lundi 5 novembre 2007

Pour la privatisation de l'Éducation

Repris de Tocqueville Magazine :

Il est certain que l'éducation devrait être privatisée, le mammouth n’étant pas réformable par nature. L’éducation, dans le droit naturel, ne devrait nullement relever de la responsabilité de l'État mais, uniquement, de celle des parents ; ces derniers peuvent, certes, organiser chez eux ou en groupe « l'école à la maison » qui se développe beaucoup aux États-Unis par exemple ainsi qu'un peu dans d'autres pays, comme la France. Mais, dans le cas général, les parents pourraient confier leurs enfants aux écoles de leur choix qui devraient être très nombreuses et en concurrence dans un pays où l'économie de marché règnerait. Les avantages qu’offrirait une privatisation de l'éducation sont nombreux. Un avantage important, parmi d’autres, d’une éducation privatisée est la possibilité de se livrer à des innovations ; dans une éducation nationalisée l’innovation est très difficile.

Une information intéressante et tout à fait récente nous offre l'occasion de le montrer.

En France, où l'éducation est étroitement nationalisée et surveillée par l’État, il existe tout de même des marges de liberté que certaines écoles, bien qu'étant soumises à l'Education Nationale par l'intermédiaire des contrats, arrivent à exercer.

C'est le cas des écoles organisées et dirigées par les évangélistes. Ce que nous allons décrire ne veut pas, évidemment, indiquer que nous nous rallions aux églises évangélistes, mais simplement que nous citons leur exemple à propos de sa signification pour l'éducation.

Dans certaines de ces écoles, les évangélistes sont arrivés, grâce aux moyens modernes et à une organisation adéquate à monter des écoles qui réalisent dans la même classe une sorte de préceptorat. Chaque élève devant sa machine dispose d'un précepteur à sa mesure et s'entraîne individuellement selon son rythme ; quand il a une difficulté, c’est la machine qui répond. Dans la classe, il y a un professeur qui aide les élèves à progresser et à comprendre lorsque survient une difficulté non résolue par la machine. Le système permet de faire coexister dans la même classe des élèves de niveau différent.

La description que nous donnons n’est probablement pas parfaite et il est probable que le système n’a été mis au point qu'après beaucoup d'essais. Il est intéressant de relever cette possibilité d'un enseignement sur mesure ; il existait jadis très souvent et très longtemps dans les milieux fortunés dont les enfants n'allaient pas à l'école publique ou privée mais bénéficiaient des services d'un précepteur. C’est donc devenu possible aujourd'hui ; le système a du nécessiter le dégagement de certains capitaux et est peut-être encore assez coûteux. Ce n'est nullement un inconvénient, car, dans le système capitaliste, les innovations font rapidement tache d'huile et les coûts s'écrasent rapidement.

La mise au point de cette innovation la place au niveau de tout le monde puisque que tous les parents, indépendamment de l'option évangéliste, peuvent en faire bénéficier leurs enfants.

Il est clair qu'une telle innovation est d’importance majeure et absolument impossible dans une organisation nationalisée de l'éducation, où d'innombrables obstacles existent contre toute innovation.

D'abord la chimère de l'égalité qui règne et qui oblige à faire bénéficier tout le monde tout de suite des innovations, ce qui est impossible : une innovation doit être mise au point et expérimentée avant sa généralisation. Ensuite, se trouve l'obligation de chacun, enseignants et parents, de se soumettre au même système ; avec un tel état d'esprit les innovations ont peu de chances d'émerger, le poids des habitudes les tuant par avance. Et puis, il faut signaler la lourdeur administrative, les caciques qui règnent au sommet n'acceptant pas le plus souvent qu'on leur présente des idées nouvelles.

Si les écoles étaient privatisées, les innovations naîtraient d’elles-mêmes avec les investissements voulus et, dès qu’elles fonctionneraient d'une façon satisfaisante, ne tarderaient pas à se répandre, ne serait-ce que par l'exemple qu'elles donneraient et par le souci des firmes concurrentes d'offrir les mêmes avantages. Par suite de la généralisation, les coûts diminueraient inévitablement comme il se produit toujours dans le système capitaliste par la généralisation des progrès.