vendredi 24 octobre 2008

Les arguments des pro-choix berlinois

Logo de la campagne liberté de choix!

Nous en avions déjà parlé : il y a deux ans, les écoles secondaires et les cégeps berlinois, ville fortement à gauche, ont décidé de remplacer les cours de religions par des cours d'éthique, un mélange de philosophie, de valeurs morales et d'histoire des religions.

Une coalition est née récemment dans le but de permettre les enfants de choisir entre ce cours d'éthique similaire au cours ECR québécois et un cours de religion confessionnel (catholique, protestant, judaïque ou musulman).

logo PRO-Reli

La coalition Pro Reli a donc lancé fin septembre une initiative dont l'objectif est d'organiser un référendum dans la capitale. Le pape Benoît XVI a annoncé la semaine dernière qu'il leur apportait son soutien. Les partisans de l'enseignement religieux à l'école publique doivent récolter 170 000 signatures avant le 21 janvier 2009 pour obtenir l'organisation d'une consultation populaire.

Jeune partisan du choix en éducation morale et religieuse

Il nous a paru intéressant de nous pencher sur les arguments que les partisans du libre en choix en matière d'éducation morale et religieuses.

Sept arguments pour le choix

1) Le libre choix

Ce n'est qu'en proposant à l’école un choix entre l'éthique et la religion que chaque élève jouit d’une véritable liberté de choix. Ce n’est qu’en traitant de la même manière l'instruction religieuse et le cours d'éthique qu’ils peuvent choisir librement une des options en fonction de leurs convictions. Un programme d’éthique obligatoire démontre un manque de tolérance envers l’autre.

2) Respecter la diversité culturelle

Berlin vit de sa diversité culturelle. Elle doit être respectée. C'est pourquoi il faut prendre en compte chacun dans son identité religieuse et culturelle. Dans une ville multiculturelle comme Berlin, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac sans aucune distinction. Le cours obligatoire éthique traite tous les élèves sans aucune distinction. Offrir le choix d’un cours d’éthique ou de religion, en revanche, de par sa diversité de ce choix prend au sérieux les différences des élèves. De la sorte, que les élèves soient chrétiens, juifs, musulmans ou athées ils sont respectés pour ce qu’ils sont.

3) Promouvoir la tolérance

Les cours d’éthique et de religion font la promotion de la tolérance envers l’autre. Les élèves n'y apprennent pas seulement à valoriser leurs propres convictions de base, mais également à respecter les convictions en tant que telles. On incite de la sorte au respect et à la tolérance par rapport aux convictions d’autrui.

4) Témoignage authentique des professeurs

Dans le domaine de l’éthique ou de la religion, les enseignants n’enseignent pas une matière uniquement théorique. En tant que représentants de différents systèmes philosophiques, ils peuvent témoigner des valeurs que ces systèmes représentent. La théorie et la pratique vont ainsi de pair.

5) Protéger la neutralité des visions du monde

Faire de l'éthique un cours obligatoire pour tous pose un dilemme. Ce cours doit transmettre des valeurs, mais comme sujet obligatoire (non facultatif) il doit demeurer neutre. Il n'existe cependant pas de véritable transmission de valeurs sans système de référence. Et un système de référence est toujours couplé à des convictions à base idéologique qu'elles soient religieuses ou humanistes et laïques.

6) Empêcher le monopole étatique

La transmission de valeurs dans un sujet comme l’éthique n’est pas neutre sur le plan de la conception du monde. Quand l’éthique devient un sujet obligatoire – comme à Berlin –, l’État s’immisce inutilement dans le domaine philosophique. Cette intervention est contraire au devoir de neutralité de l’État.
En permettant le choix entre la religion et l’éthique, on résout cette contradiction. L’État s’efface complètement. L’élève décide seul s’il veut suivre une instruction morale confessionnelle ou une instruction humaniste et laïque.

7) Combattre le fondamentalisme

Permettre le choix entre un cours d’éthique ou un cours de religion diminue le risque de fondamentalisme. Des fanatiques religieux et des extrémistes radicaux existent malheureusement partout. Faire de la religion un cours d'instruction complet permet à celui de jouer un rôle de contrepoids important. Les élèves pourront apprendre dans ces cours officiels que la religion et le respect de constitution ne sont pas contradictoires. Ils y apprendront de manière concrète à travers le dialogue avec les autres conceptions du monde que vivre ses convictions ne peut qu’approfondir le respect et la tolérance envers les autres convictions.

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