera enfin entendu.

[1] Seulement 16 % des Québécois préfèrent un enseignement religieux à l’école, Alexandre Shields, Clairandrée Cauchy, Le Devoir, 16 septembre 2008. »

mardi 20 octobre 2009

Entrevue ECR de Réal Gaudreault à Télémag (Québec)

Entrevue de Réal Gaudreault effectuée le 14 octobre à Télémag (Québec) au sujet du cours ECR.







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Jean-Pierre Proulx : « Cardinal emberlificoté »

Jean-Pierre Proulx, un des pères les plus pugnaces du programme d'éthique et de culture religieuse, répond au cardinal Ouellet :
Le cardinal raisonne erronément : les reproches que les évêques ont faits au programme Éthique et culture religieuse et à sa mise en œuvre n'ont aucun lien logique avec la liberté de conscience. Le remède à apporter à ces lacunes - qu'il reste à valider - n'est pas d'exempter les parents du cours,
Enfin, exempter les enfants de ces parents...
mais de mieux les informer,
Rappelons que dans la conclusion de leur lettre les évêques disent aussi que les parents devraient être mieux écoutés : « Les parents devront être mieux informés et écoutés ».
de mieux former les enseignants et de revoir les manuels pour les rendre conformes aux orientations du programme que, je le précise, les évêques n'ont pas remis en cause dans leur récente lettre à la ministre de l'Éducation.
C'est exact, ce n'était pas l'objet de leur lettre. Nous regrettons, bien sûr, le fait qu'ils considèrent ce programme comme un fait accompli (contre leur gré, ils l'ont assez répété) qui ne doit plus être critiqué sur le fond même. Mais cela s'explique sans doute par la division des évêques sur le sujet, la lettre où ils se disent inquiets est une position de compromis parmi différentes tendances.
Pugnace dans son combat contre le programme ECR, le cardinal s'est emberlificoté dans son raisonnement.

Et s'il s'avérait que les lacunes observées mettent en cause radicalement la qualité même du programme, il faudrait le suspendre pour tous en attendant les remèdes.
Amusant, donc d'exempter dans les faits tous les élèves...

Rappelons ce qu'a dit le cardinal Ouellet : « Le 15 septembre 2009, les évêques ont transmis à la ministre de l’Éducation une critique de la mise en œuvre du cours ÉCR depuis un an : les parents sont mal informés, les maîtres ne sont pas adéquatement formés et la prédominance promise à l’héritage judéo-chrétien n’est pas appliquée.Après cette critique, les commissions scolaires ne peuvent plus s’appuyer sur la position des évêques pour refuser sans examen les demandes d’exemption. »

Où est l'erreur de logique ?

À cet égard, il nous tarde d'entendre l'évaluation du Comité sur les affaires religieuses, dont c'est précisément le mandat de conseiller le ministre sur ces questions. Pour l'heure, on ne connaît pas sa position, pas plus d'ailleurs que celle de la ministre Courchesne à la suite de l'intervention des évêques. On attend toujours.
Exact.
Quant à savoir si le programme met en cause la liberté de conscience des parents, l'affaire n'est toujours pas réglée. Mais jusqu'à ce que la preuve soit faite, ce n'est pas le cas.

Jean-Pierre Proulx, professeur retraité

Montréal
Et en absence de certitude, si on appliquait le sacro-saint principe de précaution et qu'on laissait les parents décider, eux qui sont si souvent ignorés dans l'administration du programme monopolistique de l'éducation québécoise ?






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dimanche 18 octobre 2009

Rétrospective d'un an d'imposition d'ECR à Radio Ville-Marie

Radio Ville-Marie a récemment consacré une émission spéciale de près de 50 minutes à la première année de l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse à tous les élèves québécois de 6 à 17 ans.

Moments forts de cette rétrospective :
  1. Bref extrait d'un discours du Cardinal Ouellet en introduction.

  2. Sylvain Lamontagne, porte-parole de la CLÉ, à la veille d'une réunion à Valcourt sur la mise en place du retrait des enfants du cours d'ECR.

  3. « Malgré les meilleures intentions du gouvernement du Québec... » de déclarer le très impartial présentateur (comment sait-il qu'elles sont bonnes ? Non : les meilleures.)

  4. Long entretien avec Pierre Bergevin (ex-sous-ministre adjoint et désormais porte-parole du MELS dans le dossier ECR) avant sa réunion à Valcourt et à Drummondville. Lire les comptes rendus de ces réunions (Valcourt, Drummondville). Après ces réunions d'information, comme on l'apprendra au procès de Drummondville, M. Bergevin et l'autre envoyé du Monopole de l'Éducation recommanderont à leur hiérarchie de ne plus tenir de telles réunions publiques et de se taire. Le poste de porte-parole de M. Bergevin semble bien ressembler à une sinécure de tout repos. Se taire tout en imposant.

  5. Vient ensuite une très longue séquence de 15 minutes non pas sur le programme ECR, mais sur la loi 44 de l'Alberta. Cette loi sur les droits de l’Homme permet aux parents de retirer leurs enfants de classes qui touchent à la religion, la sexualité ou l’orientation sexuelle. L'invité de Radio Ville-Marie nous apprend que le véritable ordre du jour du ministre albertain instigateur de cette loi rétrograde (le tout avec force guillemets) serait d'imposer le créationnisme... En permettant aux enfants de ne pas assister à des cours ? Mais tout est possible de la part de ce ministre, car on nous répète qu'il serait d'origine américaine (horresco referens). Un des intervenants interrogés déplore le fait qu'auparavant les professeurs pouvaient discuter de l'homosexualité avec les enfants, mais que demain on ne pourra peut-être plus le faire puisque des parents pourront s'y opposer ne faisant précisément pas confiance dans la manière dont les professeurs enseignent ces sujets moraux. Car, enfin, quel professeur dans une école publique peut encore désapprouver le comportement homosexuel ? L'intervenant longuement interrogé par Radio Ville-Marie conclut que la plus grande menace liée à ce possible de retrait sur les sujets moraux et religieux se situe au niveau de la « qualité de l'enseignement »...

  6. Vient ensuite de nombreux brefs extraits des communications de la CLÉ : 76 % des parents pour le choix entre le cours d'ECR et un cours de religion confessionnel, le procès de Drummondville et celui de Loyola. Écoutez Richard Décarie (4 min 56 sec.) :

  7. Suit un long entretien respectueux avec le professeur Gilles Routhier qui a comparu au procès de Drummondville et sur lequel s'est appuyé le juge Jean-Guy Dubois. Sa participation active dans ce procès lui a attiré des critiques, ainsi que son entêtement au procès à prétendre à tort que les cours de religion dans les écoles publiques n'étaient pas du ressort de la Congrégation pour l'éducation catholique, un grand moment de son expertise. [« Some of the issues treated by this office regard the teaching of sex education in Catholic schools, problems related to the teaching of moral or religious matters in public schools » (profil de ladite congrégation)]

    Gilles Routhier est également connu pour ses prises de position controversées sur la Pâques que devrait vivre l'Église catholique et le fait que l'école païenne ne pose pas de problème.

    Gilles Routhier ne veut pas s'abaisser à répondre à ces attaques « personnelles », il veut parler des idées. Gilles Routhier affirme que « la question posée au procès n'était pas sur le fait d'être pour ou contre le cours... » C'est pour le moins étonnant, la teneur du programme est bien sûr ce qui a fait réagir les parents.

    Gilles Routhier recadre donc la question du procès : « Est-ce que le fait d'assister à ce cours pour des catholiques ou celui d'étudiants d'autres confessions est-ce que assister à ce cours est-ce une violation contre la liberté religieuse sans statuer sur la qualité du cours. » Notons que M. Routhier parle ici d'autres confessions, les parents de ces confessions seront ravis de savoir qu'un théologien catholique ne citant que des textes du magistère romain ait cette prétention.

    Gilles Routhier semble vouloir se disculper : « je n'ai fait que citer Vatican II : la liberté religieuse pour les catholiques, n'est pas la liberté d'exiger différents privilèges qu'ils voudraient avoir... La liberté religieuse est une immunité de contraintes. Ils ne doivent pas être contraints d'agir contre leur conviction. Si le cours disait : "vous devez adopter la conduite rituelle ou morale des musulmans", si on exigeait cela des catholiques, si on les contraignait là il y aurait une violation claire de la liberté religieuse. » « C'est aussi simple que cela. Ensuite, on peut discuter, est-ce que ce cours-là est le meilleur qui soit ? Mais ce n'était pas le débat ou la question posée à la cour. »

    C'est peut-être aussi clair et simple que cela pour cet éminent théologien, mais cela semble simpliste aux yeux du commun des mortels. Devoir assister à un cours néfaste c'est une contrainte, même si ce cours ne contraint pas d'adopter une autre religion, il contraint d'abord les enfants à adopter une attitude ouverte envers toutes les religions — et même l'athéisme — aussi légitimes que la foi de leurs parents. Et puis comme l'a souligné la Congrégation pour l'éducation catholique, une présentation censément neutre « peut être source de confusion, ou inciter au relativisme ou à l'indifférentisme ». Notons que même Gilles Routhier a reconnu par ailleurs qu'« il y a débat quant à savoir si le contenu cours [ECR] est relativiste. »

    Écoutez Gilles Routhier (7 min 39 sec.) :


  8. Dernier intervenant, Mgr Veillette, qui ne voit que des difficultés de mise en œuvre à éviter, pas de problème de fond avec le programme ECR. Il semble tout heureux de la « porte ouverte » que la ministre de l'Éducation lui aurait laissée. Toutefois, plus d'un mois après la remise du rapport inquiet des évêques catholiques du Québec, le Monopole de l'Éducation n'a pas jugé bon répondre publiquement à ce rapport. Est-il interdit de penser que Mgr Veillette fait preuve de beaucoup de naïveté ? L'entretien se termine par cet évêque qui se dit en état de grâce : les enfants recevront une introduction à la religion catholique encore plus restreinte, la religion est chassée de l'école publique, un cours multireligieux où les Chartes de droits de la personne sont les bornes d'une éthique de vague « tolérance » et « ouvertuer :» est imposé même dans les écoles catholiques. Tout cela serait une magnifique chance selon Mgr Veillette, car maintenant les parents et les paroisses éduquent les rares enfants qui viennent aux cours de catéchèse ! Comme si cela ne pouvait pas se faire auparavant ou tout en enseignant mieux et à plus d'enfants les rudiments de la religion catholique dans les écoles publiques.


Évêques catholiques du Québec : échec possible du programme ECR



Rien sur le document de la Congrégation pour l'éducation catholique qui déclarait : « En outre, si l'enseignement religieux se limite à une exposition des différentes religions de manière comparative et « neutre », cela peut être source de confusion, ou inciter au relativisme ou à l'indifférentisme. »

Cette rétrospective n'évoque pas plus cette prise de position du cardinal Grocholewski :

Le cardinal Grocholewski a commenté la récente élimination des heures de cours de religion sur le catholicisme et le protestantisme au Québec







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