jeudi 26 mars 2009

La rapide baisse démographique et les écoles en région dite éloignée

Le Québec compte déjà près de 600 écoles de 100 élèves ou moins dans les différentes régions du Québec. Loin de ralentir, la chute démographique dans les régions éloignées est appelée à s'accentuer au cours des prochaines années. Le Conseil supérieur de l'éducation rendait public hier un avis intitulé L'éducation en région éloignée, une responsabilité collective.

La présidente du Conseil, Mme Nicole Boutin, a rendu public ce rapport aujourd’hui après qu’il ait été déposé à l’Assemblée nationale par la ministre du Monopole de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), Mme Michelle Courchesne.

Déjà difficile, le casse-tête des écoles en région se compliquera considérablement au cours des prochaines années. D'ici 2015, la chute de la clientèle devrait osciller autour de 20 % dans les régions éloignées.

Selon les données rendues publiques hier, les baisses du nombre d'élèves dans les écoles primaires et secondaires, entre 2006 et 2015, devraient osciller entre 15,3 % dans le Bas-Saint-Laurent et 27,6 % en Gaspésie (avec une diminution de 19,8 % sur la Côte-Nord, de 20 % au Saguenay-Lac-Saint-Jean et de 21,7 % en Abitibi-Témiscamingue).

Or, ces régions qui représentent 10 % de la population mais 88 % du territoire québécois connaissent déjà des difficultés dans l'offre des services éducatifs. « Devant l'ampleur de ce qui s'en vient, on ne peut se contenter d'appliquer les mêmes recettes », fait valoir la présidente du Conseil supérieur de l'éducation, Nicole Boutin.

Le modèle moderne d'un enseignant devant une classe d'un seul niveau dans un village ne peut perdurer, fait valoir le CSE, soulignant néanmoins l'importance de maintenir des écoles à proximité des lieux de résidence des enfants, pour éviter une dévitalisation des régions. « Il faut sortir du cadre », ajoute Mme Boutin. Ainsi, les classes multiniveaux, déjà nombreuses, devraient se multiplier.

Les techniques de l'information et des communications sont aussi prometteuses, selon le CSE. Par exemple, dans une petite école secondaire, un cours de mathématiques spécifiques pourrait être offert en ligne. Au primaire, des enseignants de classes multiniveaux de très petites écoles pourraient se regrouper pour effectuer des projets en commun par l'intermédiaire d'Internet et de la visio-conférence.

Les mesures gouvernementales, souvent ponctuelles, pour soutenir les petites écoles en région gagneraient par ailleurs à être plus stables, indique le CSE. Le ministère de l'Éducation pourrait par ailleurs faire preuve d'une plus grande souplesse.

Certains villages ont opté pour l'école communautaire. En plus d'accueillir les élèves, les écoles deviennent de véritables centres communautaires où la bibliothèque municipale et d'autres services cohabitent sous le même toit.

Les défis sont les mêmes pour la formation professionnelle, collégiale et universitaire qui doit aussi s'adapter. En Abitibi-Témiscamingue, par exemple, on a opté pour la «formation à roulettes» : les enseignants en formation professionnelle se déplacent d'une ville à l'autre pour donner leur cours.

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